Chapitre 17 : Renaissance des légendes (part 2)


Shina terrassait des gardes d'Arès avec facilité. Une dizaine déjà avait mordu la poussière. Ses pouvoirs ont bien augmenté. Comment est-ce possible ? Elle, qui avait du mal à résister à une attaque de chevalier d'argent, atteint aujourd'hui la vitesse de la lumière sans effort. Elle sent le pouvoir qui coule en elle, autour d'elle. Soudain, elle la sent, son armure qui l'appelle. Mais le son est diffus, comme double…

Une aura l'entoure, totalement différente de son ancienne aura, elle est entourée du cosmos doré, le cosmos des chevaliers d'or, le cosmos des seuls guerriers ayant atteint le septième sens. Et elle le ressent, elle a assimilé le septième sens. Alors qu'elle ne s'est plus entraînée aussi durement que lorsqu'elle était au sanctuaire, son cosmos est devenu immense, elle ressent les variations d'énergie qui lui semblaient indécelables autrefois, elle sent la mort d'Ikki, ce chevalier encore plus froid et insensible qu'elle…



Sanctuaire sous-marin.

Main Blade Winner trônait fièrement au centre du sanctuaire de l'Ebranleur de sols. Le maître des lieux restait assis dans son trône, fixant le vide de son temple devant lui. Près de deux heures s'étaient déjà écoulées, les armures divines des trois Démons atteindraient bientôt leur point de rupture. D'après Héphaïstos, les Kamuis n'avaient pas été crées pour supporter la pression extrême des fonds océaniques, exceptée celle de l'Empereur des Mers bien sûr. Même ses généraux ne possédaient pas d'armures assez résistantes pour survivre dans Main Blade Winner.
L'armure d'écailles de Poséidon reposait dans un coin, pulsant légèrement. Cette armure n'était qu'un armure d'apparat, il était temps pour l'Ebranleur de sols de revêtir sa kamui à nouveau…



Au même instant, Kryshna se relevait, s'appuyant difficilement sur sa lance miraculeuse.

(Cycnos) - Alors, Kryshna ? Ton dieu t'a pourtant rendu quelques forces, non ? Et malgré cela, tu ne parviens pas à me toucher !
(Kryshna) - Tes… Tes plumes. Elles m'ont fait quelque chose…
(Cycnos) - C'est exact ! Tu goûtes actuellement à la mort noire !

La mort noire ! Ces mots résonnèrent durement aux oreilles du général de Chrysaor. Il avait autrefois entendu des légendes sur certains Berserkers qui avaient le pouvoir de déchaîner un anti-cosmos destructeur sur leurs adversaires. Il lui apparaissait maintenant clairement que le guerrier qui lui faisait face maîtrisait ce genre de techniques.
Kryshna sentait presque le poison se propager dans ses veines, dévorer ses membres, abîmer ses muscles et détruire son organisme.

(Kryshna) - Il ne me reste que peu de temps… Je… je dois achever ce combat au plus vite…

Le général raffermit sa prise sur sa lance dorée : il n'aurait sans doute droit qu'à un seul essai, il en était certain.
Il tendit sa lance, pointe en avant, le pouce droit sous la hampe, paume ouverte et face à l'adversaire.

(Cycnos) - Et bien ? Serait-ce là ta dernière tentative ?
(Kryshna) - Je serais toi, je ne sourirai plus. Ma dernière attaque aura sans doute raison de toi et de ton plumage de mort…

Cycnos s'assombrit. Il crispa ses poings et déchaîna son cosmos autour de lui. L'air du sanctuaire sous-marin se refroidit de quelques degrés. Kryshna ressera sa prise sur son arme. Dans un ultime effort, il prit une longue inspiration, inspiration qui sembla lui déchirer les poumons, puis il plia les genoux et, rassemblant ses forces fit un bond majestueux. Arrivé à une dizaine de mètres au dessus du sol et de Cycnos, il concentra ses dernières parcelles de cosmos et déclencha ce qui serait sa plus puissante et certainement sa dernière attaque. Etrangement, Cycnos ne le regarda même pas bondir ni diriger sa lance mythique sur lui.

(Kryshna) - Reçois mon attaque la plus puissante, général d'Arès : CHRYSAOR GOLD SPEAR : FINAL RAY !!!
(Cycnos) - Idiot, ce n'est pas toi que je vise : QUE LES PLUMES NOIRES T'EMPORTENT !!!

Les plumes noires volèrent, droit, tout droit. Et se fichèrent dans le pilier de l'océan Indien. La lance de Chrysaor émit une plainte alors qu'elle se fissurait tout du long : un immense halo l'entoura puis la quitta et fondit sur Cycnos, le traversant de part en part…

Le pilier de l'océan Indien se teint de noir, se fissura puis s'écroula sur lui-même. Kryshna de Chrysaor rendit l'âme alors que la vérité le frappait en plein cœur : il avait échoué à protéger son pilier une nouvelle fois….



Première maison du sanctuaire

Pégase ne se contrôlait plus, sa rage n'avait d'égal que sa douleur d'avoir perdu un frère, encore un après Ichi, Nachi et Jabu, voilà que Ikki, leur grand frère à tous, venait de succomber aux pouvoirs maléfiques qui assaillaient la terre. Son adversaire, tranquille, attendait que Pégase se calme.

(Oenomaos) - Dans ton état, tu ne pourras jamais me toucher et encore moins me blesser. Ta colère obscurcit ton jugement. Reprends-toi chevalier Pégase…
(Pégase) - Comment ça, je dois me reprendre ?! Pour qui te prends-tu ? Un de tes comparses vient de tuer un de mes frères et tu me parles de me calmer ?
(Oenomaos) - Je t'aurais pourtant prévenu, QUE LES SABOTS DES CHEVAUX D'ARES TE PIÉTINENT : ARES' HORSES' HOOFS !!!

