Chapitre 2


- Bon, tu es prête à partir ? Me demande la déesse Athéna.

Voyons voir : oui j'ai la valise avec mes chemises de Hawaï, puis mon sac avec des lunettes de soleil, crèmes solaire, et sur mon épaule ma petite peluche. C'est pas mignon tout ça ? NON MAIS ! Pour qui me prend-t-elle ? Bien sur que je suis prête à partir, et le plus vite sera le mieux. La déesse voit le regard meurtrier qui sort de mes pupilles, et comprend que ce n'est pas le moment de sortir de telles âneries. Est-ce que c'est moi, ou est-ce qu'elle est devenue plus intelligente depuis la dernière fois ? C'est sur que le coup des dossiers aux archives n'a pas été pour me plaire et je lui ai fait savoir. Elle n'a fait que hausser les épaules répondant que ce n'était pas sa faute si je ne savais pas m'organiser. Arg.

J'ai dû me rendre à son temple trois heures à l'avance car le temps que j'arrive chez elle après toute la panoplie d'escalier, j'étais une demi-heure en retard. Je n'ai pas pu me téléporter car cette imbécile a fait ériger une loi interdisant la téléportation hors ou dans son sanctuaire. Il parait que c'est moi qui lui ai donné une telle idée après m'avoir vu me téléporter lors de notre premier rendez-vous juste devant elle manquant de lui causer une crise cardiaque. C'est ça le problème avec les travaux à moitié fait. Les conséquences sont plus sévères quand le travail n'est pas fini, que lorsqu'il est terminé. C'est sûr, la prochaine fois je ne le ferai pas qu'à moitié. Bref, la prochaine fois je lui casserai la figure.

Bon après ces bonnes pensées, la divinité me montre une petite gourmette en métal. En fait ce sont des petits annaux 'ovaux' rattachés les uns aux autres, se terminant d'un côté par une boucle et de l'autre par un fermoir. Je la regarde ahurie :

- C'est ça vos présents pour vos merveilleux chevaliers d'Or ?!
- Oui. Pourquoi ?
- Ben, si j'étais eux, jamais je n'accepterai une telle chose.

Elle me regarde avec colère.

- On ne t'a pas demandé ton avis ! D'ailleurs cela leur évitera de les perdre ou de se les faire voler.

Surtout cela t'épargnera d'en racheter d'autre.

- Oui, ben à leur place je jetterais de telles monstruosités, ne puis-je m'empêcher de remarquer.

Athéna ne veut plus en entendre parler et me fourre le bracelet dans ma main.

-Bon, maintenant va lui remettre et reviens !

Mais pour qui me prend-t-elle ?

- Ecoutez, je suis pas un distributeur de cochonneries, alors laissez moi le temps de me concentrer. Et puis, avec les super informations à la noix que j'ai reçu de vous, cela ne sera pas une partie de plaisir d'aller lui donner.
- Surtout, si tu continues de parler, tu n'es pas encore parti.

Un point pour elle. Je fulmine. Mais j'ai le plaisir de remarquer que le tutoiement hautain s'en est allé. Pourtant elle semble réfléchir (miracle !!...je me méfis)

- D'accord, je vais te facilité la tâche : j'ai ici une date où tous les douze sont regroupés. Bon, je te laisse tout le temps dont tu as besoin pour accomplir ton devoir tant que tu arrives au résultat voulu. Mais n'abuse pas.

Je rêve ! Comme une fleur, elle m'offre une date miracle où je n'ai plus qu'à distribuer les chaînettes comme des petits pains, alors que MOI, je me suis rongé les sangs pendant une journée pour RIEN ! Et pour qui ? Pour une pouffe jouant aux grandes dames !! Arg ! J'ai l'impression d'être dans un monde de dingos.

Bon, restons zen. Je suis trop exténuer pour faire la moindre remarque à force d'engueuler tout le monde. Je prends les coordonnées. C'est au Sanctuaire. Oh noooooon, je vais pas pouvoir supporter cet endroit une minute de plus, et encore moins dans le passé. D'un air résigné qui ne me ressemble pourtant pas, je me concentre devant le regard triomphant de la divinité. 'Tu as peut-être gagné une bataille, mais pas la guerre'. Pourtant je suis énormément affaiblit.

Bien, j'ai un peu plus de temps que pour la recherche, mais… de quel résultat parle-t-elle ? Car, c'est bien beau tout ce-ci, mais bête comme je suis, je n'ai toujours pas compris à quoi cela servira.

Je sens un vent frais et sec et entends des bruits de vagues s'écraser contre le sol m'indiquant que je suis arrivé quelque part au défaut d'être à la bonne destination. FLO !!! Arrête d'être si pessimiste, réveille toi ! C'est la première fois que je te vois ainsi !

