Annexe 1 : Ombre et Lumière: Mémoires d'Eaque, chevalier d'Athéna puis Spectre d'Hadès


Je suis né il y a déjà plusieurs millénaires. En ce temps-là, le monde connu se limitait à l'Europe, et plus particulièrement à la Grèce, berceau de la civilisation antique. Je naquis en Crète, dans un village situé près d'une crique. Nous vivions de pêche et d'agriculture dans des cases en boue séchée et aux toits de paille. Mon enfance a été celle de tous les garçons issus de familles plutôt pauvres: dès mon plus jeune âge, je participais au labeur familial afin de gagner ma pitance. Ma vie n'était pas drôle tous les jours, mais je n'étais pas particulièrement malheureux non plus. Je passais la plupart de mon temps libre avec mes deux amis, Solenne et Killian. Nous faisions toutes les bêtises possibles et imaginables. Pourtant, un trait de caractère s'est très tôt manifesté à moi: je ne supportais pas l'injustice et le mensonge. Dès qu'il y avait une querelle entre certains de mes amis, on se tournait vers moi, afin que je les départage. J'acquis très vite une réputation de sage ce qui fit que, à peine âgé de sept ans, j'étais chargé de juger les problèmes de la communauté dans laquelle nous vivions.

Un jour, je ne me rappelle plus bien la date, un incident éclata. Le fils du Meunier était mécontent du jugement que j'avais rendu concernant une dispute qu'il avait avec son père. Il devait avoir une quinzaine d'années et à peu près deux têtes de plus que moi. Comme j'étais assis, il me paraissait encore plus grand que cela. Sans prévenir, il m'alpagua par le col et m'envoya bouler à plusieurs mètres, en hurlant qu'il allait me tuer. Solenne se précipita vers lui pour l'en empêcher mais il l'assomma proprement. C'est alors que ma vie entière bascula. Une rage sourde s'empara de moi face à l'injustice dont avait été victime mon amie. Je serrai mes petits poings et me précipitai vers mon adversaire, bien décidé à lui faire payer ce qu'il venait de faire. Evidemment, vu de l'extérieur, cela pouvait paraître désespéré: j'étais loin de faire le poids face à cet escogriffe.

Personne n'a jamais su ce qui s'était exactement passé. Killian, qui se tenait à quelques mètres de là, devait me dire plus tard qu'il n'avait vu qu'un flash de lumière qui l'avait obligé à fermer les yeux. Quand il put les rouvrir, je me tenais debout, le poing droit tendu devant moi. Le fils du Meunier gisait à terre, grièvement blessé; il semblait avoir été transpercé par des milliers de coups. Mais le plus étonnant était que je me trouvais derrière lui ! Par un prodige que je ne pouvais m'expliquer, je l'avais en quelque sorte traversé. Je me précipitai alors vers Solenne pour vérifier qu'elle n'avait rien de trop grave. Je la soulevai et la prit dans mes bras afin de la ramener chez elle. J'étais trop préoccupé par son état pour me rendre compte que les gens s'écartaient sur mon passage, leurs visages apeurés. Je déposai Solenne dans son lit puis me tournai vers ses parents pour leur dire que je passerai dans la soirée afin de voir comment elle allait. Ils se contentèrent d'hocher la tête et me laissèrent partir…

Quelques jours plus tard, ma vie avait radicalement changé. Plus personne au village ne voulait m'adresser la parole ni travailler avec moi.
Solenne, sans doute dûment chapitrée par ses parents refusait de me voir. Bien entendu, vous l'aurez compris, j'étais amoureux d'elle. Enfin autant qu'on pouvait l'être à cet âge. Seul Killian me demeurait fidèle et encore je sentais la crainte dans certaines de ses paroles comme s'il redoutait par-dessus tout de m'énerver. Il souffrait du même traitement de faveur que moi. Personne ne lui parlait non plus et ses parents arboraient toujours le même air désolé lorsque leur fils rentrait le soir. Nous faisions de longues balades sur la plage pendant des heures. Il nous arrivait même parfois de ne rentrer au village que plusieurs jours après notre départ. Dans ces cas-là, Solenne se cachait toujours quelque part lors de notre retour pour vérifier que nous allions bien. Killian m'interrogea plusieurs fois ce qui s'était passé ce jour-là, face au fils du Meunier. A chaque fois, je lui faisais la même réponse: "Je ne sais pas, je n'en ai pas la moindre idée." Un jour que nous rentrions de je ne sais plus où, un homme m'attendait à l'entrée de la case familiale. Il était vêtu de manière simple; il portait un pantalon en toile grossière et un large bandeau enserrait ses longs cheveux blonds. A côté de lui se trouvait une grosse boîte dorée aux étranges motifs gravés dessus.

