Chapitre 6 : Les Dissidents


Kanon et Shun déambulaient paisiblement au cœur de la cité atlante. Comme Ikki quelques heures plus tôt, ils étaient stupéfaits par l'avancée architecturale des Atlantes. Dire que la veille on les avait fait coucher dans une hutte digne des refuges de montagne !
Sans réellement en avoir l'air, Shun cherchait à localiser son insaisissable frère. Ikki avait disparu depuis l'aube, seul comme à son habitude et personne n'en avait entendu parler depuis. Kanon jeta un coup d'œil vers son compagnon et dit d'un ton neutre.

- A ta place, je ne m'inquiéterais pas trop pour Ikki. A mon avis, il a du faire une découverte digne de ce nom et suivre la piste seul.
- Je ne suis pas tellement pas inquiet et je pense également qu'il a du découvrir quelque chose. Mais j'aimerais bien savoir quoi…
- Si nous avons de la chance, il réapparaîtra ce soir avec des informations. Sinon, il nous faudra partir les récupérer nous-mêmes !

Shun sourit, imité par Kanon. Le changement du second chevalier des Gémeaux était incroyable. Shun se souvenait parfaitement que Kanon l'avait pratiquement assommé devant Rhadamanthe pour son manque de combativité et voilà qu'ils marchaient tranquillement l'un à côté de l'autre. De fait, lorsque Kanon paraissait oublier pendant un temps sa quête, il se révélait un charmant compagnon. Mais Shun ne s'y trompait guère ; il savait bien que sous ce masque, Kanon restait un volcan bouillonnant prêt à entrer en éruption à n'importe quel moment. Tout à coup, Shun remarqua quelque chose de curieux. La rue, pleine de passants quelques instants auparavant, était à présent vide. Totalement. Pas un enfant qui jouait, pas d'amoureux qui s'embrassaient dans les coins, personne… D'un geste, Shun arrêta son compagnon. Kanon comprit immédiatement et regarda à son tour aux alentours.

Tout à coup, un sifflement se fit entendre. Kanon fut le premier à réagir et se jeta sur Shun pour le pousser à terre.

- Mais enfin, qu'est-ce qui t'a pris, demanda interloqué le chevalier Andromède ?

Pour toute réponse, Kanon lui indiqua un mur qui se trouvait derrière eux. Shun eut un hoquet : c'était un fléau d'armes !

- Et bien, fit Kanon, j'ai idée que notre présence ici n'est vraiment pas appréciée par certains !
- C'est exact, chevalier des Gémeaux.


Shun et Kanon se retournèrent immédiatement. Ils virent alors deux hommes, portant de magnifiques armures. Ils avaient également un masque sur le visage, cachant presque complètement leurs traits. Leurs armures d'une couleur que Shun n'avait jamais vue auparavant. Il supposa naturellement qu'il s'agissait des armures de Vermeil dont la puissance, selon Eileen, pouvait dépasser celle des armures d'Or.

- Qui êtes-vous, demanda Kanon d'un ton agressif ?
- Mon nom est Tarkan et je suis le chevalier de Vermeil de la Couronne Boréale. Mon compagnon est le chevalier de Vermeil du Lynx.

L'homme qui venait de parler était très grand et mesurait probablement plus de deux mètres. Ses cheveux noirs étaient coupés très courts. Malgré le masque qui les cachait, on devinait la dureté de ses traits. Il portait une hache, d'une taille qui paraissait à Shun démesurée. On eut dit un vestige de l'époque des Titans. Son compagnon était plus petit, mais devait mesurer tout de même un bon mètre quatre-vingt cinq. Ses cheveux étaient ramenés en arrière et coiffés en une sorte de chignon pour que l'on ne puisse pas distinguer leur couleur. L'espace d'un instant, Shun eut l'intuition qu'il s'agissait d'Elias. C'était lui qui détenait le fléau d'armes qui avait manqué de les frapper quelques instants auparavant.

- Que nous voulez-vous, interrogea Shun ? Pourquoi nous attaquez-vous ?
- Votre présence n'est pas souhaitée sur l'Atlantide, guerriers d'Athéna. Il est temps pour nous de rompre la vassalité qui nous unit à votre déesse. Vos têtes seront les premiers messages que nous lui enverrons ! Préparez-vous à mourir !
- Et vous pensez que mon frère et Saga laisseront ces crimes impunis ?
- Le chevalier Phénix est déjà entre nos mains. Il s'est laissé surprendre comme un gamin. Quant à l'autre chevalier des Gémeaux, bien qu'il soit très puissant, il ne pourra rien faire seul.
- Vous partez du principe que nous sommes déjà morts, intervint Kanon. Encore faudrait-il que vous parveniez à nous tuer !
- Rien de plus facile, chevaliers ! Ma fidèle hache va mettre fin à vos misérables existences.

