Chapitre 12 : Hector, fils aîné du roi Priam


Narai

L'Aiguille Ecarlate, comme vous le savez déjà, est composée de quinze coups. Chacune des piqûres est douloureuse à un point incalculable. Et pourtant, Ramsès a subi les quatre premiers coups sans succomber. J'en viens à me demander si ma technique est aussi puissante que celle de Milo naguère.

- J'ai étudié ta technique, chevalier du Scorpion. Elle n'aura plus aucun effet sur moi.
- Tu mens !
- Pourquoi mentirais-je ? Si tu ne me crois pas, attaques-moi.
- Tu l'auras voulu ! Reçois le cinquième coup !

Ramsès lève le bras droit et encaisse mon attaque sans broncher. Il fait ensuite brûler son cosmos.

- Chevalier d'Athéna, je dois reconnaître que tu m'as surpris. Je pensais que vous étiez plus faibles que cela et que mon illusion suffirait à t'envoyer au Royaume des Ombres. Il apparaît que je me suis trompé. Je vais donc employer une autre technique d'attaque que je ne pensais vraiment pas devoir utiliser. Je te félicite de m'avoir poussé à l'employer, même si elle signifie pour toi une mort certaine.

La poussière commence à se soulever et le souffle du vent se fait entendre. Une puissante aura noire entoure Ramsès. Il concentre alors son cosmos dans ses poings, avant de les ouvrir.

- Supernatural Howling !

Des hurlements inhumains se font alors entendre. Je distingue d'abord des cris de chacals, d'hyènes, avant de devoir mettre mes mains sur mes oreilles tellement le bruit devient insupportable. Il faut que je résiste, il faut que…

***

Un sourire fugace vient illuminer le visage de la silhouette assise à l'endroit où les chevaliers d'Athéna se sont séparés tout à l'heure. " Un autre qui mord la poussière. Athéna, ton royaume va m'appartenir bien vite… Tes chevaliers ne pourront rien faire contre mes puissants guerriers. "

***

Kanon

J'ai passé l'âge des ces conneries ! C'est vrai quoi, j'ai cinquante ans. J'ai bien gagné le droit de me reposer ! Et bien non, il faut que je continue à faire le guignol avec des articulations en piètre état. Si encore mon adversaire était faible, je ne dis pas. Mais son attaque m'a envoyé valser à plus de dix mètres, moi, Kanon ! Je me relève tant bien que mal et parviens à me remettre en garde. Devant moi, César me sourit ironiquement.

- Et bien, chevalier des Gémeaux ? Je dois reconnaître que je suis déçu. Je m'attendais à plus de résistance de ta part. Mais il est vrai que tu es bien vieux. Aussi vais-je faire preuve de clémence à ton égard et t'achever d'un coup.
- Encore faudrait-il que tu parviennes à me toucher !
- Comment peux-tu en douter ? Je n'ai pas mis toute ma puissance dans ma première attaque et tu as été incapable de la parer. Allons, finissons-en. Deadly Storm !

A nouveau les rafales de vent se forment autour de moi et tentent de m'emporter. Je dois me concentrer. Je dois concentrer mon esprit et mon cosmos sur un point : tenir. Je ne dois pas me laisser faire. Je suis un chevalier d'Athéna ! Je dois tenir… Tenir…
Je sens petit à petit mon cosmos jaillir de mon être, comme une douce chaleur qui se répand dans mon corps. Une nouvelle force se fait jour en moi. Je le vois… Je vois son attaque… Je vais la parer !

Au moment où César s'approche pour mon frapper, je l'évite et attaque à mon tour.

- Par l'Explosion Galactique !

Mes boules de feu partent avec une vitesse incroyable pour aller frapper mon adversaire de plein fouet. Comme il ne s'y attend pas, il ne peut pas la parer et doit poser un genou à terre. Pendant quelques secondes, il ne remue plus ; je pense avoir gagné le combat avant de le voir bouger et de l'entendre rire.

- Félicitations, Kanon ! Je dois reconnaître t'avoir sous-estimé. Je pensais réellement que tu n'étais qu'un vieux croûton… Néanmoins, je ne suis pas encore vaincu, loin de là.
- Je sais.
- Alors que dis-tu d'un dernier assaut, Kanon ? Un dernier coup face à face ?
- Je suis d'accord, ça m'évitera de trop me fatiguer pour le prochain combat.
- Alors en garde. Deadly Sting !
- Que l'Explosion Galactique t'anéantisse !

