Chapitre 4 : La bataille commence


Ayor :

Ca faisait maintenant un petit moment que nous marchions dans la forêt et nous n'avions toujours pas rencontré âme qui vive.
Je remarquais alors que certains profitaient de ces quelques instants de tranquillité pour faire plus ample connaissance... Je voyais, à quelques pas de moi, Hyoga et Shina en train de discuter, mais malheureusement, de là où j'étais je n'entendais pas ce qu'ils se disaient. En tout cas, ils avaient l'air de bien s'entendre vu les sourires et les regards qu'ils échangeaient...
Tout ça me fit penser à Marine... Elle était allée tout de suite dans le premier groupe... Pourquoi ? Cette question n'arrêtait pas de m'obséder. Il me semblait pourtant qu'on s'était encore rapprochés l'un de l'autre... Tout à coup, Milo me tira de ma rêverie, lui aussi avait remarqué l'attitude de Shina et Hyoga :

- Dites donc vous deux... vous croyez que c'est le moment de flirter ?

Les deux interpellés se retournèrent vers lui d'un air gêné.

- Ce n'est pas du tout ce que tu crois... balbutia Hyoga.
- Mais bien sûr...! renchérit Hagen, Shina est une fille et en plus elle ressemble à Shun...

La façon dont il avait dit ça me laissa penser que leur relation ne s'était pas beaucoup améliorée. C'est pourquoi un silence pesant s'installa dans notre groupe... mais pas pour très longtemps car mon frère éclata de rire, bientôt suivi par Milo puis par moi-même, et quelques instants plus tard, nous rigolions tous y compris Shun, Shina et Hyoga qui, toutefois, râla pour la forme.
Soudain, Camus s'arrêta de rire et nous fit signe de nous taire... A son air nous comprîmes qu'il était on ne peut plus sérieux.
Dans un silence absolu, nous étions à l'affût du moindre bruit... Tout à coup, nous l'entendîmes... une cavalcade derrière nous... Puis un cri, un horrible cri qui plongea dans mon cœur et qui retentira sans doute toute ma vie dans ma tête. En regardant mes compagnons, je vis qu'ils avaient sûrement ressenti la même chose que moi.
J'entendis Sorrento murmurer :

- Une créature qui pousse un cri pareil doit sortir tout droit des enfers...

Alors que les pas de nos poursuivants se rapprochaient, mon frère me chercha du regard et je compris ce qu'il voulait...

- Allez-y... dis-je à nos amis, Ayoros et moi allons rester ici pour retenir nos adversaires.
- C'est impossible ! me répondit Milo, vous avez entendu le bruit qu'ils font, ils sont au moins une centaine... sans compter cette créature...
- Peut être qu'ils sont nombreux, rétorqua Ayoros, mais je ne ressens aucun cosmos. Donc à deux, nous arriverons à les vaincre !
- D'accord ! dit Camus, j'ai confiance en vous et je sais que vous arriverez à bout de cet obstacle.
Et il s'élança dans la forêt suivi par tous nos autres compagnons. A peine avaient ils disparus de notre vue que nos ennemis arrivaient...

- Des gobelins ! s'écria Ayoros.

En effet, une armée de créatures monstrueuses révélant une force brute, presque animale, s'élançait vers nous et je vis dans leurs yeux qu'elles n'éprouvaient de bonheur que dans le sang de leur adversaire.
Nous nous mîmes en garde, prêts à faire le plus de victimes possibles dès le premier assaut... Et, d'une même voix, nous lançâmes nos attaques :

- Par la Boule de Feu !
- Thunder Bolt !

Certains étaient tombés, mais pas autant que nous l'espérions. Comment était-ce possible ?

- C'est sûrement Arès qui leur transmet cette résistance, me dit Ayoros comme s'il avait lu dans mes pensées.

Et alors que nous nous apprêtions à renouveler nos attaques, nous la vîmes... la créature... C'était un cavalier noir, monté sur le cheval noir lui aussi.
Surpris par cette présence, notre attention fut distraite quelques instants et cela suffit aux gobelins pour franchir la distance qui les séparait de nous. Il nous fallait à présent nous battre au corps à corps avec ces monstres. Et alors que nous luttions contre nos adversaires, je vis le cavalier noir s'élancer dans la direction où nos amis s'étaient dirigés...

- Nooon !! m'écrais-je.


