Chapitre 26 : Duel Mortel ! Shina et Hyoga contre l'invulnérable colosse !


« Courage Chevaliers d'Athéna, il ne vous reste que 8 heures pour libérer Athéna de son temple, vouée à une sentence cruelle par le roi des dieux !

Alors qu'ils progressaient vers le temple de la déesse Aphrodite, les défenseurs d'Athéna furent attaqués par les foudres de Zeus, qui leur fit perdre le sens de l'orientation. Les groupes éclatèrent et nos héros se retrouvèrent tous en face d'ennemis plus redoutables les uns que les autres... Mais ces rencontres sont-elles fortuites ou calculées ? »

*******

L'Olympe... Le silence...
L'Olympe est silencieux, comme entouré d'ouate blanche et confortable. Mais un confort trompeur et mortel car y demeurent les êtres les plus puissants de la création. Et la douce musique entraînante qui retentissait depuis une demi-heure, quelque part entre le palais de Cérès et d'Aphrodite ne changeait rien à l'affaire.

« Par les Météores de Pégase !!! »

Seiya, les pieds campés sur le roc avait propulsé son attaque qui lui avait valu tant de victoires. Ses météores fendaient littéralement l'air, enflammant l'oxygène à proximité des projectiles propulsés à la une vitesse proche de la vitesse de la lumière. Mais contrairement aux autres fois, les météores de Seiya ne se déplaçaient pas de la même façon. Plus l'attaque durait, plus les météores prenaient des trajectoires incurvées. Une parabole sur la gauche, une autre sur la droite, en haut, en bas...

« C'est bien Seiya ! Tu mérites de plus en plus ton titre de défenseur d'Athéna, disait Achille en parant tranquillement les coups mortels de son adversaire. »

Les météores visaient successivement son bras gauche, sa jambe droite, sa tête, son côté et tandis que l'attaque touchait à sa fin, un dernier météore plus puissant que les autres manqua Achille et passa au-dessus de son épaule.

« Ah ! Celui-ci m'a manqué ! Je crois que... »

Mais Achille ne finit pas sa phrase. Il fut propulsé vers l'avant comme si un taureau l'avait percuté de plein fouet dans le dos. Il tomba alors à genoux et posa ses mains sur le sol. Avant de se relever, il masqua son expression incrédule de sa main et crachota du sang.

« Qu'est-ce que c'était, demanda-t-il d'un ton peu assuré. C'était toi Shiryu ?
- Je n'ai pas bougé Achille, répondit le chevalier du Dragon de sa voix grave et sévère. »

Le regard légèrement voilé du guerrier se porta sur Seiya qui était encore haletant et en nage.

« C'est toi Seiya ! réalisa Achille. En fait, le météore ne m'a pas manqué... Tu l'as fait revenir vers moi en lui donnant un effet si incroyable qu'il a décrit une parabole ! s'exclama le terrible guerrier. Félicitations Seiya ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas été touché par un adversaire dit Achille en hochant la tête sans trop y croire. Si je ne saignais pas, je croirais avoir rêvé. »

Et en terminant ses mots, Achille passant sa main droite dans son dos, essuyant sa blessure de son index et de son majeur. La contorsion d'Achille et le petit souffle de douleur qu'il avait concédé retentit dans le silence. La musique s'était tue lorsqu'Euterpe avait vu Seiya toucher Achille. Le visage du serviteur d'Apollon était livide. Lui seul connaissait réellement la puissance d'Achille et l'exploit que venait de réaliser Seiya.