***

Yénea

Partie à l'est, accompagnée de deux de mes cousins, je les ai bien vite laissés pour poursuivre ma route seule. Curieusement, je n'ai pas peur. Je ressens comme une sorte d'appel vers lequel je dois me rendre sans le moindre retard. Au détour d'une colline, je l'aperçois. Il porte une superbe armure argentée, une cape blanche et un casque de soldat de l'Antiquité avec un panache bleu. Tout en lui sent le grand soldat. Son port de tête altier, son regard dur… Dieu qu'il est beau ! Je suis comme fascinée. Je n'arrive pas à me déprendre de son image. Je n'arrive pas à le considérer comme un ennemi. Au début, je pense l'observer à son insu mais lorsqu'un sourire apparaît sur son visage, je sais qu'il a deviné ma présence.

- Tu peux sortir de ta cachette, chevalier d'Athéna, dit-il d'une voix chaude et sensuelle.

A ma vue, toutefois, il ne put réprimer un mouvement de surprise.

- Quoi ? Une femme ? Je vais devoir m'abaisser à affronter une femme ?
- Je serais toi, je ferais attention à mes paroles, guerrier de Némésis. Apprends qu'une femme peut être un adversaire redoutable !
- Mais je n'en doute pas, me répondit-il avec un sourire narquois aux lèvres. Et comment se nomme mon redoutable adversaire ?
- Yénéa, chevalier d'Or du signe du Capricorne. Et toi, qui es-tu ?
- Mon nom est Hector, fils aîné de Priam, roi de la glorieuse cité de Troie.

Hector… Le plus vaillant guerrier de Troie. La légende raconte qu'il n'a pu être vaincu que par Achille lui-même. Et encore, il paraît qu'il a fallu l'intervention d'un dieu pour mettre fin au combat.

- Et bien, chevalier du Capricorne, je pense qu'il est temps de nous mettre en route. Par respect pour ton sexe, je vais t'achever rapidement. Je te promets que tu ne souffriras pas. Trojan Arrows !

Une pluie de flèches s'abat alors sur moi. En concentrant mon cosmos, je parviens à en éviter plusieurs, mais son attaque se fait de plus en plus rapide, une première flèche me touche à la jambe droite, puis une autre au bras gauche, puis encore une autre… Jusqu'à ce que j'écroule par terre. Il me serait aisé de rester ainsi et de me laisser mourir, mais j'ai une mission à remplir. Je suis un chevalier d'Athéna et je n'ai pas le droit d'abandonner le combat de la sorte.

- Pourquoi te relèves-tu, chevalier ? Pourquoi ne laisses-tu pas la mort tranquillement venir te chercher ?
- Comment pourrais-je me laisser mourir ? Je dois sauver le monde de la folie destructrice de ta maîtresse et je me battrai jusqu'à la limite de mes forces. Je fais le serment de me battre jusqu'au bout, comme le faisait mon père avant moi.
- Et qui est ce père si vaillant, me demande Hector d'un air amusé ?
- Le chevalier Pégase.
- Ah, le grand chevalier Pégase. Oui, j'ai bien sûr entendu parler de lui. Je l'ai même quelque peu observé. Je dois reconnaître que, malgré sa technique assez rudimentaire somme toute, il a été un combattant honorable.
- Honorable, explose-je alors ! Parce que tu crois que tu es plus fort que lui ?
- Mais voyons cela tombe sous le sens. Je suis l'un des plus grands guerriers de tous les temps. Ton pauvre père ne m'arrive pas à la cheville.
- Tu mens !
- Tu m'amuses, chevalier. Après tout, crois ce que tu veux, cela ne m'intéresse guère. De toute façon, ce n'est pas ton père que j'affronte, mais toi.
- C'est exact et je vais te montrer ce que je sais faire. A moi, Excalibur !

***

Deux hommes se font face. Ils sont tous deux en position d'attaque et viennent de se livrer un combat sans merci. Un mince filet de sang coule de la bouche de l'un d'entre eux. Ce dernier a d'ailleurs des difficultés à tenir sur ses jambes. Son adversaire arbore quant à lui un sourire de satisfaction. Puis tout à coup, ce sourire se transforme en rictus de douleur. L'homme se tient le ventre où de multiples blessures viennent de s'ouvrir.

- C'est… C'est impossible ! Comment, Kanon ? Comment as-tu fait pour me vaincre ?
- Tu étais trop sûr de toi, César. Tu as eu la possibilité de m'achever au début mais tu m'as laissé reprendre des forces.
- Oui… J'ai sans doute commis une erreur. Mais tu ne t'en es pas tiré indemne, Kanon et je doute que tu puisses combattre à nouveau…

César s'écroule alors aux pieds de Kanon, mort.

- Il est certain que ton attaque était très puissante, César. Et il est tout aussi vrai que je ne suis pas en état de poursuivre le combat…

Le vaillant chevalier des Gémeaux tombe à son tour et, avant de fermer les yeux, prononce ce seul mot : " Athéna ".

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.