Seiya vit des chevaux enragés déferler sur lui, le renversant, le bousculant et le piétinant, il sentit leur haleine, vit leurs yeux rouges et entendit leur hennissement… Lorsque il se releva, il constata que son armure était vierge de traces. Il ne sentait aucune douleur et pourtant, le chevalier de Pégase avait parfaitement senti les impacts de coups. Il remercia mentalement Héphaïstos et se tourna vers son adversaire, il sentait sa rage poindre en lui, revenant avec puissance quand il comprit : il n'avait pas pu éviter les coups de son ennemi parce qu'il était obnubilé par sa colère, décidé à détruire son adversaire. Oenomaos avait lancé son attaque faible exprès, de façon à le réveiller : sa colère l'empêchait de dégager réellement tout son potentiel…

(Oenomaos) - Je vois que tu as compris mon conseil. Es-tu prêt maintenant ? Je ne retiendrai plus mes coups.
(Seiya) - Pourquoi m'as tu donné ce conseil ? Serais-tu sûr de toi à ce point ?
(Oenomaos) - Je sais que je suis capable de te vaincre de toutes façons et je détesterai que cette victoire me soit accordée parce que tu ne serais pas en état de te battre normalement… ARES' HORSES' HOOFS !!!

Seiya faillit être pris par surprise, les premiers coups filèrent à la vitesse de la lumière, droit sur son visage, partie la moins protégée de son corps. Instantanément, Seiya pensa à répliquer.

(Seiya) - PAR LES MÉTÉORES DE PÉGASE !!!

Le cheval ailé transperça la horde de mustangs déchaînés de part en part. La lumière qui émanait du chevalier divin devint insupportable, même pour les chevaliers d'argent en contrebas. Cette éclair d 'énergie pure qui émane de la maison du bélier transforme la demeure de Mû en un immense tas de ruines fumantes.

(Seiya) - Tu as eu tort de me réveiller, berserker, ta puissance était grande mais tu ne pouvais pas me vaincre dans mon état…

Alors que Seiya faisait quelques pas en direction de l'escalier menant à la maison suivante, un bruit se fit entendre derrière lui.

" CLAP, CLAP, CLAP… "

Oenomaos ressortit indemne du nuage de poussière qui se dégageait du tas de ruines fumantes.

(Oenomaos) - C'est donc toute la puissance qu'un chevalier divin peut produire ? Je dois avouer que je suis impressionné. Malheureusement, ton attaque est à la fois trop simple et trop répétitive pour me mettre en échec : je suis un des meilleurs combattants d'Arès, ne l'oublie pas ! Même à la vitesse de la lumière, ton attaque ne peut me surprendre. A mon tour maintenant : CHARIOTS 'S RACE !!!

De nouveau, la troupe de mustangs enragés chargea mais, cette fois, elle était suivie de guerriers armés…

Les traits d'obscurité frappèrent Seiya de plein fouet, incapable de parer cette nouvelle attaque. Le chevalier de Pégase fut projeté hors de l'escalier. Seule sa volonté et les ailes de son armure lui permirent de ne pas tomber en bas du sanctuaire…



La cascade de Rozan était constellée de cadavres. La plupart n'avaient apparemment pas eu le temps de souffrir. Tous portaient, ou avait porté, une armure à la teinte sombre. Au centre de ce charnier se tenait deux guerriers engagés dans une féroce bataille. L'un porte une armure brillante et vibrante de joie, dotée de deux ailes faites d'écailles superposées. L'autre porte une armure rougeoyante, sombre, pulsant de rage et de plaisir contenus. Le guerrier à l'armure dorée est tendu, son cosmos vert d'eau laisse paraître sa colère et sa tristesse.

(Shiryu) - Tu les as tués ! Tous ! Tous les chevaliers noirs !
( ?) - Peu importe, ce n'étaient que des sous fifres… Ils t'ont proposé de trahir Arès pour que la paix soit de nouveau présente sur Terre. Tout ça parce que Phobos et Deimos sont désormais occupés et que je n'avais pas le temps de m'occuper d'eux…
(Shiryu) - Tu te mets au même niveau que des dieux ? Qui es-tu pour prétendre à un tel statut ?
( ?) - Mon nom est Enyo, c'est tout ce que tu as besoin de savoir... FINAL SLAUGHTER !!!

L'attaque cosmique fut dévastatrice, l'énergie déployée inimaginable : des milliards de rai de Ténèbres absolues frappèrent les huit sens du Chevalier du Dragon, son sixième sens fut saturé d'énergie. Il eut à peine le temps de se réfugier derrière son bouclier que déjà la déferlante d'énergie l'emporta dans la cascade du Dragon…

Une voix de femme retentit alors à l'endroit où se tenait auparavant le vieux maître. Shunrei vient de voir l'homme qu'elle aime être frappé, une fois de trop :

(Shunrei) - Shiryu ! Non !
(Enyo) - Qu'est-ce que ? Serait-ce ta femme chevalier du Dragon ? Il serait bon qu'elle t'accompagne dans la mort, non ?

D'un ample mouvement du bras, Enyo déclencha encore une fois son attaque vers la pauvre mortelle, sans protection.

(Shiryu) - Shunrei ! Non !!

Le chevalier du Dragon surgit de la cascade à une vitesse dépassant l'imagination, même pour un dieu. Mais malgré toute sa puissance et sa vitesse, il ne peut parer tous les coups destinés à son aimée. Une gerbe de sang vient tacher l'armure divine du Dragon…

Les sentiments se mêlent et se mélangent dans le cœur et l'esprit déchirés du chevalier d'Athéna. Le Dragon sort de son sommeil, la fureur embrase son esprit d'habitude clairvoyant et sage, la Vengeance prend petit à petit possession de son corps, son cosmos tend à se sublimer de plus en plus, les entourant, lui et son aimée.

La dénommée Enyo recule, stupéfaite, devant ce dégagement d'énergie. Malgré son appréhension, elle ne peut s'empêcher de sourire : elle vient de prendre une vie et bientôt elle en prendra une autre. La haine qui se dégage du chevalier d'Athéna en fait une proie facile pour une guerrière capable de jouer sur cette puissance obscure qu'est la rage de détruire et de tuer.

Soudain, la cascade de Rozan se fige. La mythique cascade où dormit le dragon pendant plusieurs siècles a cessé de couler. Les trombes d'eau sont immobiles, à quelques centaines de mètres au-dessus du sol. Un cosmos vert d'eau commence à entourer le lieu sacré qui présida à l'entraînement d'un des chevaliers d'Athéna. Un cosmos d'une telle intensité qu'il en devient effrayant, même pour Enyo…



Paris, France.