J'ai raison (naturellement), et essaye de retrouver mon ancienne jovialité. Affichant un sourire qui se veut éclatant d'assurance je me dirige vers les arènes d'entraînements. Pourtant mon sourire s'en va vite quand je me rends compte que le sentier très agréable permettant d'aller au cœur du sanctuaire n'est plus là, ou pas encore là. A la place, une jolie série de marches s'offre devant moi. Ils sont fanatiques sur cette île ! Qu'est-ce qu'ils ont avec les escaliers ? Blasphémant malgré mes bonnes résolutions d'il y à deux minutes j'entreprends une longue ascension, longue, très longue, inimaginablement longue. En fait je comprends que bien plus tard que c'est une ligne directe jusqu'aux lieux d'entraînements.

Je me félicite d'être enfin arrivé à la dernière marche. Rampant, je regarde cette marche, et non devant moi. Mal m'en a pris, car j'ai à peine le temps d'entendre un cri et de lever la tête pour me recevoir une énorme boule d'énergie en pleine face et à la vitesse grand V.

- Ho oh.

Vous avez deviné ? Avec un effroyable écrasement je déboule la pente si durement grimpée pour me retrouver dans un palmier, au pied de la falaise…

Perchée dans mon nid, j'éclate :

- Raaaaaa !!!!! C'est la goûte d'eau qui fait déborder le vase ! Quel est le morveux qui a fait ça !!!! Je vais lui apprendre !

Je fais déferler un cosmos empli d'intentions noires. Tout autour de moi explose.

BOUM !

Ceci n'est pas l'île qui détone en un merveilleux feu d'artifice, aussi fort que je le voudrai mais c'est seulement le cocotier qui cède, me projetant la tête la première dans le sable, m'enterrant à moitié…

- Hahahahahaha !!

Des rires malicieux se moquent de moi. Je me relève et penche la tête pour faire sortir tout le sable de ma bouche. Ah, quelle journée !

- Hahahahahaha….euh…

Je jette un regard tellement mauvais à l'impudent qu'il ferme le clapé sans attendre. Il n'a plus l'air aussi sûr de lui qu'au début. Bien. C'était un petit garçon de huit ans environ, aux cheveux blonds cendrés, mi-longs. Ses yeux sont petits et ternes. Il m'a l'air frêle, plutôt maigre. Je le prends par la peau des fesses et cette fois je puise dans ma puissance pour remonter. Le gamin gémit à chaque claque que je lui donne à chaque marche.

- Cela t'apprendra de te payer ma tête.

Sadique, oui, mais trop de frustration s'était accumulé en moi, et le pauvre gamin en paye les frais. J'arrive en haut. Là, il y a un attroupement d'une douzaine d'enfants autour d'un adulte. Il me repère, le regard en colère. Quant à moi, je me sens beaucoup mieux.

- Je peux savoir qui tu es ? Et d'abord, pourquoi n'as-tu pas ton masque, insolente ?

Son visage tout rouge rend ses cheveux roux bien fades.

- Ben voyons, et quoi encore ? Soyez bien content que je vous ramène un objet perdu.

Et je pose, oui pose, l'enfant qui a reçu sa correction, pas besoin d'aller plus loin. Les yeux du type enragent.

- Qui es tu ?

Je souris.

- Je cherche les douze futurs chevaliers d'or.

Le rouquin ne me quitte pas du regard.

- Tu ne réponds pas à ma question.

C'est bien la dernière chose dont j'ai envie de faire. Comment réagirait-on si on apprend que je suis un chevalier de Hermès ? Sûrement pas mieux que le double de Hyoga. Ahhh…mon esprit vogue jusqu'en lointaine Sibérie, où vit un charment eurasien, aux charmes russes et aux yeux merveilleux, en un mot il est si…Non ! Retournons à la réalité. Je rougis malgré moi, mais cela ne semble pas apaiser l'inquisiteur.

- Je te demande de me répondre, étrangère !
- C'est bon, je veux juste savoir où son les petits destinés à être chevalier d'or !

Bien sûr, nous tournons en rond jusqu'au moment où un des gosse présent annonce d'une voix fluette :

- Je suis destiné à être chevalier, moi.

Son instructeur lui lance un regard digne de celui d'Athéna dans ses mauvais jours, et je m'y connais. Je souris tout de même. Le gamin est délicat, de constitution chétive. Les cheveux longs saumon me font douter de son nom.

- Tu ne seras pas, par hasard, chevalier du Bélier ? Je tente.

Le garçonnet me regarde avec de grands yeux.

- Non, je…
- Tais toi, morveux ! Tonna son instructeur.

Bien sur le gamin redevient silencieux.

