Chapitre 3 : Les douze du zodiaque


OK.
Bien.
Récapitulons.
Là, tel que vous me voyez….
Mais non, c'est vrai, vous ne pouvez pas me voir !!!
Par où je peux commencer…
Bon allons y. Accrochez vous bien, parce que vous n'allez pas en revenir.
Vous êtes bien assis ? Parce que vous allez en recevoir, un de ces chocs. Moi-même ça me sidère encore, alors vous, vous pensez bien… Et ça n'arrive pas tous les jours, hein, alors laissez moi un peu de temps, vous voulez ?
Bon, allez, je me lance.
Vous êtes prêts? Alors c'est parti...
A l'heure où je vous parle, je suis mort.
J'ai l'air de plaisanter ? Vous trouvez vraiment ?
OK, il m'est souvent arrivé d'en dire des plus grosses que moi. Ça, c'est vrai. Même Shiryu perdait son sérieux devant ce que j'osais proférer sur le ton le plus badin qui soit.
Le seul qui soit resté plus ou moins hermétique, c'est Ikki.
Mais là, je suis on ne peu plus sérieux, je pourrait même dire mortellement sérieux.
Je suis mort.
Et comment voulez vous qu'on se sente, hein, dans ces cas là ? Ben, je vais vous dire une bonne chose, moi non plus, je n'en sais rien.
C'est juste très bizarre. C'est le seul mot qui convienne, d'ailleurs. Je n'arrive pas à en trouver d'autres.
Ça doit forcément être différent, vu qu'on est plus dans le monde des vivants.
Mouais…
Vous avez raison, moi non plus, ça ne me convainc pas tout à fait.
Oh, Athéna…. Attends moi.

Seiya erre. Il ne ressent plus rien, ne reçoit rien qui provienne de son environnement. Il est complètement coupé du monde réel.
Son univers se réduit à…. En fait, à rien. Il n'est qu'esprit. Pas de matière, pas de limite, pas de frontières. Rien.
C'est un peu comme si l'on vous plongeait dans le noir absolu, en suspension, et sans aucun de vos sens.
En fait, il n'est ni réellement mort, étant donné que les portes de l'Hadès sont actuellement fermées, ni réellement en vie. Son corps gît tout de même non loin de là avec une plaie béante à la poitrine.
Mais en tout état de cause, une chose le déroute profondément. Et accapare toute ses pensées.
Il éprouve. Et ce qu'il éprouve en ce moment, c'est de la douleur.
Il n'a pourtant pas l'habitude de ce plaindre, vous le savez aussi bien que moi. C'est que la douleur n'est pas physique.
Lorsqu'il reçu l'épée d'Hadès en pleine poitrine, il a eu l'impression que son corps s'ouvrait en deux, et c'était un truc à vous faire perdre la tête. C'était indicible, indescriptible.
Et il a ressenti le cosmos d'Athéna prés de lui.
Puis d'un coup, il n'y a plus rien eu. Absolument rien.
Ni lumière, ni ombre. Ni bruits. Ni cris.
Et depuis ce temps (combien, d'ailleurs ?) il est inconscient. De tout. Sauf de sa perte.
Car il a perdu ses amis. Ainsi que Saori.
Il ne sait pas s'ils sont vivants, ou morts. Il ne sait pas où ils sont. Il ne ressent pas leur présence.
Et Seiya souffre. Même s'il se refuse à l'admettre.
Pour lui, tout s'est arrêté. Il erre à l'état d'esprit. C'est comme une autre dimension. Inatteignable pour chacun, quelque soit le degré de cosmos. Même Hadès, alors qu'il possédait encore son neuvième sens n'en a eu aucune conscience.
Il n'a plus aucune maîtrise de son devenir. D'ailleurs à ce qui lui semble, personne d'autre non plus.
Il se contente d'être, et d'éprouver.
Et croyez moi, pour quelqu'un comme Seiya, c'est horriblement frustrant.
Il découvre l'attente, l'expectative, l'impuissance.
Et l'ennui, comme il vient à le penser, c'est que ça pourrait être éternel. Et l'éternité, c'est bigrement long.
Bien trop long. Il est hors de question de rester là à attendre. Ce n'est pas son genre.
Mais il ne voit pas le début du quart de la solution pour se sortir de là.

