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Dans une salle sombre et vieillie par le temps, un homme se tient devant ce qu'il reste d'une statue de femme. Des cheveux longs, noirs et raides recouvrent sa cape blanche. Il ne sait pas trop ce qu'il fait là. Il s'est réveillé ce matin dans cette pièce qu'il ne connaissait pas, dans cette tenue qu'il ne connaissait pas... Pourtant aucune crainte ne s'était emparée de lui. Il se sentait bien, en sécurité... Cela faisait maintenant quelques dizaines de minutes qu'une brise légère semblant être une voix douce l'avait sorti de son sommeil dans cet endroit étrange. Il était resté là, à fixer cette statue sans même chercher à savoir où il était, sans même essayer à sortir de cette pièce... Comme s'il n'en éprouvait pas le besoin, comme si on l'y retenait de force. *** Ailleurs. Une jeune femme ouvre les yeux sur le corps allongé de sa sœur. Elle sursaute en découvrant autour d'elles d'immenses piliers fissurés ne semblant pas avoir de fin. Lorsque la seconde jeune femme ouvre à son tour les yeux, elle reste sans voix en découvrant la tenue de sa sœur sans vraiment remarquer que c'était la même que celle qu'elle portait. Quelques instants restent immobiles et silencieux, les 2 sœurs ne se regardent pas. Elles fixent chacune un de ces immenses piliers puis soudain, la peur et la stupéfaction disparaissent... Lançant d'un coup de tête, quelques mèches brunes et rebelles vers l'arrière, l'une d'elle se lève et prend la main de sa sœur. Un large sourire recouvre désormais ces 2 visages en tout point identique, mis à part la couleur des yeux. Bleu perçant pour l'une, vert émeraude pour l'autre. *** Allongé sur le sol, un jeune homme à moitié nu tremble. Ses cheveux bruns masquent son visage. Les tremblements se font plus grands. Son sommeil plus agité le renverse sur le dos libérant son visage. le choc de sol glacé sur la peau nue de son dos, le réveille en sursaut. Ses yeux d'un bleu profond, reflètent la terreur des réveils difficiles, ces réveils qui suivent les cauchemars. Après quelques secondes, ce qu'il voit autour de lui ne le rassure pas plus... Ne sachant plus vraiment où s'arrêtait le cauchemar et où commençait la réalité. La pièce autour de lui est remplie d'un froid rendu visible par des légères brumes flottantes autour du corps recroquevillé du jeune homme à la plastique parfaite. Les yeux fermés, il essaie de se convaincre qu'il ne s'agit que d'un mauvais rêve. Des flash-back de plus en plus rapprochés lui rappellent quelques scènes semblant venir de son cauchemar. La brume, devenue plus épaisse, commence alors à tournoyer plus vite. Elle se concentre en un point et telle une flèche se dirige à grande vitesse vers le jeune homme horrifié. Au moment où la brume recouvre le corps, un sentiment d'allégresse l'envahit. La brume se change en matière. Le pantalon qui, seul le recouvrait, laisse place à une tenue d'un beau bleu embrassant chaque partie du corps et ne laissant que le visage libre. La brume se dépose ensuite sur le dos se changeant progressivement en cape d'un blanc immaculé. Le jeune homme, apaisé, retombe dans le sommeil. Un calme sourire sur le visage. *** Quelques heures plus tard Une immense salle recouverte de marbre. Des lambeaux de tissus suspendus ici et là, rappelle à son occupante la splendeur passée de sa demeure. Elle fixe le ciel et le combat des nuages face au vent. Grisée par la brise, elle libère un soupir en joignant ses mains sur sa poitrine. Ses longs cheveux dansent sur son visage. Elle est heureuse. Un homme entre. De taille moyenne, il arbore néanmoins un corps athlétique et un visage d'ange. Agenouillé, il se relève en suivant le geste de cette femme à la beauté étrange. - Où en est-on ? demanda-t-elle d'une voix enjouée et impatiente - Et bien, il semblerai que trois maisons soit occupées... Ils sont maintenant 4. Je n'ai pas réussi à ramener les autres...je... - Ne te sous-estime pas ! Tu sais, très bien que tu ne pourras pas les ramener tous, tout seul ! Nous sommes 6 pour accomplir notre mission. Allons-y, rejoignons -les ! A ces mots, la jeune femme se rapproche de cet homme pour qui elle a une certaine attirance. Le jeune homme ferme les yeux, se concentre. Une brèche s'entrouvre dans l'air. A l'intérieur du disque vertical maintenant formé, ne se reflète rien, comme s'il n'existait rien de l'autre côté. Confiants, ils avancent et disparaissent sous les crépitements de l'air mécontent d'avoir été dérangé. |