- Oh, la ferme ! Je réplique, et je l'envoie à Trifouillis-les-Oies d'un coup de main.

D'abord qui est ce type ? Maltraitant ainsi les petits enfants. C'est quoi ce personnel qu'Athéna emploi. Pff, si cela ne tient qu'à moi je les expédierai tous dans le ventre de leur mères, et Athéna par-dessus le marché.

- Bon petit, tu voulais dire ? Je m'adresse au petit bout de chou maintenant tout blanc.
- Ben, je, euh, je…en fait, c'est que…

Je ne comprends rien.

- Bon, on t'as jamais appris à parler ou quoi !!?

Le gamin fond en larmes. Pourquoi? Je ne sais pas. L'entraînement est peut-être trop dur pour un gamin de son âge. Et dire que c'est Mû, le futur chevalier le plus fort de toute la chevalerie d'Athéna (on n'est pas forcé d'être d'accord^^) qui pleure à l'instant même comme une madeleine. Personne ne dit rien.

- T'as pas fini de faire le bébé ! Je m'exclame, irrité par un tel comportement. Je vais pas te manger.
- Je vais être le chevalier du Cancer, répond-t-il entre deux sanglots.

Je tombe sur le…

BOOM !

- Je m'appelle Adolf, et veut être un chevalier d'or.

Je me mets moi aussi à pleurer, mais pas de peur, ni rien, mais d'incompréhension total. C'est quoi cette histoire ? Où suis-je ? Il est où l'autre imbécile aux cheveux roux que je lui pose des questions ? Ah oui, il est 'parti'.

- Bon, toi, dis-je en m'adressant au petit gars avec qui je suis remonté. Dis-moi, je suis bien au Sanctuaire de cette déesse de pacotille ? Euh, je veux dire Athéna ?

Le gamin garde un visage fermé. Bien, je ne dois pas avoir une tête à me faire des amis facilement.

- Tu ne tireras rien de nous, espion !

Bien, j'ai l'habitude maintenant. Je soupire :

- Bon, on va faire un jeu. Tu réponds aux questions et je m'en vais. D'accord ?
- Nan !
- Si tu veux je peux te donner des gâteaux. T'en dis quoi ?
- Maître chanteur !
- Chanteuse, s'il te plait. Oui, c'est mon travail.
- Eh ben, moi j'aime bien chanter.

Ceci fut dit par une toute petite voix, toute timide. De tous les enfants présent, une fille toute menue sorti du peloton. Bien sûr elle portait un masque inexpressif, mais une abondante chevelure aux boucles blondes rebelles tel un tissu au vent, inonde son cou :

" Ô Toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! "

Les fleurs du mal :
La Chevelure,
Rabelais

Oops, désolée pour ce moment déplacé. Mais si vous voulez, je peux continuer :

" Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agité dans l'air comme un mouchoir ! "

Idem


Excusez-moi, et par la même occasion l'auteur responsable pour ce délire malvenu. Mais vous pouvez en conclure que cette petite fille ne me laisse pas indifférente et surtout sa chevelure.

- Moi je veux devenir chevalier d'or du Verseau.
- Tais toi, morveuse ! Intervient le garçon cendré.

Déjà-vu ? Oui, bon pour changer je l'envoie au beau milieu de nulle part. Comme ça, si j'ai besoin de lui cela ne sera pas difficile pour aller le chercher.

Bon, me voilà face à onze gamins qui me fixent. Je dois représenter un divertissement hors du commun pour eux. Je m'adresse au groupe :

- Salut, je m'appelle Flo. Euh, alors, c'est vous les prochains chevaliers d'or, c'est ça ?

En silence, ils hochent la tête. Le futur Verseau me sourit.

- Tu veux jouer avec nous ? S'il te plait !
- A quoi !? A devenir chevalier ? Non merci. J'en ai assez bavé pour être chevalier, mais pas autant que mon maître. Pas envie d'avoir à ma charge une douzaine de gamin paillards, pleurnicheurs, mal élevés et par-dessus le marché pour une imbécile ne les méritants pas.

Ils sont déçus. Je vois leurs visages se décomposer. Oh, pitié.

- NOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!! C'est bon, on joue mais ne criez pas, ne pleurez pas, osez à peine respirer. S'il vous plait.

Ben voyons. Me voilà entrain de supplier des bambins. Qu'est ce que je peux bien faire ?

- Youpi ! Cri de victoire général.

Il y a un moment de silence où les enfants me regardent.

- Quoi ?
- Ben, on joue à quoi ?

En voilà des enfants.

-Comment ? Ben, comme vous voulez, mais pas longtemps.
- On peut jouer au chat, propose quelqu'un.
- Nan !
- Ou au chat perché, propose le même.
- Nan !
- Pourquoi pas au chat glacé ? Continue la même personne.
- Nan !
- Le chat volant, alors ?
- Euh…^^…Nan !
- C'est bon, on arrête là ! J'interviens. Je vous laisse là, et je reviendrai quand vous vous serez décidé.