Il souleva son arme et la lança sur les deux chevaliers d'Athéna sans le moindre effort. Shun concentra son cosmos et au moment où la hache allait leur trancher la tête, la Chaîne d'Andromède s'enroula autour d'elle. Le chevalier de la Couronne Australe regarda la chaîne avec surprise.

- Mais… Mais qu'est-ce que cette chaîne vient faire ici ?

Son compagnon lui glissa alors quelques mots tout bas.

- Je comprends mieux. Voici donc la célèbre Chaîne d'Andromède…


Au même moment l'armure divine vint recouvrir Shun et l'armure des Gémeaux fit de même avec Kanon.

- Maintenant, siffla Kanon entre ses dents, nous sommes à armes égales. Et nous allons bien voir lesquels d'entre nous vont mourir. Et malheureusement pour vous, j'ai le sentiment que ce ne sera pas nous. Par l'Explosion Galactique !

Mais avant que Kanon ait pu lancer sa terrible attaque, une lance se ficha dans le sol, juste entre les quatre chevaliers et une voix impérieuse se fit entendre.

- Bas les armes, tout le monde !

Shun leva les yeux et vit une nouvelle silhouette avec une armure. Même si le soleil l'aveuglait quelque peu, il n'y avait guère de doutes sur l'identité du nouvel arrivant. La voix était féminine et Shun l'avait suffisamment entendue pour savoir qu'il s'agissait de celle d'Eileen. Tout à coup les silhouettes des deux guerriers Atlantes se mirent à briller et disparurent en quelques secondes. Eileen, puisque c'était elle, soupira intérieurement et fit de même.

Dans la grande rue qui avait vu les prémisses du combat, il ne restait plus que deux chevaliers en armure. Ces deux derniers ne savaient pas vraiment que penser de la situation. Leurs adversaires leur avaient dit qu'Ikki avait été capturé. La première chose à faire était de trouver Saga et de le mettre au courant. Ensuite, il leur faudrait parler à la Grande Prêtresse pour tenter d'avoir le fin mot de l'histoire.

***

Pas très loin de là, au fin fond d'une cellule, sans lumière, le chevalier Phénix était enchaîné. Des chaînes qui, à priori, ne devraient pas poser de problèmes pour un homme de la puissance d'Ikki, mais ce dernier avait été drogué. Il commençait à peine à reprendre ses esprits. Ses yeux éprouvaient de la difficulté à s'ouvrir. Il se demanda tout d'abord ce qu'il faisait là, puis le cours des évènements lui revint en mémoire. Il se baladait avec cette fille… Quel était son nom déjà ? Ah oui Sianna. Ils avaient très vite quitté la cité, la jeune fille arguant que les choses les plus intéressantes se trouvaient en dehors. Il écoutait avec ce qui lui restait de patience l'incessant verbiage, lorsqu'il avait été assommé.

L'espace d'un instant, il se demanda ce qu'il était advenu à la jeune fille. Il espéra que rien ne lui soit arrivé de fâcheux. Il regarda ses chaînes et sourit. Si ses geôliers espéraient vraiment l'empêcher de s'évader avec ces ridicules liens, ils se trompaient lourdement. Il concentra brièvement son cosmos et se libéra. La porte de la cellule où il était maintenu captif ne lui résista pas plus longtemps. Un long couloir obscur s'offrait à lui. C'était la seule issue possible pour éventuellement rejoindre le monde extérieur. En effet, la cellule où il avait été tenu captif se trouvait au fin fond de la grotte, du moins avait-il jugé qu'il s'agissait d'une grotte. Il commença prudemment à remonter vers le mince filet de lumière qu'il distinguait quand il entendit les premiers gémissements. Manifestement, il y avait d'autres geôles dans ce lieu.
Il s'arrêta et réfléchit brièvement sur l'opportunité de libérer les autres prisonniers et finalement décida de ne rien en faire. Après tout, il ne s'agissait pas d'amis et il ne les connaissait pas. Il reprit sa marche quant un nouveau gémissement, plus faible que les autres, attira à nouveau son attention. Il écouta avec attention et ses cheveux se dressèrent sur sa tête. Il reconnut aisément la voix de Sianna. Il s'approcha de la porte et dit doucement :

- Sianna, si tu m'entends, recules-toi de la porte, je vais la détruire.


