Chapitre 1 : Kadima


Je marche.

Je ne sais plus depuis combien de temps je marche. Quand nous avons retrouvé Joseph, quand j'ai retrouvé mon frère, je n'ai su que pleurer devant un miracle. Il nous a dit que telle était la volonté de Dieu, de le retrouver, lui celui que nous avions abandonné et qui nous sauvait.
Mais nous ne nous sommes rien dit, chaque mot me coûte. J'ai souri au milieu de mes larmes puis j'ai couru.
Je ne sais pas quand cela a commencé. Tout ce que je sais c'est que j'ai couru, marché, dormi dans la lumière des étoiles. Je n'ai rien dit a personne. Je n'ai pas trouver de nom pour les étranges formes que je vois nuit après nuit dans le ciel.
Le désert ne pas apaisé, pas plus que l'opulence de cette cité où naquit mon arrière grand-père.
Je n'y ai pas ma place, je ne puis rien y faire, ce n'est pas mon histoire.
Je me souviens d'être un jour arrivé devant un autel. J'ai frémit quand j'y ai vu l'écriture de mon père. C'est là qu'il a combattu une nuit entière l'Ange de Dieu. Une nuit entière, lui le simple homme face à une entité dont la puissance ne peut que nous échapper. Et pourtant ce combat dura toute une nuit et l'Ange ne le blessa qu'à la hanche. Mon père ignorait tout de cet inconnu. Mais quand les ténèbres allait fuir devant la lumière, il lui demanda sa bénédiction. Alors, l'adversaire se révéla ange et le bénit. Il lui donna un nouveau nom glorieux, honteux écrasante promesse de liberté. Jacob fut nommé Israël, c'est à dire celui qui se bat contre et pour Dieu, mais aussi pour les Hommes.
Ce nom m'a toujours rempli de respect en même temps que de crainte.
Mon seul titre de gloire est d'avoir tué ma mère. Je sais que ce n'est pas vrai, mais je sais mieux que quiconque que l'on ne se débarrasse pas facilement d'un sentiment.
Je ne le fit pas non. Je reste tétanisé face à lui. mais je l'accepte. Mes peurs sont sens, j'en ai toujours était persuadé.
Et aujourd'hui je marche encore. J'ai traversé un autre désert, kadima, toujours vers l'est, j'ai abattu un ours et m'en suis fait un manteau. Heureusement car il fait froid dans ce pays blanc. J'ai du aller vers le nord.
Je vois un village au loin j'essaierai d'y passer la nuit.

J'ai faim. Quand je suis arrivé ici. J'ai trouvé l'auberge fermé, les habitants faméliques se cachaient. Fais-je si peur à voir ? J'ai trouvé une cahute abandonnée juste avant que la nuit et son froid mortel ne tombe. J'ai tout de même trouvé un peu d'eau. Mais je crois que personne ne me donnera à manger et je ne crois pas que la chasse soit raisonnable à cette heure là. Alors je me suis passé de l'eau sur le visage, j'ai bu. J'aime l'eau. Cela a toujours été comme ça. Je la trouve belle et puissante. J'ai prié Dieu de me donner la force, de poursuivre la tâche qu'il a confié à cette humanité achever la Création, je l'ai remercié de veiller sur moi, et je me suis allongé. Mais je n'arrive pas à m'endormir, j'ai faim. Je ferme les yeux espérant me couper de la réalité pour entrer de plein pied dans ce royaume onirique que j'affectionne temps. Mais cela ne marche pas. Je pense à l'eau désaltérante apaisante quand transparente ; dure, implacable, mortelle quand elle est blanche. Et je ne dors toujours pas. Ni bruit, ni lumière, juste le silence et moi.
Je repense à mon arrivée dans ce village. Je n'y ai senti que la mort et la peur. Pourquoi ? Je n'en sait rien, et c'est probablement mieux comme cela. Mes yeux s'ouvre. J'aperçois de la lumière au loin, du bruit que se passe-t-il ? Une immense clameur jaillit. C'est de la peur. Je me saisis de cette épée que je ne quitte jamais et je me lève.
Une dizaine d'hommes armés.
Ils ont des torches et hurlent, ils sont à cheval.
Une petite fille qui courrait pour fuir tome à mes pieds, elle pleure et hurle, semble me supplier elle doit croire que je suis de ses assassins. Je lui dit de se cacher derrière moi. C'est alors que la neige commence à tomber en tempête. Je sais qu'il ne me veule pas du bien, mais s'il le faut mourir loin des miens, Dieu qu'ils sachent que je les aime ! Je n'abandonnerai pas sans me battre. Je sens le manche glacé de mon épée à double tranchant tout contre ma main. Je sais que je suis fort, mon père m'a entraîné, mais je me demande ce que je peux faire à un contre dix, surtout que les autres ont trop peur pour m'aider. Alors que j'allais hurler pour me lancer, un grand loup blanc surgit de je ne sais où et qui se dresse à côté de moi, prêt à combattre, pousse son cri. Il sera mon frère d'arme. Je bondit sur une caisse vide alors que le premier cavalier arrive sur moi. Je saute en vrille l'épée tenue des deux mains. Une tête qui roule au sol. Je me rattrape en roulade et vois un corps tuer par la morsure de mon nouvel ami, je plante ma lame dans le ventre d'un cheval qui s'écroule, les sangs brûlant de la bête et de son maître se mélangent sur ma lame glaciale. En même temps je vois un autre corps sans vie tomber au sol la tête déchiré par des griffes. Plus que six. Je me retourne juste a temps pour séparer un homme de son ventre. Je cours et saute sur son cheval qui galope, arrivé au niveau d'un autre je lui saute dessus, une nuque qui craque. Un grand blond aveuglé et brûlé par la neige ne me voit pas arrivé et meurt sans pouvoir crier le sang coule sur sa poitrine. Ils sont cette fois-ci deux à me foncer dessus. Rester stoïque. Ils arrivent sur moi, je concentre ma force et devient aussi puissant que la tempête autour de moi, aussi blessant. Je contracte mes bras qui ramènent deux jambes. Il sont morts.
Ils ne sont plus que deux, un homme d'une beauté incroyable, et un géant plein de cicatrice. Celui-ci préfère fuir. Le loup lui saute dessus : il est mort.