Je m'apprête à partir quand tous s'agrippent à moi. Au secours !!!!!

- Lâchez moi inconscients !
- Nous ne voulons pas que tu partes. T'es gentille.
- Non ! Je ne suis pas gentille ! Alors disparaissez si vous ne voulez pas rejoindre votre camarade et votre maître aux Oies !

C'est ça les gosses d'aujourd'hui ! D'ailleurs, quand suis-je véritablement ?

- On veut venir avec toi, décréta la petite fille.
- C'est ça.
- Alors c'est oui ? Se réjouit la petite.
- Non !

Et ils se raccrochent à moi, braillant des suppliques. Bon sang.

- Très bien. Très bien, j'ai dis ! Maintenant lâchez moi !

Dociles, ils m'entourent, contents. Bon, commençons. En prenant ma voix la plus sérieuse et officiel possible :

- Vous voulez m'accompagner, c'est ça ?

Hochement général.

- D'accord, mais je dois vous prévenir que ceci ne sera pas un jeu.

Hochement général.

- Car là où je vais vous emmener vous regretterez votre entraînement.

Hochement général.

- Ceci vous laisse donc trois choix :
1. Vous pouvez attendre ici qu'on vous trouve un instructeur encore plus méchant et idiot que le précédant ;
2. Vous pouvez venir avec moi et faire ce que je dis et ainsi recevoir une récompense.
3. Ou alors…
A vous de choisir.
Mais je vous préviens si un de vous fais la moindre gaffe, rien qu'une, je vous promets que cela ira mal, et que tout le groupe sera ramenez ici, sans exception. Vous êtes ainsi solidaires les uns des autres. Est-ce bien compris ?

Hochement général, plus tremblements. Je me flatte d'être une si bonne porte parole.

- Bien, maintenant je vous veux tous alignés de gauche à droite par taille !

Après quelques minutes de sueurs et de cris j'ai en face de moi les onze marmots. Bon, il faut appeler le dernier. Je ramène le garçon au cheveux cendrés de là où il était et le mets à sa place. Il ne dit rien. Bien, il a compris la leçon. Je regarde ma section en silence.

- Bien, futurs chevaliers. Vous êtes incontestablement les élèves les plus bruants qui ne m'aient jamais été le plaisir de rencontrer ! Voilà notre mission. Si vous réussissez, je vous nommerai écuyer des vrais futurs chevaliers d'Or. Ce qu'il faut, c'est d'abord les trouver avant de pouvoir en être. Alors, au boulot !

Bon, mes affaires ne s'amélioraient pas. Peut-être que c'était encore un coup foireux d'Athéna, exprès. Ou de quelqu'un d'autre. Connaissant Athéna, elle pourrait se faire berner par le premier marchand de chaussettes qui voudrait lui vendre ses trucs pourris en les faisant passer pour des verres en cristal.

Je regarde ma tribu. Ils sont sages et ils attendent mes ordres. Qu'on-t-il de moins que les vrais ? Ben, que ce sont les faux. Mais comme je l'ai dit, on peut faire croire n'importe quoi à Athéna, mais dans la limite du possible quand même. Pourquoi ? Vendre des socquettes en les faisant passer pour du cristal, c'est dans le possible ?

Je jette encore un coup d'œil aux enfants qui commencent à bailler, et à somnoler.

Alors là, j'ai une idée lumineuse !! Ces gosses valent aussi bien les derniers et en plus ils sont vivants. Ils connaissent donc les principes de la chevalerie d'Athéna, et sont donc plus que capable de devenir des chevaliers de haut standing. Par suite, on laisse tomber cette histoire de distribution de bracelet et à moi la belle vie!

- Allez les enfants, changement de programme !
- On va jouer au loup ?
- Non. Je vais vous emmenez voir une personne vraiment charmante, c'est en fait votre déesse Athéna. On va la voir pour qu'elle vous nomme chevalier de ses douze maisons.
- Non ! Je veux faire une chasse au trésor !
- Ouais ! Renchérit le reste du groupe.
- NON ! Vous venez avec moi pour devenir chevalier d'or comme ça moi je suis tranquille et j'aurais plus rien à voir avec ce Sanctuaire de malheur.

Mais en un instant ils se sont tous dispersés partout autour de l'île. Je reste là un moment sans rien dire. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression de toucher le fond ? Pourquoi est-ce que j'ai n'ai pas un minimum d'autorité sur ces enfants ? Pourquoi est-ce que je me crève à la tâche comme ça ? Pourquoi est-ce que je vois rouge ? Pourquoi est-ce que j'ai des envies de meurtre ? POURQUOI au grand POURQUOI est-ce qu'on m'a choisi pour cette mission foireuse !?