Manifestement le message était passé car les pleurs cessèrent. Ikki lança son poing contre la porte et la réduisit en miettes. Aussitôt la jeune fille se précipita vers lui pour l'enserrer dans ses bras. Ikki ne put faire autrement que de lui rendre le geste.

- Mais pourquoi, hoqueta-t-elle entre deux sanglots, qui étaient ces gens ?
- Je ne sais pas, Sianna. Mais ne t'inquiètes pas, maintenant que je suis sur mes gardes, ils ne nous auront pas aussi facilement. Suis-moi sans faire de bruit, nous allons sortir d'ici.

Ikki réfléchit à nouveau. Il n'était désormais plus seul dans son évasion. Il avait une vie humaine à protéger et il ne pouvait plus prendre tous les risques. Il décida, à la fois pour rassurer la jeune fille et pour assurer ses arrières, d'appeler son armure. Il fit brûler son cosmos et l'habituelle aura de couleur feu l'entoura alors. Néanmoins plusieurs minutes s'écoulèrent sans que rien ne se passe.

- C'est étrange… Sais-tu où nous sommes ?
- J'en ai une idée. Au cours des anciens temps, les prisonniers étaient conduits dans ce lieu. Comme la peine de mort était interdite sur l'Atlantide, les Anciens les condamnaient à demeurer ici le reste de leur vie, ou une partie, cela dépendait de leur crime. On raconte qu'il était impossible de s'en évader.
- Bien, fit Ikki résolument, nous serons donc les premiers.

Il prit la main de la jeune fille et repartit vers la lumière. Ils marchèrent pendant ce qui parut à Ikki des heures. Le filet de lumière semblait s'éloigner au fur et à mesure que les deux jeunes gens se rapprochaient. Finalement, ils parvinrent dans une pièce circulaire où on pouvait dénombrer pas moins de six portes. Une faible torche illuminait la pièce, ce qui devait être le peu de lumière qu'Ikki avait aperçu.

- C'est malin, fit le chevalier Phénix entre ses dents. Où aller à présent ?

Sianna allait répondre quand Ikki lui fit signe de se taire. Lentement, à pas de loup, il se rapprocha d'une porte. Il colla délicatement son oreille et écouta. Pas de doutes : il y avait des gens derrière cette porte. Que faire ? Fallait-il essayer une autre porte, ou bien tenter de voir qui étaient ces gens ? Ikki eut la fugitive intuition qu'il n'y avait pas d'autre sortie. Les autres portes devaient probablement mener vers d'autres cachots. Il recula et frappa de toutes ses forces. La porte vola en morceaux.
Ikki prit à nouveau la main de la jeune fille et s'engagea résolument. Ce qu'il vit une fois arrivé dans la pièce le glaça d'horreur.

***

La discussion, si tant est que l'on puisse appeler cela une discussion, avec Elias avait laissé Saga songeur. Pourquoi cet homme qu'ils n'avaient jamais vu leur témoignait-il autant de haine ? Tout à sa réflexion, Saga avait pourtant senti tout de suite le cosmos émanant de l'armure des Gémeaux. Sans se poser de questions, il se leva immédiatement et se mit à courir. Bien vite il arriva sur le lieu où se trouvait son armure. Ce qu'il vit le stupéfia. Son frère, qui avait revêtu l'armure d'Or et Shun, lui aussi en tenue de combat, étaient seuls dans une rue. Ils se regardaient sans paraître comprendre ce qui se passait. Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls ! Saga ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui avait pu motiver son frère à faire appel à l'armure des Gémeaux. Il resta quelques instants dans le dos de ses compagnons, hésitant sur la conduite à tenir. Puis finalement, il n'y tint plus :

- st-ce que je pourrais savoir ce que vous fichez en pleine rue avec vos armures sur le dos ?

Saga avait à peine fini de parler que la Chaîne d'Andromède se dirigeait vers lui. Il ne dut qu'à ses réflexes de chevalier d'Or de l'éviter en plongeant à terre. Il se releva bien vite :

- Eh ça va pas la tête ? Qu'est-ce qui te prend, Shun ?