Shun a bougé.
Il est en train de reprendre connaissance. La vague de cosmos qui commence à s'amasser devant lui ne doit pas y être étrangère.
Depuis quelques secondes, il se débat avec son esprit pour reprendre le dessus. Un esprit rétif, insensible à toute admonestation. Un esprit troublé.
Et il y avait de quoi. Se faire posséder, même par un dieu, ce n'est une expérience à ne conseiller à personne. Il avait tant lutté. A moitié conscient, sa volonté entravée. Avec des flashes de pseudo liberté à force de venir frapper cette forteresse qui était venue enclore ses pensées, à défaut de ne pouvoir les anéantir. Il n'allait pas renoncer ainsi. C'était tout de même sont corps, et c'est la main appartenant à ce corps qu'il avait vu s'élever contre ses frères.
Il s'en était voulu. De ne pas avoir pu résister, surmonter la volonté qui avait fait de son corps un pantin.
Il n'avait pas échappé à l'inconscience, lorsqu' Hadès avait été touché. Ils étaient liés maintenant, mais impossible encore de définir de quelle façon.
En fait, il ne le savait pas, mais il avait aussi subit d'une certaine manière l'attaque de Seiya.
Et il peinait à revenir à la réalité.

Je vois que mes attaques, ainsi que celles de mes hommes ont laissées des traces. Bien qu'elles ne soient que ce qu'elles sont. Des traces.
L'affaiblissement du groupe que j'ai prés de moi est général.
Mes lieutenants… Mes spectres… Ils seront irrémédiablement perdus avec moi, plus aucune possibilité de retour.
Mes juges… Fidèles, incroyablement loyaux…. Sûrement tous détruits, à l'heure qu'il est….
Athéna est incapable de concentrer son cosmos de façon efficace. Trop de choses l'habitent. Ce n'est décidément pas une bonne chose de faire communier une essence divine avec un corps humain. Pas une larme dans ses yeux pers. Ils sont secs. Elle se concentre. Et recommence.
Le sentir si proche de la colère me mets mal à l'aise.
Il n'en est pas de même pour les chevaliers qui l'entourent. Chacun des trois ont les yeux humides de larmes. Le Phœnix se refrène malgré tout drôlement bien, tout comme le Cygne. Le Dragon par contre menace de tourner à la fontaine. Je peux le sentir, leur corps conjugue à la fois souffrance morale et physique. Ils sont toujours à genoux prés de leur compagnon mort.
Quelle incroyable force de caractère. Même le plus stable des humains aurait perdu la tête avec tout ce qu'ils ont vécu. Je sens des souvenirs revenir pèle mêle dans leur tête…
J'ai compris ce qu'ils font !!!
Ils se servent de leur souffrance, de leur espoir, de leur volonté pour accroître leur cosmos. Je n'ai jamais vu ça, même chez le plus doué de mes soldats. C'est un phénomène étrange. Et cette phrase, qui est revenu une à deux fois dans leur tête : Même si nos corps sont brisés, notre cosmos est immortel….
Je l'aurais parié !!! Dites moi pourquoi ça ne m'étonne pas, hein ? Dites le moi !! Vous savez qui est l'auteur de cette phrase ?? Encore lui, toujours lui !!! Mais qui peut il être, que peut il être pour générer autant de volonté chez ceux qui l'entoure !!!
J'ai de plus en plus la désagréable sensation que j'ai loupé un épisode à propos de ce Seiya.
Mais en ce moment ce n'est pas la volonté des hommes qui vacille.
C'est une volonté divine. C'est Athéna.
Et dire que j'ai vécu des millénaires sans souci, confiant dans la suprématie divine, et qu'a l'heure de ma fin m'est offert la démonstration éclatante que je me trompe.
J'en suis un peu la preuve. Athéna, ma très " chère " nièce l'est aussi.

- On dirait que ton indifférence pour les humains fond comme neige au soleil.

J'ai failli me mettre à hurler. J'ai vécu des millénaires, mené des batailles, battu les titans, administré le royaume des morts, par-dessus tout je suis un dieu craint, un des trois grands, mais on dirait bien que quelqu'un s'acharne à me gâcher mes dernières minutes!!

