Préface (deuxième partie)


(Diane) '' Deux mois passèrent, Marcel goûtait enfin à la vie, il prenait jour après jour plus de confiance en lui, Jean lui avait montré comment s'occuper des moutons, ils étaient devenus très complices, il lui apprit à compter, commença à lui apprendre à lire, et lui apprit une multitude sur le monde qu'il savait de je ne sais où. Il lui fit sculpter des petits bateaux en écorce de sapins, et ils en faisaient des courses dans le ruisseau avec. Nous avons tout les deux beaucoup d'affection pour Marcel, nous le considérons comme notre fils. Aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, je me sens mal, j'ai l'estomac noué, je suis angoissée. Je ne veux rien dire à Jean pour ne pas l'inquiéter, mais j'appréhende quelque chose. Les dernières feuilles d'automne tombent, bientôt l'hiver viendra semer son gel. Marcel dort encore, il n'est que sept heures, Jean s'occupe du plancher dans la remise. Je vais sortir, ouvrir l'enclos aux moutons, mais avant je regarde à nouveau mon second petit ange dormir. Quelle sérénité il a maintenant ! S'il pouvait en être ainsi pour Jean à l'avenir encore. Je redoute le pire, encore plus aujourd'hui.''

..Diane restait pensive, une tasse de tisane à la main, à l'entrée de la chambre de Marcel. Puis finit sa tasse, la posa, prit un gilet et sortit. Un vent froid soufflait, emportant dans son élan des feuilles mortes pour les reposer plus loin, dans des coins où elles n'avaient pas lieu d'être. Diane ouvrit l'enclos aux moutons, mais chose inhabituelle, ils ne voulaient pas sortir, non pas aujourd'hui. Diane de plus en plus inquiète, observa les feuilles mortes disparaître dans le ciel. Les moutons bêlaient, Angel resta lui aussi inquiet auprès de sa maîtresse. Il se mit soudain à aboyer, Diane sursauta, un groupe d'hommes surgit de derrière la maison, une vingtaine, très laids, des fripes pour vêtements, du noir sur le visage.Elle se retourna brusquement vers eux, elle ne put crier, la peur au ventre, la bouche grande ouverte prête à crier, mais rien ne pouvait sortir.Angel aboyait fort, montrait ses dents et grognait, il n'attaquait pas, les hommes étaient trop nombreux, il gardait un périmètre de sécurité autours de sa maîtresse. Les hommes s'approchèrent d'elle.

- Alors sorcière, on te retrouve donc enfin ! Tu te souviens de ce visage, cette balafre que je porte à vie maintenant, c'est à toi que je la dois.
- On va s'amuser avec toi ma belle, ha ha ha. "

L'un d'eux franchit le périmètre de sécurité et Angel le mordit sauvagement à la gorge.

- Haaaa, haaaa, sale cabot, lâches-moi, allez lâches moi. "

Un autre arma son arc et tira sur une flèche sur Angel qui gravement blessé lâcha prise et s'écroula en gémissant. Mais montrait toujours les dents, tentant de se relever.

Diane - Angelll, nooon ! Tiens bon mon chien ! "

Jean sortit brusquement de la maison, mais déjà cinq hommes l'attendaient et l'assommèrent dés sa sortie, par surprise avec une barre métallique, puis l'assaillirent de coups de pieds à terre et de barre dans le dos.

- Toi aussi tu va crever ! On te l'avait bien dit, c'était pas fini. Albert, on peut aussi en profiter pour régler les comptes avec ton ami.
Albert - Ho, le petit samaritain ! On te retrouve donc ici aussi ! "

Marcel qui se réveilla brusquement fut arraché par un homme et mit dehors.

- Hé regardez, ya même le gosse !
Albert - Ha quelle magnifique journée ! N'est-ce pas ma belle ? "Fit-il à Diane qui était bloqué par deux hommes sales.
Diane - Jeaaann ! Ho mon Dieu, arrêtez je vous en prie et laissez Marcel ! "

Albert s'approcha d'elle pour lui lécher la poitrine, mais elle lui cracha à la figure.

- Ne me touche pas, gros porc !
Albert se léchant le visage - Ho, on fait des manières. On va te montrer, nous tous comment une femme, une sorcière doit être prise ! "

Jean se releva difficilement malgré les coups reçus.