Les rues de la capitale française sont jonchées de cadavres, de la tour Eiffel au Sacré Cœur, le sang coule dans les rues où des dizaines de passants gisent, morts ou mourants les uns sur les autres. Responsable de ce massacre, un homme. Un homme ? Pas vraiment, plutôt une silhouette floue selon les autorités. Un corps rapide et insaisissable : si vous voyez un mouvement indistinct à quelques mètres devant vous, c'est que vous êtes déjà mort… Une aura rouge sang entoure cet homme, ce guerrier, ce monstre. Plusieurs silhouettes ont d'ailleurs été entraperçues par les témoins survivants. Peu sont encore en vie à ce jour et la capitale est déserte. Au centre de la ville, en lieu et place de l'hôtel de ville, se retrouve un tas de cendres, surmonté d'un trône fait d'ossements et de cadavres. Sur ce trône se repose un jeune garçon, à peine plus de 17 ans. Un garçon qu'on croirait innocent : les cheveux blonds cendrés, les muscles légers et à peine visibles, la peau claire, presque pâle. Oui, on pourrait le croire innocent, ne seraient ses deux yeux rouges et son sourire de plaisir lorsqu'il regarde les cadavres et les mortels exécutés parfois devant lui…

Son cosmos également est omniprésent, enrobant la place de l'hôtel de ville d'une brume rouge, perceptible uniquement par ceux qui ont réussi à développer leur 6e sens suffisamment. Malgré cette démonstration de pouvoir, il est facilement remarquable que de nombreuses autres personnes sont présentes sur la place, la plupart portent des armures rouge sang, pulsant de rage et de haine contenues. D'autres portent de simples tuniques surmontées de plaques de métal noirâtre. Le long des trottoirs et entre les pavés coule le sang des Parisiens, éliminés pour que ce sang devienne une barrière et une indication : la frontière entre le monde des vivants et le nouvel Azura : le Monde des Carnages…

Cette fois Astérion, qui surveille de loin en est sûr : Arès a marqué son territoire, Paris est donc devenu la place forte du Dieu de la Guerre !



Washington DC, USA.

Nul ne peut approcher de la ville. Manuel le sent, Manuel le sait. Les leçons de son maître n'ont pas disparu quand le cosmos de ce dernier a explosé : il sait reconnaître une barrière de cosmos divin quand il s'y heurte. Et personne ne voudrait heurter au sens strict la barrière qui entoure la ville de Washington DC. Certains des journalistes bornés et stupides s'y sont risqués, malgré l'avertissement que leur avait donné le chevalier d'Argent. Aucun n'est revenu pour dire ce qu'il avait vu. Mais ce qu'il leur est arrivé, Manuel peut le comprendre aisément : ils se sont heurtés au pouvoir d'un dieu malsain et pervers : la barrière qui entoure la capitale américaine est bien plus perverse qu'un simple mur de cosmos : il s'agit en fait d'une épaisse brume de cosmos, d'anti-cosmos plutôt, qui s'attaque à tout chose vivant pénétrant dans son champ d'action.

La brume se contente d'attaquer le cosmos, l'essence vitale qui existe en chaque être vivant : l'anti-cosmos agit comme un acide et ronge l'énergie vitale très rapidement. Mais le pire n'est pas là : une fois le corps mort, au bout de quelques secondes pas plus, la brume redonne une vie au corps, une sorte de demi-vie où l'âme a disparu mais où le corps peut encore se mouvoir. Un zombie en quelque sorte…

Manuel utilise ses pouvoirs et ses sens aux maximum pour atteindre l'intérieur de la brume et ce qu'il voit le terrifie : aucun des habitants de Washington n'est mort, du moins réellement mort : tous ou presque sont devenus des cadavres vivants ! Tous ces zombies obéissent aux ordres que leur donnent des hommes en armure sombre, le plus souvent noires comme la nuit. Sous les ordres de ces guerriers, les zombies ont créé une vaste esplanade au centre de la ville, là où se tenait fièrement le capitole, rasé aujourd'hui, se dresse maintenant un trône surmonté d'un crâne terrifiant et sur lequel se tient un garçonnet obèse, auréolé d'un cosmos vert, vert sombre, comme pourri…

Cette fois le doute n'est plus permis : le Seigneur de la Déchéance, Seth, est revenu parmi les mortels et son centre de commandement se trouve à Washington DC, siège de la plus grande puissance mondiale !



Pékin, Chine.

La cité interdite s'est éveillée. Les soldats de pierre s'activent dans la capitale chinoise, rien ne semble pouvoir les arrêter. Tous ces guerriers tombés au combat se sont relever avec une seule idée en tête : se venger ! Se venger des guerriers qui les ont vaincu, se venger de cet empereur, incarnation divine, qui les a envoyés à la mort pour satisfaire son ambition et son plaisir. Il ne reste plus rien de leur honneur et de leur fierté de samouraï. Ils sont guidés par des guerriers en armure sombre, oscillant entre le vert et le noir. Et au centre de la ville asiatique, sur un trône de pierre, auréolée d'une aura noire, se tient une jeune fille, un sourire pervers au coin des lèvres et une coupe de sang dans une main.

Cette fois, Aioros, disciple de Seiya et chevalier d'argent du Triangle austral, ne peut plus se permettre de douter : il doit avertir la déesse Athéna que la déesse de la Vengeance, Némésis, a repris vie et contrôle désormais la ville de Pékin !



Ile de la mort.

Pour la première fois depuis des temps immémoriaux, un certain froid plane sur l'île du Phénix. Le chevalier du Cygne étend son esprit aux alentours, tentant de déceler la moindre trace de son frère, du chevalier ardent. Mais il ne sent rien, l'île de la mort est déserte, les chevaliers noirs eux-mêmes ont disparu. Le froid augmente encore, la température continue de chuter… Hyoga devient anxieux, il sent une variation dans la Big Will, une anomalie. Une chose qui ne devait pas se produire est arrivée. Et soudain Hyoga détermine l'origine du trouble : Un dieu est en train d'apparaître, un concept se forme à l'inverse de ce qu'il devait représenter, un concept qui fait écho à une divinité déjà existante… C'est un événement improbable qui n'a jamais eu lieu : un mortel tente d'accéder à la divinité en utilisant un concept déjà incarné.