Bon, reprenons son sérieux. Ce ne sont après tout, que des enfants. Il est donc normal qu'ils agissent en tant que tel, non? NON! Ce sont des apprentis chevaliers! On ne se comporte pas comme des enfants normaux quand on est destiné à mourir!

Et d'ailleurs, je suis moi-même un chevalier après tout. Pas aussi fort que ceux d'Or d'Athéna, mais quand même plus puissant que des gosses pas plus haut que trois pommes.

Je soupire, comptant jusqu'à 10. A 3 j'arrête et fait accroître mon cosmos. Levant mes mains vers le ciel en un geste lent, je sens le vent prendre de la force. En me concentrant un peu plus, j'arrive à facilement localiser mes petits diables.

1, 2, 3, 4… 4, euh, 5, 6, 7, 7, 8, 9, 10, puis 11, 12…13. 13!!!!! Non, 14!!!!!!!

C'est quoi encore ce manège? Bon, recomptant:

1, 2, 3, 4, 5,6… 7, 8 puis 9, bon, 10,11, 12, 13. Quelque chose ne va pas.

Pff, bon au lieu de perdre du temps, je les amène tous ici. Intensifiant la puissance que j'exerce sur le vent, l'île commence à être balayée par un ouragan dévastateur, la mer inonde la plage, et atteint des vagues assez grandes pour que j'ai les pieds trempés. Les arbres tourbillonnent, se déracinant alors que des courants d'airs battent violemment contre les maisons à quelques distances de là.

Heu, peut-être que je devrais amoindrir la puissance du vent que j'ai créé. Je contrôle la baisse de l'ouragan, mais la tempête ne fait que se déchaîner un peu plus. Tellement que je ne contrôle plus rien, et me voilà perdant pied, et me retrouvant dans les airs, à beugler comme une malade. Je n'avais jamais vraiment su contrôler mes manifestations de pouvoir, surtout quand je suis en problème avec le monde entier, mais là, j'étais complètement impuissante face à mon propre pouvoir.

Les choses se gâtent. Voilà que j'ai les cheveux détachés qui me viennent dans la figure, m'empêchant de voir quoi que ce soit, bien que ma vue n'était pas fameuse avant. Je suis emmenée au gré du vent, me contorsionnant dans tous les sens, complètement paniquée par le fait que j'étais au dessus de l'océan, et que je ne savais pas nager au cas où que…

Mes réflexions s'arrêtent là, quand une masse énorme de je ne sais quoi puante s'écrase sur moi, ou c'est moi qui m'écrase sur elle me faisant ainsi perdre connaissance. Pourquoi ce qu'on n'avait pas nettoyé l'espace aérien de tout objets dangereux?

Heureusement, ou malheureusement pour moi, je reprends connaissance peu après. D'abord désorienté, et légèrement amnésique des derniers événements, je ne me rends pas tout de suite compte que je suis positionnée la tête vers le bas, m'approchant à une vitesse fulgurante d'une plaine bleu et lisse, prête à m'engloutir.

Oh oh:

- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!

Les oreilles sifflantes, je ne m'entends pas crier tous les boyaux de mon corps. J'étais en pleine air, à la merci des rapaces et des mouettes! Et surtout des requins si je ne mourrais pas à l'impact. Pourquoi est-ce que je n'étais pas pourvue d'ailes, comme Hermès lui-même?

Je me concentre, et ferme les yeux. Pour voir un certain…. cygne blond! Qu'est-ce qu'il fout là lui! Me voilà entre ciel et mer, et tout ce qui importe à mon esprit bâtard, c'est d'être en Sibérie, là où ça caille les neurones!

Allez, ZWIT, déplacement en lieu sûr.

BOOM!

Oui, peut-être qu'il aurait été mieux de faire un plat dans la Méditerranée que de s'enliser dans un mur de marbre…

Bon, où suis-je? Une statue romaine, étant sans aucun doute Athéna. Je grogne. C'est ça un lieu sûr? Qu'est-ce que je vais dire à Athéna? Qu'est-ce que je vais dire à Hermès? Je vais me faire frire par deux colères divines. C'aurait peut-être été un choix plus judicieux de servir de nourriture aux poissons…

Je cherche donc Athéna, pour lui faire comprendre que c'est tout de sa faute, et qu'elle est une bonne à rien, et que, et que…

J'ouvre une porte, qui n'était malheureusement pas fermée à clé, et me voilà pantoise, devant, Hermès. Hermès! Et devinez avec qui.

- Athéna!!
- Chevalier!!

