Chapitre 18 : Chevalier Pégase, je vais te tuer !


Kanon tente une nouvelle fois d'ouvrir les yeux. Sa tête tourne toujours, il a perdu trop de sang. Son combat face à César l'a épuisé. Après tout, il n'est plus un tout jeune homme ! Il se relève pourtant, péniblement d'abord, puis avec un peu plus d'assurance. Il se concentre brièvement afin de déterminer quels sont les chevaliers d'Athéna encore debout. Il reconnaît aisément les cosmos d'Aioros et de sa sœur Yénéa. Il met en revanche un peu plus de temps à retrouver celui du chevalier du Sagittaire. Avec lui, cela fait quatre rescapés. Cinq chevaliers ont donc péri sous les coups des Guerriers de la Vengeance. Kanon hoche la tête et se dit " allons, il faut que j'y aille. "

Il marche près de vingt minutes avant de trouver Némésis et ses guerriers. La déesse de la Vengeance est assise, presque indifférente à l'arrivée du chevalier des Gémeaux. Par contre, Kanon peut voir des sourires apparaître sur les visages de ses adversaires. Il s'apprête à répondre lorsque ces sourires et ces yeux moqueurs disparaissent pour laisser place à de la surprise. Kanon se retourne et voit Yénéa, accompagné d'un homme qu'il ne connaît pas, mais qui porte l'armure d'Or du Lion. Qu'est-ce que cela veut dire ? Yénéa s'approche de Kanon et lui presse gentiment la main. Quelques instants plus tard, Aioros arrive, suivi de près par Doko. C'est là que se produit un événement incroyable. L'homme qui porte l'armure du Lion s'avance vers Aioros et ploie le genou. Il est visible que le chevalier de la Vierge est tout aussi surpris que Kanon. L'homme prend alors la parole :

- Moi, Hector, je fais serment d'allégeance à la déesse Athéna. Puisses-tu être, Grand Pope, le témoin de ce serment.

Aioros, ébahi, met quelques secondes avant de répondre.

- Au nom d'Athéna, je reçois ton serment, Hector.

Kanon sourit. Finalement, ils seront cinq à défendre les couleurs d'Athéna. Il est certain que l'apport d'un guerrier aussi puissant qu'Hector est une excellente nouvelle. Les chevaliers d'Or font maintenant face aux guerriers de la Vengeance. Aioros s'avance vers Némésis.

- Et maintenant, Némésis, comment va se dérouler la suite du tournoi ?
- Chacun de mes guerriers va choisir un adversaire. Ensuite les vainqueurs s'affronteront et ainsi jusqu'à qu'il ne reste plus aucun chevalier d'Athéna.
- Soit.

Achille est le premier en mouvement et se dirige vers Doko. Gengis Khan prend Yénéa pour adversaire. Ramsès désigne Kanon et Satolia choisit d'affronter Aioros. Enfin, après de longues minutes, Alexandre se lève et se met en face d'Hector.

- Les règles des seconds combats sont les mêmes que pour les premiers, fait Némésis. Seule la mort décidera du vainqueur. Achille, tu peux engager le combat.

Doko se met en garde, sous le regard incertain de ses amis et cousins. Ils savent tous qu'Achille est sans aucun doute le guerrier le plus puissant. Les autres guerriers de Némésis se mettent également en position de combat.

Les guerriers d'Athéna n'ont pas franchement fière allure. Kanon a manifestement du mal à reprendre son souffle ; Doko a énormément souffert pour se débarrasser de Jabu et Yénéa a perdu beaucoup de sang.
Finalement seuls Aioros et Hector semblent réellement en état de combattre. Pourtant, on peut lire la même flamme dans chacun des chevaliers. Cette flamme qui a accompagné Seiya et ses compagnons dans leurs batailles, qui les a menés à la victoire finale : la flamme de la rage de vaincre. Il est difficile de prévoir la manière dont les choses vont se passer. Chaque guerrier de Némésis est séparé d'un autre d'environ une vingtaine de mètres, de manière à ce qu'aucun combattant ne puisse interférer dans un autre duel que le sien. De toute façon, cela est interdit par les règles…

Kanon regarde son adversaire dans les yeux. Ce qu'il voit ne lui plaît guère. Il s'agit manifestement d'un descendant des pharaons d'Egypte et le cosmos qui entoure ce guerrier est curieux.

Yénéa fait face à Gengis Khan. Ce dernier semble tout de même avoir quelque peu souffert de son précédent combat qui l'a opposé au chevalier du Cancer. Son armure est ébréchée par endroits et son sourire narquois apparaît forcé.

