Chapitre 1 : Résurrection


" ... Persée recueillit le sang qui coulait de la blessure de la Méduse. Ce sang avait des propriétés magiques : celui qui avait coulé de la veine gauche était un poison mortel, tandis que celui qui avait coulé de la veine droite était un remède capable de ressusciter les morts "
- Auteur inconnu, Mythologie grecque


C'était un soir d'hiver. Un de ces soirs froids et secs, où la neige rendait la visibilité à plus de deux mètres de soi complètement utopique. La forêt d'Arbrosya semblait rempli de ces corpuscules blanchâtres que le vent, rapide et sauvage, entraînait dans son sillage. Au milieu de celle-ci trônait l'arbre séculaire, un très vieil arbre qui aurait dit-on plus de 5000 ans, entouré d'une clairière assez imposante ceinturé d'ifs de grandes taille.
Insensible à la force malicieuse du vent, le doyen des arbres trônait fièrement dans son domaine, tel un monarque observant ses sujets. Seul s'entendait le sifflement du blizzard dans les branches, le bruissement de la trombe de neige contre le feuillage et le hurlement lointain d'une meute de loup en chasse tandis que l'obscurité naissait, recouvrant la lumière blafarde du jour...
Tout commença par une lueur diffuse en plein centre de la clairière, devant le roi de la forêt. D'abord minuscule, de la taille d'un insecte, elle grandit doucement jusqu'à constituer un spectre lumineux difforme. Pendant de longues secondes, une palpitation sourde parut vivre au centre de ce feu sans chaleur, battant au rythme d'un cœur invisible. Quelques étincelles parcoururent la surface de cette chose informe, semblant montrer une pensée plus précise. La chaleur se faisant plus importante, comme formant un bouclier, la neige situé dessous commença à fondre et laissa apparaître les feuilles maculant le sol sous le linceul blanc.
Le flash de lumière et de chaleur qui suivit dégagea la clairière tout entière de sa neige et éclairci la nuit tel un soleil brûlant mais éphémère, calcinant même certaines petites branches et laissant des traces profondes dans le sol qui entourait le vieil arbre.

Un humain, nu, gisait sous le grand arbre. Un guerrier sans doute. Ses nombreuses cicatrices, et ses blessures desquelles le sang s'écoulait encore, démontraient avec une grande vivacité la dureté des épreuves qu'avait du supporté ce jeune homme.
Une légère brume glacée s'échappa de ses lèvres, voletants dans la nuit qui revenait, accompagnant un mot à la consonance étrange qui sorti de ses lèvres dans un râle ensanglanté alors que son corps s'effondra sur place, le laissant sans connaissance...
_" Saori ..."
Le temps sembla se figer. La neige cessa de tomber, le vent se fit silencieux.
Un loup solitaire approcha alors du centre de la clairière.
Une magnifique bête, dont la particularité semblait être ce regard : un regard quasi humain. Attentif, dodelinant sa tête de chaque coté d'un air nonchalant, il semblait scruter ce qui l'entourait, à l'affût ... il s'approcha après un certain temps du grand corps affalé un peu plus loin, et le renifla, prenant un soin étrange à ne pas le toucher, tournant tout autour de lui en ne cessant pas de le sentir.
Puis, Il lapa à petits coups de langues rapides le sang qui maculait les blessures, et après un peu de temps à faire ça sur toutes les blessures, il s'allongea le long de l'être inconscient. Il se rapprocha de lui par de petits mouvements lents comme pour ne pas le gêner...
Il geignit doucement en poussant légèrement de la gueule la tête du garçon qui ne se réveillait pas. La neige avait stoppé, mais la température était toujours aussi basse ce qui signifiait qu'il n'allait sans doute pas survivre longtemps...
Brutalement, le loup se dressa et commença à grogner en direction de la lisière de la clairière : six lueurs jaunâtres venaient d'apparaître dans l'obscurité. Le poil hérissé, les babines retroussé, notre loup se mit à gronder en direction des 3 monstres qui venaient de faire leurs entrées. C'était des ours-hiboux, des monstres affreux.
Ils sont probablement la création d'un croisement effectué par un magicien dément ; considérant la férocité de cette création, il est plus que probable que celui qui en fut l'auteur ne soit plus de ce monde. Les ours-hiboux sont vicieux, voraces, agressifs et d'un mauvais caractère. Ce sont le croisement entre un ours et un hibou. Ils sont couverts d'un pelage de plumes et de fourrures, d'une couleur brun-noir à brun jaune, mesure dans les 2m80 et pesant dans les 650 Kg
Habituellement un loup se contente de fuir, n'ayant aucune chance contre eux. Mais Celui-ci resta après avoir jeté un regard sur le jeune garçon. Et il gronda tout en se postant devant les monstres, comme pour le défendre.
Les ours hiboux restèrent un bon moment sans rien tenter, semblant juger leur adversaire. Puis comme d'un commun accord, foncèrent sur lui en beuglant d'une manière formidable !
D'un bond, le loup se mit hors d'atteinte du premier avant de sauter à la gorge du dernier qui se mit à le frapper sauvagement. Mais il ne lâcha pas prise. Et il se servit des gestes désordonnées du monstre pour appliquer une torsion supplémentaire.
Le craquement sonore qui retentit dans la clairière en signifia la mort définitive.
Sans faire l'erreur d'attendre, le loup se mit à faire des petits bonds, asticotant les deux autres formidables monstres sans leurs laisser de répit. Ceux-ci, trop patauds, ne comprenaient pas comment un simple loup osait leurs faire face. Les deux frères l'attaquèrent de concert, et l'un d'eux le cueillit d'un revers de patte alors qu'il était en plein bond. Blessé, il clopina jusqu'au corps qu'il protégeait et leurs refit face en grondant, une grande marque brune s'élargissant sur son flanc... Les griffes et becs des deux ours-hiboux allait le tuer. L'un des ours hibou arriva à le saisir d'un bond et lança sa griffe droite pour lui ouvrir la gorge...
Un sifflement se fit à peine entendre, mais le cri de douleur qu'il engendra, lui, si !
L'ours hibou qui avait tenu le loup regarda sa main aux griffes puissantes transpercé d'une flèche sans vraiment comprendre, puis dans un rugissement de défi, chargea avec son frère la forme qui venait d'apparaître après avoir balancé à l'autre bout de la clairière le loup qu'il tenait par la nuque.

"Oh! Esprits du feu, écoutez ma voix
Et que sans faillir, par ma foi
S'exerce votre puissance et votre loi! "


La voix, indiscutablement féminine, qui émergeait de l'ombre, sembla résonner dans la forêt environnante, causant l'envol d'un agroupement d'oiseaux situés à proximité. Une forme lumineuse verdâtre se forma autour de la main de la silhouette tandis que les deux monstres fonçait sur elle.

" Je t'appelle, au nom du pacte sacré
Kouryllos, Esprit d'été! "


A ces mots, la lueur verdâtre fondit sur les monstres, se transformant lors de son déplacement en une gerbe de flamme gigantesque, leur arrachant des hurlements sauvages tandis qu'ils se roulèrent sur le sol, avant de s'arrêter.

Morts ...

Carbonisés ...

Le loup qui avait observé toute la scène sans sembler prendre peur, sembla jaugé l'inconnue en profondeur, puis s'en alla dans la forêt ou il disparut après avoir lancé un appel profond auquel lui répond une dizaine d'autres hurlements.

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Cette fiction est copyright Lebreton Jacques Eric.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.