Chapitre 6 : La fuite d'Aioros


Grèce, Sanctuaire, deux jours plus tard.

- À la garde ! Il ya un traître au Sanctuaire ! Le cri résonna dans tout le palais du Pope et réveilla les soldats qui somnolaient dans le corps de garde. Réveillés en sursaut, ils reconnurent après quelques instants la voix du Grand Pope et accoururent tant bien que mal, cependant qu'au-dehors, un homme au torse nu s'enfuyait dans la nuit en portant dans ses bras un bébé emmailloté et sur son dos une urne dorée. Les soldats s'agenouillèrent devant le Grand Pope pour recevoir ses ordres.

- Faites venir ici tous les Chevaliers d'Argent et d'Or présents au Sanctuaire ! Il fallut attendre une dizaine de minutes que les chevaliers arrivent. Quand ils furent enfin arrivés, le Grand Pope prit la parole. Aioros a tenté de tuer Athéna et s'est enfui en emportant son armure. Il doit être châtié pour son crime ! Rattrapez-le et ramenez l'Urne de son armure !


Enfermé à l'intérieur de son propre corps, Saga n'avait pas eu d'autre choix que de regarder, impuissant, l'autre tenter d'assassiner Athéna. La veille il avait trouvé posée devant la porte du palais du Grand Pope un coffret en bois sculpté de deux mains de long. En l'ouvrant il avait trouvé dedans une longue dague ornée. Mais ce qui l'avait le plus étonné n'était pas la dague en elle-même mais sa matière… car cette dague était en or pur ! L'autre lui avait alors dit.

- Je comprends ton étonnement… tu n'as pas dû voir souvent des dagues semblables à celle-ci, pour ne pas dire jamais. Mais c'est une chose normale, puisque c'est une arme rituelle sacrée utilisée pour les grandes cérémonies.
- Quelles cérémonies ?
- Tu as l'esprit vif. Ce sont celles dédiées au maître de l'Obscurité…
- Le maître de… non ! Pas lui !
- Oh que si ! Demain tu conduiras une cérémonie dédiée au Maître de l'Ombre !
- Non ! Non !! Soudain il sentit une vive douleur dans sa tête et s'effondra, les mains crispées sur son crâne.
- Tu le feras ! À présent ramasse ce coffre et amène-le à l'intérieur.

Saga tenta de résister mais la douleur eut tôt fait d'anéantir sa résistance. Il ne put qu'obéir tandis que l'autre relâcha sa pression. Le lendemain soir il dut ouvrir le coffret, mais quand l'autre lui apprit qu'il devait tuer Athéna il protesta avec véhémence et même la plus atroce des douleurs ne put le faire céder. Il sentit alors qu'il perdait à nouveau le contrôle de son corps et vit avec horreur sa main, qui ne lui appartenait plus, saisir le poignard. L'autre prit la direction de la chambre d'Athéna, il pénétra dans la pièce et, s'approchant du berceau, leva le bras très haut. Mais avant qu'il ait pu l'abattre Aioros était intervenu. Au cours du bref combat qui s'ensuivit, Aioros para un coup si violent que le choc fit voltiger le casque d'or du Grand Pope que portait Saga. Aioros fut obligé de fuir le Sanctuaire, tenant dans ses bras Athéna réincarnée et avec son armure dans son urne.


Trois Chevaliers d'Or, le Cancer, le Capricorne et les Poissons, ainsi que sept Chevaliers d'Argent, le Lézard, le Grand Chien, le Corbeau, le Cocher, la Mouche, la Baleine et le Toucan, avaient répondu présent à l'appel du Grand Pope. Ils s'élancèrent dans la nuit chacun dans une direction et bien déterminés à trouver le fugitif. Il est vrai que les Chevaliers d'Argent avaient hésité un court instant avant d'accepter de poursuivre le Chevalier d'Or en fuite mais, s'étaient-ils dit, si vraiment il était un traître qui œuvrait désormais pour le mal, alors son armure ne lui serait d'aucun secours puisqu'elle devait défendre la justice. Ils étaient persuadés que cela compenserait la différence de force.