- Quoi, ça te suffit pas, t'en veux encore ? Allez goûte-moi ça ! "

Et l'homme lui donna un gros coup de pied dans la mâchoire, un flot de sang jaillit, Jean s'écroula à nouveaux à terre.

Marcel - Nooon !

Puis les hommes le frappèrent à nouveaux d'une multitude de coup de barre, ils s'acharnaient sauvagement sur lui qui ne pouvait plus bouger un seul membre. Diane était en larme, elle était impuissante face au massacre qui l'inondait.

Diane - Non, arrêtez ! ! ! Arrêtez, je vous en prie, c'est moi que vous voulez, laissez les, je vous en supplieee ! ! !Mon Dieu protégez-nous, protégez les aux moins eux !
Albert - Alors maintenant tu nous suppli ? Mais on va te faire supplier encore plus fort sous nos assauts.

Marcel se sortit des bras de l'homme qui le tenait.

- Je vais vous tueeeer ! ! ! "Cria Marcel de toutes ses forces, se dirigeant en courant sur Albert.
Un des hommes s'exclama : - N'est-il pas émouvant ! Ha ha ha. " Et il l'arrêta d'un grand coup de pied dans le ventre. Marcel tomba à genou, le souffle coupé. Les hommes, les ivrognes, qui tenaient Diane commençaient à la caresser, à la tripoter, elle se débattait, mais en vain, ils avez trop de force, alors que les autres saccageait leurs maison.
- On va te brûler sorcière, on va te brûler ! "Ils criaient.

Marcel essayait de reprendre son souffle genoux à terre. Angel paralysé à terre, une flèche le transperçant, rampait désespérément vers Jean. Une flaque de sang, de plus en plus grande se dessinait autours de Jean. Les moutons, affolés, restaient en bêlants dans leurs enclos. Angel, arrivé à Jean, lui lécha au visage, comme pour le rappeler.
Une aura rouge apparut autours de Jean, il était encore en vie ! Il se releva doucement, ses assaillants, surpris de le voir ainsi, arrêtèrent de lui donner des coups. Il déplia lentement son corps ensanglanté, il releva la tête, avec un visage des plus terribles, un regard plus qu'animal, plus que sauvage. C'était bien plus que de la haine qui incendiait ses yeux, l'aura devenait de plus en plus puissante. Un grognement se faisait entendre, pourtant ce n'était pas Angel, il s'était reculé, c'était celui d'une bête terrible, il provenait de Jean. 'Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr'.

- Hein ! Quoi, il se relève encore, mais c'est pas possible, il devrait être mort déjà ! Regardez ! Ces yeux, c'est un monstre comme la sorcière ! " Dit l'un des hommes paralysés par la peur face à l'homme à l'aura.

Deux hommes saisirent les bras de Jean, pour l'empêcher de bouger d'avantage. Albert s'approcha de lui, en tirant Marcel par les cheveux.

Albert - Maintenant, si t'es encore en vie, ce n'est pas moi qui vais gifler le gosse, c'est toi ! !Où alors vous mourez tous les trois dans d'ignobles souffrances ! "

Il présenta, devant Jean, Marcel tout apeuré.

Albert - Allez, gifle-le ! ! ! Allez vas-y ! ! Vas-y ! !
- Mais arrêtez ! Vous l'avez vu, il n'est pas humain, c'est un monstre, voyez son regard, il sort des Enfers même ! "