En quelques secondes, le chevalier du Cygne repère l'origine de l'anomalie et en découvre l'épicentre : Shiryu est en train de s'élever au-dessus de la condition de mortel qui est la sienne… Sans réfléchir, Hyoga atteint la vitesse de la lumière et apparaît à Rozan, sur la pierre qui a supporté le Vieux Maître pendant plus de deux cents ans…

Les Cinq Pics.

Shiryu est obnubilé par cette image : Shunrei est morte, transpercée par l'attaque d'Enyo, cette même Enyo qui avait tué les chevaliers noirs, alors repentis, sans l'ombre d'une hésitation, sans pitié… Son cosmos s'enflamme à l'infini, tout comme son frère le leur a montré tant de fois, le cosmos est immortel et on peut l'augmenter à l'infini si on en a la volonté. Il suffit d'avoir un but. Et aujourd'hui, Shiryu a trouvé son but : venger Shunrei, venger les chevaliers noirs, venger Ikki !

Hyoga reste stupéfait devant le spectacle qui s'offre à lui : Shiryu est seul, devant le cadavre de Shunrei, son cosmos vert d'eau s'assombrit, de seconde en seconde, et tend vers le vert sombre, tandis que la cascade de Rozan est figée, gelée mais liquide… Soudain, il sent un cosmos maléfique, très offensif, juste derrière lui !

En une seconde, un tube de glace entoure le chevalier du Cygne, interceptant les milliers de coups qui lui étaient destinés. Puis la glace disparaît.

(Enyo) - Impressionnant.
(Hyoga) - Qui… Qui es-tu ?
(Enyo) - Je me nomme Enyo, je suis la déesse des carnages, au service d'Arès.
(Hyoga) - Je suppose que tu es responsable de l'état de mon frère… Non ?
(Enyo) - En quelque sorte mais son élévation à la divinité est de son propre chef. Ainsi que le concept qu'il a choisi…
(Hyoga) - Je dois alors me débarrasser de toi : DIAMOND DUST !!!

La vague de froid fonça vers la déesse à l'armure sombre qui se préparait à répliquer quand une armure dorée s'interposa, son porteur se mit à hurler :

(Shiryu) - Elle est à moi, Hyoga ! Je t'interdis de te mêler de mes combats, ROZAN SHÔ RYU HA !!!

La cascade de Rozan se remit en mouvement l'espace d'une seconde et Hyoga, pris au dépourvu, fut éjecté sur le sol, parmi les cadavres de chevaliers noirs. Enyo, aussi surprise que le chevalier divin, ne vit pas arriver le poing entouré de métal et se retrouva le souffle coupé, projetée au-dessus de la chute d'eau, sans défense.

(Shiryu) : ROZAN HYAKU RYÛ HA !!! (Les Cent dragons de Rozan)

Cent dragons, noirs comme la nuit, heurtèrent Enyo de plein fouet, de face et à bout portant. Même une armure divine ne pouvait supporter une telle attaque. Enyo commença à chuter quand Shiryu reprit son attaque :

(Shiryu) - Meurs ! ROZAN KÔ RYÛ HA !!!

La cascade de Rozan se réveilla à nouveau et emporta le corps de la déesse des carnages au dessus de Shiryu, encore une fois le cosmos de ce dernier s'embrasa, plus sombre que jamais.

La cascade de Rozan se teinta de rouge, sans raison…



Petit rappel des faits.
Les combats faisaient rage dans les maisons du sanctuaire, alors que Seiya combattait Oenomaos, Saga et Kanon étaient opposés aux âmes damnées invoquées par Deimos, lequel était face à Shaka, Dieu de la pureté.
Tous les chevaliers d'Or restant étaient mis en échec par un seul guerrier : Diomède, général maléfique d'Arès. Seul ? Pas si sûr.

Au même instant, le sanctuaire sous -marin était témoin de l'inimaginable : Main Blade Winner était ouvert, intact mais vide, les kamuis et les armes maléfiques avaient disparus, de même que Phobos qui avait fui devant le réveil de Jason Diamond Saint de la Poupe. Les autres Berserkers disparurent également au beau milieu de leur combat. Sans une explication. Pendant ce temps, dans le temple central, Le cosmos de Poséidon continuait de brûler, augmentant à chaque seconde. Puis tous les chevaliers d'Athéna présents aux alentours de la Méditerranée sentirent la disparition totale des cosmos des Marinas, seul celui de Jason resta perceptible. Le dit Jason sorti peu après de la mer et s'envola en direction du sanctuaire d'Athéna.



Seiya était devant un adversaire très dangereux. Pas tant parce qu'il était puissant mais surtout parce que c'était un véritable combattant : loyal, rompu à l'art du combat et conscient de ses propres limites… Seiya comprit alors qu'il devrait mener un de ses plus grands combats.

(Seiya) - Tu es un grand guerrier, Oenomaos. Mais je n'ai pas passé ces cinq dernières années à me prélasser en attendant la guerre : j'ai développé mes techniques d'attaques. J'ai ainsi pu créer une nouvelle version de mes météores. Je pensais pouvoir la garder pour plus tard mais pour te prouver mon respect je vais te la montrer ; observe bien : PEGASUS RYU SEI KEN !!!

Oenomaos se cala sur ses deux pieds et attendit la déferlante d'énergie. Mais il vit la même attaque que précédemment, si ce n'est que ses météores avaient une trajectoire bizarre… ?? Les météores ? Ils ont des trajectoires totalement anarchiques ! Ils vont de tous les côtés, comme s'ils étaient hors de contrôle…

Oenomaos n'esquissa même pas un geste pour parer : c'était inutile, il ne pouvait absolument pas prévoir où les coups allaient frapper ; il n'eut pas plus le temps d'esquiver, l'attaque était désormais trop proche de lui. IL en fut réduit à mettre les deux bras devant son visage et à faire exploser son cosmos. Ce ne fut pas suffisant. Son armure vola en éclats en de multiples endroits. Son corps même ne fut pas épargné il sentit le sang couler, oh ! légèrement, mais couler quand même, le long de ses bras.