Ikki :

Nous marchions maintenant dans des marécages et je ne voulais pas penser à ce qui me frôlait les jambes de temps en temps. Je préférais penser à Shun, mon frère... Pourquoi n'avait-il pas voulu venir avec moi ? Il avait préféré rester avec Hyoga... Bien sûr, je lui avais toujours répété qu'il ne devait pas éternellement se raccrocher à moi. Mais maintenant qu'il le faisait, voilà que je le regrettais... ou bien étais-je jaloux de sa complicité avec Hyoga... Peut être... en tout cas...

- Aaaah !
- June ! m'écriai-je

Elle avait disparu ! Et presque aussitôt après, Thétis fut attirée sous la boue aussi.

- Thétis ! cria Kanon

Malgré la situation, je ne pus m'empêcher de me retourner vers lui... Son cri avait été assez proche du mien... Mais je ne pus pousser plus loin mes interrogations car Thétis et June refaisaient surface.

- Des trolls ! nous dirent-elles.

Et avant que je puisse m'élancer vers elles, Shaka me retint par le bras.

- Ils ont choisi leurs adversaires, ils doivent penser qu'elles sont plus faibles que nous. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester ici plus longtemps...
- Shaka a raison... me dit June, ne t'en fais pas, je m'en sortirais.

Et avant que je puisse lui répondre quoique ce soit, elle fut de nouveau attirée vers le fond...

- Allez-y partez ! cria Thétis en plongeant de son plein gré.
- Continuez ! dis-je à mes compagnons, je reste les aider...
- Non... me répondit Kanon, laisse les se débrouiller, elles doivent faire leurs preuves.

Et il s'élança dans les marécages suivi de nos amis. Je me résolus à les suivre la rage au ventre. June... il fallait me rendre à l'évidence, je l'aimais... et je risquais de la perdre avant de le lui avoir dit.
Notre progression était de plus en plus difficile dans cette boue qui était plus visqueuse qu'auparavant, me semblait-il.
Tout d'un coup, nous entendîmes un cri... Un cri qui vient se graver dans l'âme de ceux qui l'entendent... me dis-je. Puis une voix se fit entendre :

- On dirait que vous avez du mal à vous déplacer... Est-ce là toute l'agilité des chevaliers du Zodiaque ?
- Qui est là ? demanda Saga.

Cinq silhouettes apparurent devant nous. Trois d'entres elles étaient montées sur des chevaux et mon instinct me disait que c'était à elles que nous devions ce cri. Chose étonnante, aucune de ces personnes ne semblaient s'embourber comme nous dans ces marécages !

- Et bien chevalier, continua la voix, pour répondre à ta question, mon amie et moi sommes des Berserkers, quant à nos compagnons d'un jour, ce sont...
- Des Nazguls... murmura Shaka.
- Tu m'étonnes chevalier de la Vierge... je ne pensais pas que vous étiez si bien instruits sur nos alliés, dit le Berserker. Mais, je ne me suis pas présenté je suis Ritau de la Mutation et voici Cassandre de la Pensée.
- Je crois qu'il va encore falloir se séparer... dit Mü avec regret.
- Tu as raison... lui dis-je, je vais rester ici. Mime, tu me tiens compagnie ?
- Mais bien sûr... me répondit mon ami. On ne sera pas trop de deux pour venir à bout de cinq adversaires.
- Excusez-nous de vous interrompre, intervint Bud, mais Syd et moi restons aussi...
- Oui... renchérit Syd, vous prenez les Berserkers et nous les Nazguls. Ce sera plus équitable comme ça !
- OK, on fait comme ça... conclus-je en regardant ces trois guerriers divins qui acceptaient si facilement le fait de mourir dans quelques instants, pourvu que ce soit avec moi. Mes nouveaux amis... ils m'étaient aussi chers que les anciens...
- J'ai confiance en vous... je sais que vous nous rejoindrez plus tard ! nous dit Mü.
- Syd, Bud, méfiez-vous des Nazguls, ils sont plus forts qu'ils n'en ont l'air ! nous avertit Shaka.

Et pour permettre à nos quatre amis de passer, Mime se mit à jouer son "Requiem de la Mort", cela paralysa les Berserkers mais, comme nous nous en doutions, cela fut sans effet sur les cavaliers noirs... c'est pourquoi Syd et Bud lancèrent leurs attaques sur eux au même moment :

- Que les griffes du tigre viking te déchirent !
- Que les griffes du tigre noir te déchirent !

Sous le coup de la surprise, les Nazguls reculèrent de quelques pas mais n'eurent pas l'air d'avoir souffert de cet assaut.
Toutefois, cela permit à Saga, Kanon, Mü et Shaka de s'éloigner du lieu de notre combat.