Albert fut confronté au regard de Jean. Il se tut, resta paralysé par la terreur. Plus personne n'osait encore bouger, plus personne n'osait encore parler. Jean le regarda encore, et son aura toujours grandissante, il prit une grande respiration bruyante, puis s'esquiva de la prise des deux hommes, jaillit dans le ciel, fit une roulade en arrière et lança deux énormes coups de pieds en pivotant en l'air à chacun des deux hommes qui le tenaient, sous la puissance du coup ils furent projetés à plusieurs mètres. Jean ratterrit en souplesse, un genou à terre, en un éclair il pivota sur lui-même, posa les mains à terre pour donner un gigantesque coup de pied à Albert, de son pied qui avait le genou à terre. Albert s'envola et alla s'écraser lourdement contre la barrière de l'enclot qui se fendit sous le choc. Tous les hommes se lancèrent d'un coup sur Jean, Diane attrapa Marcel par le dos, et se jeta à terre sur lui dans un coin. Tous les hommes se lancèrent en même temps, à vive allure sur Jean, qui demeurait au milieu, le regard toujours aussi terrible, le pied gauche en avant, la main gauche face au visage, et légèrement fléchie, de profil, le poing droit en arrière au niveau des hanches. Puis il lança son poing dans un grand cri, à une vitesse prodigieuse, une immense énergie, une lumière éblouissante jaillit de son poing qui s'élevait en crochet, les assaillants n'eurent pas le temps de fermer les yeux devant la furie qui les frappa, ils s'envolèrent dans le ciel dans un grand cri, les corps s'élevèrent très haut. Puis les vingt retombèrent lourdement sur le sol, suivit juste après par une pluie de sang qui coula sur leur bourreau, sur Diane et Marcel. Seul Albert et les deux autres hommes survécurent. Ils se relevèrent terrorisés. Jean s'approcha d'eux, le visage tout autant sauvage.

- Noon Jean, noon arrêtes ! ! " Cria Diane en larme.

Jean serra ses poings sur lui, l'aura qui s'émanait de lui était toujours aussi intense.

- Non, non, pitié, arrêtez ! Je vous en supplie ! " Fit Albert à terre en reculant, son corps tremblant de toutes les peurs.
Diane - Jeeaann ! ! Je t'en supplie.
Jean - Maintenant, c'est fini. " Dit-il d'une voie grave à Albert.

Lui et ses deux hommes partirent la peur dans l'âme, en boitant. L'homme se retourna vers Diane, qui serait fort contre elle Marcel, elle était effrayée par cet inconnu qui lui faisait face. Il respira bruyamment, ses yeux reprirent une couleur normale, et l'aura autours de lui s'atténua. Il redevint Jean.

- Vous n'êtes pas blessés ? Diane, Marcel ? "

Puis il observa sans comprendre les cadavres qui s'étalaient tout autour de lui. Il tomba à genoux, les bras vers le ciel.

- Ho, ho nonnn, mais qu'est ce que j'ai ? Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Je les aie tous tué ! Non je ne voulais pas, non ! "

Diane se releva, marcha lentement vers Jean. Marcel restait à observer autour de lui les cadavres, bouche bée, les yeux écarquillés, sans réponse. Diane prit Jean dans ses bras.

Diane - C'est fini, Jean, c'est fini.
Jean - Mais pourquoi ! ! !Mais qui suis-je ?Qui je suis ? Suis-je un monstre ?
- Mais non, mais non, au contraire ! "fit -elle d'une voie douce.
- Comment ça au contraire ! Dis-moi ! Dis-moi qui je suis ! "

Diane tourna la tête, Jean reposa la sienne sur Diane.

Jean - Je ne voulais pas, non je ne voulais pas ! Et si tu ne m'aurai pas arrêté, j'aurai à coup sûr tué les autres aussi.
Diane - Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais celui qui a fait ça, ce n'est pas toi, le Jean que j'ai épousé. Même si les tuer n'était certainement pas la meilleure solution, ton geste nous a sauvé la vie, ils nous auraient tués.
- Oui, mais même s'ils allaient nous assassiner, rien ne m'obligeait à les tuer. Que s'est-il passé ? Je ne suis pas instituteur, non ? Ni même bûcheron ou commerçant, hein ! Dis-moi, je t'en supplie dis-le-moi ! Suis-je inhumain ?
Diane fondant en sanglots - Non ! Tu es un être humain, l'homme le plus humain que je connaisse même ! "

Jean perdait encore beaucoup de sang, et il commençait à blanchir.

- Et toi, pourquoi est-ce qu'ils t'appelaient sorcière mon ange ?
- C'est pour cela. "

Elle inspira profondément, en ouvrant les paumes de ses mains, une lumière douce se fit autours d'elle, une lumière rassurante, tendre, mais d'une puissance sans mesure. Elle posa ses mains sur les plaies de Jean. Une intense chaleur l'envahit, une sensation de bien-être s'emparait de son corps, et ses plaies se refermèrent, toutes ses blessures disparurent. Jean la regardait stupéfait, dans un silence absolu. Il reprit son teint habituel. Diane d'une voie calme :

- Voilà pourquoi ils m'appelaient ''sorcière''. Juste pour ça ! C'est ainsi que j'ai put te ramener à la vie il y presque deux ans. "

Marcel les regardait encore plus stupéfaits.

