Chapitre 5 : La Guerre


« Il était le fils de Zeus et Héra (…) Il compte parmis les douze grands dieux (…) et apparaît comme le dieu de la guerre. C’est l’esprit de la bataille, qui se réjouit du carnage et du sang(…)»

Homère


Et l’enfer éclata,…

Ce fut d’abord le sifflement aigu des flèches enflammées tiré en l’air, innombrables, cachant même la lumière solaire, puis chutant sur la terre comme la pluie une nuit d’orage. Une multitude de petits bruits secs tandis que ces messagères de la mort se fichaient dans les larges toits de chaumes des habitations d’Havre Bleu, vite parcouru d’abord de flammèches, puis de grands éclats, s’agitant tels des démons de feu.

… Les cieux se parcourant d’un long frémissement, …

Ce fut ensuite les vociférations des orcs attaquant le village, tel des enragés, agitant leurs haches ou leurs épées, surgissant de partout à la fois, fracassant les portes, tapant, taillandant les villageois qui avaient le malheur d’être sur leur route. Leurs visages monstrueux, les yeux exorbités, fous, la bave aux groins ; rendaient déments de panique les quelques-uns encore debout.

… Les nuages apparurent de nulle part et finirent d’obscurcir le ciel, tel le soudain crépuscule d’une tourmente inattendu…

Ce fut enfin l’attaque mystique d’un shaman orc, libérant tel un coup de tonnerre en plein milieu de ce village, une force élémentaire brutale, tourbillonnant et arrachant tout sur son passage, se déplaçant de manière désordonnée, comme sans but, mais n’oubliant pas son rôle ; livrer la mort sur son passage…

… Le sang des victimes coulait sur le sol, formant de multiples ruisseaux, tels les veines écarlates de la terre d’Havre-Bleu.

*

A la vue de ce carnage, Ellesil était pétrifié.

Non de peur, mais de surprise…puis de colère. Il aperçut, alors qu’il commençait à émerger de son absence de réaction, Sylph courir vers le centre d’Havre-Bleu.

Courir.

Courir plus vite.

Encore plus vite.

Dégainer son arme, passer son bouclier de dos à son bras gauche…

Ne pas réfléchir au nombre, ne pas désespérer.

Foncer, agir vite pour sauver le maximum de vies.

Arriver sur la première place et, sans s’arrêter, décapiter un orc pourchassant une femme, d’un coup unique de ma Kyliin’Fhya.

Ne pas s’arrêter, sauter sur une carriole pour être derrière les deux orcs archers, donner un grand coup de pied dans le tonneau pour qu’il leur roule dessus.

Prendre appuie, saut périlleux avant fini en retourné de coté, empaler le premier, éviter une flèche tirer d’au dessus-de moi et sans attendre la réaction du second, bousculé par le tonneau, lui flanquer un grand coup de bouclier puis lui tracer un deuxième sourire.

S’élancer jusqu’au balcon du dessus en prenant de l’élan sur la carriole renversé et s’appuyer sur la balustrade, y atterrir en roulé-boulé, saisir l’orc qui m’avait tiré dessus de la main gauche et le lancer par dessus moi en me servant de mon corps comme catapulte.

Sauter de la balustrade sur lui, faire atterrir mon épée Kyliin’Fhya dans son œil.

Tout ceci avait pris moins de quinze secondes… Sylph se déplaçait si vite que les assaillants n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui se passait. Mais les orcs ont beau être un peu balourds, ceux de la place commencèrent à se réorganiser.

Elle vit alors que Randolph et un petit nombre de villageois résistaient, aux portes du temple de Sylurnia, l’autre déesse d’Havre-bleu. Sylph se dirigea pour les rejoindre, traversant pour cela entièrement la place du temple de poséidon. Ce fut à ce moment là qu’Ezéchiel arriva en courant par l’une des ruelles, suivi assez près d’un orc.

Elle lui cria alors de se jeter au sol, ce qu’il fit aussitôt, et jeta Kyliin’Fhya sur son poursuivant. L’arme transperça le monstre de part en part avec une grande force, le clouant quasiment au sol. Elle se dirigea rapidement vers celle-ci, et tenta de la retirer du corps, tandis que dans son dos se relevait Ezéchiel.

Randolph avait la peur de sa vie, et son passé de combattant ne l’aidait pas…

Comment s’en sortir avec autant de monstres sur les bras ?