« Tu aurais très bien pu toucher mon point faible Seiya. Pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
- Un prêté pour un rendu, Achille, répondit Seiya qui avait repris son souffle. Tu nous as fait le don de tes conseils. Je ne désirais pas te tuer.
- Très bien... dit Achille rêveusement. Vous êtes vraiment des chevaliers à ce que j'entends.
- Nous ne cherchons pas la mort de nos ennemis mais uniquement leur défaite, renchérit Shiryu.
- Et je dois vous avouer que vous m'avez vaincu. Aussi je vais tenir mes promesses et vous apprendre comment vous comporter face à vos nouveaux adversaires. Car les dieux auxquels vous aller vous frotter n'ont rien à voir avec tous vos anciens adversaires. »

Achille prit une longue respiration et reprit :

« J'apprécie votre respect envers la vie. J'étais encore mort, avant de revenir ici, et sachez que ce n'est pas agréable.
- Nous sommes déjà allés dans le royaume d'Hadès ! s'indigna Shiryu.
- Ah ! Crois-moi, ça n'a rien à voir, reprit immédiatement Achille. Imagine-toi sans but, sans projets dans ton existence. Tu erres sans savoir pourquoi. Tu peux t'amuser, tu peux souffrir mais tu ne sais pas pourquoi.
- Tous les hommes se posent des questions sur le but de leur existence, le contredit Shiryu.
- Certes mais ils savent que le soir venu, je veux dire à la fin de leur journée de labeur, ils rentreront dans leur foyer. Peut être qu'ils y retrouveront une femme, une famille et de l'amour. De tout façon, ils savent qu'au bout de leur vie, il y a la mort. Tant bien que mal, ils atteindront cette ultime limite.
- Qu'essayes-tu de nous dire Achille, demanda Seiya.
- Que votre amour de la vie est votre seule arme face aux dieux. C'est un don que vous avez par rapport à eux. Et il faudra en faire bon usage. »

La dernière phrase d'Achille fut suivie d'un long silence, durant lequel les trois hommes cherchèrent à s'asseoir sur les rocs affleurant.

« Admettons que vous rencontriez les dieux lors d'olympiades et que vous soyez des lanceurs de javelot engagés dans un concours contre eux. Et bien sachez que vous ne seriez que ça : des lanceurs de javelot. Les dieux seraient : le stade, la foule, le ciel et les javelots que vous lanceriez. Vous devez comprendre quelle est leur force.
- Nous avons déjà affronté Hadès, clama Seiya.
- Oui et en le tuant grâce à l'amour que tu portes à la vie et au genre humain, tu leur as fait découvrir une faiblesse. C'est bien ça qui leur fait peur... Et un être qui a peur a tendance à perdre ses moyens. C'est votre seule façon de vaincre ! N'oubliez pas ce que je vous ai dit tout à l'heure. Vous avez atteint le maximum de ce qu'un être mortel peut faire. Seule l'intelligence tactique peut désormais faire la différence.
- Ce ne sont que des mots, Achille. Comment peux-tu nous aider autrement, questionna Shiryu.
- Je vous ai montré la porte, mes jeunes amis. Mais je ne peux pas vous la faire franchir. »

Le visage d'Achille arbora un regard sévère et passa par dessus les épaules des deux jeunes chevaliers divins.

« Et voilà la prochaine porte. »

Le temple d'Aphrodite était désormais clairement visible de tous.

*******

« Je ne te laisserais pas faire Astérion. »

La voix s'élevant de la brume l'entourant, saisit le chevalier d'Argent. Il portait toujours Seika sous son bras.

« Qui.. qui est là, demanda-t-il fébrilement. »

Un léger vent se leva faisant se déplacer les nuages doucement comme des moutons paresseux.

« Je.. je suis perdu. Il y a eu un orage terrible et je ne sais plus où je suis. Si j'ai profané votre territoire, je m'en vais sur le champ, clama-t-il avec des trémolos dans la voix. »

Un courant d'air plus violent se fit sentir puis Astérion fut frappé violemment au ventre. Il lâcha Seika qui alla heurter le sol et tomba à genoux sur le sol, le bras repliés sur son plexus solaire. Il essayait vainement de garder les yeux ouverts pour repérer son ennemi. Des gouttes de sueur perlaient à son front. Fébrilement, il posa une main au sol, pour tenter de se relever.