Jean - Merci ! Tu n'as rien ? Et toi Marcel, tu n'es pas blessé ? "

Marcel ne put répondre, il restait silencieux devant les deux personnes qu'il venait réellement de découvrir. Diane se releva, s'approcha d'Angel qui ne pouvait, lui non plus, plus bouger, ayant perdu beaucoup de sang. Elle lui caressa le museau tendrement, puis lui retira d'un coup sec la flèche, ce qui la fit frissonner, Angel lança un chapement. Puis elle posa ses mains sur lui, de nouveau une grande lumière l'entoura et la plaie d'Angel se referma. Il se retourna, lui lécha la main en guise de remerciement. Elle fit de même à Marcel qui se laissa faire sans broncher.

Diane - Nous devrions rentrer, j'ai à vous parler. "

.. Marcel était assis sur une chaise, non loin de sa porte, il s'était volontairement mis à l'écart des deux inconnus qui lui étaient apparus si soudainement. Jean assis à la table, et Diane resta debout afin de s'exprimer sur ce qui venait de se passer.

Diane - Bon, ce que je vais vous dire aujourd'hui ne va pas m'être facile. Je comprends très bien votre interrogation, mais laissez moi m'exprimer jusqu'au bout. Jean, tout comme moi, tu viens d'être confronté à une inconnue dans la personne avec qui tu partage ta vie, la personne dont tu croyais tout connaître. Ce choc fut redoutable pour nous deux, ainsi que pour toi Marcel, qui découvre deux étrangers. Ce que vous venez de voir tout à l'heure, est un don qui m'est apparu toute petite sans que je sache pourquoi. Ce don me permet de rendre Amour tout ce qui a été touché par le Mal, il me permet de soigner par simple imposition des mains. Ces hommes qui sont venus ne sont pas venus pour toi Marcel, ni à cause de toi Jean, mais pour moi.
Un jour où je n'avais que dix ans, je jouais à la marelle, lorsque j'ai vu un homme grièvement blessé dans une ruelle de Maruejol, mon village natale. Il est venu en rampant à moi et m'a supplié de le sauver. Le plus surprenant est que l'inconnu connaissait mon don, alors que je l'avais toujours caché, n'en avais jamais parlé à quiconque, par peur d'être prise pour une folle. L'homme s'agrippa à moi, j'étais terrorisée, mais voyant l'espoir qu'il avait en moi, je posa mes mains sur ses blessures et le guérit. Mais j'avais été surprise par le prêtre. Ayant eut peur des conséquences qu'aurait un tel don sur l'Eglise, s'il venait à s'ébruiter, il me fit passer pour une sorcière, une créature du Diable, en ne divulguant pas la vraie nature de mon don. En effet, si les gens avaient réellement sut en quoi portait mon pouvoir, l'Eglise aurait perdu de sa puissance, les gens seraient venus à moi pour panser leurs plaies et non à l'église. De là étant persécuté dans mon propre village, je dut m'enfuir. La chasse aux sorcières est encore chose courante dans le Gévaudan. Malheureuse de ne pouvoir aider les gens par mon don, je fit servante chez un Duc vivant à Langogne. Il fut mit au courant, par je ne sais qui, que j'étais une sorcière, mais cela lui fut égal. Mais il voulut par la suite, plus qu'une simple servante, je refusa ses avances, et un jour où il s'apprêtait à me violer, je lui donna un violent coup à l'aide du couteau avec lequel il voulait se servir contre moi. Il en fut dévisagé, je put m'enfuir à nouveau. L'homme ne pouvant admettre sa blessure, et mon refus à son phantasme, hurla à la foule que par des pouvoirs sataniques, j'avais voulu le tuer. Il noya sa vie dans l'alcool, le Duc n'était plus. Depuis, lui et l'Eglise me recherchent partout. C'est depuis que je me suis retiré ici, et que j'élève des moutons. C'est lui qui avec ses hommes, est venu tout à l'heure, Albert.
Jean - Albert ! ! Après toutes les souffrances qu'il t'a fait subir, tu m'as demandé de lui laisser la vie sauve ?
- Je lui aie fait bien du tort aussi. La vie lui est bien plus terrible que la mort maintenant. Peut-être que c'est vrai, ayant détruit sa vie, je suis peut-être une créature du Diable, comme le cri la foule. "