Les recherches ne furent cependant pas aisées car Aioros dissimulait son cosmos et évitait les chemins faciles que ses poursuivants devaient à présent emprunter pour le rattraper. Il serra contre lui le bébé emmailloté. Il fallait absolument qu'il la protège, au péril de sa vie ! Il l'avait juré ! Mais si jamais il était obligé de combattre il espérait cependant que cela ait lieu sur le continent où il lui serait facile de confier Athéna à quelqu'un si les choses tournaient mal pour lui. Il n'eut aucun mal à éviter les patrouilles des gardes mais il arriva très vite à la côte. Cette fois il n'avait pas le choix et serait obligé de révéler sa présence en se téléportant. Aioros augmenta son cosmos rapidement et disparut. Dès qu'il eut accomplit sa rematérialisation sur le continent il s'éloigna en vitesse. Mais à peine cinq minutes plus tard une silhouette se dressa devant lui.

- Ne faites pas un pas de plus, Chevalier du Sagittaire !
- Qui es-tu ? demanda Aioros.
- Je suis Jonas, Chevalier d'Argent du Toucan ! Au nom d'Athéna je vous somme de vous rendre immédiatement sans résister !
- Il n'en est pas question ! dit l'interpellé.
- Pas plus qu'il n'est question pour moi de partir. Il vous faudra me tuer si vous voulez malgré tout aller plus loin !
- Dépêche-toi de partir, Chevalier du Toucan, je n'ai pas envie de te tuer.
- Mais en serez-vous capable sans votre armure ? Elle ne vous protègera plus maintenant que vous avez trahi la Déesse !

Aioros vit dans les yeux de Jonas que celui-ci était prêt à aller jusqu'au bout. Il déposa le bébé à l'écart avant de répondre.

- Je te le répète encore une fois. Pars ! Tu n'as aucune chance contre moi.
- On va bien voir, traître. Reçois mon attaque ! Eddying Rainbow Feathers !

Jonas étendit les bras devant lui. Un tourbillon de plumes multicolores se forma dans l'air et vint frapper Aioros de plein fouet. Les plumes acérées lui lacérèrent le corps sans qu'il put leur échapper. Le tourbillon disparut enfin et il s'effondra à terre, les bras, le torse et le dos couverts de sillons sanglants. Il se releva péniblement. Ce n'était pas encore le moment de mourir !

- Tu es encore vivant, traître ? Il est vrai qu'en tant que Chevalier d'Or tu es assez résistant pour survivre à une seule de mes attaques. Mais la deuxième attaque te tuera ! Eddying Rainbow Feathers !

Le sang coulant de ses blessures avait affaibli Aioros mais il parvint quand même à esquiver le tourbillon. Sans laisser à son adversaire le temps de réagir il riposta aussitôt.

- Atomic Thunderbolt !
- Que… ? Aargh ! Stupéfait, Jonas fut incapable de réagir. Son armure vola en éclats sous le choc de la fulgurante décharge de cosmos et ses membres se disloquèrent. La puissance de l'attaque l'envoya voltiger dans les airs et il retomba lourdement une cinquantaine de mètres plus loin. Ses nombreuses blessures saignaient abondamment et il était incapable d'esquisser le moindre mouvement, ses os brisés le faisant souffrir atrocement.

De son côté si Aioros avait évité l'attaque de Jonas, celle qu'il avait lancée n'avait pas arrangé son état, à cause de ses blessures. Il serait peut-être capable de livrer un deuxième combat, mais un troisième… Il regarda son adversaire ; Jonas était blessé mortellement et n'allait pas tarder à expirer. Il remuait encore mais chaque geste semblait lui causer une souffrance extrême. Il parvint cependant à prononcer une dernière parole.

- A… Athéna… Mais le sang obstrua sa bouche, et il ne put jamais terminer sa phrase. Sa main se releva péniblement puis retomba, inerte. Il était mort.

