Chapitre 4 : l'Heure du Chacal


Résumé de la chronologie de St Seiya Next Generation
1986-87 : Batailles de Seiya et ses compagnons
1989 : Bataille de l'Olympe

2010 :
23-27/07 : Le groupe se forme autour de Kotori Kido : Arkhan, Eric, Anton, Krell, Kassim.
27-31/07 : Kotori et ses amis partent aider le Sanctuaire de Quetzalcoatl contre celui de Amon-Râ.
01/08 : La bataille du temple du Serpent :
Lanz de l'Ours est tué par Anubis
Isamu du Lézard est tué par Thot le Dieu Lune, lui-même tué par Eric
Khal du Puma et Lise du Colibri sont tués par Sebek le Crocodile
Krell et Anton des Gémeaux éliminent Osiris
Rody est tué par Horus le Dieu Faucon



Un petit singe marchait dans les ruines du temple, à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. C'était un endroit paisible, maintenant, alors que quelques minutes plus tôt, il n'osait pas entrer dans le cercle de pierre à cause des grandes créatures bruyantes et dangereuses. L'une d'entre elles était couchée au milieu du temple, mais elle ne bougeait plus depuis un moment, et le petit singe osait maintenant s'aventurer près de l'intrus.

L'animal s'approcha du géant, mais celui-ci ne fit pas un mouvement, et le singe, enhardi, osa monter sur l'intrus pour signifier sa victoire. Puis il jeta des regards de droite et de gauche, cherchant si quelque nourriture subsistait encore dans les parages. Mais à part la végétation partiellement gelée ou brûlée, il n'y avait rien d'intéressant.

Soudain, le singe se figea, sentant quelque chose, puis il fit demi-tour et disparut dans les fourrés en criant. L'instant d'après, trois hommes se tenaient debout au milieu de la clairière.

"Merde ! On est en retard !" fit l'un d'eux en grec.

Celui qui avait dit cela était un homme d'une vingtaine d'années, au teint bronzé. Il avait des cheveux bruns et un visage agréable, noble. Son armure était sombre, avec des motifs entrelacés, semblables à des flammes. Le guerrier qui lui répondit avait une toute autre apparence. Il avait sensiblement le même âge, mais son visage était plus enfantin, bien que ses yeux trahissaient une grande maturité. Il portait une combinaison blanche recouverte en grande partie par une armure dorée. Son front était ceint d'une couronne de lauriers d'or, au centre de laquelle étincelait un profond rubis. Sa voix était claire et enjouée quand il parla.

"Ne t'en prends qu'à toi-même, c'est toi qui as voulu passer par Jamir pour voir ta p'tite copine avant de venir."
"Eh ! C'est pas ma petite amie ! C'est juste… enfin on s'entend bien, quoi…"
"Tu me feras pas avaler ça, Ayaïn, on voit tout de suite que t'as le béguin pour elle. T'es tout rouge quand tu lui parles !"
"Veiya ! Te moques pas de moi ! Même toi, t'as pas le droit de…"

Le troisième guerrier coupa court à la discussion. Celui-ci semblait plus taciturne, comme étranger aux chamailleries de ses compagnons. Il portait une armure blanche sur une combinaison rouge, et un casque ailé et des cheveux noirs encadraient son visage. Il gardait les yeux fermés, renforçant l'impression d'indifférence qu'il donnait.

"Ca suffit vous deux. Nous devons savoir combien sont déjà morts. Si notre rapport n'est pas complet, on va nous passer un savon."
"Ok, Kengo, on redevient sérieux." fit Ayaïn. Puis, désignant le cadavre gisant au sol : "Celui-là, c'est lequel ?"
"Isamu de l'Iguane." répondit tristement Veiya. "C'était un gars bien, je l'ai rencontré une fois il y a huit ans, lorsque je suis venu ici en visite avec mon père. C'est vraiment dommage. Et là, je crois qu'il y en a un autre, désintégré par congélation."

Kengo s'approcha, s'agenouilla, et chercha à tâtons. Il trouva un fragment de glace qui refusait de fondre, le palpa.

"Seul Eric est capable de faire ça donc la victime est forcément un guerrier d'Egypte. Quant à Eric, s'il n'est pas ici, c'est qu'il a survécu." conclut-il.
"Donc nous sommes beaucoup trop en retard. Les combats ont dû commencer il y a déjà un moment, nous devrions nous séparer pour voir qui est encore en vie."
"OK, on se retrouve dans dix minutes à la pyramide. C'est là qu'ils iront ensuite, de toute façon."

Les guerriers se séparèrent, partant dans trois directions différentes. La mission d'observation ordonnée par Athéna venait de commencer. Mais la déesse ne se doutait pas que les évènements ne se conformeraient pas à ses prévisions.



"Great Feather !"

Yrugo déploya les bras, comme s'il avait des ailes, les rabattit devant lui, et un vent violent se leva. Horus se protégea contre la bourrasque, mais une plume sombre vint se ficher dans son bras. Elle avait été lancée au milieu des vents, et le Dieu Faucon ne l'avait pas vue. Horus arracha la plume, se demandant si elle était empoisonnée.

"Une attaque à tiroir, c'est pas mal du tout. Tu te défends bien, condor. Mais tu ne penses pas me vaincre avec ça, je suppose ?"

Yrugo ne répondit pas, préparant déjà sa prochaine attaque.

"Fly High !!" hurla-t-il en dirigeant ses mains, paumes ouvertes vers Horus. Celui ci n'évita pas l'attaque, et se retrouva soudain en lévitation à quelques dizaines de centimètres du sol. Il lui était difficile de bouger, comme s'il était pris dans une boue épaisse, mais pourtant, rien de visible ne le maintenait en l'air. Il concentra son cosmos, et le fit exploser, se libérant de l'emprise d'Yrugo, mais celui-ci fonçait déjà sur lui pour l'assaut suivant.

"Les Crocs du Jaguar" tonna-t-il en utilisant l'attaque qu'il avait enseignée à Rody. Horus bloqua le coup de justesse, et fut projeté quelques mètres en arrière. Il reprit une posture de défense et évita difficilement les griffes d'Yrugo, qui attaquait sans relâche.

Horus commençait à avoir peur. Il en était réduit à se protéger sans pouvoir contre-attaquer, tant Yrugo mettait d'énergie dans ses assauts. Il ne pouvait plus faire la moindre erreur, désormais, ou risquait vraiment de perdre. Pourtant, il devait réagir. Il continua néanmoins à éviter ou parer les coups, attendant le bon moment. Quand celui-ci se présenta, il était déjà prêt.

"Dead Soul !" dit-il calmement, déployant son cosmos comme un écran entre son adversaire et lui. Yrugo tenta un crochet, mais son poing s'enfonça dans le cosmos blanchâtre qui protégeait Horus. Le cosmos s'épaissit, prit une vague forme humaine, et finit par se stabiliser sous la forme d'un spectre translucide, au visage grimaçant.

"Qu'est ce que c'est que ce truc ?" marmonna Yrugo s'apercevant que chacun de ses coups était freiné par cette masse cosmique comme par un matelas.

"L'âme d'un mort, que j'ai asservie, et que je peux invoquer." expliqua, fier de lui, le dieu égyptien. "Tu ne peux rien contre lui, car il n'est qu'esprit. Et pendant qu'il va ralentir tes mouvements, je vais pouvoir préparer mon attaque."