- Quoi ??? Qui est tu ???? Je savais bien qu'il y avait quelque chose. Je te somme de cesser cela immédiatement, qui que tu sois !!!
- Je ne te veux aucun mal. Au contraire. On dirait bien que tu commences à comprendre.
- Je veux savoir qui tu est, et par tous les diables des enfers et du tartare, j'exige de savoir comment tu as réussi à entrer dans les pensées d'un dieu !! En serais tu un toi-même ?
- Ton " ouverture " d'esprit n'est pas de mon fait. Je n'y suis strictement pour rien. Je suis aussi surpris que toi. J'ai simplement profité de la brèche qui m'était offerte. Je voulait savoir ce qui pouvait dresser autant un dieu contre les hommes.
- Je ne veux pas le savoir ! Qui est tu, nom de Zeus !!
- Je m'appelle Shaka.
- … Ça me dit quelque chose…
- Je suis, ou plutôt j'étais chevalier d'or de la Vierge au service d'Athéna.
- Je vois. Le compagnon d'Athéna. Non, en fait, je ne vois rien du tout ! J'aimerais savoir ce que tu es en train de faire. M'influencer ? Me mettre face à mes erreurs ? Me manipuler ? Sache qu'un dieu sur le point de perdre son huitième sens, son royaume et enfin son existence ne te servira à rien.
- Rien de tout cela, oh grand Hadès. Je m'interroge tout comme toi. Et j'ai simplement eu la même façon de voir que toi en ce qui concerne l'humanité, avant que cinq chevaliers de bronze me ramènent à la raison. Ils m'ont fait découvrir que le mal était indissociable du bien. Que nul être ne pouvait se prévaloir de n'être que bon ou que mauvais. Je sais ce que tu traverses, dieu des enfers.

Incroyable. Ça ne se sent peut être pas dans mes paroles, mais je suis littéralement ahuri ! A-hu-ri !! Ce n'est pas peu dire. Je me meurs, je perds mes sens, je me mets à lire des pensées d'humains, à y prendre intérêt, à m'interroger, et voila que je discute avec un humain télépathe. Qui me dit qu'il avait la même vision que moi de l'humanité. Le pire de tout, c'est que je le sais sincère. Et chose encore plus incroyable, plein de respect.
Holà, je ne vais tout de même pas me sentir flatté parce qu'un humain me témoigne du respect….
Je suis furieux !!

- Je te répète que je ne veux pas le savoir. Hors de mon esprit, immédiatement !!
- Vos désirs sont des ordres.

Il était parti. Je me retrouvait seul, et bien seul. Enfin, en fait pas du tout. Mais au moins, lui, était parti.
Quelque part, je n'en revenais pas qu'il m'eut obéit.
Maudite impuissance. Maudits humains. Maudits soient tous les Shaka de la terre et de l'univers! Pas moyen d'être en paix.
Plus je perds mes sens, moins je me reconnais. Vous êtes déçu d'avoir entendu tout çà ? Et ben, pas autant que moi. Je n'ai plus rien de divin.
Et ma foi, je m'en moque. Et ça n'a de cesse de m'étonner.
Je n'ai pas le temps de réfléchir plus en avant.
Je sens que quelque chose va se passer devant moi.

Trouve. Allez, trouve. Il doit bien y avoir un moyen.
Ah, j'enrage.
Athéna, aide moi… Je ne te vois pas, je ne sais pas ou tu es. Mes amis, mes frères, ou êtes vous ? Aidez moi……

Seiya est seul. Irrémédiablement et définitivement seul. Ça lui est déjà arrivé. Mais à chaque fois, il a su puiser dans l'amour d'Athéna et de ses propres frères la force de continuer. Leurs encouragements, leur aura, leur amour de l'humanité l'ont à chaque fois maintenu debout.
Mais là…
Sont il seulement en vie….
A-t-il réussi à détourner l'épée d'Hadès ? Athéna a-t-elle vaincu ? L'éclipse s'est elle arrêtée ?
Que se passe t'il, nom d'un chien !!
Il veut savoir. Coûte que coûte. Athéna a peut être encore besoin de lui. Il ne peut pas rester dans cet espèce de no man's land !!!
Arrête. Concentre toi.
Tu as atteint le huitième sens. Et tu peux recommencer. Fais appel à ton cosmos. C'est ta seule chance.