Whoa, je ressorts encore plus vite que la dernière fois. Sont tous fous, où alors c'est moi qui ai un problème.

Athéna sort de la chambre en robe de chambre, et Hermès suit, ayant eu la décence de mettre un caleçon. La déesse arbore un grand sourire d'expectation:

- Alors, chevalier? As-tu fini ta mission? Je dois t'avouer que je suis agréablement surprise de voir que tu ais fait si vite.
- Mission? Se demande mon maître, me regardant critiquement.
- Ton serviteur ne t'en a pas parlé? Demande Athéna, ravie. Figure toi que ton chevalier des Déplacements a effectué une mission des plus importante pour moi pour aider mon Sanctuaire, et qu'elle l'a réussi avec brio.

Je deviens cramoisi devant le regard rouge du dieu. De fierté? De colère? Ou encore de plaisir, qu'il ressentait un peu plus tôt?

Il est évident que je n'ose pas contredire Saori dans ses conclusions hâtives. J'ai trop honte d'annoncer face à Hermès que j'ai échoué bien qu'il ne soit au courant de rien. En tant que chevalier d'Hermès, rien n'est faillible. J'avale bruyamment et souris timidement, pas très sûre de moi-même.

- Peut-être que Dame Athéna exagère un peu…
- Mais non, mais non. J'ai toujours eu confiance en toi.

Tu parles.

- Bon, alors où sont-ils, ces chers guerriers?
- Guerriers?? S'exclame Hermès.

Ouille, là, c'est un regard furax qu'il me lance. Et en plus Athéna ne pourra pas m'aider puisque j'ai tout foiré. Il y a un orage qui s'annonce.

- Allons, Hermès. Si Flo ne t'as pas mise au courant, c'est parce que je lui en ai demandé ainsi. Tu devrais être fière de ton serviteur, d'être si fidèle.
- Fidèle?

Super. La mauvâtre me désigne par mon prénom. Ca va de mal en pire. Et en plus elle enfonce le clou encore plus. Hermès semble hors de lui. Je décide de ne pas intervenir. Vaut mieux. Pour l'instant.

- Si tu appelles ça fidèle, Athéna! S'hérisse l'autre. Qu'as-tu fais à mon chevalier, pour qu'il me trahisse ainsi?!

Oh oh, les choses se gâtent pour moi. Voilà que je suis encore traité de traître. C'est pas la première fois, d'accord, mais que cela sorte d'une autorité si grande n'est pas très rassurant.

- Calme toi Hermès! Au lieu de dénigrer tes sous fifres, tu devrais les remercier de se dévouer tant pour moi!

Ouais bon, elle n'utilise peut-être pas les mots adéquats, mais le fond y est.

- Très bien, soeurette gâté pourri, de totale mauvaise fois! Je te déclare la guerre! Na! Non, mais! Du jamais vu! On utilise mes guerriers à moi pour mâchiner dans mon dos!

Bon, la forme n'y est pas, mais là aussi c'est clair.

Roulement de tambours. Je déglutis avec effort. La guerre? Et moi là-dedans? Je me bats avec qui contre qui? Mon regard passe entre les deux amants devenus ennemis impitoyables. Un nuage de mauvaise augure arrive, des éclaires jaillissants de leurs pupilles. Les cheveux hérissés.

- Très bien. Athéna, très digne quand elle le veut, tourne les talons. Je vais dans mes quartiers avec mon tacticien de guérilla.
- Tacticien de guérilla? Entonnons Hermès et moi au même moment.
- Oui. Viens chevalier des Déplacement. Nous avons encore beaucoup du travail à faire.

Je tombe raide. Elle me prend pour l'un des siens. Des siens. Y'en a plus beaucoup. Le dieu des Transactions à littéralement la mâchoire au sol. Il me jette un regard fulgurant. Je tremble de tous mes membres. Ils vont faire de la chaire à pâté de moi. Ou du moins celui contre qui je vais me retourner. Au fond il est nettement plus intéressant pour moi de rester avec mon maître sachant pertinemment qu'Athéna n'est pas en état de la gagner, puisque j'ai faillit à ramener les chevaliers d'Ors. Je comprends mieux maintenant pourquoi elle y tenait tant à ces bougres.

Je baissais la tête.

- Tu viens, Flo?

Je frémis en entendant mon nom. Je levai timidement la tête vers Hermès, qui me regardait amusé. J'avais les jetons face à lui. D'un coup de main il me congédie, une lueur malveillante dans ses yeux.

Kso, il me gardait avec lui, dans le camp ennemi. Mais cette guerre est-elle vraiment sérieuse? J'ai un sourire mauvais malgré moi. Mais il disparaît bien vite: mes problèmes perso avec Athéna ne sont pas encore réglé. Et là, personne pour me sauver, moi.

