Chapitre 8 : Repose en paix, Siren, brave guerrier…


Les assaillants parvinrent devant la maison du Taureau et s'arrêtèrent.

- Nous avons perdu deux guerriers, fit l'un d'entre eux. Nous ne pouvons nous permettre d'échouer à la tâche que nous a confié notre maître. Les chevaliers d'Athéna sont de redoutables combattants, méfions-nous. Partez devant, je m'occuperai du chevalier du Taureau.
- Comme tu voudras, Alcyonée. Rejoins-nous quand tu l'auras vaincu.
- Je ne vous laisserai aller nulle part. Vous ne pourrez traverser ma demeure. Je suis Géki, chevalier d'Or du signe du Taureau et cette maison sera votre tombeau.
- Penses-tu réellement être capable de nous vaincre tous ?

Celui qui s'appelait Alcyonée leva alors le bras. Une lumière aveuglante apparut et obligea Géki à fermer les yeux. Quand il put les rouvrir, il était seul face à son adversaire.

- Alors, chevalier, je croyais que tu nous empêcherais de passer ?
- Ce n'est pas très grave, tes amis ne parviendront jamais jusqu'à Athéna. Qui es-tu ?
- Mon nom est Alcyonée, Titan de la Rage. Je suis un guerrier au service de Cronos.
- Et bien en garde, Titan.

Les deux adversaires se jaugèrent. Le Titan portant une armure rouge sang qui le recouvrait tout le corps. Il ne portait pas de casque mais un bandeau rouge qui brillait d'une étrange lumière. Sa cape, rouge elle aussi, flottait sous le vent. Des étranges motifs semblaient dessinés sur son armure. On eut dit des scènes de mise à mort.

- Je vois que mon armure t'intrigue, chevalier.
- Oui, je me demande ce que ces images atroces font dessus.
- C'est très simple. Elles représentent tous les adversaires que j'ai tué. Chaque fois que je viens à bout d'un ennemi, je fais mienne sa puissance et mon armure l'intègre par une gravure. Et très bientôt, tu iras les rejoindre.
- Ca, j'en doute. Par la Prise de l'Ours !

Alcyonée évita facilement la charge de Géki et vint se placer derrière lui.

- Je suis déçu, chevalier. Je m'attendais à quelque chose de plus efficace de ta part. Allez, je serai magnanime, je t'offre une seconde chance. Attaques-moi à nouveau.

Géki réfléchit. Son attaque n'avait clairement aucune chance de troubler son adversaire. Ikki lui avait enseigné la Corne du Taureau, mais il était loin d'être prêt. Cependant, la situation était grave et il fallait employer les grands moyens.

- Entendu, Alcyonée. Puisque tu tiens tant à mourir, je vais exaucer ton vœu. Reçois la Corne du Taureau !

La décharge d'énergie était autrement plus impressionnante. Quand Géki arrêta son coup, il chercha Alcyonée et ne le vit pas.

- Au fond, ces Titans ne sont pas si terribles que ça. Il suffit de se donner un peu de mal et on les bat facilement.
- Crois-tu ?

- Alcyonée !

- Ton attaque était certes efficace mais j'ai omis de te dire que ma cape avait des pouvoirs défensifs remarquables. Il me suffit de m'enrouler dedans pour échapper à toute agression. Mais l'heure est venue de nous quitter, chevalier du Taureau. Que la Furie des Titans t'emporte !

Géki sentit son corps s'élever sans qu'il puisse le retenir. Il était happé dans une véritable tempête et ne pouvait s'en échapper. Son corps retomba lourdement à terre.
Alcyonée regarda un instant le corps sans vie de son adversaire et reprit sa route. Comme ses compagnons, il traversa la maison des Gémeaux sans difficulté désertée par Kanon, et se dirigea vers la quatrième maison.

***

Neuf cosmos entrèrent dans la maison du Cancer. Les guerriers avancèrent lentement, pressentant un piège, quand une musique s'éleva.

- Que cette musique est belle ! On dirait qu'elle sort des entrailles de la terre.
- Je n'ai jamais rien entendu d'aussi beau.
- Je suis ravi que cette mélodie vous plaise, car c'est elle qui va vous accompagner aux Enfers.
- Quoi ? Qui est là ?
- Mon nom est Siren, chevalier d'Or du signe du Cancer et je serai votre bourreau.
- Je suis Atlas, Titan du Ciel et c'est moi que tu vas affronter.

