Chapitre 15 : Un guerrier d'honneur


Laramil examinait son compagnon avec une curiosité non dissimulée. Le jeune chevalier Pégase ne parvenait pas à comprendre comment un aveugle pouvait devenir chevalier, et au plus haut rang de surcroît. Les deux hommes n'avaient pas échangé plus de trois mots depuis la séparation d'avec les autres. Laramil avait bien tenté d'engager la conversation mais Myrtès avait rapidement posé son index sur sa bouche pour le faire taire. Manifestement, le chevalier de la Vierge se tenait sur ses gardes, beaucoup plus que son jeune équipier. Ils avaient choisi la porte qui se trouvait le plus loin de l'entrée du Temple ; sans raison particulière d'ailleurs. Ils s'étaient juste tous deux dirigés vers cette porte, comme attirés par l'endroit.

Il y avait maintenant plusieurs dizaines de minutes qu'ils marchaient, et Myrtès ne pouvait se déprendre de l'idée qu'ils ne faisaient que tourner en rond. Pourtant, autour d'eux, le décor changeait, d'après Laramil. Ils ne cessaient de pénétrer dans de nouvelles salles, toutes les plus magnifiques les unes que les autres. L'Or et l'Argent se mêlaient pour former des ensembles harmonieux sur les portes. Des tableaux exaltant la beauté des Naïades, ou représentant les exploits du Dieu des Océans. Laramil, totalement sous le charme tentait vainement de décrire à son compagnon la magnificence des lieux. Celui-ci souriait devant l'émerveillement du chevalier Pégase et tentait vainement de s'orienter ; peine perdue.
Peu à peu, Laramil cessa de s'extasier et de jacasser. Passant d'un extrême à un autre, il commença à pester.

- Mais où est-il ? Je suis sûr qu'il y a un Général par ici. Pourquoi ne nous attaque-t-il pas ?
- Je ne sais pas, répondit la voix grave et lente de Myrtès. Sans doute veut-il nous tendre un piège, mais je dois reconnaître ne pas voir ses desseins. Ou alors…
- Ou alors, reprit Laramil ?
- Ou alors, il cherche juste à nous faire perdre du temps. En " supprimant " deux adversaires, le rapport de forces devient de plus en plus en faveur des Généraux.

Le chevalier de la Vierge se tut et se concentra ; une aura douce et puissante vint l'entourer. Au bout de quelques secondes, ses sourcils se froncèrent, signe, rare chez lui, d'un certain agacement.

- Non, fit-il entre ses dents, je n'arrive décidément pas à savoir où il se trouve. J'ai beau pousser ma cosmo-énergie à son maximum, il m'échappe. Pourtant il est là, c'est certain…

Les deux hommes marchèrent encore pendant plusieurs minutes. Puis, soudain, Laramil s'arrêta. Net. Ses yeux s'écarquillèrent, sa bouche s'entrouvrit.
Tout son visage reflétait l'incrédulité qu'il ressentait. Devant lui se tenait Janeel. Mais une Janeel plus mûre, plus âgée, plus femme. Laramil comprit en un instant. Mais ce n'était pas possible. La femme qui se tenait devant lui ne pouvait pas être… sa mère !

***

Quelques minutes plus tôt

Alcyar avait choisi de partir avec Tolivar. Entre le Forgeron de l'Est et le Prince Héritier de Mycènes s'était nouée une amitié solide. Pourtant, ni l'un ni l'autre ne l'avait jamais exprimé, mais il suffisait de voir la confiance mutuelle qu'ils se portaient pour en être convaincu. Tolivar était certain que la force de son ami était bien plus puissante que celui-ci ne le laissait entrevoir, sans doute par dégoût de la violence. Le chevalier du Dragon n'avait pas la moindre idée d'où le Forgeron pouvait avoir appris toutes ces techniques de combat. Alcyar maîtrisait le cosmos avant de rencontrer Athéna, c'était évident. Mais de qui avait-il bien pu recevoir les leçons ?

De son côté, Alcyar admirait Tolivar pour son sérieux et son abnégation. Lorsque son père s'était avéré incapable de gouverner, il l'avait remplacé très simplement, en faisant honneur à l'éducation que le Roi lui avait inculqué. Certes Laramil possédait un potentiel supérieur à celui de son frère, mais Alcyar n'était pas certain qu'il ait le temps de le développer jusqu'à son maximum. Tout comme il craignait pour la vie de Tolivar et de Janeel. La bataille qu'ils allaient livrer en ces lieux allait être terrible. Leurs opposants étaient de fantastiques combattants et les protections de Bronze que les trois enfants royaux avaient revêtu risquaient de ne pas peser lourd dans la balance. Quoique... Après tout David avait bien vaincu Goliath, non ?