Horus recula de quelques pas, et concentra son cosmos. Yrugo tentait pendant ce temps de se débarrasser de l'ectoplasme qui se collait à lui, engluant tous ses mouvements dans sa substance vaporeuse. L'aura du dieu égyptien augmentait prodigieusement, et une gigantesque boule de feu prenait forme au dessus de lui.

"Alors, Yrugo, comment trouves-tu mon spectre ? Attachant n'est-ce pas ? Ah ah ah !" Horus riait aux éclats tandis que Yrugo se débattait en vain, afin de s'échapper du piège. Puis le dieu prit un air sérieux. "Je dois te dire adieu, Condor, car je vais t'achever d'un seul coup. Meurs ! Purification Pyre !"

Horus lança la boule de feu sur son adversaire, et à cet instant, celui-ci comprit. Il cessa tout mouvement et vida son esprit, et immédiatement le spectre desserra son étreinte et s'écarta de lui, comme s'il n'avait plus rien à quoi se raccrocher. Yrugo fit un bond en arrière et évita de justesse la boule de feu qui engloutit le fantôme avant d'exploser au sol, projetant des geysers de flamme en tous sens.

"Comment ? Impossible !" jurait le dieu déconfit par l'échec de son attaque.

Mais dans le même temps, Yrugo avait mis à profit l'explosion et l'écran de fumée qu'elle produisait pour préparer une contre-offensive. Avant que Horus n'ait eu le temps de réagir, le Condor était sur lui, et d'un seul mouvement, Yrugo plongea sa main dans la poitrine de son adversaire, brisant armure et os, déchirant la chair. Horus hoqueta et bondit en arrière, s'arrachant à son adversaire, mais il était trop tard. Son poumon était perforé et ses forces le quittaient rapidement, bien qu'il puisse encore se tenir debout.

"Aarg !" cracha-t-il en même temps que le sang qui emplissait sa bouche. "co… comment… as-tu... pu ? Mais… je ne suis… pas vaincu !" Ses paroles étaient entrecoupées de râles, car il respirait à peine.

Horus se redressa, concentrant difficilement son aura. Mais Yrugo n'en avait cure et s'approchait de lui lentement, marchant calmement car il savait déjà comment le combat allait se finir.

"Tu es blessé à mort, que comptes-tu faire ? Je pourrais t'achever rapidement, mais j'ai besoin de toi. Dis-moi pourquoi votre maître veut nous attaquer."
"A… Amon-Râ ? Je ne… dirais rien !"
"Si, tu vas parler, et tout me dire. Crois-moi, je sais arracher les secrets, et tu finiras par craquer."
"J'en doute." coupa une voix d'outre-tombe.

L'instant d'après, Anubis apparaissait juste un pas devant Horus, s'interposant dans le combat. Le masque de chacal semblait défier Yrugo, et un instant, ce dernier crut voir un sourire sur le visage animal.

"Horus, n'as-tu pas honte de perdre face à un tel minable ?" fit-il de sa voix grave.
"Fais… attention, il est… plus fort que tu…"
Horus ne finit jamais sa phrase car Anubis, tout en en se retournant vers lui, abattait son épée. La tête du dieu faucon roula à ses pieds, avant que son corps ne s'affaisse et tombe dans une mare de sang.

"Yrugo avait raison, tu aurais parlé, oiseau bavard." siffla l'homme à l'attention de la tête de faucon qui le fixait de ses yeux vides. Puis le dieu noir se tourna vers Yrugo. "Je viens aussi de tuer ton ami Paulo, le Scarabée." dit-il en jetant aux pieds d'Yrugo un casque brisé. "Maintenant, c'est à ton tour." ajouta-t-il simplement.



Sebek s'avançait silencieusement parmi les arbres et les plantes exotiques. Il était à la recherche de nouvelles proies, qu'il devait éliminer afin de faciliter l'accès du temple à ses maîtres. Il avait senti quelques temps auparavant que l'un de ses frères, Osiris, avait péri. Cela n'émouvait pas le grand saurien pour autant, car il n'avait jamais aimé Osiris, qui combattait déloyalement. Sebek croyait, comme de nombreux autres guerriers, qu'il valait mieux mourir dans l'honneur que de vivre par traîtrise. Mais il ne s'en était jamais pris à Osiris, car celui-ci était comme lui au service d'Amon-Râ, et il s'était contenté d'afficher son mépris. Osiris avait mal pris la chose au début, mais il s'était fait une raison. Aujourd'hui, il était mort, ce serait une bonne occasion pour le remplacer par un guerrier plus vaillant.

Malgré tout, Osiris n'était pas si faible qu'on pouvait le penser. Même s'il se servait de poison et de gadgets électroniques, il était aussi capable de déployer un cosmos par lui-même. Et s'il avait été vaincu, ses adversaires n'étaient sans doute pas des novices. Sebek sourit sous son casque. Voilà un défi qui pouvait se révéler intéressant !

Sebek n'eut pas longtemps à attendre. Quelques minutes plus tard, il ressentit la présence de deux puissants cosmos qui approchaient de lui. Certes ces cosmos étaient moins intenses que le sien, mais ils n'en étaient pas moins… intéressants. Le guerrier crocodile s'aplatit alors au sol, et rabattit le tapis d'herbes et de feuilles sur lui, se dissimulant entièrement. Puis il attendit.

Anton n'avait rien senti, rien détecté, lorsque soudain le sol s'ouvrit devant lui et qu'un immense saurien, la gueule hérissée de crocs, manqua le saisir entre ses griffes. Mais heureusement, Krell qui était sur ses gardes le tira en arrière, le dérobant aux mâchoires du monstre. Anton sentait son cœur battre la chamade, tandis que l'assaillant, sa ruse éventée, se reculait prudemment pour faire face aux deux chevaliers.

"Deux fois dans la même journée…" souffla pour lui-même le dieu déconfit.

"Bon sang, j'ai bien failli y passer cette fois. Merci Krell." murmura Anton, les yeux encore dilatés par la peur.
"Ce gars-là est dangereux. Je n'ai absolument pas senti sa présence, et lorsqu'il t'a attaqué, j'ai agi par pur réflexe."
"Eh bien tant mieux pour moi, tu es rapide. Bon " fit-il en fronçant les sourcils, reprenant son calme " comment on s'y prend cette fois ?"
"Comme d'habitude, on improvise."

Sebek observait ses deux ennemis. Oui, il était sûr que c'étaient eux qui avaient éliminé Osiris. Parce qu'ils formaient un duo, qu'ils avaient l'habitude de se battre côte à côte. Mais lui ne se laisserait pas avoir.

"J'ai éliminé deux des vôtres." fit-il à haute voix, lentement.
"Salaud ! Qui as-tu assassiné ?"
"Un homme et une femme. La fille était le Colibri je crois bien. C'étaient de braves guerriers, et aussi un couple uni qui avait la vie devant lui, mais j'ai dû m'en débarrasser quand même. Et pas la peine de me lancer des insultes, j'en ai autant à ton service. Je sais que vous avez éliminé Osiris, l'un de mes frères d'armes."
"Il méritait de mourir." fit lentement Krell. "Il se battait déloyalement."
"Je suis d'accord avec toi." répondit à la plus grande surprise des Gémeaux leur adversaire. "Mais il n'empêche que nous sommes adversaires, aussi dois-je venger la mort d'un allié en vous exterminant. Je suis Sebek, le Crocodile."