Ikki vient de s'en rendre compte. Athéna a du mal à se contrôler. Son cosmos est loin d'être en paix.
Il ne sait que faire. Il est épuisé. Il voudrait que tout s'arrête.
Le Phœnix abattrait il ses ailes ? C'est mal le connaître.
D'un coup, son cosmos se fait très doux. Shiryu et Hyoga le dévisagent sans un mot. Ils n'auraient jamais pu croire qu'Ikki soit capable d'une telle douceur, même avec Shun.
A cause désespérée…..
Ils ont compris. Et suivent son exemple.
L'incroyable se produit une fois de plus. Leur trois cosmos s'harmonisent.
Trois ? Non, quatre !!
Shun est là, lui aussi. On dirait qu'il a compris la situation sans que personne ait eu besoin d'ouvrir la bouche. Il est encore couché, mais son cosmos, quoique faible est bien présent.
A cette vue, le cosmos d'Ikki se fait plus doux encore. Un immense sourire fend son visage. Incroyable aussi qu'il puisse sourire avec tant de plaies.
La fusion de leurs cosmos chatoie. Elle adopte chaque nuance intermédiaire entre leurs différents cosmos. Sans entraver la moindre couleur. C'est un ravissement pour les yeux.
Et elle est pour Athéna.
Elle sent cette douceur, prés d'elle. Et elle n'est pas peu surprise.
Depuis un moment, elle est incapable de se concentrer suffisamment. Elle est atteinte d'une sorte de fièvre de désespoir, son cœur et son esprit sont en conflit.
Mais cet ensemble qui l'enveloppe, la console, l'encourage….
Elle comprend. Elle sent leur foi, leurs espérances. Leur générosité, leur amour…. Et par-dessus tout leur volonté.
Le cinquième cosmos vient de s'harmoniser. Il surclasse les quatre autres par la puissance, mais ces quatre le portent.
Comme un enfant.
Et brusquement, un chant s'élève.
Un chant né d'une fusion d'auras. Une mélodie douce, bienveillante, imperceptible par l'oreille.
Inondant les cœurs et les âmes.
C'est le chant de l'espoir, de la liberté, de la vie. Il se répand dans les enfers grondants.
Ce chant s'en va combattre la mort.

Seiya a invoqué son cosmos. Mais comment faire, alors qu'on n'a pas de corps ?
Il a fait naître quelque chose, ça, c'est certain. A défaut de mot juste pour désigner le phénomène, il baptise ça une onde. C'est peut être la version esprit du cosmos, pense t'il.
Ça semble suppléer d'une certaine manière à ses sens. Puisqu'il est capable maintenant de se situer et de sentir son environnement immédiat.
Et cet environnement n'est pas vide. Il perçoit des pensées. Il en est sidéré.
Ces pensées sont confuses. On dirait qu'elles se chevauchent. Non, il y a juste plusieurs sources. Seiya effectue ce que dans le monde matériel on appellerait un déplacement.
Ils sont douze.
Pourquoi n'y avait il pas pensé plus tôt ?
Bien sur qu'ils sont là. Ce sont les seuls être humains véritables à part lui à être morts à proximité des enfers.
Pour leur permettre de passer.
Douze cosmos concentrés en une flèche. Douze hommes, parfaitement conscients de ce qu'ils faisaient, revenus, ils ne le savaient trop comment eux même, afin de recréer le soleil. Douze aînés, douze maîtres…
C'est proprement incroyable. Ils sont parfaitement conscients les uns des autres, et sont en grande conversation.
Ils sont tous là.
Mu, du Bélier,
Aldébaran, du Taureau
Saga, des Gémeaux,
Masque de Mort, du Cancer
Ayor, du Lion
Shaka, de la Vierge
Dokho, de la Balance
Milo, du Scorpion
Ayoros, du Sagittaire (Ben, mince alors !!)
Shura, du Capricorne
Camus, du Verseau
Aphrodite, des Poissons
Ils ne perçoivent pourtant pas Seiya. Lui, écoute et observe. Des douze, il ne connaît bien qu'Aldébaran, Ayor, et Saga, et encore, uniquement parce qu'il les avait combattus. Enfin, si on peut appeler ça connaître quelqu'un. Les combats s'étaient enchaînés si rapidement que les cinq chevaliers de bronze n'avaient pas eu le temps de véritablement faire connaissance avec les cinq chevaliers d'or restant après la bataille des douze maisons. Il a souvent entendu parler de Dokho, Mu et de Camus, par leurs disciples respectifs, ses amis. Il a aussi souvent ressenti la cosmoénergie d'Ayoros, via son armure.
Mais à présent, chacun des douze lui est aussi cher que…. et bien qu'Ayoros, par exemple. Rien que de les " voir ", Seiya, s'il le pouvait hurlerait de joie.
Mais pour l'instant, ils semblent être tout autant que lui dans un sacré pétrin.
D'après ce qu'il comprend, ils se sont heurtés comme lui aux portes des enfers fermées. Eux non plus ne sont ni vivant ni morts. C'est Shaka, qui a réussi à produire cette espèce d'onde qui a permis au douze de se retrouver. Cette onde les rendait conscient les uns des autres. Auparavant, comme on le sait, Shaka avait fait un crochet du coté de là ou tout était en train de se terminer. Le crochet incluait Hadès, comme vous vous en doutez. Il était en train d'exposer la situation aux douze qui avaient accueilli ses déclarations dans un tohu-bohu indescriptible. Seiya se sentit rasséréné que les chevaliers d'or puissent réagir aussi vertement. Leur état n'avait en rien diminué leur esprit combatif. Une des déclarations de Shaka lui avait pourtant fait tendre l'oreille, enfin ce qui en tenait lieu. Il était question d'Athéna. De sa douleur.
Les douze chevaliers discutaient de la situation. L'Hadès s'effondrait. Athéna, anéantie par la perte de son chevalier, ne pensait pas le moins du monde à partir. Certains des chevaliers, et on devine lesquels, en furent légèrement agacés. Jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent que l'énergie de leur déesse n'était pas suffisante pour la faire partir, même seule. Certains se demandèrent même quelle était cette folie de vouloir ramener à tout prix Seiya.
Et Shaka leur parla de ce qu'ils pourraient tenter. Tous les douze. Pour les vivants encore restants.
Les chevaliers d'or étaient condamnés. Cet état dans lequel ils étaient n'était qu'un répit, ils le savaient. L'Hadès ne rendait jamais sa proie. Et l'Hadès était sur le point d'être balayé…
Alors quitte à disparaître définitivement, autant que cette disparition serve de nouveau à quelque chose. Ils n'étaient plus devant le mur des lamentations. Mais le défi lancé était bien plus grand.
Faire appel une dernière fois non à leur cosmos, puisqu'ils ne le pouvaient pas, mais à leur énergie.
Celle qui leur permettait encore d'être. Dans l'état où ils étaient, ça signifiait la destruction pure et simple de leurs âmes.
Quitte à périr, autant tenter le tout pour le tout.
Cela fit réagir Seiya. Incapable de comprendre quoi que ce soit aux " paroles " de Shaka, il avait instinctivement augmenté ses perceptions. Et d'un seul coup, il pu embrasser la scène qu'étaient les enfers dans son entier.
Ikki, Shiryu, Shun, Hyoga, … Athéna. …Hadès mourant…
Il avait même pu aller jusqu'à voir les enfers s'écroulant prés des prisons. La dimension séparant Élision des Enfers semblait avoir disparue, les deux royaumes commençaient à s'entrechoquer. Prés de l'emplacement du mur des lamentations, il était tombé sur douze corps atrocement déchirés.
Et soudain il avait perçu le Chant.
Il était incomparable. Celui qu'il avait déjà entendu lors de la bataille contre Poséidon était d'une douceur et d'une pureté sans égale. Il chantait la résignation et la foi.
Mais celui là était l'Espérance.
Il était incroyable de plénitude, d'espoir.
Il su que ce chant était pour lui.
Et il avait en même temps compris ce que projetaient de faire les douze du Zodiaque.
Il était abasourdi. Il état statufié.
Les chevaliers d'or commençaient à mettre leur plan à exécution.
Ils s'étaient rapprochés du groupe formé par Athéna et les quatre chevaliers de bronze. Le chant les avaient arrêtés, sidérés qu'ils étaient par la magnificence du cosmos que les quatre chevaliers et leur déesse avaient su produire. Et ce chant avait balayé les dernières réticences.
Athéna devait vivre.
Ils allaient le faire. Lui offrir leur âme pour lui permettre de retourner sur terre.