Une larme glissait lentement sur sa joue, une larme qu'elle portait depuis des années. Jean se leva, la prit dans ses bras et lui dit :

- N'écoutes pas ce que dit la foule. Si je t'appelle souvent ''Ange'', ce n'est pas pour rien. Albert a choisi seul sa destiné, tu n'en es nullement responsable. Si les gens sont trop stupides pour ne pas voir tout le bien que tu puisses leurs apporter, ce n'est pas à toi de t'en vouloir. Tu n'as rien à te reprocher, au contraire !
- Merci.

**

Quinze jours ont passés depuis la précédente tempête, mais les traces ne s'effacent pas, les plaies en apparences fermées, restent béantes. Diane revoit sans cesse le visage de Jean sous sa furie, ses sentiments n'en restent pas moins grandissants envers Jean, mais ce visage si contradictoire qui lui est apparue la laisse songeuse. Marcel ne semble plus trop affecté par les cotés qui se sont éclairés chez ses amis. Jean reste le plus bouleversé.

(Jean) '' Ma pauvre Diane, malgré toutes les souffrances qui ont jonchées ta vie, malgré toute la haine que les gens t'ont jetés dessus, tu continue à éclairer le monde de ta gaieté, de ta douceur, et de ton amour. Quant à moi, jamais je n'ai tant cherché à savoir qui je suis. Ça me hante tout les jours de plus en plus. Qui sont ces personnes dans mes rêves, ces victimes qui pleurent, que s'est-il échappé de mes poings, qui suis-je ? Jamais ces mots n'ont tant résonnés en moi. Ce qui était désir de savoir auparavant, et devenu aliénation aujourd'hui.''

..Jean est en train de chercher dans les bois un mouton qui s'est égaré. Mais qui est égaré ? Le mouton ou lui ? Le vent se lève soudainement, des feuilles mortes se soulèvent et viennent gifler son visage. Il relève la tête et sort de ses songes. Des bruits de pas, réguliers, ''Qchhhe, qchhhe, qchhhe, qchhhe'', brisants à terre des brindilles d'arbres, faisant s'envoler les feuilles mortes vers Jean, Les bruits de pas se rapprochent, ''Qchhhe, qchhhe, qchhe'', c'est ceux d'un homme sûr de lui. Jean se protége face à toutes ces feuilles qui viennent sur lui. Le vent s'arrête, les feuilles viennent se poser aux pieds de Jean. La silhouette de l'homme se distingue, un homme grand, une longue soutane cache son corps. Le regard sûr de lui, les yeux explosifs, mais qui se retiennent difficilement, de longs cheveux verts noués dans le dos, une grosse cicatrice sur la joue gauche, l'homme s'arrête à quelques mètres de Jean. Jean reste sans bouger, stupéfait devant l'inconnu. L'étranger rompt le silence, avec un ton très sérieux, et une voie grave :

- Ainsi tu es encore en vie. J'ai entendu parler de tes derniers ''exploits''. Tu ne peux donc pas te passer de sang !
Jean - Hein ? Mais qui êtes-vous ?
- Quoi, tu ne souviens plus de tes victimes ? Cette cicatrice sur mon visage ne te rappelle rien ? Tu l'as toi-même gravé. Quoique, c'est vrai, je ne suis qu'une victime parmi tant d'autres !
- Mais, je ne comprends rien, vous devez vous tromper de personne.
- Je ne me trompe jamais ! ! ! "Cria l'étranger.