Anton fit un pas en avant, défiant cet ennemi présomptueux, mais Krell l'arrêta en posant sa main sur l'épaule de son ami.
"Anton, attends. Ce gars là n'est pas comme l'autre. Il n'est pas imbu de lui-même, ou condescendant. Il est sûr de sa force, il se sent capable de nous tuer. C'est un véritable ennemi, cette fois."

Anton voulut répondre, mais se retint, réalisant que son binôme avait raison. Oui, Sebek ne se moquait pas d'eux pour prendre un avantage psychologique, il énonçait des faits, comme si leur mort était inévitable. Une telle assurance ne pouvait venir que d'une confiance absolue en ses capacités. Leur maître leur avait toujours dit que les ennemis les plus dangereux étaient cette sorte d'individus.

"Bon, on va pas tergiverser" souffla Anton, "je suis presque sur que les Blasts ne lui feront rien, il faut que tu l'attaques."
"Mais tu sais comme moi que je dois me concentrer quelques minutes, et en plus, il faudra que je le maintienne sous mon emprise pendant tout le temps, ce qui sera loin d'être facile. Tu te sens de taille à l'occuper pendant ce temps ?"
"Je vais essayer."

Anton cria à son adversaire :
"Bien ! C'est moi qui commence le combat ! Es-tu prêt, gros lézard ?"
"M'insulter ne te mènera à rien. Je sais déjà que ton défi ne sert qu'à couvrir les agissements de ton compagnon. Mais ne t'en fais pas, je vais le relever. Je suis curieux de savoir ce que vous préparez. En garde !"

Anton s'écarta de quelques pas, pour ne pas gêner Krell, qui se concentra immédiatement pour préparer son attaque, sachant que l'effet de surprise était d’ores et déjà perdu. Anton prit une position de garde, mais au même instant, Sebek était déjà sur lui, et d'un grand balayage de la jambe, le fit tomber. Anton évita de justesse la main griffue qui visait sa gorge et s'enfonça dans le sol à la place, puis il roula deux fois sur lui-même pour s'éloigner, se relevant d'un bond, juste à temps pour bloquer une nouvelle attaque.

"Bon sang, qu'il est rapide !" pensa-t-il. Anton évitait chaque attaque, ou la bloquait, mais parfois les griffes du guerrier ripaient sur son armure, ou laissaient des marques sanglantes sur sa peau nue. Maintenu dans une position défensive, il devait malgré tout pour appliquer son plan rester le plus possible en place, afin que Krell puisse lancer son arme secrète. Mais il était obligé de bouger en permanence, tellement son adversaire était vif.

Hélas, Anton réfléchit à ceci une seconde de trop, et fit un faux pas. Il tomba sur le sol, et son adversaire en profita pour poser son pied lourdement sur sa poitrine, le clouant sur place, et lui coupant la respiration. Sebek leva une main griffue au-dessus de lui, et y concentra son cosmos.

"Raté !" ironisa-t-il "je suis prêt le premier ! Adieu !"

Et il abattit sa main.



Kassim n'eut que le temps de se retourner lorsqu'il sentit le puissant cosmos, et dans le même temps, la porte de pierre du temple explosait, projetant des débris en tous sens. Juan fut immédiatement sur le qui-vive, tandis que Kassim augmentait imperceptiblement son cosmos, cherchant déjà à mesurer la force de son adversaire alors qu'il n'avait même pas encore pris le temps d'examiner celui-ci en détail.

Mais cet ennemi n'était pas comme il aurait pu s'y attendre. Dans l'embrasure de la porte, et bien qu'à contre-jour, on distinguait clairement les formes de l'arrivant.

"Une femme ?" murmura Juan.
"Je suis Isis, Epouse d'Osiris et Mère des Hommes." fit celle-ci d'une voix forte.

Elle s'avança de quelques pas dans l'antichambre, et fit face aux deux guerriers, qui purent la dévisager. Elle était plutôt grande, et ses traits étaient droits, anguleux même, ses cheveux courts coupés en brosse accentuant cette sévérité. Son armure était sobre, d'une couleur ocre, sans fioriture apparente, comme si elle avait été forgée dans un simple morceau de métal non travaillé. Ce qui était étrange était l'allure de cette armure, car Isis était parfaitement protégée sur le coté gauche, son bras et avant-bras entièrement moulés dans les pièces d'armures, un gantelet de la même couleur couvrant sa main jusqu'au bout des doigts. De la même façon, ses jambes étaient protégées entièrement, et son bassin aussi, par une sorte de pagne composé de plaques métalliques articulées. Mais au-dessus de la ceinture, l'armure était comme divisée en deux, tout le coté gauche, ainsi que le cœur, se trouvant protégés, tandis que le coté droit était à découvert. Seul un morceau de métal couvrait le poignet droit d'Isis, découvrant sa fine musculature, ainsi que la couleur dorée de sa peau. Mais ce qui surprit le plus les deux garçons qui lui faisaient face, c'était que sous son semi-plastron, Isis ne portait ni tunique ni combinaison, présentant son sein droit nu à la vue de ses adversaires. Mais la guerrière ne semblait pas gênée de s'exposer ainsi, se tenant fière et droite en face des deux jeunes hommes, bien qu'elle ne puisse pas manquer de voir les yeux de Juan s'écarquiller en se posant sur son anatomie.

"Eh bien !" ironisa Kassim. "Tu dois être bien sure de toi pour te montrer à demi nue devant des ennemis. Ou alors est-ce une tactique pour déconcentrer ton adversaire ?"
"Idiot !" répondit-elle sèchement. "Mon armure est le reflet de ma dualité. Je suis à la fois une déesse forte, capable de se défendre, et à la fois une mère nourricière. Mais je perds mon temps à t'expliquer cela, tu es sans doute l'une de ces imbéciles de guerriers qui ne connaissent rien aux coutumes des autres."

Kassim ne répondit pas, mais Juan le fit pour lui.

"C'est toi qui nous dit ça ? Mais nous on n'a jamais demandé à en savoir plus sur vous ! Vous venez nous envahir et nous devrions avoir étudié vos petites coutumes ? T'es-tu jamais demandé quelles étaient les nôtres ?"

"Bien sûr ! Je sais que dans les temps anciens, on sacrifiait des femmes et des enfants au nom de ton dieu. Je sais que le temple qui nous entoure a vu des centaines de guerriers offrir leur vie pour rien. Je sais que le couloir dans lequel nous nous trouvons a vu passer plus d'esclaves que les portes du Temple de Thèbes. Nous vous avons étudié, misérables adorateurs d'un dieu usurpateur, et vous me dégoûtez. C'est pourquoi vous devez disparaître."

Juan fut si surpris par le ton haineux, par le contenu atroce des propos de cette femme, qu'il ne put rien répondre pendant quelques secondes. Ce fut Kassim qui reprit le dialogue.