Nous sommes dans la grande salle du Pope d'Athéna.

- Alors? Où sont-ils?

Eh ben, elle va droit au but. Je change de position.

- Ben, c'est que, heu. Il y a eu un petit lézard.

Ses yeux se rétrécissent dangereusement. Gloups.

- Tu ne réponds pas.

Pff, je n'étais en rien son chevalier! Je n'avais pas à me soumettre à son autorité maintenant que je ne lui devais plus rien.

- C'est tout de votre faute! Je m'écris. Alors n'allait pas pleurer sur moi après que vous perdez cette connerie de guerre!

Peut-être me suis-je un peu emporté. Pourtant je peux aller bien plus loin. Allez, viens Saori de pacotille. Je t'attends de pied ferme. Tu me fais pas peur.

- Qu'est ce que tu racontes là!! Incapable! Tu le fais exprès ou quoi?
- Ecoute pauvre nouille! T'es dates sont pourris jusqu'à la moelle! Vous m'avez donné une date erronée, ainsi que des infos, car tes chevaliers que j'ai vu là-bas n'était que des imbéciles! Tu ne voulais quand même pas que je te ramène des corgneaux non plus!?

Ok, je vais un peu loin, déjà avec ce tutoiement, mais J'Y SUIS POUR RIEN!

Bien sûr, nos paroles n'arrangent pas les choses, et nous nous retrouvions à nous crépir le chignon. Des cheveux violets par là, des morceaux d'armures par ci. Le combat évolue dans une rare violence que je ne décrirais pas, par respect pour les âmes sensibles. Juste sachez que j'avais nettement l'avantage sur Saori, bien sûr.

Je l'avais dit: c'est une copie.

- Madame, madame! Intrusion d'un coursier.
- Casse-toi! Nos voix à l'unisson fait arrêter net le pauvre.

Il se tait, mais ses yeux tombe sur le triste chaos qu'était devenu la salle du trône. Il va falloir trouver des fonds pour remettre tout ceci en état.

- Que veux-tu impudents! Ne vois tu pas que je suis occupée!

J'ai le plaisir de remarquer qu'il n'y a pas que moi dans le collimateur de son orgueil et mauvaise foi.

- Si, je reviendrais plus tard.
- Bonne idée! Lui crache-t-elle.

Pourtant le petit homme semble hésiter, et insiste:

- C'est juste pour vous dire que l'intégralité des forces d'Hermès se sont éparpillés tout autour du Sanctuaire, et semble être prêt à passer par les douze maisons.

Athéna pâlit. En effet, ce n'est même pas une guerre. C'est un coup d'état aberrant, non, ce n'est même pas un coup d'état, c'est comme si tu venais chez quelqu'un pour inviter son propriétaire à prendre le thé. Le coursier s'est vite tiré. A résister? Ou à lever l'ancre?

- Bon, c'est ce que tu voulais, non?

La voix de Saori me parvient par petits sanglots. C'est assez pitoyable, mais je ne me sens pas le courage de la rabaisser. Quel poltron je suis. Bon, voilà le moment larmoyant de l'histoire. Et j'espère que c'est le dernier.

- Non, ne vous en faites pas, vous avez toujours vos guerriers de bronze, non?

D'ailleurs, avec leur compétence en dessous de zéro, il y a de quoi s'inquiéter. Mais ceci semble donner espoir.

- Mais c'est vrai ça, je les avais oublié ceux-là! Ah, mais ils sont en congé payés.

Congés payés? Congés payés! C'est pas juste! Moi j'en ai jamais eu des congés payés!! Je veux des congés payés! Et tout de suite. Eh! Mais si Athéna, par je ne sais quelle malchance gagne, elle devra mettre au point une sorte de feuille de route pour une meilleur conduite d'Hermès, et ainsi imposer des congés payés à nous! Quelle idée! Je suis un génie!

- Allez, vous êtes Athéna, congés payés ou pas, ils se doivent de courir à votre secours!
- Tu as raison! Mais comment faire?
- Laissez moi!

Je me concentre et essaye de rentrer en contacte avec Seiya.

<<-Allô, Seiya, tu me reçois?
- Hum, ha, whoaw, qui es tu? Hé, mais je télépathe! Comme Mû, même plus fort que Mû. J'ai toujours su que j'étais trop fort pour lui.


J'enrage. Il ose insulter Mû! Le seul chevalier pour qui j'ai un semblant d'admiration, enfin, c'est surtout pour ces yeux pouvant changer de couleur, mais bon.

- C'est moi!
- Ah, oui, toi! La folle qui voulait un café.


J'hallucine. Mais il est fatigant à la fin ce type!