Avant que Siren ait eu le temps d'esquisser le moindre geste, le reste du groupe avait franchi le sol de sa demeure. " Je ne suis pas assez puissant pour les vaincre tous, mais je vaincrai au moins celui-là. Ikki, je souhaite que tu y parviennes. " Atlas portait une armure et une cape de couleur bleue, représentant sans doute le ciel. Un bandeau bleu également serrait ses longs cheveux blonds. Un air tranquille et serein se dégageait de lui. Il ne semblait n'avoir aucun doute quant à l'issue du combat et conservait les bras croisés.

- Dis-moi une chose, chevalier du Cancer. N'étais-tu pas un Général de Poséidon ?
- C'est exact. Mais j'ai choisi de servir Athéna.
- Pourquoi ?
- Cela ne te regarde pas, Titan. Il est temps pour toi de mourir. Laisses-toi endormir par ma musique. Elle te conduira directement en Enfer ! Dead End Symphony !

Le corps d'Atlas commença à se tordre de douleur. La flûte de Siren égrenait les notes de plus en plus vite. Au bout de quelques instants, le chevalier du Cancer s'arrêta de lui-même : Atlas venait de tomber, face contre terre.

- Adieu, Titan.

Siren tourna le dos à son adversaire et se prépara à se rendre vers la maison du Lion pour prêter main-forte à ses frères d'arme.

- Un instant, chevalier, le combat n'est pas terminé.
- Quoi ?

Atlas se releva péniblement. Il regarda Siren et lui sourit.

- Co…Comment as-tu fait ? Comment as-tu pu échapper à mon attaque ?
- Je dois reconnaître que ta technique est parfaitement au point et redoutable. Malheureusement pour toi, je suis plutôt du genre coriace. A moi à présent de te montrer ce que je sais faire…

Le Titan commença à brûler son cosmos. Une formidable aura bleue l'entoura, tandis qu'il se mettait en position d'attaque.

- Chevalier d'Athéna, l'heure est venue pour toi de disparaître. Mais avant que tu ne meures, je veux que tu saches que moi, Atlas, ai rarement rencontré un adversaire de ta valeur. Crois bien que je suis navré de devoir de tuer, mais je dois respecter les ordres de mon maître.
- Si tu crois que je vais attendre bien gentiment que tu me tues, tu commets une lourde erreur, Atlas. Athéna m'a confié la garde de cette maison, et je la défendrai jusqu'à la limite de mes forces. Je vais donc employer ma plus terrible attaque et je te vaincrai !

Les deux adversaires firent brûler leurs cosmos.

- Adieu, Atlas ! Dead End Climax !
- Par la Poussière d'Etoiles !

Une gigantesque explosion détruisit presque entièrement la maison du Cancer.

- Siren, jura Kanon entre ses dents. Il fallait que ton adversaire soit bien redoutable pour que tu mordes la poussière. Adieu, mon compagnon, je te vengerai, sois en certain.

***

Bud et Brontès se faisaient face. En garde tous deux, ils semblaient attendre une erreur de l'autre.

- Cyclope, je vais à présent venger la mort du chevalier du Scorpion. Par la Griffe du Tigre Noir !
- Par la Masse Céleste !

Brontès alla voler contre un mur et retomba lourdement, mort. Bud d'Alcor sourit, puis plia le genou sous la douleur que le coup de Brontès lui avait infligé. " Chevalier Phénix, j'ai payé ma dette. Il te revient à présent de protéger la vie d'Athéna pour bâtir ce monde nouveau auquel tu crois. J'aimerais pouvoir t'aider mais je crois que je ne survivrais pas à ce combat. Adieu, chevalier. " Bud tomba à son tour, pour rejoindre son frère Syd.

***

Une colonne effondrée se brisa en deux ; puis une autre. Des décombres de la quatrième maison du zodiaque émergea Atlas, titan du Ciel. Son armure était fendue et un mince filet de sang coulait sur son visage. Lentement, titubant presque, il s'approcha du corps sans vie de Siren et s'agenouilla auprès de lui.

- Comme je te l'ai dit tout à l'heure, tu as été mon plus redoutable adversaire, Siren. Tellement redoutable que tu m'empêches de continuer la bataille et m'oblige à me retirer… Repose en paix, Siren, brave guerrier et fidèle serviteur d'Athéna… Peut-être nous reverrons-nous dans une prochaine vie…

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.