Les deux chevaliers cheminaient depuis plusieurs minutes lorsqu'ils parvinrent en face de deux portes, chacune les emmenant vraisemblablement dans des lieux opposés.

- Nous n'avons guère le choix, fit doucement Tolivar.
- Non en effet, répondit Alcyar. Mais je flaire le piège.
- C'est évident, répliqua le chevalier du Dragon en haussant les épaules. Mais avons-nous une autre possibilité ?
- Non.
- Alors, allons-y. Je prends celle de droite.
- Comme tu voudras. Mais reste bien sur tes gardes, Tolivar. Souviens-toi que l'ennemi connaît ce lieu et pas toi, ce qui lui confère un avantage sur toi conséquent.
- Je sais, fut la seule réponse de Tolivar.

Un sourire fugace parut sur leurs deux visages, comme une promesse. Celle de se retrouver après la bataille.

Tolivar poussa la lourde porte. Lorsqu'il pénétra dans ce qu'il croyait être une nouvelle salle, une rafale de vent lui passa dans les cheveux, l'obligeant à fermer les yeux et à réfléchir rapidement. Du vent ? A l'intérieur d'un Sanctuaire ?
Lorsqu'il ouvrit les yeux, la stupeur pouvait se lire sur son visage. Il se trouvait à Mycènes ! A quelques pas de lui, son père lui faisait face. Il était armé de pied en cap ; sa légendaire épée, celle qu'avait brandi Laramil lors de la dernière bataille, à la main droite et son bouclier à la main gauche.

- Père, interrogea Tolivar d'une voix mal assurée ?
- Oui, mon fils c'est bien moi.
- Que fais-tu ici ?
- Je suis venu t'empêcher de commettre une colossale erreur.
- Laquelle ?
- Après votre départ, Athéna m'a avoué que vous n'aviez aucune chance de revenir vivant d'Atlantis. Elle vous a envoyé à la mort, Tolivar. Dès que j'ai su cela, je suis venu ici.
- Mais père, nous avons besoin de l'Orichalque pour construire les autres armures !
- Les chevaliers d'Or s'en sortiront sans toi ! Je ne veux pas te perdre ! Je t'en prie, viens avec moi.

Tolivar ne savait plus que faire. D'un côté sa raison lui commandait de se méfier, car quelque chose sonnait faux dans cette scène ; de l'autre son cœur lui disait de suivre les ordres de son père. Antar s'approcha, tout doucement.

- Mon fils, fit-il d'une voix tendre. J'ai déjà perdu ta mère, je ne me résoudrai pas à ce que vous perdiez la vie dans un combat que vous n'avez pas à mener.

L'attention de Tolivar se relâcha tout à fait. Après tout, c'était son père qui lui faisait face. Ce dernier n'était plus d'ailleurs qu'à quelques centimètres de lui.

- J'ai parlé à ta sœur et à ton frère. Ils reviendront avec nous.

A ces paroles, Tolivar sut qu'il ne s'agissait pas de son père. Laramil refuserait de laisser Athéna et… Il ne put aller plus loin dans son raisonnement : Antar lui avait passé son épée dans le ventre. Il sentit confusément le liquide chaud s'échapper de son ventre tandis qu'il perdait peu à peu connaissance… Le dernier son qu'il entendit fut le rire sarcastique de son père…

***

Sauron serra les dents. La boule d'énergie formée par l'attaque de Lyath et la sienne ne cessait de croître ; il était hors de question de céder à présent. Si jamais le chevalier du Lion venait à céder, l'accumulation des deux cosmo-énergies le frapperait de plein de fouet sans qu'il puisse faire quoi que ce soit pour l'éviter. Même son armure d'Or ne pourrait pas le protéger cette fois. Il se força alors à augmenter la puissance de son attaque.
C'était la seule façon d'obliger Lyath à reculer. Son aura commença à grandir tout autour de lui, tandis que la boule d'énergie se rapprochait du Général de Scylla.

- C'est impossible, hurla le défenseur de Poséidon ! Comment peux-tu encore augmenter ta puissance ?
- Question de volonté, Lyath, question de volonté. De courage aussi. Deux qualités dont tu es, semble-t-il, dépourvu.
- Je t'interdis de…

Lyath ne put terminer sa phrase. La boule était devenue trop puissante pour lui à contrôler. Elle le frappa en plein plexus, le projetant à plusieurs dizaines mètres, contre un pilier de la salle. Sous l'impact, ce dernier vola en morceaux et le plafond commença à s'affaisser. L'Ecaille du Général se fissura également de multiples endroits, laissant entrevoir des plaies béantes sur le corps de Lyath. Celui-ci se releva pourtant, mais non sans mal. Il jeta un regard à sa protection, comme on regarde une amante blessée, mal en point. Puis il la retira. Une flamme passa dans ses yeux alors que son regard plongea dans celui de Sauron.