L'homme retira d'un bras sa soutane et une armure se fit apparaître sur lui. Il reprit

- Ainsi Guerrier, tu ne te souviens plus de moi ! Siraë, Chevalier d'argent de la Flèche ! ! " Et il lança de sa main une petite flèche lumineuse qui alla doucement taper la main de Jean.
Jean - Aieee ! ! ! Mais il est con lui ! ! Putain, ça fait vachement mal ! ! " Jean secouait sa main, se la tenait avec l'autre, soufflant dessus comme pour faire partir la douleur, grimaçait sous elle.
Siraë - Quoi ! Tu te fous de moi ?
- Non mais ça va pas ! Prévenez au moins quand vous jetez une connerie comme ça ! Vous auriez pu me blesser ! Ouahh, houlala ! !
- Pffe, pauvre chochotte ! !
- Quoi ? ? Hé mais qu'est ce que vous portez sur vous ? Siraë ? Chevalier d'argent de la Flèche ? Qu'est ce que c'est que ces histoires ? "

Son visage était pétrifier, de la sueur coulait sur son front, les yeux pleins de stupeur.

Jean - Vous savez qui je suis ? N'est-ce pas ?
- Bien sûr. Toi Guerrier Jean, Assassin, tu vas devoir payer pour tout tes nombreux crimes ! ! ! "

Sur ces mots Jean sursauta en arrière.
''Non, ce n'est pas possible ! Que dit cet homme, moi un assassin, un guerrier ? Je ne comprends rien. Cet homme connaît mon passé ! '' Les muscles de Jean tremblaient tout seuls.

Jean - Arrgh ! Non c'est pas possible ! ! !
Siraë - Ainsi tu préfères te voiler la face, devant tes crimes. Cela te permet peut-être de vivre avec. Si pour toi c'est effacé, cela n'en est rien pour tes victimes, pour le Sanctuaire, pour Athéna ! ! " Siraë ne put contenir la colére qu'il retenait depuis le début, il fit une grimace haineuse, leva la main droite :
- Avant de te faire juger au Sanctuaire, je tiens à te faire payer tes crimes ! Par LA FLECHE DE LA JUSTICE ! ! ! "

Un rayon de lumière jaillit de son index et vint frapper Jean à l'épaule gauche, qui sous la force de l'attaque fur projeté quelques mètres en arrière.

Jean - Arrgh, arrgh. Je ne me souviens de rien. " Il se tenait à genou à terre, la main sur l'épaule qu'il ne pouvait plus bouger.
Siraë - Ha oui, tu ne te souviens plus de rien ! Je vais te rafraîchir la mémoire. Par LA FLECHE DE LA JUSTICE ! ! ! "

Le coup vint le frapper à la jambe droite. Sous le coup, son corps pivota, fit deux tours sur lui-même en l'air avant de s'écrouler quelques mètres plus loin. Jean rampait vers Siraë.

Jean - La mémoire ne revient pas plus ; il faudrait peut-être insister !

Siraë laissant échapper toute sa colère :

- Quoi ! Ça ne te suffit pas ? Tu veux encore jouer ? Alors prends ça ! ! ! Par LA FLECHE D'ARGENT ! ! ! "

Il relança son attaque, mais cette fois-ci ce fut une dizaine de rayon qui vinrent l'atteindre. Il fut projeté avec une immense force sur un arbre, son corps glissa le long du tronc. Il était maintenant adossé à l'arbre, du sang coulant de ses multiples plaies, il ouvrait encore à peine les yeux.

Jean - Si ce que tu dis est vrai,… que j'ai porté le Mal,… que j'ai tué des innocents,…alors je suis prêt à payer… sans broncher pour tout mes crimes. Mais avant…je veux me souvenir. " Dit-il en peinant à dire chacun de ses mots, en suffoquant.

Siraë essayait de lutter contre la rage qui l'envahissait, ses yeux tremblaient, il doutait. '' Dit-il vrai, aurait-il totalement tout oublié. C'est vrai, je ne ressens aucune hostilité, aucune haine émanant de lui. Il n'a riposté à aucuns de mes coups. Pourtant sa force et bien supérieure à la mienne ''.

- Jean, es-tu vraiment devenue amnésique ?

Jean acquiesça de la tête, Siraë hésitait d'autant plus.