- Qu'importe! Viens ici illico, triple andouille, ta déesse à besoin de toi!
- Quoi! Saori s'est encore faite kidnapper?
- Heu, non, mais…
- Alors, non! J'ai autre chose à faire. >>


Et il me coupe, comme ça. Quel malotru! Je passe et me concentre:

<<-Allô? Je suis bien aux Cinq Piqûres?
- Heu, non, ici, c'est les Cinq Pic, restaurant 24H/24 ouvert. Home délivery possible.
- Non, c'est une erreure, excusez-moi. >>

<<-Allô? Les Cinq Piqûres?
- Oui, je suis infirmière.
- Bien, pouvez vous m'emmener Shiryu sur l'île du Sanctuaire?
- Désolé, mais le patient, est toujours en salle d'opération.
- Opération? Pourquoi?
- Il se fait opérer des yeux. Une greffe en fait.
- Ca va durer longtemps? Parce que sa déesse va se faire massacrer s'il ne ramène pas son cul tout de suite!
- Silence! N'oubliez pas que vous êtes en communication avec un hôpital! De la tenue, je vous pris! >>


En voilà encore une bouchée. Bon passons:

<<- Allô, Shun? Tu peux venir ici, Athéna est en danger, et il faut…
- Ah, non! Je lui ai bien fait comprendre que je ne me battrais plus jamais. J'ai horreur de la violence, des combats, du sang…
- Mais…
- Non, toutes mes condoléances à Saori. >>


Bien, en voilà un qui est moins vulgaire que les autres qui coupent à raz du nez. Bon, je tente une nouvelle fois:

<<- Heu, Hyoga?

Pourtant Hyoga ne semble pas en état de me répondre. Qu'est-ce qu'il fait bon sang ?

Allô, chevalier du cygne, on est là ou quoi ?
La voix enrouée. C'est quoi ce cirque ?
Vous devez vous ramener bosser illico avant de vous retrouver au chômage !
- Heu, que voulez vous ? Bon si vous n'êtes ni ma mama ou mon maître Camus, je n'ai pas à vous obéir, na !


Il coupe. J'enrageasse.

- Cela ne sera pas long, dis-je à Saori, un peu déroutée.

Je disparais, et entre en trombe chez le sibérien. Surpris de s'être fait surprendre ainsi, il reste paralysé. Moi, j'ai tellement l'habitude de surprendre les gens dans de telles situations depuis peu que cela ne me fais plus rien. Faut dire, que Hyoga… ben, c'est Hyoga… et je me sens prête à fondre face à ce regard si innocent. Mais je ne cèderai pas à la tentation et…

CLACK

- Ca c'est d'Athéna, que tu ne peux même pas protéger!

Et…

CLACK

- Ca, c'est de moi!!!

Bon, je reviens au Sanctuaire de Malheur. Et me reconcentre, mais au fond, je sais qu'il n'y a rien à faire:

<<- Allô? Chevalier Phœnix?
- Heu, non.
- Vous l'aurez vu?
- Qui ça?
- Mais un phœnix!
- Je ne crois pas, mais si vous voulez, je peux vous vendre des pigeons à très bon prix…
- Va te faire pigeonner toi-même! >>


Bon, ça fait plaisir de raccrocher à son tour. Je regarde Saori, qui a compris qu'on ne peut rien attendre de ses derniers chevaliers. Elle a dû vraiment leur mener la vie dure pour qu'il la fuie comme ça. Tiens, le coursier est revenu. Il n'a pas fuit celui là. Ni la guerre, ni la déesse.

- Hermès arrive à la première marche de la maison de la Brebis, avec tout son cortège derrière lui!

Puis, il repart, mais pas vers la dernière maison, mais vers la statue d'Athéna. Sage décision.

- Bon, chevalier de Déplacement? Es tu prête à m'aider dans mon malheur?

NON!

- Bien sûr… !!!!!!!!!!!!!!!!
- Voilà ce que je vais faire. Seul les chevaliers d'Ors peuvent nous aider. Je vais donc repousser par moi-même Hermès, pendant que toi tu finis ta mission.

Elle n'est pas encore finie celle-là? Non, je veux pas aller chercher ces hommes machos, et racistes, et arrogants, et orgueilleux, et vaniteux, et... et très puissants, et très très beautiful.

- Mais comment? La date que vous m'avez passée est une fausse.
- Mais avec toutes les informations que tu sais sur eux, tu vas pouvoir les chercher.
- Comment, un par un? Mais je…
- Exécution!

Grrrr, en voilà un ordre divin. J'acquiesce.

- Une dernière chose avant que tu ne partes: tu peux me donner un morceau de chocolat au lait avec des noisettes Lindt qui se trouve sous le siège du Pope.

BOUM.

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Cette fiction est copyright Marianne Dumarché.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.