Aioros doit lui affronter Satolia, le chevalier renégat. Un profond dégoût a saisi le Grand Pope d'Athéna. Il lui répugne profondément de devoir affronter cet homme qui faisait autrefois partie du même camp. Toutefois, Aioros sait que l'homme qu'il a en face de lui n'a plus rien de commun avec le valeureux chevalier d'Argent de la précédente guerre sainte.

Finalement le combat le plus bizarre est celui qui doit opposer Hector à Alexandre. Le premier vient de rallier le camp d'Athéna et arbore fièrement l'armure du Lion. Son regard est clair et sa détermination farouche. Le second semble plus hésitant, comme s'il hésitait sur la marche à suivre. La mort du chevalier du Verseau lui a laissé un goût amer dans la bouche. La pureté de ce dernier l'a touché, plus qu'il ne voudrait l'admettre. Doucement il secoue la tête. Allons, il a juré fidélité à Némésis et il n'est pas homme à reprendre sa parole.

Alors que les combats vont commencer, une voix s'élève.

- Attendez !
Tous les regards se tournent vers l'homme qui vient d'hurler ainsi. Il est manifestement grièvement blessé. Du sang s'échappe en de nombreux endroits de son corps. Il a visiblement du mal à tenir sur ses jambes, c'est…

- Jabu, crie Doko !

Le chevalier du Sagittaire écarquille les yeux, incrédule. Son adversaire, qu'il a laissé pour mort sur le champ de bataille, se tient devant lui !

Flash back, quelques minutes plus tôt.

- Parce qu'il a vécu la vie que j'aurais voulu vivre…

Le sang coule alors de la bouche du chevalier de la Licorne et il s'écroule. Doko, tombé après la dernière attaque de Jabu, se relève péniblement et se dirige vers le corps de son adversaire. Il s'arrête quelques instants, le temps de prier Athéna de lui pardonner, puis reprend sa route pour rejoindre ses compagnons.

***

Jabu se tourne lentement vers Doko.

- Je te l'avais dit, Doko. Tu ne dois pas sous-estimer la volonté de celui qui veut se venger.

Le chevalier de la Licorne regarde alors les autres combattants et pousse un rugissement de triomphe.

- Seiya ! Je le savais ! Je savais que tu viendrais ! Nous allons enfin pouvoir nous battre l'un contre l'autre.

Un long silence accueille cette déclaration. Les dix guerriers présents se regardent, interloqués. Jabu n'a-t-il plus toute sa raison ? Lentement, ce dernier se dirige vers les chevaliers d'Athéna. Il passe Kanon, Doko, Yénéa et Hector avant de s'arrêter devant Aioros.

- J'ai compris, souffle Kanon. Il prend Aioros pour Seiya. La ressemblance entre le père et le fils, ajoutée à sa haine, le trompe totalement.
- En garde Seiya, fait Jabu.
- Mais je ne suis pas Seiya, Jabu ! Je suis Aioros, Grand Pope d'Athéna !
- Tu mens ! Le Grand Pope, c'est Shiriu ! Seiya n'a pas d'enfants ! Aurais-tu peur de moi, vaillant chevalier Pégase ?
- Laissez-moi m'occuper de lui, Grand Pope, intervient Hector. Il ne nous gênera pas longtemps.
- Je te remercie, chevalier du Lion, mais ce n'est pas ton problème. Jabu a manifestement perdu tout contrôle avec la réalité. Puisque c'est son vœu, je vais l'affronter au nom de mon père. Déesse Némésis, ajoute-t-il en haussant la voix, je te demande de bien vouloir interrompre momentanément le tournoi, afin que Jabu et moi nous nous battions.
- Pourquoi ferais-je cela ? Jabu est un de mes guerriers et ton combat face à lui fait partie du tournoi.
- Soit. Tu l'auras voulu, Jabu. Moi Seiya, chevalier Pégase, je relève ton défi.

Jabu rugit à nouveau, convaincu à présent d'avoir véritablement son ennemi devant lui. Aioros jette un coup d'œil vers sa sœur qui lui renvoie un regard interrogateur. Aioros hausse doucement les épaules. On sent la pitié qu'il éprouve pour le fantôme de celui qui fut autrefois un défenseur d'Athéna. Les deux guerriers font brûler leur cosmos. Il apparaît toutefois très vite à tous les guerriers présents que l'issue de ce duel ne fait aucun doute. D'un côté un puissant chevalier d'Or en pleine possession de ses moyens et de l'autre un homme qui ne tient plus debout que par la force de sa volonté. Mais Aioros est bien placé pour savoir que la volonté peut parfois suppléer la force physique…

- Chevalier Pégase, je vais te tuer !

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.