Aucune réponse. Les deux chevaliers continuaient à lui tourner le dos. Il se dirigea vers eux, mais au moment où il posa sa main sur l'épaule du chevalier Andromède, celui-ci disparut. Saga se tourna vers son frère, incrédule. Celui-ci avait un léger sourire qui flottait sur ses lèvres.

- Tu as vu ça Kanon ? Shun a disparu !

Kanon ne répondait toujours pas. Saga s'approcha de lui mais alors qu'il le touchait, il s'évapora également.

- Je veux être damné si je comprends ce qui se passe ici, grommela-t-il entre ses dents.

Et de fait, il avait de quoi être surpris. Lui, le maître des illusions, venait d'être berné comme un enfant. Mais ils avaient l'air si réels ! Saga réfléchit à toute allure. Il ne voyait qu'une personne capable de lui expliquer les évènements qui venaient de se produire et c'était la Grande Prêtresse !

***


- J'en ai marre, hurla Kanon ! Voilà plus d'une heure que nous parcourons cette satanée ville et toujours pas le moindre signe de ce foutu temple ! Pourtant nous avons refait le même chemin en sens inverse et nous n'arrivons nulle part !
- Ce n'est pas tout à fait vrai, observa calmement Shun.
- Quoi, tu veux dire que tu y comprends quelque chose ?
- Non, mais si tu reprends tes esprits, tu te rappelleras qu'à chaque fois que nous arrivons à un carrefour, nous débouchons sur cette place.
- C'est pourtant vrai, fit un Kanon un peu plus calmé. Et alors ?
- Et alors ? J'en déduis que quelqu'un s'amuse avec nous. Nous sommes victimes d'une illusion qui nous a plongés dans une sorte de labyrinthe dont nous ne pouvons sortir.
- Mais qui a fait ça ?
- Je n'en sais rien, le seul que je connaisse qui soit capable de faire ça, c'est…
- Saga, compléta Kanon.

Les deux chevaliers se regardèrent. La même idée leur était venue. Ce labyrinthe ressemblait beaucoup à celui de la maison des Gémeaux.

- Bon, fit Kanon, puisqu'on nous a manifestement jeté une illusion, je vais nous sortir de là.
- Non, arrête !
- Pourquoi ?
- Parce que tu ne sais pas ce que tu vas déclencher. Au Sanctuaire, à Asgard, sous les mers, aux Enfers, je t'aurais dit oui. Mais ici… Les Atlantes vivent ici depuis des millénaires et maîtrisent leurs pouvoirs probablement mieux que nous ne les maîtriserons jamais. J'ai peur du résultat.
- Que proposes-tu alors ?
- D'attendre.
- D'attendre ? Mais tu as perdu la raison ma parole ! Tu veux qu'on crève ici de faim et de soif sans rien tenter ?
- Réfléchis, Kanon. Si nos ennemis, quels qu'ils soient, avaient voulu nous tuer, ne crois-tu pas qu'ils l'auraient déjà fait ? A mon avis, s'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'ils nous réservent autre chose.
- Ton analyse est parfaite, chevalier Andromède, à ceci près que je ne suis pas une ennemie.
- Eileen, s'exclamèrent ensemble Kanon et Shun !

La Grande Prêtresse s'approcha lentement. Kanon se jeta sur elle et commença à la secouer par les épaules de manière violente.

- Qu'est-ce que ça signifie ? Est-ce que c'est une manière de recevoir vos hôtes ? Vous les accablez de civilités et après vous leur tendez des pièges ?
- Calme-toi, Kanon, je t'ai dit que je n'étais pas votre ennemie.
- Ouais, à vérifier ! Je ne me fie à personne ici !

Kanon relâcha Eileen et lui tourna le dos.

- En cela, tu as raison. Mais je t'assure que tu peux te fier à moi.
- Soit ! Admettons ; alors ces explications ?
- Encore un peu de patience.
- Je n'en ai plus, de patience, explosa le second chevalier des Gémeaux ! Vous en avez épuisé le stock ! J'exige des explications et je les exige maintenant !
- Comme tu voudras, mais je préfèrerais attendre ton frère.
- Saga ? Vous savez où il est ?
- Là.

Kanon se retourna et vit effectivement son frère déboucher sur la place où ils se trouvaient.