Puis il vit Sylph.

Et l’espoir revint quand il la vit danser son ballet meurtrier, exterminant à tours de bras ces orcs.

Et le sourire revint sur son visage et celui de ses compagnons.

Et le moral revenant, la défense du temple prit une autre allure, s’accélérant, faisant reculer de peur ces monstres immoraux, tandis qu’Ezéchiel, relevé, se rapprochait de Sylph, toujours occupé à tenté de retirer son arme du cadavre.

Ellessil s’était mis à bouger, avait dégainé son arme et avait foncé vers le champ de bataille afin d’épauler Sylph de son mieux. Comme il vit que deux orcs avançait vers Sylph, baissé, il s’élança devant elle, combattant les 2 agresseurs… Quarte, feinte droite, quinte, parade, contre attaque dans le ventre qui laissait maintenant échapper une grande quantité de sang, saut de coté, parade, roulade arrière, feinte, double quinte et estoc en plein Cœur…

Fier de lui, il se retourna vers Sylph.

Son Cœur s’arrêta de battre : Elle était gisante sur le sol, le visage tournée sur le coté droit, les mains sous elle, son beau regard vitreux ne cillait pas, du sang mêlé à des bulles jaillissant par petits coups d’une blessure dans son dos et de sa bouche…

Le temps s’était arrêté.

Ellessil avait assimilé que le couteau que portait Ezéchiel était taché de pourpre, qu’une troupe d’orc (une trentaine) arrivait derrière lui, que les défenseurs du temple était soudain comme balayé par les orcs et la chute de leur amie…

Morte.

Elle était Morte.

Jamais plus il ne pourrait contempler son sourire, son visage rempli de lumière, ses yeux ou l’on pouvait voir les arbres des bois se balancer au gré du vent, ses cheveux de flammes.

Jamais plus il ne pourrais entendre son rire franc et amical, sa voix douce lui narrant les merveilles qui les entouraient…

Jamais Plus.

Elle était morte.

Quelque chose se rompa en lui… Il vit un monde d’obscurité et de silence, 4 autres jeunes hommes portant d’étranges armures accompagnée d’une femme qu’il lui sembla reconnaître … il se senti mourir…

« NNNNNNOOOOOOONNNNNNNNN ! »

Les jambes arquées, le tronc baissé, les poings blancs à force d’être serrés, la tête fixant Ezéchiel pétrifié de peur, les yeux fermé, des flammes sortant de sous les paupières. La Terre se mit à trembler, une gigantesque aura bleu parcouru de légers arcs électriques partout entoura Ellessil, projetant sa lumière azur sur ce qu’il l’entourant, estompant même la lumière de l’astre solaire… Quelques fissures apparurent dans le sol, de petits morceaux de pierres se mirent à flotter dans les airs.

« SSSSYYYYYYLLLLLPPPPPHHHHH ! »

Il Ouvrit ses yeux, libérant par-là même deux langues de flammes de 10 cm, faisant subir à la Terre sous ses pieds un choc tel quelle se déforma en une demi-sphère évidée de 6m de rayon, volatilisant les petits cailloux. L’aura grandit alors jusqu’à faire dans les 50 mètres de diamètre, une gigantesque Silhouette représentant un cheval avec des ailes apparaissant en filigrane derrière lui tandis qu’il se redressait doucement en croix, la tête redressé en arrière, les mains suivant différents points qui apparaissaient a leurs passages. La Silhouette devient plus forte, posant son empreinte de puissance dans tous les esprits.

Et Ellessil libéra la puissance qui était en lui en décochant un énorme nombre de coups de poings à une vitesse tel qu’ils étaient invisibles, au contraire de leurs effets : détruction d’une partie du village, mais surtout massacre de tous les orcs présent à la ronde, ne laissant d’eux et d’Ezéchiel qu’une bouillie infâme sans identité, sans vie.

Dans le silence de mort qui suivit, alors que les villageois n’avait pas encore assimilé qu’ils étaient encore en vie, Ellesil se dirigea vers le corps de Sylph auprès duquel il s’agenouilla, la prenant dans ses bras tandis que ses épaules étaient secouées de sanglots convulsifs…

_ « Sylph .. »

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Cette fiction est copyright Lebreton Jacques Eric.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.