C'est alors qu'il reçut un terrible cou de talon derrière la tête. Astérion ne toucha pas le sol durant trois secondes pleines et alla pitoyablement s'écraser sur un rocher qui venait de mettre un terme à son vol plané. Il s'agrippait à l'obstacle dans un semblant de volonté pathétique pour se tenir debout. Il se retourna alors et vit son adversaire.

Il ne la reconnut pas tout de suite, car elle ne portait plus son masque. Mais il se dégageait d'elle la même noblesse et le port altier de sa tête ne laissait aucun doute sur son identité. Le chevalier d'argent de la constellation de l'Aigle (mais était-ce bien le cas ?) marchait calmement vers lui. Le soleil qui perçait entre les nappes de brume venait ricocher sur les parties métalliques de son armure et la légère brise soulevait sa ceinture de soie violette diaphane. Mais outre cette allure martiale, Marine (ou plutôt Mâlin) exhalait une féminité dévoilée que cachait son masque auparavant.

« Si ... commença Astérion. Si tu n'avais pas eu à porter ce masque, je pense que ton identité aurait été découverte plus tôt. »

Marine s'arrêta d'avancer et scruta le visage d'Astérion. Les yeux bruns foncés de la jeune fille se perdirent dans le néant l'espace d'un instant et elle ouvrit la bouche :

« Et évidemment, toi, dans ton extrême perspicacité, tu as tout deviné n'est-ce pas ? argua-t-elle d'un ton critique.
- Je crois oui...
- Alors tu vas mourir...
- Mais j'ai encore quelques questions à éclaircir, s'empressa d'ajouter Astérion. »

Un sourire naquit sur les fines lèvres ourlées de Marine mais il mourut aussi sec.

« Tu auras tout de temps d'y réfléchir en ces lieux.
- Où suis-je ? paniqua Astérion.
- Dans un lieu sûr, duquel tu ne pourras pas t'échapper. Mais sache que tu es très proche de la maison du roi des dieux et qu'en temps voulu, tu y amèneras Seika.
- Quoi ? S'exclama Astérion. Mais cela éventera complètement ta ruse !
- Quand je t'ordonnerai de venir, il n'y aura plus de ruse à éventer, monsieur le fin limier. »

Et Marine disparut dans la brume dans un coup de vent aussi furtif que celui qui l'avait vu arriver pour entraver le chemin d'Astérion.

*******

Achille regardait les deux chevaliers d'Athéna et le serviteur d'Apollon se diriger vers temple d'Aphrodite à grandes enjambées. Il ricana légèrement et secoua doucement la tête.

« Qu'est-ce qui te fait rire, mon ami ? demanda une voix légère mais déterminée.
- Tiens, tiens... la fée clochette, il me semble..., dit Achille, accueillant Marine avec un sarcasme.
- J'ai passé l'âge des mauvais jeux de mots, Achille, dit Marine et s'approchant du puissant guerrier.
- Ah ! Tu as aussi passé l'âge du sens de l'humour on dirait. Pourtant, je me souviens que...
- Et oui, c'est tout ce que tu peux faire... te souvenir, le coupa Marine. Mais ce temps est révolu, conclut-elle. En tout cas, je voulais te remercier pour les jeunes.
- De quoi ? Ils ont largement mérité de passer. Et puis je n'allais prolonger stupidement ce combat. Je suis déjà mort une fois, ça me suffit !
- Ils étaient vraiment en mesure de te battre ? s'enquit Marine, visiblement très surprise.
- Tout à fait et je tiens à cet égard à te féliciter, mon amie. L'attaque de ton protégé commence sensiblement à ressembler à la tienne. En moins belle mais c'est normal. Il est beaucoup plus exubérant et moins perfectionniste que toi, finit par dire Achille, tentant un nouveau sarcasme.
- C'est bon Achille, tu as gagné, dit Marine en souriant franchement.
- Je préfère te voir comme ça tu sais. Ca me rappelle le bon vieux temps... Ah oui, soupira-t-il, je dis « vieux » avec regret parce que j'ai l'impression que de grands changements vont se produite d'ici peu. Le monde que nous avons connu risque de bientôt disparaître. Et disparaîtront avec lui tous nos bons souvenirs... »

Marine ne répondit pas. Elle se contenta d'afficher une mine rêveuse en regardant Seiya, Shiryu et Euterpe gravir les marches. Pensait-elle au passé ? Ou espérait-elle de grandes choses pour l'avenir ?