La mort de son adversaire n'avait pas réjoui Aioros, loin de là. Elle l'avait attristé profondément car le Chevalier d'Argent était sincèrement persuadé d'agir au nom d'Athéna… Il n'était que la première victime d'une véritable guerre civile qui décimerait probablement les rangs des Chevaliers Sacrés, si… Non ! pas si, mais quand… Oui, quand Aioros aurait accompli sa tâche et mis Athéna en sûreté, une guerre civile commencerait… car il veillerait à trouver des chevaliers capables de protéger la Déesse du mal qui s'était emparé du Sanctuaire ! Cette guerre serait inévitable et priverait la Déesse Athéna de beaucoup de combattants de valeur manipulés par le Grand Pope félon.

Aioros s'arracha brutalement à ses réflexions. Ce n'était pas le moment de flâner ! Il fallait à tout prix qu'il s'éloigne du lieu du combat pour avoir une chance de réussir, car les explosions de cosmos des deux adversaires allaient inévitablement attirer d'autres chevaliers. Il remit son urne sur son dos et reprit Athéna dans ses bras. Ses blessures avaient cessé de saigner. Les traces de sang l'auraient fait repérer et dans ce cas il ne donnait pas cher de sa peau. Péniblement, il se remit en route en marchant le plus vite qu'il put. Soudain il aperçut au loin les ruines d'un ancien temple. Peut-être qu'il y trouverait quelqu'un à qui confier Athéna…

Mais il ne fit pas un pas de plus car il sentit soudain une présence derrière lui…

- Hé bien Chevalier du Sagittaire, tu veux partir sans même me dire au revoir ?
- Shura !
- Lui-même. Comment as-tu pu faire une chose pareille, Aioros ? Tu es vraiment tombé bien bas…
- Arrête Shura, tu ne sais pas de quoi tu parles !
- Je vois… Tu n'as donc aucun remords ?
- Comment pourrais-je en avoir ? répliqua Aioros.
- À ton aise, Aioros. Puisque tu le prends ainsi je vais devoir te tuer, sur ordre du Grand Pope ! Tu vas périr sous les coups d'Excalibur !
- Arrête Shura ! Mais le Chevalier du Capricorne se mit aussitôt en position d'attaque.
- Excalibur ! Le bras de Shura s'abattit sur Aioros à la vitesse de la lumière mais ce dernier esquiva, et esquiva encore les coups de son adversaire… son adversaire qui était aussi son meilleur ami.
- Maudit soit ce Grand Pope ! marmonna Aioros entre ses dents en esquivant Excalibur.
- Je vois que malgré tes blessures tu es encore capable de soutenir un combat en règle, Aioros. Mais sans ton armure d'or tu finiras par perdre. Cesse donc cette résistance inutile !
- Tu n'as pas compris Shura, dit Aioros, profitant que Shura avait cessé d'attaquer pour déposer Athéna dans un endroit où elle serait à l'abri du combat - du moins l'espérait-il. Je ne peux pas cesser le combat ! Pas encore !
- Très bien, puisque tu le prends ainsi. Mais je préfère te prévenir que je ne vais absolument pas te ménager, Aioros. L'échauffement est terminé !

Aioros leva un bras en l'air index pointé, et fit flamboyer son cosmos.

- Armure du Sagittaire ! Viens recouvrir mon corps !

L'urne dorée s'ouvrit et, dans une explosion de lumière l'armure se fragmenta pour venir recouvrir Aioros. Shura passa aussitôt à l'attaque ; cette fois ses coups étaient plus rapides et plus précis. Malgré sa rapidité, le Chevalier du Sagittaire se fit entailler une joue. Heureusement la coupure était superficielle et ne saigna que faiblement. Mais s'il continuait à esquiver au lieu d'attaquer, Shura avait raison, il finirait par perdre. Il intensifia son cosmos, esquiva un coup de son adversaire et lança son attaque sans attendre.

- Atomic Thunderbolt !

Shura s'y attendait sûrement car il esquiva sans trop de difficulté et continua ses attaques. Il se rendit compte alors que même si Aioros était blessé - quoique légèrement - ses réflexes ne semblaient pas du tout altérés. Ils étaient partis pour se livrer un Combat Galactique de mille jours et mille nuits au bout desquels aucun ne serait vainqueur ! Shura décida de changer de tactique. Il leva les deux bras en même temps et abattit aussitôt le gauche en direction d'Aioros. Le coup ne le manqua que d'une fraction de millimètre mais ce fut suffisant pour forcer le Chevalier du Sagittaire à faire un brusque écart sur sa gauche sans toutefois lui laisser le temps de réfléchir. Désormais, il n'agissait plus que par réflexe pur.