"Tu dis 'dieu usurpateur'. Pourquoi ?"
"Quetzalcoatl n'est pas le vrai dieu soleil. Seul Amon-Râ, notre Seigneur, est capable de commander à l'astre divin. Votre religion est basée sur le mensonge de quelques prêtres qui maintiennent une théocratie en place et font croire que le Soleil est le dieu de cette région…"
"Mais c'est absurde ! " s'écria Juan. "Qu'est ce qui te permet de dire que Quetzalcoatl n'est pas un vrai dieu ? Et pourquoi n'y aurait-il pas plusieurs dieux liés au soleil ? Pourquoi ce serait ton dieu le vrai soleil ? Pourquoi pas le nôtre, pourquoi pas le dieu grec Apollon, pourquoi pas un autre ?"
"Nous règlerons le sort d'Apollon et des autres faux dieux en leur temps. Pour le moment, nous sommes venus détruire ce nid de menteurs qu'est votre temple. Préparez-vous à mourir !"

Le ton impérieux qu'elle utilisa signifiait clairement qu'elle n'avait plus l'intention de discuter, et Kassim le comprit fort bien. Mais pas Juan, qui essaya malgré tout de la raisonner.

"Mais c'est n'importe quoi ! Sur quoi te bases-tu pour…"

Mais avant qu'il ait pu finir sa phrase, Isis fondait sur lui, vive comme l'éclair, et Juan ne dut son salut qu'à l'intervention de Kassim qui le repoussa sur le coté d'un coup d'épaule tout en bloquant l'attaque de la femme.

"Deux contre une !" fit-elle. "J'aime ça !"

Ses yeux grands ouverts, une lueur de folie brillant au fond d'eux, Isis recula en sautillant, légèrement penchée en avant, ses mains tendues devant elles comme en une étrange défense. Mais en fait, elle préparait une attaque, et Kassim ne le comprit qu'au dernier instant.

"Stone Rain !" hurla-t-elle d'une voix hystérique, faisant jaillir de ses mains des centaines de projectiles minuscules. Kassim se protégea le visage et découvrit que les projectiles étaient comme de petits cailloux lancés à toute vitesse. Mais Juan qui n'avait pas anticipé, reçut une grêle de pierre en pleine face et fut projeté au sol. Lorsque le flot de pierre se tarit, Kassim jeta en regard en arrière, et vit Juan se relever, le visage en sang.

"Ca va ?" fit-il. Mais Juan ne répondit pas, sa respiration saccadée entrecoupée de grognements de douleur. Soudain, il hurla.

"Aveugle ! Je suis aveugle !!!"

Et Isis se mit à rire.



Ryan entendit un bruit, comme une détonation, un coup de feu, venant de l'étage où se situait la salle du trône. Il eut un instant l'envie de remonter pour voir ce qui se passait, mais se ravisa. Sa tâche était de garder ce passage secret, et d'éviter qu'un intrus n'atteigne Viracocha par ce biais. Il devait faire confiance aux trois guerriers qui veillaient là-haut.

"Tiens, je ne m'attendais pas à ce que ce passage soit gardé." fit une voix dans l'obscurité.

Ryan se retourna, cherchant d'où venait la voix, car la petite pièce, nimbée de lumière présentait peu de recoins sombres. L'homme s'avança dans la lumière, et le cœur de Ryan se serra. C'était Anubis.

"Ne m'as-tu pas vu entrer ? Tu es bien imprudent. Cela te coûtera la vie."
"Si tu arrives à me battre, ce qui sera loin d'être facile."
"Crois-tu ? Il m'a fallu moins de cinq minutes pour éliminer ton ami le Scarabée, et moins de dix pour envoyer Yrugo dans le monde des Morts."
"Yrugo, mort ? Non ce n'est pas poss…"
"Bien sur que si. Que croyez-vous pouvoir faire ? Votre plus puissant guerrier n'était rien comparé à mes pouvoirs, tu ne résisteras pas longtemps crois-moi. Et les autres, pareils. Je tuerai moi-même votre dieu minable et offrirai sa tête à mon Seigneur."
"Nous te vaincrons, même s'il faut qu'on s'y mette tous."
"Tous ? Mais vous n'êtes plus très nombreux. J'ai fait le tour du champ de bataille, pour récolter les âmes des morts, et je sais que vous êtes dans une position difficile. Certes, Thot, Osiris et Horus sont morts, mais parmi vos rangs, j'ai pu voir que six d'entre vous ont trépassé, plus le grand imbécile que j'ai éventré à mon arrivée. Sebek et Isis vont s'occuper de tes autres compagnons, puisqu'il en reste très peu, et j'ai toute confiance en mes deux plus fidèles et puissants guerriers. Quant à toi, tu es ma proie."

Ces derniers mots dits d'un ton glacial firent courir un frisson de peur le long de l'échine de Ryan, mais il se reprit très vite. Malgré tout, sa voix était assez peu assurée quand il dit :

"Ok, je t'attends. Tu vas voir ce que je peux faire."

Anubis fonça immédiatement vers lui, prêt à le saisir à la gorge, mais se figea soudain, en pleine course.

"Quoi ? Qu'est ce que…?" grondait le dieu.
Se débattant, un rayon de lumière vint jouer sur son armure, et il put voir qu'il était empêtré dans une nasse de fils presque invisibles, qui reflétèrent un fugace instant la lumière sombre de son armure.
"Tu es pris dans ma toile." dit simplement Ryan. C'est pour mes capacités que j'ai été choisi afin de rester ici. Je vais pouvoir venger la mort de tous mes amis. Va en enfer, Anubis !"

Saisissant l'un des fils qui traversaient la pièce, Ryan fit courir un flot d'énergie électrique le long de la toile, qui parvint jusqu'à Anubis. Celui-ci retint un cri de douleur, mais les mouvements saccadés qu'il faisait pour se libérer en vain trahissaient sa souffrance. Ryan, de la sueur coulant sur son front tandis qu'il maintenait un courant de plus de dix mille volts sur la toile, esquissait un sourire.

"Pas la peine de te débattre, ma toile est indestructible, et maintenant que tu es pris dedans, tu ne t'en sortiras pas. Tu vas payer, Anubis ! Prends ça !"

Augmentant encore l'intensité énergétique, Ryan laissait s'exprimer sa colère. Anubis ne put cette fois se retenir et se mit à hurler sous son casque, ses cris résonnant étrangement dans la petite pièce. Mais il se tut au bout de quelques instants, et n'émit plus que quelques grognements, tandis qu'il concentrait son cosmos.

"Ce… n'est pas… un minable comme toi qui m'auras !" acheva-t-il dans un cri.

Et faisant exploser son cosmos, son énergie faisant trembler les murs de la salle, Anubis déchira les liens qui le retenaient.

Kengo s'agenouilla à coté du cadavre, l'effleura des doigts, réprima un frisson. Aveugle de naissance, il ne pouvait voir l'état général du corps, mais ce bref contact, ainsi que l'énergie qui se dégageait encore de lui, lui disaient que cet homme était mort calciné il y avait peu de temps. En réfléchissant à ceux pouvaient posséder un tel pouvoir, Kengo voyait encore plusieurs possibilités : soit Anubis, Horus ou Amon-Râ lui même, soit Anton et Krell, ou bien éventuellement Kassim, qui faisait parfois preuve d'une puissance exceptionnelle.

