Chapitre 3 : Alliances


Le silence et l'obscurité étaient tombés sur la salle principale du palais du pope, éclipsant les reflets dorés du masque si lourd, symbole de sa fonction. Quelqu'un montait les marches du Sanctuaire, quelqu'un qu'il n'aurait jamais cru revoir un jour y paraître… Baissant imperceptiblement ses yeux voilés, il guetta les expressions des chevaliers d'or, réunis pour l'une des premières fois. Déjà, il sentait les tensions, les petites rancunes que chacun se portait, le rêve de la puissance pour certains éclipsait la foi, d'autres étaient prêts à se sacrifier, sans doute inutilement, d'autres avaient peur, d'autres évitaient même de penser… Sondant leurs esprits si différents, il s'emplit des échos de leurs âmes, apprenant, comprenant, pardonnant parfois. Seuls deux d'entre eux manquaient encore à l'appel, mais le message qu'il avait reçu était clair : ils avaient retrouvé la déesse.

" Quel malheur que cela soit ce jour… ", lança soudain Armand, le chevalier de la Vierge, en réponse à ses interrogations. La tête baissée, ses cheveux blancs entourant un visage pâle ou luisaient les yeux vermillons d'un albinos, il répondait tout haut à la réflexion solitaire du pope, comme pour prouver à tous que lui aussi savait lire en le cœur des hommes.
" Comment ose tu user de tes pouvoirs sur notre maître en ce lieu sacré ! ". Un géant blond s'avança dans la lumière lunaire venue du toit de verre, se plantant devant son coupable.
" Sache qu'utiliser des mots m'est pénible, chevalier du Taureau, et que je le fait uniquement afin que les êtres tels que toi puissent me comprendre...". Une expression de colère s'afficha sur le visage de Kharkov, mais avant que quiconque ne reprenne, une voix de femme coupa court à toute réplique.
" Au moins, les êtres tels que lui déclarent clairement ce qu'ils pensent, au lieu de se dissimuler derrière une pseudo sagesse pour mieux insulter leurs camarades… ". Une grande femme à la peau d'ébène fit quelques pas dans leur direction, rejetant ses cheveux tressés derrière les contours d'acier de son masque.

Armand ne daigna même pas montrer de réaction.

" Sache, chevalier des Poissons, que les remarques de quelqu'un préférant les bêtes aux hommes ne me touchent guère. ".

La tension monta d'un cran dans la salle, et le chevalier de la Balance allait intervenir, quand Kurt, chevalier d'argent de l'Aigle, et chef de la garde du pope, fit irruption dans la salle, le visage comme paralysé par la peur, ses cheveux roux tombant pèle mêle en plusieurs mèches épaisses devant son visage.

" Grand pope ! Le.. Le… Le dieu Apollon attend sur le parvis de votre temple ! ".

Un murmure parcourut les chevaliers d'or, puis certains commencèrent à percevoir l'aura de la divinité, même à travers les lourdes portes du palais, semblants comme écrasés par un cosmos d'une trop grande puissance pour être évaluable.

" Je sais. Fait le entrer. ", dit calmement le pope, descendant de son balcon pour se mettre à la hauteur de son illustre invité. Kurt ressortit en trombe du palais, et quelques secondes plus tard, les pas de cinq personnes se firent entendre dans le couloir menant à la salle principale, tandis qu'a l'intérieur, tous retenaient leur souffle. Puis les portes grincèrent pour laisser place au dieu du soleil dans toute sa gloire, portant sa toge avec une élégance que seule une puissance peut arborer, ses cheveux sombres noués afin de révéler un visage d'une finesse extrême, ou s'ouvraient deux yeux d'un bleu envoûtant. Il fit quelques pas, suivit d'une femme blonde au corps élancé et aux yeux de jade, dont la beauté aurait put se hisser jusqu'au niveau de celle du dieu, si son expression n'avait été figée, presque semblable aux masques qu'arboraient les trois autres dames de ce lieu. Derrière elle, fermant la marche, venaient trois hommes habillés avec style, portant chacun un cube de bronze. Apollon traversa les rangs des chevaliers d'or, qui s'écartèrent presque inconsciemment sur son passage, puis s'arrêta à moins d'un mètre du pope. Sa voix emplit l'air, presque tangible, résonnant aussi bien dans l'esprit qu'aux oreilles des humains présents :
" Bonsoir noble vieillard, je suis venu pour voir ma sœur. ".