- Quelqu'un pourrait-il avoir l'amabilité de me dire ce qu'il se passe, interrogea-t-il d'une voix calme ? Je ne comprends pas ce qui m'est arrivé.
- Aucun de nous, Saga. Mais apparemment, nous allons savoir.
- Avant toute chose, intervint Shun, je veux savoir où est mon frère ?
- Je ne sais pas, répondit doucement Eileen, mais je peux le deviner. A mon avis, il est aux mains des Dissidents.
- Des Dissidents ?
- Il vaut mieux que je commence par le début. Asseyez-vous, ça risque d'être long…

***

Ikki réprima difficilement un cri de dégoût. Lui qui avait vu tant d'horreurs au cours de ses différentes batailles, avait la nausée. Sianna et lui avaient pénétré dans ce qui semblait être une sorte d'église, même si ce terme ne pouvait vraiment pas être employé ici. Toutefois, Ikki distinguait une sorte de prêcheur, plusieurs silhouettes, toutes encapuchonnées dans une longue robe blanche où était brodée un sigle qu'il ne parvenait pas à déchiffrer mais qui lui rappelait quelque chose. Lorsqu'il leva la tête, il comprit : derrière le prêcheur, au-dessus de l'autel, on pouvait un gigantesque trident, la marque du Dieu des Océans.

Mais ce qui le dégoûtait, c'était l'autel. En effet, dessus, attachée comme une bête, il y avait une jeune fille. Il était manifeste qu'on allait la tuer. Le sang du chevalier Phénix ne fit qu'un tour. Ils étaient peut-être plus de cinquante, mais il était hors de question qu'il laisse cette jeune fille périr. Il lâcha la main de Sianna, enflamma son cosmos et hurla :

- Bande d'assassins ! Que les Ailes du Phénix vous emportent !

En un instant toutes les silhouettes périrent en hurlant. Ikki se précipita, délia la jeune fille et revint chercher Sianna. Il avait vu un passage qui leur permettrait peut-être de s'échapper de cet enfer. Ils s'y engagèrent et coururent pendant plusieurs minutes. Ikki s'arrêta alors, signalant par là une petite pause pour ses compagnes.
Il s'aperçut alors que celle qu'il avait sauvé était complètement nue. D'un geste, il enleva son t-shirt et lui tendit. Sans un mot de remerciement pour le sauvetage ou pour le vêtement, elle s'en saisit et le mit. Ikki ne se formalisa pas, jugeant sans doute qu'elle était encore sous le choc. Ils reprirent leur marche pour arriver devant une nouvelle porte. Ikki la détruisit à nouveau et ils pénétrèrent dans une nouvelle pièce.

- Nous te saluons, chevalier Phénix.

Ikki fut interloqué ; qui étaient ces gens qui connaissaient son nom ? Ils étaient une vingtaine, dont deux d'entre eux étaient assis sur une estrade où un troisième siège était inoccupé. L'un des deux était caché dans l'ombre et derrière un masque qui rendait impossible toute tentative de deviner ses traits.

- C'est bien, Tarkan, fit l'un des deux hommes, tu peux nous rejoindre à présent.

A la stupéfaction d'Ikki, Sianna se dirigea alors vers l'estrade. Il aurait voulu la rappeler, lui dire que c'était trop dangereux, mais il sentait confusément qu'il s'était trompé sur la jeune fille depuis le début. De fait, son corps commença à briller et se changea petit à petit pour laisser place à un… Homme !

- Qu'est-ce que cela signifie, interrogea Ikki d'un ton dur ?
- Je te présente Tarkan, chevalier de Vermeil de la Couronne Boréale. Je suis quant à moi Solagar, chevalier de Vermeil de la Couronne Australe et je crois que tu connais déjà Elias, chevalier de Vermeil du Lynx.

A ces mots, l'homme caché enleva son masque et apparut en pleine lumière : Elias ! Par tous les Dieux, qu'est-ce que tout cela signifiait ? Chez quels fous était-il encore tombé ? Instinctivement il recula.

- Tu n'as pas à avoir peur, chevalier Phénix, nous ne sommes pas tes ennemis, du moins nous ne désirons pas le devenir. Nous t'avons fait venir devant nous pour te faire une proposition.
- Comment ça, vous m'avez " fait venir devant vous " ?
- Simple. Sianna, comme tu as pu le remarquer, n'existe pas. Pas plus que la jeune fille que tu penses avoir sauvé. Pas plus que les hommes que tu penses avoir tué tout à l'heure. Tout cela n'était qu'une mise en scène pour t'amener ici.
- Dans quel but ?
- Nous avons beaucoup à nous dire, Ikki.
- Qui êtes-vous ?
- Nous sommes les Dissidents…

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad et Clément Baudot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.