(Oenomaos) - Je suis… impressionné. Ce coup était magnifique chevalier Pégase. Mais comme tu le sais, mon génome amélioré par le seigneur Arès me permet d'être immunisé contre cette attaque à présent, alors que les miennes sont toujours efficaces sur toi et…
(Seiya) - En est-tu sûr ? Vérifions donc : PEGASUS RYU SEI KEN !!!

Les météores allaient toujours aussi vite mais Oenomaos avait un sourire confiant : son corps allait réagir seul, comme d'habitude, un réflexe inné, dû à son ADN modifié et… Il n'avait pas bougé, pas esquissé un mouvement : les trajectoires étaient encore différentes de la fois précédente : son corps ne parvenait pas à prévoir cette attaque totalement imprévisible.

(Oenomaos) - C'est… impossible…

Le murmure qui échappa de la bouche du général maléfique ne surprit nullement Seiya : ce n'était pas son idée, mais celle de Hyoga : Peu après leur retour des enfers le chevalier du Cygne lui avait donné ce conseil :

(Hyoga) - Ton attaque est très puissante Seiya, mais maintenant que nous allons tous à la vitesse de la lumière, ton attaque est trop répétitive, une fois que tu l'as utilisé, ton adversaire saura forcément la contrer ou l'esquiver. C'est pareil pour moi d'ailleurs…

Oenomaos toucha le sol durement, incapable de se recevoir correctement, comme les fois précédentes.

(Oenomaos) - Personne ne peut dépasser le génome modifié des Berserkers, personne sauf… Mais c'est impossible, Arès l'a tué et enfermé lors de la première guerre sainte !
(Seiya) - Qu'est-ce que tu racontes ? Allez, relève-toi et reviens te battre, je croyais que tu voulais me vaincre pour montrer que les Berserkers étaient bien plus forts que les chevaliers d'Athéna…
(Oenomaos) - C'est inutile, je ne peux pas te vaincre. Personne ne le peut. Je le comprends maintenant. J'aurai dû le comprendre en te regardant te battre contre tes autres adversaires, j'aurais dû le comprendre quand tu as vaincu Saga alors que tu maîtrisais à peine le septième sens et que tes cinq sens étaient éteints. J'aurais dû le comprendre quand tu as vaincu Poséidon alors qu'il semblait invincible, quand tu as vaincu Hadès pleinement éveillé et dans son corps originel… Bien sûr maintenant je sais qui tu es… Le seul être capable de vaincre un Berserker avec la même technique… C'est tellement évident, tu es… gurgl…

Oenomaos cracha un caillot de sang et ses yeux roulèrent dans leurs orbites. Il s'écroula sur le sol de la maison et ses muscles se détendirent, son souffle devint inaudible puis disparut ; enfin son cosmos s'éteignit : Oenomaos venait de succomber sous les coups de Seiya…



Elle connaît la raison de ce froid dans sa ville, la ville où elle a tenté de reprendre une vie normale, une ville non loin de son pays d'origine.

(Soldat sanglant) - Hé, regardez, une femme ! Elle n'a pas réussi à s'enfuir avant que maître Arès ne ferme la ville de son cosmos… On va bien s'amuser les copains.

Shina tourna à peine la tête vers les quatre soldats du seigneur de la guerre. Il s'agissait des équivalents d'Arès pour les gardes du sanctuaire. Si certains d'entres eux avaient développé un certain cosmos, aucun d'eux ne lui arrivait à la cheville. Il y a cinq ans elle aurait pu être en difficulté si ils avaient ameuté du renfort. Fort heureusement ils n'en firent rien et ne surent jamais ce qui leur était arrivé.

Shina porta les quatre cadavres dans une ruelle pavée et les appuya contre un mur non sans les avoir délesté de leur espèce d'armure…

Shina parcouru quelques mètres avant d'entendre une voix glaciale hurler :

( ?) - Comment ça, Deimos n'est pas rentré ? Il était censé s'occuper des chevaliers d'Or, il avait emmené Oenomaos, Diomède et les Gorgones. Qu'est-ce qu'il…

Il y eut un silence. Shina, cachée derrière une épave de voiture retint son souffle. Elle ignorait à qui appartenait cette voix mais le simple fait de l'entendre la frigorifiait. Elle sentit son estomac se nouer quand elle entendit des pas s'avancer dans sa direction. Soudain, un cosmos, celui qui allait avec la voix à n'en pas douter, s'enflamma. Shina comprit presque instantanément et eut le bon réflexe de sauter vers le milieu de la route. La voiture qui lui avait servi de cachette explosa, révélant un guerrier entouré d'une toge rappelant celle des grecs anciens. Son visage était très pâle et ses yeux rouges renforçaient l'impression de peur qui émanait de lui. Son visage était barré de part en part par une éraflure, bénigne mais récente.

(Shina) - Arès ??

L'idée l'effleura un instant mais ne resta pas longtemps : quelque chose lui disait qu'il ne s'agissait pas du seigneur de la guerre violente. Elle sentait pourtant une énorme puissance cachée dans ce corps. Shina remarqua à ses côtés, deux gardes sanglants agenouillés et un guerrier en armure rouge sang, laquelle était très sobre et en même temps très élaborée, son esthétique ne semblait pas être le plus important mais elle couvrait tous les points vitaux du corps humain, peu d'espace semblait laissé à découvert. Ce guerrier jeta un regard intrigué dans sa direction puis inclina la tête vers les deux gardes.

Aussitôt, les deux gardes saisirent, l'un une lance, l'autre une hache à double tranchant, déjà couvertes de sang caillé et de facture humaine. Ils se précipitèrent sur Shina dans un hurlement assourdissant. Shina fit un mouvement de la main, comme on chasse une mouche et se déplaça à une vitesse bien supérieure au son. A peine avait-elle fini son parcours qu'elle senti un regard peser sur elle. Revenue à sa position de départ, elle remarqua que le Berserker de rang supérieur la contemplait avec étonnement. Les deux gardes, figés en l'air, s'écroulèrent sur le sol, leur armure en lambeaux et sans le moindre souffle de vie.