Si Seiya avait pu hurler….S'il avait pu seulement pleurer…
Non !!
NON !!!!
Il n'en est pas question !!!
Ce qui montait en lui, c'était loin d'être de la résignation.
C'était la douleur, la colère.
La colère de voir tous ces morts. La colère de voir des frères si meurtris. La colère de savoir ce que les chevaliers d'or allaient faire.
La fureur de voir Athéna dans cet état.
Pendant que les chevaliers d'or se concentraient, la fureur de Seiya atteignit son paroxysme.

Penchés sur Seiya, les cinq cosmos ne faiblissaient pas. Certes, leur puissance était loin d'être grande. C'était plutôt l'intensité qui faisait battre le cœur, rien qu'à la sentir.
Dans ce chant, Ikki mit tout ce qu'il était. Sa haine, sa souffrance, sa fierté, la rage apprise lors de son entraînement, l'amour de ses frères qu'il n'avait découvert que récemment.
Shiryu y propulsa son espoir de revoir la terre, Shunrei. Il y mit son courage, sa droiture, sa volonté.
Hyoga y insuffla le déchirement constant de son cœur, de sa mère à Isaak. Il lui donna ses doutes, sa douleur, sa volonté de revoir Flamme.
Shun…. Shun y déposa son horreur du combat, ses espoirs d'une vie meilleure, son horreur de voir Hadès se servir de lui. Il aurait voulu faire offrande de sa vie.
Athéna enveloppa ces espoirs, ces peurs, ces volontés, et y ajouta les siennes. Et surtout son espoir.
Chacun partagea son être.
Le chant s'amplifia.

C'est alors que le cosmos de Seiya entra en éruption.

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Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.