Kengo fronça les sourcils alors qu'une idée lui traversait l'esprit. Phénix ? Mais Karen était morte, il en était certain car il avait assisté de loin à ses derniers instants, et avait parfaitement senti son cosmos disparaître de ce monde pour glisser dans l'autre. Quant à Ikki, il savait qu'il était en ce moment même au Sanctuaire. Kengo ne comprenait d'ailleurs pas la réaction de l'ancien chevalier Phénix, qu'on disait impétueux comme un volcan, et qui n'avait pratiquement rien dit lorsqu'on lui avait appris la mort de sa fille. Se pourrait-il qu'il ait prévu que sa fille serait tuée par les guerriers de Kotori ? Qu'il ait souhaité cette mort ? Kengo connaissait assez peu Ikki, bien qu'il soit son oncle, mais il était certain qu'il adorait sa fille plus que tout autre au monde. Décidément, il y avait encore des mystères à éclaircir.

Kengo reporta son attention vers le temple au moment où il y sentit une explosion cosmique. Anubis entrait en action, la bataille approchait donc de sa conclusion. Tout allait se décider bientôt, et suivant que Kotori et ses guerriers survivent ou pas à ce combat, le destin du monde se jouerait.

Le jeune aveugle se releva, et sans une hésitation courut vers la pyramide.



"Cette fois, c'est fini." se dit Anton, au moment où Sebek abaissait sa main, luisante sous l'effet du cosmos. Il ferma les yeux.

Mais le coup ne vint pas, et osant à nouveau regarder, il vit que Krell, sans un mot, avait lancé son attaque. Le rayon concentré qui partait de sa main tendue devant lui atteignait le casque de Sebek, et brillait d'une lueur bleutée, froide. Grâce à cette technique dérivée de celle de leur maître, Sebek était maintenant sous le contrôle de Krell, tant que celui-ci maintiendrait son rayon. Anton réalisa que Krell devait en fait être prêt depuis quelques instants déjà lorsque lui-même avait fait un faux pas et chu devant le crocodile. Et c'est cette immobilisation forcée qui avait permis à Krell de viser Sebek et de l'atteindre.

"C'est bon, Anton, je le tiens. A toi de jouer maintenant." fit Krell, dont la tension et la concentration étaient visibles. Anton hocha de la tête et repoussa le pied de Sebek posé sur sa poitrine, puis se releva.

"Meurs, gros lézard !" cria-t-il en portant un fantastique coup de poing directement vers le cœur de l'homme immobilisé.

Mais en une fraction de seconde, Sebek réagit et bloqua le coup, puis d'un mouvement, remonta sa main le long du bras d'un Anton ahuri, et d'une torsion, l'envoya au loin.

"Impossible.." murmurait Krell, qui continuait à maintenir son rayon.
"Et pourquoi pas…" fit Sebek. "Pour être honnête, ton attaque a bien failli avoir raison de mon esprit, mais il ne faut pas me sous-estimer. En concentrant la moitié de ma volonté, je peux faire barrage."

"Krell !" cria Anton, se relevant avec difficulté. "Fais gaffe, il peut t'avoir !"
"Evidemment !" gronda le grand saurien. "Vous allez y passer tous les deux !"
"C'est pas encore dit !" Krell suait sous l'effort, sentait son dos trempé sous l'armure. "Je n'ai pas non plus donné toute ma puissance. Je peux encore intensifier mon rayon. Brain Dead !"

Le rayon émis de sa main augmenta en brillance et en diamètre, et malgré les efforts de Sebek pour protéger son visage, une aura bleutée entourait son casque, lui arrachant cette fois un grondement de douleur. Sebek tenta de s'avancer vers Krell, mais le rayon se faisait alors plus douloureux, et il recula. Anton n'attendit pas pour entrer en action, fonçant sur l'adversaire pour lui porter un coup fatal. Mais encore une fois, Sebek évita l’assaut, repoussant, cette fois avec maladresse, son assaillant.

"Je ne suis… pas encore…" Mais l'effort de concentration l'empêcha de finir sa phrase. Toutefois, il continuait de déjouer toutes les attaques d'Anton, même celles qu'il portait avec son cosmos. Deux Simple Blasts s'échouèrent sur son armure, après que le Crocodile en eut réduit la puissance par son propre cosmos.

"C'est pas vrai !" hurlait Krell, sentant que son énergie s'épuisait rapidement. "Anton, fais quelque chose !"
"S'il croit que je m'amuse !" pensa, haletant, son compagnon. "Je ne vois rien qui puisse le blesser."

"Vous… ne tiendrez… pas ! Et j'en finirai avec vous !" Sebek semblait invulnérable, comme si l'effort colossal qu'il faisait n'entamerait pas ses ressources. Mais pourtant, ses mouvements étaient moins vifs, preuve que malgré son barrage, le Brain Dead avait fait des dommages, détruisant certaines zones du cerveau.

Krell sentit soudain ses forces l'abandonner et ses genoux se dérobèrent. Il parvint à tomber en position assise, tout en maintenant son rayon. Au même moment, Anton s'effondra lui aussi à genoux, toute son énergie consumée par les attaques successives qu'il avait menées en vain. Sebek eut un dernier rugissement de douleur, et tomba à son tour au sol, son cosmos disparu. Krell cessa son attaque.

"Enfin !" souffla-t-il. "Je crois qu'on l'a eu."
"Tant mieux ! Je n'en peux plus !" fit Anton, dans un souffle. "C'était un vrai dur."
"Ouais. Bon, on souffle deux minutes et on va aider les autres."
"Ok. Je crois que les combats ont commencé dans la pyramide. Mais je sens plus beaucoup de…"

A cet instant, un cri effrayant se fit entendre, comme un grondement sourd et rauque, venu d'une gorge non humaine, et sous les yeux horrifiés des deux Gémeaux, Sebek recommença à bouger. Malgré leur faiblesse, Anton et Krell se relevèrent, prêt à défendre leur vie à nouveau, mais le guerrier crocodile ne fit pas mine de se lever.

"Sebek ! Comment peux-tu être encore en vie ? Mon Brain Dead aurait dû te ravager le cerveau !" s'écria Krell. Mais son adversaire ne répondit pas, restant couché à plat ventre dans l'herbe.

"Bon ! On va pas s'embarrasser de blabla !" grommela Anton. "Je l'achève tout de suite s'il ne veut pas bouger !"

Anton bondit, visant le milieu du dos de son ennemi, qui s'exposait sans protection. Il voulait lui briser la colonne vertébrale d'un seul coup, le tuant net. Mais son plan tourna court lorsque soudain Sebek tourna sur lui-même, toujours à plat ventre, évita Anton qui atterrit lourdement sur le sol, et lui porta un coup de griffes maladroit qui déchira les vêtements du guerrier, laissant des marques écarlates sur sa peau. Anton bondit en arrière pour s'éloigner de l'Egyptien.

Les Gémeaux restèrent éberlués pendant un instant, car Sebek ne s'était pas comporté normalement, mais avait bougé tel un animal. Et en effet, Sebek resta à quatre pattes, son casque en forme de gueule de crocodile regardant de ses petits yeux vers ses adversaires.

Krell comprit. Le Brain Dead avait bien marché, et Sebek était mort, son esprit déchiré par l'attaque mentale. Seule une zone de son cerveau avait dû rester intacte, le cervelet correspondant aux instincts primaires, qui dans le cas de Sebek contenait ceux du Crocodile.