Le silence lui répondit dans un premier temps, tandis que celui qui autrefois fût appelé Kiki, réfléchissait à l'attitude à adopter. La voix du dieu, comme si elle l'avait surprit lui-même, se fit alors plus douce.

" Je suis venu lui présenter mes excuses, et lui demander de me pardonner. ".

De nouveau, des mots étouffés provinrent des chevaliers d'or, et Izandrha, chevalier d'or des Gémeaux, se permit même de lancer un regard suspicieux à Apollon, qu'il feint de ne pas percevoir.
Le dieu solaire fit un pas de plus, levant les mains vers le pope, mais le chevalier du Capricorne s'interposa aussitôt entre eux, le bras droit levé, le regard sombre. L'expression d'Apollon changea alors, se faisant presque implorante.

" Je vous en prie, laissez moi la voir, ne serait ce qu'un instant. J'ai apporté ces armures en symbole de paix. "

Les trois hommes portant les boîtes se rapprochèrent alors, les posant aux pieds du prêtre.

" Ce sont celles qui furent volées il y a de cela bien longtemps, aujourd'hui, je vous les rends. Je n'aspire plus qu'a la paix, et à mon rôle de protecteur des arts. ". Lo-fu-chan, chevalier du Bélier, s'approcha des cubes, les inspectant.
" Cela ira Vicente, merci de ton geste, mais, laisse le passer ", se décida enfin à dire le pope. Apollon lui sourit alors, tandis que le porteur d'Excalibur s'écartait, et tous purent enfin sentir le cosmos empli de mélancolie et de regret du dieu, et en être touchés à leur tour.

Sur ce, le maître du Sanctuaire désigna une petite porte aux gravures dorées au fond de la salle, d'où émergèrent, sortant de l'ombre, Jena, Quentin, et la petite fille en laquelle vivait désormais l'âme de leur déesse. Cette dernière, ivre de joie, partit en courant vers son frère, ignorant les efforts du chevalier du Scorpion pour la retenir, se jetant dans ses bras. Alors, surprenant autant ses fidèles que toutes les personnes présentes dans la salle, la puissance mit un genou à terre et l'enlaça tendrement, ses yeux s'embuant de larmes, ne pouvant que répéter inlassablement la liste de ses méfaits, cherchant désespérément à recevoir l'absolution de la jeune déesse.

" Athéna, ma chère sœur, comment ais je put lever la main sur toi, moi qui aurais dut être ton soutient durant ces dures batailles. Je t'aie laissée seule affronter la colère de nos pairs et leur jugement. Plus jamais cela ne se reproduira, je ne le tolérerais plus… "

L'enfant lui lança un regard plein de compréhension, ou déjà se lisait la détermination qu'elle acquerrait avec l'âge, son aura douce et pure se mêlant doucement à la sienne, éclairant les ténèbres de la salle d'une lueur dorée, éclipsant même l'éclat de la lune, loin au-dessus d'eux.

" Mon frère, tu es tout ce qu'il me reste désormais, nous resterons ensembles, soudés dans les épreuves à venir. Je te pardonne ta folie, je te pardonne de m'avoir abandonnée, je désire juste ta présence à mes côtés, comme de par le passé, et pour toujours … "

L'émotion toucha alors les chevaliers présents, et même ceux au cœur le plus dur se rassemblèrent autour de leurs divinités, communiants en ce moment solennel dont rien n'aurait put briser la magie, figés en cette scène éternelle que chanteront les poètes et qu'honoreront les guerriers.