Fenrill :

J'avais l'impression que ça faisait des heures que nous marchions dans ces landes... Quel paysage monotone pour moi qui étais habitué à courir avec mes loups dans les vastes paysages d'Aasgard.
En plus, cette promiscuité avec les autres ne me plaisait pas franchement. J'étais plus habitué à la compagnie de ma meute qu'à celle des hommes. Surtout que mes loups étaient silencieux... contrairement à Pégase qui n'arrêtait pas de jacasser. Personne ne lui répondait, mais ça ne le gênait pas de parler tout seul.
Je voyais bien qu'il n'y avait pas que moi que ça dérangeait. Angelo et Albérich échangeaient des regards qui ne présageaient rien de bon pour Seiyar, s'il ne se taisait pas bientôt... Shiryu, Shura et Dohko ne disaient rien, mais j'étais assez fin pour deviner qu'ils en avaient marre aussi...
Il était en train de nous dire à quel point il était impatient de se battre.
Angelo lui rétorqua d'un ton ironique :
En tout cas, ne compte pas sur moi pour me sacrifier et te permettre de passer... A chaque fois que Shiryu et les autres l'ont fait, tu as montré que tout seul tu ne valais rien.
Malgré moi, je me mis à rigoler et je rajoutai :

- C'est sûr ! déjà qu'en groupe c'est pas fameux...

Albérich et Angelo joignirent leur rire au mien.
C'était étrange... c'était la première fois que je me sentais aussi bien avec deux de mes semblables... Est-ce que c'était ça l'amitié ?
Alors que notre hilarité provoquait quelques sourires chez nos compagnons, notamment Shura et Marine, qui peut être pensaient la même chose que nous sans avoir osé le dire, Seiyar fut vexé de nos réflexions.
Shiryu qui connaissait son ami, intervint avant que celui-ci nous dise quelque chose qu'il aurait pu regretter.

- Allons Seiyar, tu connais leur humour, il ne faut pas te vexer pour ça... Toi, tu sais ce que tu vaux, et c'est ça l'essentiel !
- Oui, tu as raison... ils seraient trop heureux que je m'emporte... je préfère les ignorer... lui répondit Seiyar.
- On aura encore plus de mérite que les autres si on s'en sort, car nous on a deux boulets à trainer ! rajouta Angelo à notre intention à Albérich et à moi, son regard étant dirigé vers Shunreï.

Il n'avait pas tord. Quelle raison avait eu Dohko de traîner cette fille avec lui ? Elle n'était même pas chevalier et ne dégageait aucun cosmos. En cas de danger elle nous encombrerait plus qu'autre chose... Angelo nous avait dit à Albérich et à moi que c'était la copine de Shiryu... Décevant...
A ce moment j'entendis Albérich me demander :

- Dis moi Fenrill, tu sais de quoi Siegfried parle avec Marine ?

Quelle étrange question de sa part... Je savais qu'il n'aimait pas le guerrier d'Alpha, mais alors pourquoi s'interessait-il à ce qu'il disait à cette fille ? Il est vrai que depuis que nous avions quitté les autres, ces deux là marchaient côte à côte... et je remarquais seulement maintenant que c'était ça qui dérangeait Albérich. Ce pourrait-il que... Non, je devais me tromper.
Alors que je m'apprêtais à lui répondre, Angelo, qui avait entendu sa question, lui dit en se moquant :

- Et bien, pourquoi ne vas-tu pas les rejoindre ? Comme ça tu pourras participer à la conversation. Je suis sûr que Siegfried n'attend que ça...
- C'est ça... fiche-toi de moi... lui répondit Albérich.
- Regardez, en arrive à Isengard ! s'écria Shura.

En effet, devant nous s'élevait une tour dont on ne voyait même pas le haut de là où nous étions. Puis, sorti de cette même tour, un homme se dirigea vers nous.

- Bienvenus chevaliers... je suis Saroumane le Blanc, j'attendais votre venue...
- Comment saviez vous que nous arrivions ? demanda Dohko avec méfiance.
- Vous le savez, je suis le plus puissant des magiciens... et en tant que tel, je sais et je vois tout en Terre du Milieu... lui répondit Saroumane, mi-hautain mi-agressif. Puis il continua d'un ton mielleux : prenez la peine d'entrer, je vais voir l'aide que je peux vous apporter...

Et alors que nous venions d'entrer dans cette tour, j'entendis une voix :

- Par l'Eclair Foudroyant !

Puis plus rien, je perdis connaissance.

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Cette fiction est copyright Gwenaëlle Lancon.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.