Sous la poussée de ses pieds, Aioros se retrouva brièvement suspendu en l'air, la tête tournée vers son flanc droit qu'avait frôlé l'attaque de Shura. Le Chevalier du Capricorne profita de ce court instant d'inattention et abattit aussitôt son bras droit, non pas sur Aioros lui-même, mais vers le sol, sur l'endroit où il allait retomber ! La lame d'Excalibur creusa dans le sol une faille large et profonde. Entendant le bruit Aioros tourna brusquement la tête à gauche et vit le danger. Il tenta de se rétablir et d'accrocher le bord de la faille du bout de son pied mais Shura abattit une nouvelle fois sa lame.

En grande difficulté, Aioros fut obligé de tenter de parer Excalibur sous peine de se faire couper en deux malgré son armure. Les armures d'or étaient les plus résistantes mais il ne savait absolument pas si elles étaient capables de résister à Excalibur ! Il concentra toute la puissance de son cosmos dans ses mains ouvertes et forma un bouclier d'énergie devant lui, espérant qu'il atténuerait au moins l'attaque. Le coup vint frapper de plein fouet la barrière crépitante… et la disloqua ! La lame de Shura, à peine atténuée, poursuivit sa course et percuta Aioros. Sous la violence du choc, le Chevalier du Sagittaire fut projeté au fond de l'abîme béant qui s'ouvrait sous lui et disparut.

Shura s'avança vers la faille et y jeta un œil. Aioros était probablement mort. Il avait reçu Excalibur et venait de faire une chute de plusieurs dizaines de mètres. Il était douteux qu'il puisse y survivre. Le Chevalier du Capricorne allait rentrer au Sanctuaire quand il vit s'approcher de la faille… un bébé ! Il le reconnut comme étant celui qu'Aioros portait dans ses bras. Shura leva le bras pour frapper une nouvelle fois - le Grand Pope avait bien dit " Pas de témoins ! ". Mais il ne put achever son coup. Pour une raison étrange il était incapable de tuer ce bébé ! Il l'observa longuement, étonné ; puis il décida qu'après tout ce n'était pas un enfant qui pourrait aller raconter ce qu'il avait vu ! Il baissa son bras et fit demi-tour pour repartir au Sanctuaire.


Aioros reprit conscience péniblement, son corps meurtri irradiait de souffrance. Au moins il était toujours en vie… et capable également de bouger, car il réussit à lever un bras pour essuyer le sang qui lui avait coulé sur la figure. Il se releva lentement et regarda autour de lui en s'appuyant à la paroi rocheuse près de laquelle il était tombé. Il se rendit compte qu'il était au fond d'une faille très profonde, et le combat lui revint en mémoire… Shura qui l'avait attaqué avec Excalibur… Il se rappela alors le coup qui l'avait envoyé au fond de la fissure et inspecta son armure. Malheureusement il découvrit que le flanc droit était entaillé sur une grande longueur, du sang en coulait lentement. La blessure devait être sérieuse.

Il leva la tête et tenta d'estimer la hauteur de la paroi qu'il allait escalader, car il était hors de question qu'il reste au fond à attendre la mort ; les chevaliers devaient avoir abandonné la poursuite, le croyant mort, et il fallait absolument qu'il en profite pour mettre Athéna à l'abri. Il leva les bras et se mit à chercher des prises dans la roche puis entama l'escalade. La douleur montant de son flanc droit le fit grimacer, et il se mit à faire rapidement quelques exercices respiratoires. Il se rappela une technique que lui avait enseigné son maître. " Si jamais à la fin d'un combat tes blessures sont telles que la douleur sature tes nerfs et menace de te faire perdre connaissance, éloigne aussitôt tes pensées de la douleur en effectuant un exercice simple. Le plus approprié est de compter, de préférence dans une langue autre que ta langue maternelle, et de te concentrer là-dessus ". Sans cesser son escalade, Aioros se mit à compter en anglais, dont son maître lui avait enseigné les bases.