*******

« Encore un colosse au pied d'argile, se dit Hyoga en son for intérieur. »

Le chevalier des glaces, ultime porteur de technique aussi terribles que secrètes faisait face à un ennemi redoutable et tentait par tous les moyens de jauger ses faiblesses. La situation semblait désespérée. Qui pouvait battre seul un demi-dieu d'une telle puissance ?

« Cette fois-ci, dis tes prières, jeune fou ! »

Heraklès brandit sa massue et heurta violemment le sol en direction de Hyoga. Celui-ci esquiva le coup, plus faible que les précédents grâce à un superbe saut de côté.

« Ah je vois. Tu as déjà subit mon attaque et te voilà capable de l'éviter, c'est ça ? Ha,ha,ha,ha,ha !!! et Heraklès partit dans un fou rire tonitruant. »

Hyoga profita de ce temps pour réfléchir à sa tactique. Comme pour se convaincre, il se parla à voix basse...

« Ma puissance n'est rien comparée à la sienne. Mon seul espoir est d'être plus intelligent que lui. »

Il jeta un coup d'oeil rapide aux trois guerriers élémentaires et s'approcha rapidement de Shaina. Il la prit dans ses bras et entreprit de la réveiller.

« Hé ! Attends, ce combat se tient entre toi et moi, petit chevalier ! s'indigna Heraklès. »

Mais Hyoga ne tint pas compte de sa récrimination et esquissa un sourire lorsque Shaina ouvrit les yeux. Il s'adressa d'une voix douce au chevalier élémentaire.

« Shaina, j'ai besoin de toi et ... rapidement, souffla Hyoga. Je ne pourrais vaincre Heraklès seul. Je vais l'immobiliser et quand il ne pourra plus esquiver ton attaque, tu le frapperas de plein fouet. J'ai cru comprendre que vos armures recèlaient des puissances cachées, j'espère que c'est la vérité. »

Heraklès regardait le couple d'un air amusé et agacé à la fois.

« Alors ? Ca vient ? »

Et avant même qu'il ne termine de prononcer ce dernier mot, Hyoga gela le sol entre lui et Heraklès. Il se jeta par terre et entreprit de glisser jusqu'aux pieds de son adversaire. Arrivé à destination, il saisit les chevilles de son ennemi et se visage se ferma. Une aura blanche apparut tout autour de son corps.

Shaina, encore sonnée, observa la scène sans comprendre ce que cherchait à faire son ami.

Heraklès, lui, comprit immédiatement où voulait en venir le chevalier du cygne. Un sourire cruel barra son visage et des flammes naquirent dans ses yeux. Il poussa un long hurlement et abattit sa massue de toute ses forces sur le dos de Hyoga. L'armure du chevalier divin se fendit dès le premier coup. Puis, le duel ne dura que quelques secondes. Et la massue montait et descendait, encore et encore. La fissure dans l'armure se fit plus profonde mais Hyoga ne lâchait pas prise. Et petit à petit, les chevilles d'Heraklès se recouvraient d'une glace compacte, d'une opacité surprenante mais d'une beauté profonde.

Hyoga hurla un signal à l'attention de Shaina juste avant que la massue d'Heraklès ne le frappe à nouveau de plein fouet mais sur le côté. Il fut déstabilisé et glissa longuement sur le sol désormais totalement gelé autour des deux combattants. A sa grande surprise, Hyoga atteint alors le bord du sol sur lequel il se tenait. Il tomba dans le vide mais se retint au dernier moment par trois de ses doigts de la main gauche.