- Allez ! ! Frappes moi à nouveau, je sens que ça va venir ! "Cria Jean à son juge.
- Quoi ! ! Tu veux que je continue. Es-tu devenu encore plus fou avec ton amnésie ? Tu ne peux plus bouger, tout tes membres sont brisés ! " Siraë était ébahi. Il arma à nouveau son poing pour attaquer, mais tremblait. '' Pourquoi je tremble ? Ce que je fais est pourtant juste, je n'ai pas à hésiter ! Je dois venger mes compagnons, puis le traîner jusqu'au Sanctuaire, où là il recevra le Châtiment Divin, réservé aux pires assassins. Alors, pourquoi mon bras refuse de se lever ? Pourquoi je doute ? Je n'ai jamais douté jusqu'ici, j'ai toujours agi comme bon me semblait être la voie de la justice ! ''
Jean - Allez, vas-y ! ! "

La haine, pourtant si immense qui débordait de Siraë, avait disparue, elle ne laissait place qu'au doute, à la pitié : ''La pitié ? Non, je ne peux pas avoir de pitié envers lui ! De l'admiration ? Non plus ! Mais alors, qu'est-ce que j'ai ?

Jean - Alors,… tu crois que… c'est suffisant pour mes crimes ?
- Noon ! ! Arrêtes, ça suffit ! Tu n'es pas celui que j'ai connut ! Si tu as put oublier, alors tant mieux pour toi ! Il en vaut peut-être mieux ainsi. Vas et repars chez toi ! Je ne voulais pas croire ce que l'on m'avait dit à la ville, que tu avais été attaqué par ces voyous et que tu avais protégé les tiens, mais là je crois que je vais finir par croire en l'impossible. Allez, vas-t'en ! Je n'aurais qu'à dire au Sanctuaire que tu es belle et bien mort. Au revoir, adieu Jean " Siraë fit dos à Jean et partit.
- Non, restes là ! ! " Hurla Jean avec le peu de force qui lui restait, forçant pour se relever, debout adossé contre l'arbre.
- Quoi ! Alors que je viens de t'épargner, tu me rappelles ? !
- Si c'est par les coups que ma mémoire peut me revenir, alors… noies moi sous les coups ! Je t'en supplie Siraë, laves-moi de mes fautes !
- Ce n'est pas possible, tu t'es relevé, et tu es prêt à risquer ta vie pour te rappeler d'un passé qui ne t'apporterais que de la peine et de la souffrance, c'est insensé ! Je t'observe depuis quelques temps, tu vis dans le bonheur, que tu ne mérite pas d'ailleurs, je sais que tu ferais tout maintenant pour expier tes fautes, mais c'est peine perdue. Tu as commis des fautes qu'on ne peut pardonner. Te donner la mort, même si j'avoue que cela me démange, ne servirais pas à ramener tous ceux que tu as assassinés. Je fais quelque chose dont je regretterai certainement plus tard, je t'épargne. Alors vas et fais de ton mieux pour rendre un peu de bonheur autours de toi.
- J'y compte bien, … amis avant je dois payer mes crimes. Même si je ne m'en souviens plus aujourd'hui,… les morts eux s'en souviennent !
- Bien. Après tout c'est toi qui l'as choisis. La puissance du coup que je vais te donner te rendra la mémoire, mais te prendra la vie en échange. Et tu m'en voudras dans ta tombe de t'avoir rappeler ceci. J'admire ton courage et ta détermination Chevalier. " Il revint vers Jean, faire ce qu'il attendait depuis si longtemps, mais aujourd'hui, sa vengeance avait un goût très amer, ce jour ci longtemps attendu, ne lui avait jamais paru aussi dénudé de sens.
Siraë - Es-tu prêt ? "

Jean se détacha de l'arbre qui le maintenait debout, il déplaça ses jambes vers Siraë, boitait était un bien faible mot. C'est sa volonté sans limite qui le faisait marcher. Siraë le regardait stupéfait, tremblant de tout son corps, de grosses gouttes de transpirations lui coulaient sur le front.