- Je dois admettre que tu es très puissant, chevalier du Lion. Beaucoup plus que je ne l'avais prévu. Je vais mourir, Sauron. Mais tu n'as pas encore gagné.
- Que veux-tu dire ? Je connais toutes tes attaques. La " Big Tornado " n'aura plus aucun effet sur moi, pas plus que les Bêtes de Scylla.
- C'est vrai. Mais je vais quand même t'emmener avec moi dans l'autre monde. Ainsi, même si je meurs, j'aurai quand même la satisfaction d'avoir rempli mon devoir envers Poséidon. Que mon cosmos explose !

Lyath se jeta sur Sauron, le poing droit dressé, fermement décidé à sacrifier sa vie pour empêcher son adversaire de poursuivre sa route. Le Forgeron du Nord réfléchit rapidement. La dernière offensive l'avait affaibli, il ne pouvait pas le nier. Il lui restait également la possibilité de faire exploser son cosmos, mais il ne pouvait pas engager sa vie de cette manière. Il avait une mission à remplir. Il l'avait juré ! Au moment où Lyath allait le frapper, il lui saisit le poing et le projeta en l'air. Il sauta en même temps. Lorsqu'il se trouva à quelques centimètres du cœur du Général, il frappa :

- Lightning Plasma !

Une myriade de coups atteignit le défenseur de Poséidon à la vitesse de la lumière. Il retomba lourdement sur le sol, face contre terre, mort. Sauron le regarda quelques instants, un air indéchiffrable sur le visage. Puis il se retourna et poursuivit sa route.

Dans la salle du trône, Poséidon pesta. Un troisième Général venait de mourir. Il ne restait plus au Dieu des Océans que quatre défenseurs. Petit à petit, un sourire éclaira toutefois son visage rusé. Quatre certes, mais le Général des Lyumnades comptait pour plusieurs. Deux chevaliers avaient déjà mordu la poussière face à lui et deux autres allaient suivre…

***

Maintenant !

- Excalibur !

Le tranchant de la lame jaillit du bras droit d'Arathorn à une vitesse incroyable. Le chevalier du Capricorne eut à peine le temps de voir l'éclair que son adversaire était touché. Plus exactement son armure était touchée : la protection de son bras gauche avait été littéralement découpée en plusieurs morceaux. Velinar n'en revenait pas. Il était pratiquement persuadé de remporter ce combat facilement et voilà que ce misérable petit chevalier d'Athéna venait de briser sa puissante Ecaille d'un seul coup. Ce ne pouvait être qu'un coup de chance !

- A nous deux, chevalier du Capricorne. Tu as eu une chance infinie mais les Lames de Fond du Pacifique auront raison de toi. Rising Bellows !

A nouveau la tempête déclenchée par Velinar s'échappa de ses mains. Arathorn restait immobile, presque absent. Son attitude intriguait le Général, mais ce dernier ne chercha guère à comprendre et s'élança pour frapper. Au moment où son bras s'abattit, Arathorn sortit de sa léthargie, plaça ses paumes ouvertes et tendues droit devant lui et hurla :

- Par le Saut Foudroyant !

Arathorn canalisa l'énergie cosmique de Velinar et la lui renvoya. Celui-ci ne s'y attendant pas, il reçut sa propre attaque en plein visage, privé de casque. Le coup fut terrible pour le Général et l'obligea à tomber. Lorsqu'il se releva, le sang maculait son visage. Il ne pouvait garder les yeux ouverts tant le liquide pourpre coulait sans interruption.

- C'est bien, chevalier du Capricorne, je reconnais ma défaite.
- Pardon ?
- Tu m'as vaincu, je ne suis plus en état de me battre. Dans l'impossibilité où je suis d'ouvrir les yeux, il te suffit d'un coup pour m'achever. Je te supplie, si tu as un tant soit peu de respect pour ton adversaire, de m'achever d'un seul coup, net.
- Mais je n'ai aucune envie de te tuer. Ecarte-toi de mon chemin, c'est tout ce que je demande.
- Tu ne comprends pas, chevalier, j'ai failli à ma tâche de Général de Poséidon. Je ne mérite plus de vivre.
- Folies ! Aucun Dieu ne mérite une telle offrande ! Tu as perdu, certes, mais nul n'a de droit sur ta vie.
- Alors pourquoi te bats-tu, rétorqua Velinar ? Tu sais que tu risques de mourir en combattant les Généraux.
- Oui, mais de là à me laisser tuer, il y a une marge.

Velinar comprit alors où voulait en venir le chevalier d'Athéna. Ce dernier, dans un suprême élan de générosité, voulait lui épargner la honte de demander la mort.
Le Général appela alors ce qui lui restait de cosmos pour porter un ultime coup. Velinar savait que cette attaque n'aurait aucun effet, mais elle aurait pour mérite de lui permettre dignement. Un léger sourire apparut sur son visage, comme un ultime remerciement à son adversaire.