L'inconnu aux yeux rouges et au cosmos impressionnant se contenta de hausser un sourcil. Il hocha à peine la tête en direction de Shina et dit :

( ?) - Occupe-toi d'elle. Il s'agit sans doute d'une espionne.



(Berserker) - Bien mon seigneur.

L'inconnu se dirigea vers le centre de la capitale et disparut dans la brume rouge… Le Berserker se retourna et la fixa pendant un moment.

(Berserker) - Je suis surpris que quelqu'un ait pu pénétrer dans la ville malgré le bouclier. Comment y es-tu parvenu ?
(Shina) - Je me trouvais dans la ville avant la création du bouclier.
(Berserker) - Bien sûr… Et tu as réussi à esquiver les patrouilles de soldats…

Il fit une moue désappointée. Ce qu'il venait d'apprendre devait le chagriner un petit peu.

(Berserker) - Je pensais que tu étais quelqu'un de très puissant qui était parvenu à briser le sortilège de protection de mon seigneur. Je suis déçu. Dommage…

Ces derniers mots furent suivis par un mouvement, vif et imperceptible par le commun des mortels. Cependant, Shina n'était pas une quelconque mortelle. Elle sauta à une dizaine de mètres du sol, juste avant que le berserker ne réapparaisse juste devant son ancienne position, tandis que l'image rémanente de ce dernier disparaissait. Il eut presque l'air surpris et un sourire carnassier se dessina sur son visage, il esquissa un mouvement, comme pour inviter Shina à redescendre du lampadaire sur lequel elle s'était installée.

(Berserker) - Je suis agréablement surpris. Je pensais que ta vitesse de tout à l'heure était tout ce que tu pouvais fournir. Si ta vitesse est telle j'ai hâte de voir tes attaques…
(Shina) - On ne peut juger un guerrier que sur ses actes, par sur ses paroles. Aussi, prends ça : THUNDER CLAWS !!!

Le Berserker regarda un instant la déferlante d'énergie arriver vers lui. La puissance de Shina avait augmenté, cela se ressentait dans son attaque.

Au dernier instant, avant d'être happé par la vague d'énergie, le Berserker tendit la main, juste devant lui. L'explosion résultante de l'attaque de Shina dévasta la rue et les quelques ruelles avoisinantes. Shina s'autorisa un sourire. Elle allait suivre le chemin emprunté par l'autre inconnu lorsque un toussotement la fit se retourner. Le Berserker lui lança un sourire narquois.

(Berserker) - Bien, mademoiselle Shina, chevalier de l'Ophucius au service d'Athéna, je me dois de me présenter à mon tour : VACUUM WAVES !!!

Shina, stupéfaite autant par le fait qu'il en sache autant à son sujet que par le fait qu'il soit sorti indemne des décombres, n'esquiva pas le moindre mouvement avant qu'il ne soit trop tard. Elle subit l'attaque du Berserker de moitié, ayant réussi à esquiver un minimum. Elle se releva sans trop de casse et constata juste que ses vêtements de ville, légers et amples, étaient en lambeaux.

(Berserker) - Je suis Nemo, Lieutenant Berserker du Vide dans l'armée de Terreur, au service d'Arès. L'aviez vous compris ?
(Shina) - Nemo ? Comme le capitaine ? Comment …
(Nemo) - …ai-je pu résister à votre attaque ? C'est très simple : vous avez dû développer cette attaque à une époque où vous étiez à un niveau largement inférieur à l'actuel. En augmentant l'énergie, vous en faites une technique plus rapide, plus puissante et plus dangereuse. Mais son fonctionnement reste très simple, et contre des adversaires tels que les Berserkers, qui sont des guerriers nés et incessants, cette attaque n'a aucun effet… J'espère que ce n'était pas votre attaque la plus aboutie, et qu'il s'agissait d'une simple entrée en matière, non ?

Et, en disant ces mots, il se rembrunit visiblement.



La cascade de Rozan était le théâtre d'étranges événements, la réalité se distordait et, sur tous les plans de perception, des différences apparaissaient entre réalité et dimensions multiples. Hyoga tentait vainement de se rapprocher de Shiryu, immergé en plein milieu d'un tourbillon de cosmos. La cascade avait repris son cours, chutant avec fracas sur les rochers en contrebas. Le bruit monotone, habituel pourtant, semblait énerver encore plus Shiryu. En tentant de l'atteindre à travers son septième sens, Hyoga comprit ce qui l'énervait : un murmure incessant, une voix froide et chargée de colère, une voix de femme qui lui répétait continuellement :

(Inconnue) - Tu ne peux pas la ramener, tu ne peux devenir un dieu, tu n'es rien qu'un misérable mortel, tu n'as pas pu la sauver malgré ta puissance…
(Shiryu) - VENGEANCE ! Je réclame vengeance !!
( ?) - C'est inutile, tu ne peux rien faire, tu ne pourras jamais rien faire, abandonne tout espoir…

Plus cette voix adressait ses reproches à Shiryu, plus le cosmos de ce dernier s'assombrissait, plus son esprit était obnubilé par la haine, par la vengeance… Soudain, Hyoga eut un éclair de compréhension : Némésis attirait Shiryu de son côté, augmentait sa rage afin d'en faire un pion, dévoué à sa cause comme tant d'autres, obnubilés par leur rage et leur soif de vengeance.

(Hyoga) - Shiryu ! Reprends-toi ! Némésis obscurcit ton esprit et salit ton âme. Tu dois lui résister.
(Shiryu) - Tais-toi ! Tu es comme les autres, tu es incapable de défendre tes amis et les gens qui te sont chers ! Et tu sais pourquoi ? Parce qu'Athéna veut qu'on lui sacrifie tout ce qu'on a, y compris ceux qu'on aime ! Cette fois je réclame vengeance. Ne te mets pas en travers de mon chemin Hyoga, tu risquerais de le regretter.

Shiryu se retourna alors, à toute vitesse, et envoya son poing chargé d'énergie sur le chevalier du Cygne. Cette fois, Hyoga était prêt. Mais son cosmos suffit à bloquer le coup de Shiryu. Shiryu fut alors pris d'une rage sourde :

(Shiryu) - Je t'interdis de me barrer la route : ROZAN SHÔ RYÛ HA !!!