- On peut dire que ce que tu viens de faire relève du miracle jeune étranger. Quel est ton nom ?
- Benjamin.
- Benjamin, ces hommes ne sont rien comparés à moi !
- Je sais.
- Alors tu sais aussi que tu vas mourir…
- Non.

Il sort son épée et une aura l'entoure. Je croyais que seul mon père était capable de cela. Une aura couleur de feu. Son épée devient incandescente

- Mon nom est Seth, fils d'Esaü, et je vais te tuer, pour avoir massacrer mes hommes.
- Je suis le fils de Jacob et nous sommes cousins, malgré tout je ne te demanderai pas d'épargner ma vie.

J'ai décidé de me battre. Je suis prêt à mourir et j'ai peur. Mais, je ne veux pas désespérer de gagner. Ou alors je n'ai plus aucune chance de vaincre, et je sais que je ne dois pas oublier ce conseil de mon père. Tout tenter jusqu'au bout. Je pense à la neige qui me glace et m'apaise au bruit de cet océan que je sens au loin. Je le sens. Je ferme les yeux et écoute le bruit de mon adversaire. Mon épée est glaciale. Je le sens venir. J'ouvre les yeux et me baisse. Il m'a raté je sens une énergie affluer' en moi, je pare, j'essaie de rendre, je sens cette énergie qui monte encore en moi. Mon Dieu rend moi aussi fort que cette eau ! C'est alors que j'inspire. La lame brûlante vient de me toucher au bras, mais je n'ai pas mal, l'eau éteint le feu. J'expire.

- Que jaillisse mon énergie !
- Mais comment ? ! !

Une aura de lumière m'entoure à présent. Elle est surpuissante. Je suis la glace, je repense à ce loup qui a maintenant disparu. Je vais aussi vite que la tempête. Je brandis mon épée et lui rend la blessure. Puis je me retourne je ferme les yeux. Mais je sais que pour la première fois de sa vie cet homme a peur. Dieu est avec moi. Je lâche cette épée qui ne me sert plus à présent. Et, instinctivement je ramène mes bras devant moi, comme le loup prêt à tuer.

- Moi, Benjamin, je te condamne pour tes crimes, ce n'est pas de la vengeance, c'est de la justice, et contre cela tout le feu de ta rage ne peut rien…Je te donne le pardon des hommes. Que Dieu t'accorde le sien !

Je sans mon énergie qui augmente encore. Je sens ce monde qui vit autour de moi et l'âme de cet homme qui va mourir. Je me sens un univers prêt à naître. Je sens l'énergie qui afflue dans mes poings, je n'aurai même pas besoin de le toucher. La phrase vient seule c'est le nom de ma première attaque.

- Que la fureur de la meute t'emporte !

Mes bras se lèvent vers le ciel, à peine croisés, et de mes poings sort des centaines de traits de lumière.
Mon adversaire gît au sol, traversé par la lumière. Le feu s'est éteint et la neige ne tombe plus.
Cela n'a duré qu'une minute. Je ramasse mon épée. Et je détache les besaces des corps sans vie.
Je m'approche des ces hommes, de ces femmes et de ces enfants. Je pleure. Non pas d'avoir donné la mort, il le fallait, Dieu me jugera, mais de joie. Ils sont sauvés. C'est alors que la petite de toute à l'heure se jette sur moi. Suivie de sa mère ; puis des autres. Je n'aime pas les effusions mais je ne vais pas tuer aussi le premier moment de joie que ces gens connaissent depuis je ne sais pas combien de temps.
Je distribue les vivres que j'ai prise. Je les partage. Et je donne une pomme à la fillette. Son langage me vient immédiatement.

- Comment t'appelles-tu ?
- Slovetnija. Et toi ?
- Benjamin, enchanté Slovetnija.
- Merci monsieur… Je suis la sœur de Slo, et mon nom est Natassia.

Ainsi ce n'est pas sa mère. A vrai dire elle est trop jeune, elle m'explique se serait un honneur pour elle de m'héberger. Je comprends que les parents ont été tué lors de la première razzia.
La nuit est douce et passe vite avec elle. J'aime être avec elle.

Elle est belle. J'aime ses yeux verts comme la mer, sa peau qui a volé sa douceur et ses pouvoirs envoûtants à la neige, ses cheveux de lumière. J'aime ses courbes parfaites. J'aime le goût de ses lèvres et le son de sa voix, la chaleur de son souffle et l'étreinte de ses bras.

- Je reviendrais je te le promets…
- Je sais…

Je vois une larme de lumière qui coule sur sa joue.
Je m'habille et m'en vais.

Je marche.

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Cette fiction est copyright Samuel Rousseau.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.