Sur la plate-forme, le combat continuait de plus belle mais les protagonistes avaient changé. Shaina avait réagit au coup donné à Hyoga par une exclamation de révolte. Elle s'était alors concentrée pour décocher à son ennemi sa plus mortelle attaque :

« Par les Crocs du Tonnerre ! »

Mais l'attaque fut trop faible et Heraklès la balaya d'un coup de sa massue. Une fraction de seconde plus tard, il commençait à frapper frénétiquement sur ses chevilles emprisonnée. Et la voix intérieure de Shaina vint lui parler.

« Tu n'as toujours pas compris, Shaina ? demanda-t-elle avec un certain énervement.
- Quoi ? Quoi ! explosa Shaina, surexcitée.
- Ce n'est pas comme ça que tu pourras le vaincre ! Abandonnes-toi à moi ! Comme tu l'as fait auparavant ! »

Shaina se calma. Elle ferma les yeux. Immédiatement, un vent tourbillonnant se leva et entoura son corps. Shaina sembla s'élever dans les airs. Elle mit ses bras en croix et inclina la tête légèrement en arrière. Sous ses paupières, ses yeux révulsés étaient agités de mouvements saccadés. Des pierres arrachées de leur sol originel venaient désormais accompagner Shaina, en tournant autour de ses jambes.

Heraklès leva les yeux sur Shaina. La stupeur fit jour sur ses traits. Et comme s'il comprenait ce qui était en train de se produire, il s'activa de plus belle sur la glace retenant ses chevilles prisonnières, mais sans succès.

Shaina ouvrit la bouche et émis un son diatonique assourdissant et perçant à la fois. Elle tourna ses paumes vers le sol et celui-ci, comme pour répondre à son invitation forma deux colonnes de pierres et de terre blanche et sèche. La guerrière saisit les deux colonnes, les arracha de terre et les brandit en hurlant vers le ciel.

Heraklès n'osait comprendre ce qu'il se passait. Aussi gardait-il la tête baissée et s'énervait sérieusement sur cette glace décidément robuste.

Shaina ouvrit alors à nouveau les yeux. Mais ceux qui apparurent n'avaient plus rien à voir avec ceux du chevalier d'argent. Ses iris étaient bleus noyés dans le vert profond des plus beaux arbres et les terres brunes et ocres de la terre fertile. Et dans un coup de tonnerre, elle lança successivement les deux colonnes. Le coup était surpuissant. Shaina ne parla pas en le portant : il ne portait pas de nom. Ce n'était d'ailleurs pas une attaque de chevalier. C'était un assaut de l'élément terre dans ce qu'il avait de plus primaire, de plus pur.

Les deux lances improvisées, longues de deux mètres chacune se plantèrent dans le corps d'Heraklès. Sa cuisse gauche et son flanc droit furent transpercés de part en part. Le géant poussa un hurlement de douleur. Dans sa souffrance, il laissa choir sa massue. Le sang refluait dans son gorge et son hurlement se transforma en gargouillis immonde. Shaina / Gaïa avait du percer un organe vital. L'agonie d'Heraklès dura quelques minutes. Effondré sur le sol, il était encore secoué de spasmes lorsque Shaina eut suffisamment repris ses esprits pour aller aider Hyoga.

« Hyoga ! Hyoga ! Où es-tu ?
- Shaina ! Je suis là, je... je perds prise ! »

La voix de Hyoga sonnait comme une alarme. Le chevalier du Cygne était sur le point de tomber.

Shaina fut attirée par un scintillement dans la brume et entrevit le chevalier des glaces. Ses doigts glissaient... lentement mais sûrement. La guerrière se jeta à plat ventre pour rattraper son ami. La glissade fut spectaculaire mais à l'arrivée, tandis qu'elle essayait d'agripper le poignet de Hyoga, elle alla heurter la main de ce dernier qui lâcha prise et lança un regard désespéré vers vide sous lui.