La cascade de Rozan se mit à rugir, s'enroula autour du poing du chevalier du Dragon et forma le dragon d'eau ; Shiryu relâcha toute l'énergie à quelques mètres de Hyoga. Cette fois encore, l'attaque n'eut que peu d'effet sur le Cygne.

Le poing du Dragon, arme mythique, était stoppé par la maigre défense que constitue le bouclier du Cygne. Hyoga, aussi surpris que Shiryu, se reprit assez vite. Il envoya une puissante vague de froid sur le visage découvert du chevalier du Dragon. Ce dernier tenta d'interposer son bouclier. Un craquement se fit entendre, puis un autre, tandis que de multiples fissures apparaissaient sur le bouclier.

(Shiryu) - Comment ? Ce bouclier est censé être la plus puissante défense de toute la chevalerie ! Quelle traîtrise as-tu employé ??
(Hyoga) - Je n'ai absolument rien fait de spécial. C'est toi qui as provoqué la fragilisation de ton armure.
(Shiryu) - Qu'est-ce que tu racontes ??
(Hyoga) - L'armure ne peut servir d'autres intérêts que ceux de la chevalerie et la protection d'Athéna. D'autant plus maintenant que la déesse a renforcé nos armures de son sang.
(Shiryu) - Alors je refuse de porter cette armure plus longtemps !
(Hyoga) - Tu crois que tu peux quitter la chevalerie comme ça ? Et le Vieux Maître ? Et la mémoire de Shunrei ? Tu es prêt à bafouer leur mémoire et leurs idéaux ? Tu sais qu'elle peut te voir d'Elysion, tu veux qu'elle te voie soutenir ceux qui l'ont tué ?
(Shiryu) - Arrête ! Arrête, je t'en supplie !! Je ne peux pas supporter cette idée, je…

Le cosmos de Shiryu reprenait une couleur plus vive, malgré les chuchotements de Némésis, ininterrompus et de plus en plus éloignés tandis que l'élévation de Shiryu s'éloignait du concept de Vengeance. Cependant, Shiryu continuait de s'élever au niveau des Dieux à travers un autre concept.

(Shiryu) - Tu as raison, mon frère. Je ne peux me permettre de demander vengeance, parce que cela serait me mettre au même niveau que les Démons que nous combattons. Aussi je réclame JUSTICE !!

A travers le chevalier du Dragon venait de se réincarner Dikè, déesse de la justice, au service d'Athéna. Tout comme sa sœur, Dikè avait perdu toute substance et était devenu la défense d'Athéna, son bouclier. Mais son concept était toujours là, incarné dans ce bouclier, indestructible et qui pouvait renvoyer n'importe quelle attaque. Aujourd'hui, c'est au tour de Shiryu, chevalier du Dragon, de devenir le bouclier de la Déesse de la guerre juste…



Saga et Kanon se trouvaient en position d'infériorité numérique mais de large supériorité énergétique. Les ombres qui leur faisaient face avaient pour la plupart, un niveau à peine supérieur aux chevaliers d'argent.

Cinq des ombres se battaient sans relâche, aucune ne parvenait à toucher un des chevaliers, mais leur énergie, si faible soit-elle, semblait impossible à épuiser. La sixième restait en retrait. Son énergie semblait varier à tout instant, devenant agressive puis retombant soudainement dans le calme le plus profond.

L'ombre du chevalier d'Hercule utilisait toute sa force sur Saga, sans aucun effet d'ailleurs. Les coups pleuvaient sur Saga qui se contentait d'esquiver les misérables attaques puis de répliquer d'un millier de coups à Mach 10, soit deux fois la vitesse de l'ombre. Les coups de la réincarnation de Pollux déchiquetait sans peine l'ombre d'Hercule avant que celui-ci se relève, intact. Les autres ombres attaquaient la réincarnation de Castor à tour de rôle. Les chevaliers de l'Octant et du Sextant, du moins leurs ombres, semblaient se mouvoir en parfaite symbiose, réplique exacte l'un de l'autre. Quand au chevalier de la Règle, il frappait avec force, sans jamais parvenir à atteindre quoi que ce soit d'autre que le sol et les murs de roche…

Le dernier chevalier, que Kanon avait l'impression d'avoir déjà vu, possédait un cosmos légèrement supérieur aux autres, cela ne l'empêchait pas de frapper sans la moindre motivation. Ses coups étaient dispersés, parfois plus lents que ceux des autres. Il était également le plus long à se relever et tournait fréquemment la tête en direction du guerrier inactif. C'est dans ces moments que son cosmos augmentait véritablement, atteignant parfois le septième sens, mais il redescendait alors très vite devant l'agressivité de l'autre. C'est à un de ces moments que Kanon comprit.

(Kanon) - Saga, fais comme moi !

Les deux frères balayèrent leurs adversaires d'un mouvement rapide et fluide puis se précipitèrent en direction de l'ombre inactive. Celle-ci tenta de reculer pour les éviter mais l'attaque qui lui était destinée ne pouvait être esquivée…

(Saga) - UNIVERSE...
(Kanon) - ANIHILATION !!!

Les multiples ouvertures dimensionnelles engloutirent le guerrier de l'ombre et les spectres qu'il avait créés vacillèrent… Puis reprirent soudainement de la substance. Les quatre chevaliers maudits tentèrent de prendre à revers les deux demis dieux. Presque instantanément, le guerrier récalcitrant s'interposa et fit brûler son cosmos qui, de noir obscur, virait au violet clair.

(Ombre) - Partez, chevaliers. Je vais faire de mon mieux pour retenir ces traîtres. Dites bien à Athéna que je l'ai servi jusqu'au bout… Je…
(Saga) - Mais qui es-tu ? Je crois te connaître mais…
(Ombre) - Partez ! Partez vous dis-je ! PAR LE CORTÈGE DE LA COMÈTE !!!