Jean - Je suis prêt, mais je ne mourais pas, pas encore ! ''Pardonnes moi Diane, ma chère aimée. Si ce que dit cet homme est vrai, alors, je dois expier mes fautes, quel qu'en soit le prix.'' "
Siraë - Les coups que je t'ai donnés jusqu'à présent étaient volontairement faibles. Connaît maintenant, la véritable puissance de LA FLECHE D'ARGENT ! ! ! Adieu ! "

IL leva son bras et des centaines de rayons lumineux, de flèches argentées s'échappèrent du Chevalier de la Flèche, Jean leurs fit face sans broncher, les yeux ouverts vers sa sanction, il reçut chacun des coups sans en éviter un seul, son corps était violemment secoué par la puissance de chaque flèche, il fut projeté contre un sapin qui se brisa, puis sur un second qui se brisa lui aussi et alla finir par s'écraser, une tranchée derrière son passage.
Dans la maison :
.. Diane qui était déjà très inquiète depuis le matin, avec un mauvais pressentiment, eut un énorme choc devant Marcel qui ne comprit pas. Elle laissa tomber le livre qu'elle lisait à Marcel, ce qui glaça le sang de celui-ci. Diane se retourna vers la porte, et courut '' Jean ho non, ho non ne me fait pas ça Jean !''

Siraë '' Adieu, tu as fait preuve d'un grand courage dans les derniers instants de ton existence, mais tu n'as seulement ce que tu mérite. La mort ne te suffira pas à expier tes crimes, soit maudit !'' Des larmes coulaient de Siraë, il essayait de les contrôler, mais en vain. ''Je pleure ? ?Non c'est des larmes de joies.'' Malgré ses efforts, Siraë ne parvenait pas à se convaincre. La cicatrice gravée sur son visage s'ouvrit d'elle seule, et quelques gouttes de sang coulèrent. Il passa sa main sur elle, surprit, et lécha le sang de sa main, jeta un dernier regard sur son condamné puis parti.
Il n'y aura pas de Châtiment Divin au Sanctuaire, la justice s'est faite-elle seule, le condamné offrant l'arme à son bourreau.

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..Jean gisait à terre, il ne bougeait plus. On ne put savoir s'il était mort ou vivant, puis brusquement il eut un choc, son corps reçu comme une grande décharge électrique, son corps se redressa sous l'impact et fut remis à terre. Ses yeux étaient fermés, mais on pouvait voir qu'ils s'agitaient sous ses paupières, son visage s'agitait, tout son corps s'y mettait. ''FLASH'' il se retrouve plongée dans l'eau, il est sous l'eau, il regarde autours de lui, il ne voit rien, que de l'eau, des bulles d'air s'échappent de sa bouche, il s'agite remonte à la surface, prend une grande inspiration, un grand Bang, une masse noir indescriptible lui fonce dessus le fait s'envoler, une musique très rapide, très inquiétante, lui hurle dans les oreilles, là tout est rouge autours de lui, un peu de lumière le laisse entrevoir quelques ombres qui l'entourent, comme des fantômes qui dansent autours de lui, oscillant leurs bras, se rapprochant de lui, ils sont de plus en plus nombreux, ''FLASH''à nouveau sont corps bascule en arrière, ils se voit pourfendre des hommes de son poings, une violente pluie de sang l'inonde, des cris, le sang lui arrive au niveau du cou, ''Flash'' de nouveaux il se voit tuer d'autres personnes, un indien lui tend la main pour le sortir de là, il va la saisir, puis il se voit trancher la main de l'indien d'un sabre, il se voit fondre sous une apocalypse de coups, des rires rythmes ses souffrances, ils résonnent, un homme d'apparence asiatique lui tend le sabre pour se défendre contre les coups qui l'inondent, le sabre glisse et tombe dans la mer de sang qui remonte à vive allure sous Jean. Des fleurs tombent du ciel, absorbent la mer de sang, l'homme qui les à lancé et au dessus de lui, aux longs cheveux bruns, il lui sourit, puis les fleurs explosent, la mer de sang reprend son épouvantable montée, fait tomber l'homme aux fleurs et l'engloutie, ''FLASH'' Jean se retrouve face à un homme grand, en position de combat, ils se foncent tout les deux dessus en courant dans un grand cri puis juste avant de se toucher, un autre ''FLASH'' la musique de plus en plus forte lui fait saigner les oreilles, ils tombent dans l'infini, la chute dure, dure une éternité, puis ''FLASH''.

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Cette fiction est copyright Sébastien Mourgues.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.