Les deux guerriers épuisés allaient devoir faire face à un monstre affamé possédant la force physique et les réflexes d'un combattant endurci, et l'esprit animal le plus sauvage qui soit.

Le Crocodile s'avança d'une démarche pataude dans l'herbe, droit vers les deux guerriers. A quelques mètres d'eux, il accéléra soudain en grondant.



Kassim n'eut pas le temps de s'attarder sur le sort de Juan, qui restait prostré, incapable de se battre sans ses yeux. En effet, Isis n'attendit pas que le guerrier à la peau sombre ait prêté main forte son ami pour l'attaquer. Juan hors combat, Kassim ne ferait certainement pas le poids face à sa force et à sa vitesse. Elle était la plus rapide des Dieux Guerriers d'Egypte, à part Anubis, et avait toujours abattu ses ennemis grâce à cet avantage. Elle fondit sur lui telle un fauve affamé, et l'obligea à reculer sous une pluie de coups qu'il parait à grand peine.

"Eh bien !" cracha son ennemie, "tu prends enfin conscience de ta défaite ?"
"Pas encore !" cria Kassim en décochant un grand coup de genou dans l'estomac de son adversaire, la repoussant à l'autre bout de la pièce. Il tendit sa main devant lui, son autre bras replié, comme s'il tenait un arc bandé et une flèche.

"Silver Missile" hurla-t-il tout en relâchant son énergie. Un projectile lumineux d'une blancheur éclatante apparut au bout de son index tendu, et traversa la salle en sifflant. Isis tenta bien de l'arrêter, mais la trajectoire du projectile était imprévisible, comme un éclair, et ses efforts pour s'écarter au dernier instant furent vains. L'éclair la frappa de plein fouet, et elle tomba à la renverse, nimbée de lumière.

Kassim profita de ce répit pour s'approcher de Juan, et vérifier son état. Le jeune homme était toujours prostré, l'atroce douleur lui ôtant toute force et volonté. Kassim prit les poignets de son ami et les maintint serrés afin qu'il ne se débatte pas, tandis que de sa main libre, il relevait le visage de Juan vers lui, afin de voir la gravité des blessures. Il réprima un frisson en découvrant le visage déchiré, qui au milieu des lambeaux de chairs laissait même apparaître parfois l'os nu. Les deux yeux étaient crevés, l'une des orbites était même vide, le globe oculaire arraché par le coup sauvage d'Isis. Dans un tel état, rien d'étonnant à ce que le jeune homme ne puisse se battre ! La douleur devait être atroce, et Kassim se demandait comment Juan pouvait être encore conscient. Il relâcha son ami et le laissa se recroqueviller sur le sol à nouveau, puis fit face à Isis qui se relevait avec difficultés.

"Tu… tu es très fort, vraiment. Je ne m'attendais pas à ça. Mais ton attaque ne marchera plus sur moi, désormais." Sa voix était rauque, moins assurée qu'elle n'aurait voulu paraître.
"Je n'en aurais pas besoin. Au prochain coup, tu es morte. Abandonne maintenant, et je te laisserai la vie sauve."
"Et puis quoi encore ? Je n'ai pas besoin de ta pitié !"
"Ce n'est pas de la pitié. Mon maître m'a toujours dit qu'il ne fallait pas combattre les femmes, il les tenait pour des adversaires courageuses, mais il disait que lever la main sur une femme était un acte de faiblesse pour un homme. J'ai déjà eu à tuer une femme de mes mains, et ça ne m'a pas été agréable. Je ne veux pas recommencer."
"Au diable ton honneur ! Si tu veux m'empêcher de passer cette porte, tu devras me tuer !"

Kassim ne répondit pas, et attendit. Il ne voulait plus attaquer cette femme, qui était moins puissante que ce qu'elle avait dit. Mais il défendrait sa vie si jamais elle osait tenter quoi que ce soit contre lui. Il se contenterait d'une légitime défense.

Isis parut hésiter un instant, devant le calme de son adversaire, puis se rua en avant. Kassim prépara son "Bronze Arrows", le piège mortel qui avait déjà coûté la vie à Karen, et attendit qu'elle soit à portée. Mais soudain, une ombre passa à côté de lui, alors que Juan se jetait à l'encontre de la femme.

"Color Stars !" cria-t-il en projetant devant lui des dizaines de boules lumineuses irisées. Isis protégea son visage de ses bras, continuant sa course à travers la myriade de sphères d'énergie, qui pour la plupart échouaient sur les murs ou le plafond, faisant éclater la pierre, car Juan lançait son attaque au jugé, sans pouvoir cerner la position de son ennemie.

Isis eut un sourire mauvais et Kassim put voir à ses yeux qu'elle avait changé de cible et s'apprêtait à achever le jeune homme aveugle en profitant de son handicap. En un instant, le cosmos du chevalier d'Athéna s'enflamma et mu par une vitesse bien supérieure à celle des deux combattants, il traversa lui aussi l'antichambre, son énergie déjà concentrée sur son poing. Sans réfléchir, il donna un uppercut si puissant et rapide, qu'Isis n'eut que le temps de voir une comète de feu se jeter sur elle. Le cri "Golden Shot" résonna à ses oreilles tandis qu'elle s'écrasait au plafond, sentant ses os et son armure se briser sous le choc.

Isis retomba au sol, les yeux grands ouverts, et vit Kassim s'agenouiller, visiblement essoufflé. Elle ne sentait plus son corps, n'entendait plus rien, ne ressentant qu'un grand calme en elle. Elle observa pendant quelques instants ce qui se passait autour d'elle, consciente que ce seraient les dernières choses qu'elle verrait. Juan glissa, dos au mur, et perdit conscience, Kassim se releva, lui jetant un regard où se mêlaient l'amertume d'un acte non voulu et un sentiment de surprise. Isis lui retourna un sourire, puis ferma les yeux et se laissa glisser dans la grande nuit.



Kengo s'approcha de la pyramide, avec précautions.

"C'est bon, ils ne savent pas que nous sommes là."

Ses deux amis le rejoignirent. Eux aussi sentaient l'énergie de ceux qui se battaient. Le nombre de cosmos diminuait, mais la bataille ferait encore des victimes.

"On doit entrer là-dedans." fit Veiya, un peu impérieux.
"On risque de se faire repérer." objecta Ayaïn.
"C'est un risque à prendre. Mais je crois que nous pouvons tenter de passer par le passage secret sous le temple. Ensuite, on pourra entrer discrètement dans les corridors latéraux."
"Comment connais-tu le plan de ce temple ?"
"Je te l'ai dit, je suis déjà venu ici il y a longtemps, et j'ai visité ce temple de fond en comble. Mon père m'avait dit de bien observer, que ça pourrait m'être utile. Je suis sûr qu'il savait que je reviendrais ici un jour."

Ayaïn regarda son ami avec surprise, puis il se tourna vers la pyramide.

"Ok les gars, on fonce. En espérant ne tomber sur personne là-dedans qui nous attende."

Les trois guerriers s'élancèrent vers l'entrée secrète.



"Je rêve ou quoi ?" pensa Anton.