Ayant dit ces mots, ils partirent tous deux pour un long tour de par les jardins du temple, laissant leurs émissaires respectifs gérer les aspects politiques de leur réconciliation. Trois armures mortes avaient donc été rendues au Sanctuaire, mais leur esprit demeurait, et après les avoir examinées, le pope et le chevalier du Bélier en vinrent à la même conclusion, l'armure de la Carène refuserait de servir à nouveau Athéna. Faisant parti d'un tout, le navire Argo, les trois autres armures comportant la Poupe, les Voiles et la Boussole, refuseraient de même d'être portées. De plus, la nouvelle alliance risquait d'éveiller la méfiance des autres ordres, et le temple de Corona risquait de subir des attaques auxquelles il ne pourrait pas répliquer. Il fut donc convenu que les quatre armures de l'Argo seraient remises au dieu solaire, afin de protéger les siens. Cet échange fut accepté, et tandis que les armures de la chevelure de Bérénice et du Lynx rejoignaient enfin le sanctuaire, redevenue simples armures de bronze après leur renaissance sous les outils de Lo, celles de la Carène, de la Poupe, des Voiles et de la Boussole, se voyaient offrir le sang d'Apollon, revêtues par ses quatre plus fidèles apôtres. Ainsi naquit de nouveau l'ordre des Saints de Corona…

***

Ingrid Bergmann, réincarnation de la déesse Eris, observait par une large baie vitrée, un rictus mauvais au coin des lèvres, l'avion à atterrissage vertical se poser dans le jardin de son manoir, quelques part sur l'île de Man, à l'Ouest de la Grande-Bretagne. Il pleuvait, mais malgré le brouillard, elle put constater que son invité était accompagné d'un grand homme, sans doute un membre de la descendance des géants. Elle commanda d'un geste à son maître d'hôtel d'aller ouvrir, attacha soigneusement ses cheveux bleu sombre, en profita pour se repoudrer quelques peu, dégrafa un unique bouton de son chemisier, et quitta enfin sa chambre pour le salon ou elle comptait accueillir ses hôtes. Elle y était déjà assisse depuis une minute ou deux quand ils y arrivèrent, ayant pris soin de choisir la pose la plus charmante à ses yeux, afin de décontenancer au maximum son interlocuteur, et peut être tenter de passer pour plus stupide qu'elle ne l'était. Pietrov, réincarnation de Loki, vêtu d'un long manteau de cuir noir et d'un costume trois pièces, porta aussitôt la main, dubitativement, à sa barbiche sombre dés qu'il la vit. S'approchant à quelques centimètres de son visage, il la renifla avec une sensualité presque malsaine, comme charmé, puis s'assit en face d'elle, comme le ferait un chef d'entreprise à une réunion du bureau.

" Inutile d'en venir là pour tenter d'obtenir mon soutient, visiblement, vous avez réellement un besoin urgent de mes services ".

La déesse lui lança un regard assassin et se redressa sur son siège.

" Si vous préférez les hommes, cela peut s'arranger… ", ajouta t'elle en se léchant les lèvres. Ce qui provoqua juste une moue désabusée de la part de son interlocuteur.
" Charmant… mais il faudra trouver d'autres arguments, dites moi simplement ce que vous pouvez m'apporter que je ne possède déjà. ".

Posant les coudes sur la table, cherchant à libérer son opulente poitrine de façon plus que provocante, Eris claqua des doigts, et un autre serviteur lui apporta une serviette de cuir, contenant visiblement de nombreux documents. Elle en tira une série de plans, qu'elle déplia devant elle. Loki y jeta un œil presque désintéressé.

" Ce sont des chevaliers d'acier, un type d'armure purement technologique qui fût développé au vingtième siècle par la fondation Graad, dont s'occupait la déesse Athéna. Désormais, cette fondation est devenue une véritable entreprise, que je dirige intégralement. Malgré le fait qu'ils ne puissent utiliser de cosmos, ils sont bien plus rapides à former qu'un Saint standard, et peuvent être améliorés à l'aide de la cybernétique de façon à posséder des pouvoirs presque équivalents. Avec eux et vos guerriers divins, nous pouvons causer de sérieux dommages chez nos ennemis. ".
" Hum, oui, je vois… Mais à propos, j'ai justement moi aussi quelques documents intéressants, regardez. ".