- One… two… three…

Peu à peu la douleur s'atténua, mais Aioros continua de compter, car s'il lui arrivait de s'arrêter la douleur revenait en force et menaçait de le faire lâcher prise.

- … Eight… nine… ten… eleven…

Péniblement il parvint à atteindre le sommet de la faille. Il agrippa ses mains, hissa lentement son corps par-dessus la lèvre de la fissure, d'abord le buste, puis les jambes, et il roula plusieurs fois sur le côté pour s'en éloigner rapidement. Il avait réussi ! Mais aussitôt il fut à nouveau assailli par la douleur qui montait de ses multiples blessures et ferma les yeux, tandis que sa bouche se déformait dans un rictus de souffrance atroce.

La première chose qu'il vit quand il rouvrit les yeux fut Athéna. Le bébé s'était approché de lui et, penché sur son visage, le scrutait de ses grands yeux bruns avec anxiété. Aioros esquissa un sourire. Il roula sur le ventre, se mit à quatre pattes puis se releva lentement. Dominant la souffrance, il ordonna à son armure de le quitter, elle le gênerait plus qu'autre chose à présent. Il remit l'urne sur son dos et reprit Athéna dans ses bras puis s'avança en direction des ruines qu'il avait aperçues plus tôt.

Quand il y arriva il crut d'abord qu'il n'y avait personne, mais en se rapprochant un peu plus il finit par distinguer une silhouette près d'une colonne. C'était un homme vêtu d'un costume trois-pièces. Le genre de vêtements que porterait un homme assez fortuné. Il s'agissait manifestement d'un touriste, un asiatique, se dit Aioros quand il vit sa peau claire et ses yeux bridés. Au bruit que fit le Chevalier du Sagittaire en s'approchant, l'homme se retourna et se figea ; visiblement il ne s'était pas attendu à se trouver face à un adolescent couvert de sang et de bleus, tenant dans ses bras un bébé et avec une urne bizarre sur le dos. Il avait une barbe, une moustache et des cheveux poivre et sel qui indiquaient un âge un peu avancé. Aioros lui adressa la parole en anglais.

- Je m'appelle Aioros… Je suis un Chevalier Sacré de la Déesse Athéna… Chevalier d'Or sous le signe du Sagittaire… Le mal s'est emparé du Sanctuaire et quelqu'un a essayé de la tuer… J'ai tout fait pour la protéger, je vais bientôt mourir pour elle. Mais désormais les autres Chevaliers d'Or sont sous son emprise et je ne peux plus fuir… D'ailleurs parler ainsi n'arrangeait pas l'état d'Aioros et allait probablement hâter sa fin ; mais de toute façon il était condamné. Il laissa l'étranger assimiler ses paroles puis reprit.
- Je voudrais que vous protégiez cette enfant jusqu'à ce qu'elle grandisse. Elle est la réincarnation d'Athéna que les dieux n'envoient sur Terre qu'une fois tous les deux cents ou trois cents ans lorsque les forces du mal se réveillent !! En face d'Aioros l'homme ouvrait des yeux stupéfaits qui s'écarquillaient un peu plus à chaque nouvelle parole du chevalier mourant, surtout quand il lui demanda de protéger Athéna !
- Plus tard de jeunes garçons courageux et vaillants se rassembleront autour d'elle pour combattre le mal et défendre la justice, poursuivit Aioros. À celui d'entre eux qui aura su se conduire en véritable chevalier, donnez cette Armure d'Or du Sagittaire… L'étranger se pencha et prit Athéna dans ses bras. Son visage resta un moment encore ébahi par les nouvelles qu'il venait d'apprendre, puis une expression résolue apparut sur ses traits et il répondit à Aioros.
- Je veillerai sur elle comme si elle était ma propre enfant. Tu peux mourir en paix Chevalier. Aioros était de plus en plus faible, mais il parvint à ouvrir la bouche une dernière fois.
- Me… Merci… articula-t-il péniblement. Ces paroles ayant achevé de drainer ses ultimes forces, sa tête bascula sur le côté et ses yeux se fermèrent pour toujours.

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Cette fiction est copyright Eric Souty.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.