Tandis que Sebek courrait vers lui, toujours à quatre pattes, le chevalier des gémeaux eut l'impression que sa forme changeait, tandis qu'un halo verdâtre l'entourait.

"Ce n'est pas une hallucination. Il se transforme vraiment."

Le temps de franchir quelques mètres, Sebek s'était complètement métamorphosé en un véritable et gigantesque crocodile, de plus de trois mètres de long ! Toujours nimbé d'une lueur surnaturelle, le monstre se ruait à toute vitesse sur Anton, sa gueule grande ouverte, laissant apparaître deux rangées de crocs peu engageants.

"Anton ! Pas le moment de rêver !" hurla Krell, ce qui sortit son compagnon de la fascination qui le paralysait.

Anton eut le temps de rouler sur lui-même au moment où le saurien l'atteignait. Les mâchoires claquèrent dans le vide avec un bruit sinistre, et Anton s'éloigna aussi vite que possible, poursuivi par le monstre.

"Krell !" hurlait-il, épouvanté de voir que le monstre était capable de le suivre alors qu'il courrait à toute allure.
"Je vais essayer de lui sauter dessus ! Essaie de courir en ligne droite !"

Anton fit de son mieux pour entraîner l'animal à sa suite dans une course rectiligne, rendue difficile par l'épaisseur des frondaisons de la forêt, mais cela suffit à Krell qui, courrant à la suite du duo, parvint à prendre appui dans sa course et à bondir vers le dos de la créature. Hélas, il la manqua, et ne put que s'accrocher à la queue écailleuse de bout des doigts, mais il tint bon, même si le monstre ignora ce fardeau supplémentaire et ne ralentissait pas sa course, traînant le chevalier derrière lui.

Krell tira sur ses bras malgré l'épuisement, et une fois qu'il fut sûr de sa prise, il tenta de freiner des deux pieds. Mais le crocodile ne ralentit pas pour autant, continuant de poursuivre sa proie. Krell vit que Anton courrait droit devant lui désormais, sans regarder derrière lui, et montrait des signes de fatigue, se tenant les côtes comme s'il avait un point de coté. Le chevalier comprit qu'en fait, son ami devait être blessé, sans doute suite à l'un des coups de Sebek lorsqu'il l'avait occupé au corps à corps.

"Anton, j'arrive pas à l'arrêter, il est trop gros, trop puissant !"

Son compagnon ne lui répondit pas, le souffle court, mais, se retournant un peu, Krell croisa son regard, plein d'appréhension. Cela motiva Krell plus qu'aucun mot n'aurait pu le faire, et bondissant à nouveau, il tomba sur le cou du monstre, et tenta de l'étrangler. Cette fois, le saurien se figea sur place, et se secoua en tous sens, tentant de se débarrasser de l'intrus. Anton s'effondra, épuisé, essayant de retrouver son souffle pour aider son ami, qui s'accrochait aux écailles glissantes du monstre comme à une selle de cheval, cherchant désespérément à trouver une position stable.

"Tiens bon, Krell, j'arrive !" fit Anton, qui sentait ses forces revenir lentement.

Mais au son de sa voix, Sebek se figea, et tourna lentement sur lui-même, fixant Anton de ses petits yeux où brillait une flamme mauvaise. Et soudain, grondant à nouveau, la gueule grande ouverte, il fondit vers sa première proie, malgré les efforts de l’homme sur son dos. Anton, qui était assis dans l'herbe, vit la Mort courir vers lui de sa démarche pataude mais si rapide.

Krell savait que c'était trop tard pour sauver son ami, mais dans un dernier sursaut, il concentra toute son énergie et envoya son cosmos aider Anton, puis glissa au sol, vidé de ses forces. Anton sentit soudain le cosmos affluer à nouveau en lui, quelques secondes avant que le monstre ne referme sa gueule sur lui. Il se protégea instinctivement, tendant ses deux bras devant lui, fermant les yeux.

Et rien ne se passa.

Ouvrant les yeux, il vit que sans le vouloir, il avait invoqué le Warp Shield, et que la gueule du monstre était entrée jusqu'à l'échine dans une fissure dimensionnelle d'un mètre cinquante de diamètre, le stoppant net dans son élan, et détournant les terribles mâchoires dans une autre dimension.

"Ferme-le !" hurla Krell, et sans réfléchir, Anton obéit, fermant la porte dimensionnelle.

Le sang gicla soudain, maculant Anton, au moment où la porte se referma sur le monstre comme une guillotine, sectionnant net son cou. Décapitée, la créature tomba lourdement au sol, continuant de se vider de son sang par l'horrible plaie. Anton ne bougeait pas, tétanisé, rougi de la tête au pied par les fluides vitaux du monstre qui avait failli le dévorer. Sous ses yeux, le corps de Sebek se métamorphosa à nouveau, reprenant l'apparence d'un homme. Mais le casque émeraude avait disparu, ainsi que ce qu'il protégeait. Personne ne saurait à quoi ressemblait l'homme appelé Sebek, car son visage avait disparu dans une dimension inconnue.

Krell s'effondra à côté de son ami, après avoir rampé quelques mètres.

"Cette fois, c'est fini." fit-il.
"Tant mieux." dit simplement Anton en se laissant glisser dans l'herbe rougie. "J'en peux plus."

Les deux amis perdirent conscience en même temps.



A l'instant où Isis expira, Kassim crut avoir remporté la victoire, mais elle fut de courte durée. Un cri retentit, provenant de derrière lui, dans le temple lui-même.

"Arkhan ? Non ! C'est Ryan ! Ils sont entrés dans la salle du Trône !"

Immédiatement, il fonça vers la porte de pierre, l'ouvrit d'un seul mouvement, et vit que déjà Arkhan franchissait le seuil à l'autre bout du couloir, entrant dans la grande salle. Lorsqu'il y pénétra à son tour, il trouva Ryan en fâcheuse posture : Anubis le tenait par la gorge à bout de bras, le soulevant du sol. Ryan ne parvenait pas à se dégager et son rictus de douleur semblait indiquer qu'il ne tiendrait pas longtemps.

Fort heureusement, Arkhan se jeta sur Anubis rapidement, faisant lâcher prise à l'homme en noir. Celui-ci repoussa la Mante d'un revers de la main, puis brandit son épée. Les trois guerriers l'encerclèrent, pour l'empêcher de s'avancer vers le Trône.

"Un instant, s'il vous plaît !" fit la voix de Kotori derrière eux. "Je voudrais parler à cet homme, peut-être y a-t-il moyen de le convaincre de déposer les armes."

Il y eut un instant de silence, tandis que tous se demandaient si Kotori était sérieuse, puis Anubis se mit à rire, d'un rire froid et méchant.

"Me rendre ? Vous voulez que je me rende ? Ah ah ah ! Mais pourquoi, voyons ? Il est clair que vous n'avez aucune chance, que vous allez tous y passer !" Sa voix se fit soudain plus sourde, menaçante. "Lorsque Amon-Râ entrera dans ce temple, je serais le seul être en vie pour l'y accueillir. Il ne va plus tarder maintenant, alors je dois vite vous éliminer."

Anubis se mit à concentrer son cosmos, et Ryan se tourna vers ses compagnons : "Ecartez-vous ! Son cosmos est très puissant, il a pu déchirer ma toile !"