La dernière image que Shaina de Hyoga fut son expression... celle d'un petit garçon en train de tomber, les yeux emplis de larmes de frustration, comme s'il n'avait pas pu finir ce qu'il avait commencé.

*******

« Par mon marteau ! Ca fait combien de temps que je tourne en rond ? »

La voix tonitruante de Thor se répercutait dans la brume qui l'entourait. Il courait tout droit depuis qu'il avait été séparer des chevaliers divins mais il avait franchement l'impression de faire du sur-place. L'escalier miroitant sur lequel il se tenait semblait pourtant être droit. A moins que...

Thor saisit son marteau à deux mains et commença à le faire tournoyer lentement au dessus de sa tête. Ses muscles réagissait à chaque mouvement du marteau afin que celui-ci garde son sens et sa vitesse de rotation. La vitesse s'accentuait et elle fut telle que le marteau sembla disparaître. Seul témoin de sa présence, la brume se dissipait par le formidable vortex d'air créé par le dieu Ase. Comme par enchantement, la zone de dissipation de la brume crût assez rapidement. Bientôt, sur 1 km à la ronde, Thor put apercevoir ce que son intuition lui avait soufflé. Oh l'escalier n'était pas incurvé de façon outrageuse... mais suffisamment pour ne pas être droit. Après s'être penché à droite et à gauche, Thor se rembrunit.

« De qui se moque-t-on ici ! Hurla-t-il
- De toi visiblement. »

La voix sourde et fielleuse qui avait retentit aux oreilles du géant lui était suffisamment connu pour qu'il n'ai qu'une seule fraction de seconde d'hésitation quant à son propriétaire.

« Loki... que fais-tu là ? demanda Thor visiblement exaspéré
- Je viens te combattre mon frère. Ou plutôt, je viens te battre tout court.
- Tout seul ? Tu plaisantes. Combien de fois t'ai-je battu quand nous étions jeune ?
- Qui a dit que j'étais seul. En fait, je te réserve une petite surprise, comme à mon habitude. »

Et tandis qu'il terminait sa phrase, Loki jeta au sol, entre lui et son frère un lien doré, qui avait été violemment rompu.

« Gleipnir... »

La voix de Thor ressembla plus à un coassement qu'à une exclamation tant il n'était pas habituel de le voir si surpris. Il reprit :

« Tu as rompu Gleipnir, le lien qui retenait Fenrir, ce loup maléfique de la race des Managarm ! Comment as-tu osé ? Sais-tu quelles sont les conséquences de ton acte ?
- Oui, oui... la fin du monde, le Ragnarork, tout ça... Mais peu importe, aucun prix n'est trop élevé pour pouvoir t'anéantir, mon frère.
- Fenrir est libre... il va avaler le monde entier. Il faut l'en empêcher... Où est l'autre partie de Gleipnir ? Celle qui vient compléter le morceau que tu as jeté au sol ?
- C'est là qu'entre en jeu mon intelligence sans fin... Si tu te laisses tuer, je te promet de la donner à notre père afin qu'il les redonne aux nains qui réparerons Gleipnir... »

Seul le silence de l'Olympe répondit à la terrible proposition du dieu félon.

*******

Hyoga se réveilla en sueur.

Son armure l'avait quittée. Il était allongé sur un couche rudimentaire et l'air ambiant était saturé de chaleur et de coups de métal s'entrechoquant.

« Mais où suis-je ? Serais-je de retour dans la grotte d'Hagen ?
- Oh que non ! répondit une voix éraillée. »

Hyoga tourna la tête vers l'entrée de la petite pièce dans laquelle il s'était reposé. Il vit un personnage dans l'embrasure mais les lueurs dans son dos produisait un contre-jour. Le personnage ne se présenta pas. A la place, il lâcha une phrase aussi laconique que mystérieuse.

« Je ne pensais pas honorer ma parole donnée à Athéna si tôt. »

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Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.