Il posa sur la table une série de photos, montrant un cadavre carbonisé dans une armure intégralement fondue, puis un autre, proprement découpé en tranches. Puis il ricana de nouveau en regardant la mine défaite de la déesse de la discorde, et ajouta :

" Désolé, mais votre argument est irrecevable. Vos mercenaires d'acier peuvent peut être rivaliser avec des chevaliers de bronze, mais contre un guerrier divin, ils ne valent absolument rien. Ils ne justifieraient en aucun cas le fait que je me joigne à vous dans votre combat contre Athéna, j'ai déjà bien trop à faire avec ma propre guerre ".

Eris grinça des dents, elle allait devoir révéler une partie de ses projets, qu'elle aurait préféré gardée secrète, mais elle avait réellement un besoin urgent de cette alliance, et était prête à tout pour l'obtenir.

" Edgar, va chercher qui tu sais, dépêche toi veut tu !
- Bien madame. "

Le majordome quitta la pièce précipitamment, sous le regard interrogateur du dieu de la tromperie.

" Qu'allez vous m'amener cette fois ? Des hommes de plastique ?
- Vous verrez bien… " répondit son hôte, souriant à son tour pour la première fois.

Au bout d'une minute environ, la silhouette d'un homme foula le seuil de la pièce. Il portait un costume blanc sans veste, et ses cheveux roses en bataille retombaient en partie sur ses yeux à la pupille dorée. A la faveur de la lueur d'un éclair, Loki remarqua qu'il l'observait. Le tonnerre gronda avec force, tandis que l'inconnu se présentait : Je suis Alberich, chevalier fantôme de Megrez, enchanté… ".

" Co…comment est ce possible ! ? ", balbutia Loki tandis que le nouveau venu s'asseyait prés de sa maîtresse, qui, passant une main faussement amoureuse sur son visage, croisa une de ses jambes sur l'une de celles de son chevalier.
" Alors, tu n'es finalement pas si bien renseigné que cela… Je possède le pouvoir de ramener à la vie ceux qui décident de trahir leur ancienne divinité pour me servir, eux, et une copie fantomatique de leurs armures. "

Celui qui fût Pietrov commença à tirer frénétiquement sur son bouc luisant, comme mal à l'aise, mais visiblement très excité.

" Hum, rien ne prouve qu'ils possèdent les même pouvoirs qu'au moment de leur mort, tout cela ne pourrait être qu'une mise en scène élaborée, as tu un moyen de prouver ce que tu avance ?
- Tout à fait, je puis même te démontrer que tes serviteurs sont incapables de terrasser un guerrier divin seuls…
- Tu dis n'importe quoi, ne sous estime pas mes fidèles, tu serais surprise.
- Ho, je ne doute pas qu'ils puissent vaincre par la traîtrise, mais jamais en combat singulier…
- Très bien, nous allons pouvoir vérifier cela, mon garde du corps est dans la pièce d'a côté, organisons un petit combat. "

Alberich sembla fortement mécontent, voir haineux d'être traité ainsi, mais Eris lui caressa doucement les cheveux :

" Allons, cela te fera du bien de te dérouiller un peu !
- Oui, maîtresse… " répondit il sans conviction en se levant pour les suivre.
" Ou faisons-nous cela ?
- Dehors, et je vous conseil de prendre un parapluie.
- Ce n'est pas de refus très chère. ", répondit Loki, visiblement devenu beaucoup plus cordial, en se serrant sous celui d'Eris, au grand dam d'Alberich, condamné à être trempé et humilié.

Dehors attendait déjà le géant qui était descendu de l'avion, portant une armure aux reflets vaguement bleutés, ainsi qu'une épée, pour l'instant rangée au fourreau. L'ex conquérant marcha jusqu'au milieu de la pelouse, et, se plaçant en face de son adversaire, fit apparaître son armure et son épée, comme sorties du Néant pour s'incruster directement sur son corps. Moins luisante et colorée que l'originale, elle n'en restait pas moins effrayante, comme faite d'une sorte d'améthyste dépolie.

Son adversaire le salua de son arme, qui maintenant hors de son fourreau, dégageait une fumée blanchâtre, comme trop froide pour l'air ambiant.

" Je suis Gunther de Hrungnir, et ceci est l'épée de glace, sache qu'elle va fracasser ton arme de pierre en moins d'un instant.
- Finissons-en ! ", hurla Alberich en se jetant directement sur lui, sa lame commençant à se couvrir de flammes furieuses.