Arkhan et Kassim hochèrent la tête et firent un pas en arrière, laissant Ryan faire à sa guise pour tester la puissance de cet adversaire. Le cosmos d’Anubis semblait se déployer sans fin, et Arkhan sentit que cet homme pourrait être un adversaire de taille pour son maître le Lama ou pour Bouddha lui-même. Il eut un instant de doute : serait-il capable de vaincre un tel ennemi ? Mais il repoussa l’incertitude dans son cœur, car les bonzes ne pouvaient douter sous peine d’être assaillis par les démons. Oui, Anubis était fort, mais pas invincible, et lui, Arkhan, le vaincrait.

Jetant un coup d’œil à coté de lui, il vit que dans les yeux de Kassim brillait la même détermination, et que lui aussi mettrait toute son énergie à combattre le dieu noir. Confiant, Arkhan se mit à déployer son cosmos, imité par Kassim.

"Pathétique !" siffla Anubis "Comment voulez-vous me vaincre avec des cosmos aussi faibles ? Je vais tous vous écraser !"

Anubis leva son épée et fondit vers Ryan, le plus près de lui. Celui-ci esquiva les coups qui déchiraient l'air en sifflant autour de lui, incapable de porter la moindre attaque au milieu de ce mur de lame qui le menaçait. Arkhan et Kassim, d'un seul regard, tombèrent d'accord et se jetèrent dans la mêlée, tentant eux aussi de poster une attaque mais à chaque fois, Anubis parait le coup ou l'évitait, se jouant de ses trois adversaires simultanément.

Malgré tout, la situation d'Anubis n'était plus enviable car c'était à son tour de rester défensif sans pouvoir attaquer face à l'obstination des trois guerriers. Profitant d'un instant où Kassim gênait le mouvement de Ryan, Anubis bouscula Arkhan et se dégagea du combat serré. Son souffle résonnait étrangement sous son masque, tandis qu'il régulait sa respiration, l'effort intense l'ayant plus épuisé qu'il ne l'aurait pensé.

"Bravo, guerriers, vous êtes plus forts que je ne pensais. Mais vous ne devez de m'avoir fait reculer que grâce à vos attaques combinées. Je n'ai qu'à me débarrasser de vous les uns après les autres pour vous écraser. Et le premier à y passer, ce sera toi, guerrier de l'Araignée !"

Anubis concentra son cosmos, prit son épée à deux mains, et la tint droite devant sa poitrine, pointe vers le haut. L'arme se mit à luire étrangement, et à émettre un bourdonnement inquiétant. Arkhan confirma d'un signe de tête à Kassim qu'il était temps d'agir avant que l'ennemi ne soit prêt, et les deux guerriers fondirent sur Anubis, préparant leurs plus terribles attaques.

"Kill ! Large Cut"
"Golden Shot !"

Mais les deux attaques n'atteignirent même pas Anubis, car un rayon sombre de l'épée noire jaillit à leur rencontre et les absorba. Le rayon noir se rétracta comme un tentacule et rejoignit l'épée, qui se mit à luire plus fort encore.

"Merci bien, chevaliers ! Vos cosmos vont nourrir l'arme qui mettra fin à vos jours ! Je vous déconseille de m'attaquer à nouveau, vous ne feriez que renforcer ma puissance. Mais sans pouvoir m'attaquer, comment allez vous pouvoir me vaincre ? Comme je vous l'avais dit, je vais vous vaincre ! Ah ah ah ah ! Quoi ?"

Le timbre de voix d'Anubis changea lorsqu'il sentit les bras de Ryan l'entourer. Il n'avait pas pris garde au guerrier arachnide qui l'avait prudemment contourné pendant la diversion qu'offrait l'attaque de ses deux alliés, et maintenant Ryan le saisissait par derrière, lui plaquant les bras le long du corps. Ryan gonfla ses muscles et raffermit sa prise, refermant sa main gauche sur son avant bras droit et vice-versa. Puis de nombreux fils lumineux jaillirent de ses doigts et firent plusieurs fois le tour des deux guerriers, les liant dans une prison étroite.

"Arkhan, Kassim, allez-y maintenant, il ne pourra pas se défaire de mes liens, vous pouvez attaquer !"
"Mais… et toi ?" Viracocha fit un pas en avant, mais le Voyant le retint d'une main.
"Je m'en moque ! S'il faut offrir ma vie pour vous, Seigneur, je le fais avec joie ! Arkhan, dépêchez-vous, je ne tiendrai peut-être pas longtemps !"
"En effet, tu as fait une grossière erreur !" fit Anubis calmement.

Et avant que Arkhan ou Kassim n'ait eu le temps d'esquisser un geste, Anubis laissa son épée s'échapper de ses mains. La pointe de l'arme tomba vers la poitrine d'Anubis, puis glissa sur l'armure sombre jusqu'au sol par son simple poids, en produisant un horrible grincement du métal contre le métal, tandis que des étincelles jaillissaient. Mais en chemin, elle trancha la toile qu'avait tissé Ryan, tout comme les avant-bras de ce dernier !

Ryan hurla lorsqu'il tomba en arrière, ses deux moignons vomissant des flots de sang. Mais avant qu'il n'ait atteint le sol, Anubis lui décocha un formidable coup de pied en pleine poitrine. La protection pectorale se brisa en morceaux, et Ryan fut projeté sur plusieurs mètres avant de s'écraser sur un mur. Au sol, il hoqueta une ou deux fois puis ses yeux se fermèrent.

"Ryan ! Non !" Kassim s'élança pour porter secours au guerrier tombé, mais Anubis fut encore plus rapide que lui. Ramassant son épée au sol en un instant, il prit de vitesse le Sagittaire et lui décocha un coup de sa lame. Kassim, vif comme l'éclair, esquiva l'assaut de justesse, et lança son poing en avant. "Golden Sh…" fut tout ce qu'il eut le temps de dire, car Anubis lui prit le poignet de sa main gauche, paralysant son attaque.

"Echec et mat" fit le masque de chacal.

Et d'un geste précis, Anubis plongea son épée dans la poitrine de son adversaire, perforant le disque de métal protégeant le cœur de Kassim comme s'il s'agissait d'une feuille de papier. L'épée ressortit, écarlate, dans le dos du chevalier, puis Anubis retira son arme, laissant Kassim glisser lentement au sol.

Se retournant vers Arkhan ahuri, Anubis n'avait plus aucun doute dans la voix lorsqu'il parla. "A toi, maintenant."

Eric arriva devant la pyramide, et s'appuya sur le reste d'une colonne pour reprendre son souffle. "Saleté…" pensa-t-il, sa main crispée sur son coté gauche. Nul doute que Thot lui avait brisé une côte au cours de leur combat, et que l'effet s'en faisait sentir maintenant. A la douleur aiguë qui le vrillait à chaque inspiration, Eric était certain qu'un fragment d'os avait perforé son poumon.

Soudain, deux cosmos disparurent pratiquement en même temps. L'un d'eux était celui de Kassim, il en était sûr.

Eric escalada les marches de la pyramide, glissa sur l'une d'entre elles et se releva avec difficulté. Puis il entra dans le temple pour aider ses compagnons en difficultés.

Jamais on avait vu un sauveur en si piètre état !

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Cette fiction est copyright Patrick Huart.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.