La vérité sauta aux yeux des deux chevaliers des Gémeaux lorsque les ombres disparurent dans un embrasement de cosmos. Jabu avait tenu son serment de chevalier. Nul ne pouvait lui refuser cet honneur : il a combattu au-delà de la mort elle-même, atteignant le huitième sens, comme ses grands frères les chevaliers d'or et divins…



Deimos sentit la disparition du Berserker qui contrôlait les ombres émanant de son cosmos. Le combat contre Shaka n'évoluait pas dans le bon sens, il risquait même de s'éterniser un moment voire de dégénérer en une One Thousand War. Les deux demi-dieux risquaient de revenir et d'intervenir dans ce combat. Shaka ressentit l'anxiété de Deimos et la victoire des Gémeaux.

(Shaka) - Et bien, dieu de la défaite ? Ton heure aurait-elle sonné ?
(Deimos) - Ne raconte pas n'importe quoi ! Je possède encore quelques atouts dans ma manche… Et je compte bien m'en servir !

Le dieu sombre enflamma son cosmos, le condensa dans ses mains et tendit son esprit à travers les dimensions, cherchant l'accès qu'il voulait.

(Deimos) - Es-tu prêt à découvrir le monde de la défaite je vais te faire découvrir l'horreur de ma toute puissance : DEFEAT WORLD : TRIP TO AZURA !!! (Monde de la défaite : voyage vers azura)

L'espace se tordit, devint sombre et disparut pour se reformer subitement. Une terre maculée de sang à perte de vue. Rien d'autre que des cadavres et des fleuves de sang. Tel est le royaume d'Azura, territoire dimensionnel d'Arès. Un lieu où les guerriers les plus sanguinaires se battent, les uns contre les autres, prêt à tout pour survivre et être parfois remarqué par le seigneur des lieux. Au loin, à l'horizon, se dresse un pic sombre, seule chose un peu surélevée de toute cette dimension désolée. Au sommet se trouve l'épée du Guerrier : un artefact enchanté qui permet à celui qui la saisit de devenir aussi puissant qu'un dieu. Celui qui prend cette épée se voit attribuée une armure de Berserker suprême. Nul n'y est parvenu jusqu'à aujourd'hui. Mais Arès ne désespère pas, il sait qu'un jour, un mortel y parviendra et, ce jour là, le seigneur des Ténèbres, le prince du chaos, reviendra enfin à la vie, et toute vie autre que celle des dieux cessera alors d'exister…

Shaka esquisse un sourire. Il ne semble pas décontenancé par la tournure des événements. D'ailleurs, depuis son élévation, plus grand chose ne semble l'inquiéter.

(Deimos) - Qu'est-ce qui te fait rire ? Réponds-moi ! Ici je suis renforcé par le cosmos divin de sa majesté Arès. Ici, ma puissance est largement supérieure à la tienne. De plus les deux jumeaux minables ne peuvent pas venir t'aider. Alors, POURQUOI SOURIS-TU !!!
(Shaka) - Je croyais que vous aviez étudié nos attaques et nos pouvoirs ? Mais soit tu n'as rien retenu, soit tu ne l'as jamais su : saches que premièrement, je suis tout à fait capable de nous ramener sur terre. Et deuxièmement…
(Saga & Kanon) - … nous sommes tout à fait capables de vous rejoindre !!

Saga et Kanon apparurent de part et d'autre de Shaka. Leur cosmos prêt à exploser, leur énergie remontée à bloc par le second sacrifice de Jabu.

(Saga) - Tu nous attendais pour lui porter le coup de grâce, Shaka ?
(Shaka) - Pas du tout, je prends mon temps afin de lui faire rencontrer la pureté de sa défaite. Pour l'instant son plan vient de s'effondrer et ses espoirs se sont envolés. Il ne me reste plus qu'à le tuer pour remporter la plus pure des victoires.
(Deimos) Et bien, Shaka, prendrais-tu plaisir à me voir mourir ?

Shaka ne répondit pas et concentra son cosmos entre ses deux paumes, tandis que les Gémeaux se mettaient en position pour leur toute nouvelle attaque.

(Deimos) - Je ne pourrais pas résister à leur attaque combinée, je dois me débarrasser de Shaka. Ensuite les jumeaux…

Le dieu sombre se tendit, enflamma son cosmos à son paroxysme et tendit ses deux mains au-dessus de lui, une pose rappelant Camus, chevalier du Verseau. Puis, à la vitesse de l'éclair, Deimos se précipita vers Shaka…

(Deimos) - Disparais, jeune Dieu : ULTIMATE LIGHT'S DEFEAT !!! (Défaite finale de la lumière)
(Shaka) - C'est inutile, ton pouvoir ne pourra stopper notre attaque combinée : TENMA KOFUKU !!! (La capitulation du démon)
(Saga & Kanon) - Retourne au néant, dieu maléfique : UNIVERSE ANIHILATION !!!

Le dieu de la défaite fut stoppée dans on élan par une telle déferlante de puissance. Le TENMA KOFUKU de Shaka balaya sa misérable attaque et brisa son bouclier divin, ce bouclier d'aura qui permet aux dieux de résister, et parfois de renvoyer, les attaques des mortels. Sans ce bouclier, l'attaque combinée des frères d'essence divine l'emporta et le fit disparaître dans une autre dimension avant de lui infliger de douloureuses blessures. Ce ne fut qu'un corps sanglant qui frappa le sol d'Azura après cette attaque combinée.

Les Trois chevaliers d'Athéna se détournèrent du dieu de la défaite et retournèrent sur terre via un passage dimensionnel trop complexe pour être expliqué ici. Pendant ce temps sur Azura, dans les champs de cadavres, une main bougeait encore, faiblement…



Les marches de la première maison sont désormais désertes. Les quelques chevaliers qui se tenaient là ont été renvoyés à de plus importantes occupations. Seul reste un cosmos dans la première maison, celle du Bélier. Un cosmos faible mais volontaire. Un cosmos doré, bien que pâle. Ce cosmos émane d'un jeune garçon aux cheveux roux, un jeune garçon dont les deux points sur le front démontrent son appartenance au peuple de Mû. C'est désormais Kiki le seul rempart du sanctuaire contre les ombres qui s'en rapprochent…

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Cette fiction est copyright Lefeuvre Pierre-Yves.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.