- God Breath !
- Excalibur !

Le bras droit d'Arathorn perça l'Ecaille de Velinar au niveau du cœur et s'enfonça dans le corps du Général.

- Merci, chuchota Velinar, avant de rendre l'âme.

Aussi doucement que possible, Arathorn retira son bras ; il posa ensuite délicatement le corps sans vie du Général sur le sol. Une larme, puis une deuxième perlèrent sur le visage du chevalier du Capricorne. Il s'était mépris sur son adversaire. Il l'avait pris pour un vil mercenaire, alors qu'il était un guerrier d'honneur. En tournant les talons pour poursuivre sa mission, il se promit de demeurer, lui aussi, un homme d'honneur…

***

Alcyar avait choisi la porte de droite. Quelque chose lui disait que cette nouvelle séparation était issue de la volonté d'un Général. Il se tenait donc sur ses gardes, prêt à se battre. Il avait été long à vaincre ses réticences, mais il avait du se rendre à l'évidence : il ne pouvait pas rester à l'écart. Soit il quittait le camp de la déesse aux yeux pers, soit il acceptait de mettre sa formidable puissance au service d'Athéna. Car il était puissant. Plus, probablement, que tous les guerriers réunis au Sanctuaire de Poséidon. Bien avant qu'Athéna ne décide de se réincarner, il avait appris à maîtriser son cosmos. C'était son maître qui le lui avait enseigné. Son maître… Hayar était un homme bon. Grand, environ 1m95, il respirait la gentillesse et la douceur. Alcyar se souvenait très bien de son maître, disparu un beau jour de printemps pour ne jamais réapparaître… Sa voix, chaude et rauque à la fois, ne s'élevait jamais.

- Alcyar.

Tout à ses pensées, le chevalier du Bélier ne répondit pas. Ce ne fut que lorsqu'il entendit son nom pour la seconde fois, qu'il regarda qui lui parlait.

Hayar !

Son maître se tenait devant lui. L'homme qui lui avait tout appris, sur le cosmos, les Dieux et même sur la vie !

- Mon maître, s'écria Alcyar en se précipitant vers l'homme qui lui faisait face !

Au moment où Alcyar allait se jeter dans les bras de son ancien maître, celui-ci tendit son bras. Une gerbe d'étincelles en jaillit et frappa Alcyar. Celui-ci, totalement pris au dépourvu, ne vit pas venir le coup. Son armure amortit toutefois considérablement le choc, ce qui lui évita de tomber mais ne l'empêcha pas de reculer sur plusieurs mètres. Le regard du chevalier du Bélier se fit alors plus aigu. Pourquoi diantre son maître l'avait-il frappé ?

- Alcyar, que fais-tu ici ? N'as-tu donc rien retenu de ce que je t'ai enseigné ?
- Je suis ici au nom de la déesse Athéna et…
- Es-tu bien sûr qu'il s'agisse d'Athéna, interrompit Hayar ?
- Comment ?
- Tu as vu Poséidon à l'œuvre. Tu peux légitimement dire que tu es certain que c'est le Dieu des Océans que tu as face à toi. Mais Athéna t'a-t-elle montré la moindre preuve de sa divinité ?
- Non, répondit Alcyar après un long moment de silence.
- En sorte que tu es de te battre pour une usurpatrice et que tu as défié un DIEU !
- Mais…
- Tu oses me contredire ? A genoux, immédiatement !

Alcyar hésita un bref instant mais finit par s'agenouiller et baissa la tête. De sorte qu'il ne vit pas le coup de pied de son maître venir lui fracasser le menton avec une violence inouïe. Sous l'impact, son casque sauta et il alla voler à quelques mètres. Sonné, il éprouva quelques difficultés à se relever.

- Tu t'es rendu coupable du pire crime, Alcyar, en osant t'attaquer à un Dieu. Le seul châtiment adéquat pour une telle faute est la mort, tu le sais. Toutefois, comme tu as été mon disciple favori, j'ai décidé de t'ôter la vie moi-même, d'un seul coup. Enlève ton armure !

Alcyar était incapable de résister à la volonté de son maître et ordonna à l'armure du Bélier de le quitter. Hayar frappa alors, sans que Alcyar ne s'y oppose. La gerbe d'étincelles jaillit une nouvelle fois et Alcyar s'écroula une seconde fois sur le sol, gravement blessé et inconscient.

Hayar éclata alors d'un rire dément. Peu à peu son apparence se modifia et laissa place à un homme d'une laideur effroyable : le Général Heldo des Lyumnades…

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad et Romain Baudry.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.