Le géant para le coup dans un fracas assourdissant, les deux lames grésillant l'une contre l'autre dans une gerbe d'étincelles brûlantes, qui se désintégrèrent littéralement au contact des armures des combattants. Alberich se contenta ensuite de sauter gracieusement en arrière, évitant sans peine un coup en retour, mortel, mais bien trop lent.

" Tu te bats comme une vraie brute dis-moi !
- Tu n'as encore rien vu, moucheron. Giant Ice Sword ! ". L'air lui-même sembla affecté, ce saturant de particules gelées, qui se concentrèrent en un instant sur l'arme du guerrier divin, qui les projeta en un large arc de cercle, droit vers le chevalier fantôme…qui l'esquiva magistralement en tournant sur lui-même, terminant son mouvement en frappant violemment Gunther dans le dos, répandant son sang sur l'herbe humide.

Le disciple de Loki, rugissant comme un fauve, contempla un instant sa main tachée d'écarlate, et se remit péniblement en position de combat, prêt pour un nouvel assaut.
La pluie redoubla de violence, tandis que les deux adversaires se jaugeaient de nouveau sous le regard intéressé de leurs divinités.

" Tu es trop lent Gunther, si tu charge maintenant, je retournerais ta force contre toi, et ta Great Ice Sword n'a aucun effet sur moi. Je te conseil d'abandonner tant que tu le peux encore… ", lança Alberich, se réjouissant d'avance d'une victoire si aisée.
" Ne l'abîme pas trop Alberich, je ne voudrais pas que mon nouvel ami nous en porte une quelconque rancune ! ", cria Eris.

La rage du géant, comme la déesse l'avait prédit, ne fit qu'augmenter :

" Je n'ais pas besoin qu'on me protège, je suis Gunther, et je porte l'armure sacrée de Hrungnir, le plus puissant des géants de glace, je vais gagner ce combat ! ", vociférant comme un dément, son cosmos luisant de haine, le guerrier divin se lança sur son ennemi, frappant de toute sa force et fendant le sol sur plusieurs mètres, déséquilibrant le porteur de l'épée ardente, qui cette fois évita la lame de glace de justesse, retombant lourdement sur le sol en roulant, poursuivi par Gunther fou de colère, cherchant à le transpercer, creusant de véritables tranchées à chacun de ses coups, et à qui Loki n'avait donné aucune consigne concernant la survie d'Alberich.

" Rhaaa, cette fois je vais te tuer au nom de mon maître ! Great Ice Sword !
- Pauvre imbécile, je t'avais prévenu ! ".

Les cristaux de glace se condensèrent en un éclair, éblouissant les divins spectateurs, puis le silence se fit, seul le grondement du tonnerre étant encore perceptible au loin. Le géant se tenait toujours debout sous la pluie, l'eau se mêlant au sang coulant de ses blessures, puis il s'écroula de tout son long, les jambes cruellement entaillées, et visiblement inconscient. Le suppôt de la discorde se releva, apparemment peu éprouvé par le combat.

" J'ai respecté votre volonté déesse, il mettra un peu de temps à s'en remettre, mais il vivra.
- Très bien mon bel Alberich, une fois de plus tu ne m'as pas déçue. Dépose le dans l'avion et va te laver, ensuite, je te donne ta journée, profite en bien.
- Bien maîtresse… "

Loki pris Eris par la taille d'un geste lent : " Alors, y'a t'il un papier à signer, ou mon consentement oral vous suffit ?

- Hum, allons en discuter au chaud, nous pourrons nous sécher… et après nous aviserons.
- Avec joie madame. " Conclu t'il avec une révérence, puis tous deux entrèrent à l'intérieur, laissant leurs serviteurs respectifs seuls sous l'orage.
" Rit et profite en bien "maîtresse ", mais un jour crois-moi, c'est ton cœur que cette lame percera, on ne me traite pas ainsi impunément… ", marmonna Alberich pour lui-même, en contemplant sinistrement le tranchant ensanglanté de l'épée ardente…

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Cette fiction est copyright Guillaume Monteil.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.