- Tu es Eaque ?

C'était beaucoup plus une affirmation qu'une question. Il m'apparut très clairement que cet homme savait déjà tout ce qu'il voulait sur moi. Nul doute que la population s'était fait un malin plaisir de lui raconter mon "exploit" avec le fils du Meunier. Je hochai la tête sans répondre.

- Te souviens-tu de ce qui s'est passé ce jour-là, exactement ?
- Non.

Ma réponse claqua comme un fouet. Elle disait le désintérêt que je portais à cet homme et à sa conversation. Pourtant quelque chose en lui me semblait familier; comme si je l'avais déjà connu, ou si je pouvais lui faire confiance.

- Je ne sais pas, repris-je presque malgré moi. Tout ce dont je me souviens, c'est que j'étais très énervé après lui et que je me suis précipité sur lui. Je me suis ensuite retrouvé derrière lui et il était presque mort. Comme si…
- Comme si ?
- Comme si je l'avais frappé un nombre incalculable de fois. Ca doit vous paraître stupide.

L'homme sourit pour la première fois. Il pouvait avoir une vingtaine d'années et était très grand. Ses muscles étaient saillants.

- Loin de là, Eaque, loin de là.
- Qui êtes-vous, osai-je demander ?
- Oh, toutes mes excuses, je m'appelle Alcyar et je suis un chevalier d'Athéna.
- Un chevalier d'Athéna ?
- Te rappelles-tu les pluies incroyables qui se sont abattues dans la région il y a quelques mois ?

Si je m'en souvenais ? Pardi ! Jamais on n'avait vu autant d'eau !

- Peut-être te souviens-tu que l'on avait attribué ces catastrophes à Poséidon et à ses guerriers ?

A nouveau je hochai la tête. Racontars que tout cela ! Les Dieux n'existent pas, ce sont des mythes créés par l'Homme.

- Tu te trompes Eaque, les Dieux existent bel et bien.
- Comment avez-vous fait pour savoir ce que je pensais ?
- Disons que c'est un de mes pouvoirs.
- Soit, admettons que les Dieux existent. Et alors ?
- Et alors, les guerriers de Poséidon ont été vaincus par les chevaliers d'Athéna, dont je fais partie. Aujourd'hui, je viens te demander de nous rejoindre.
- Moi ??? Mais vous n'êtes pas bien ! Qu'est-ce que j'ai à voir avec ça ?
- Tu possèdes un cosmos très puissant, petit.
- C'est quoi un cosmos ?
- Je t'expliquerai plus tard. Viens-tu avec moi, ou non ?

L'espace d'un instant, je fus tenté de lui dire non et d'aller me coucher. Mais il y avait quelque chose chez cet homme qui m'attirait. Comme si nous étions frères…

- C'est presque ça, Eaque. Nous avons effectivement beaucoup de points en commun.
- Je vous préviens, si vous continuez à lire dans mes pensées, je vais vraiment m'énerver.
- Et me faire subir le même sort que ton ami ?
- Peut-être.

Alcyar partit d'un franc éclat de rire. Il posa presque tendrement sa main sur mon épaule.

- Décidément, tu me plais, petit. Allez va chercher tes affaires, il faut y aller.
- Je n'ai pas d'affaires.
- Alors, allons-y dans ce cas.

Alcyar saisit la boîte dorée qu'il mit sur son dos. Puis il ferma les yeux quelques instants; une lumière dorée apparut et l'entoura. J'étais tétanisé. Il me prit par le bras et prononça quelques mots incompréhensibles. La lumière m'aveugla et je fus obligé de fermer les yeux. Quand je pus les rouvrir, nous étions dans un endroit différent. Alcyar me mena à une espèce de bâtisse où il me dit que je devrais dormir. Il viendrait me chercher le lendemain. Je dormis mal cette nuit-là, je suppose que c'était normal d'ailleurs.
Je pensais beaucoup à Solenne que j'étais persuadé de ne plus jamais revoir. Je dus admettre que mes sentiments pour elle dépassaient le cadre des amourettes d'enfants. Si j'étais resté dans mon village, aurais-je supporté de la voir presque chaque jour sans pouvoir la toucher, l'embrasser, être avec elle tout simplement. Pourtant je dus finir par m'endormir car Alcyar me réveilla le lendemain matin. Un vif soleil brillait dehors.

- Allez, debout Eaque, il faut commencer ton entraînement.

***

Les années passèrent. J'appris ce qu'était le cosmos et comment le maîtriser. J'appris les secrets de l'atome et comment m'en servir. J'appris tellement de choses. J'avais à présent treize ans. J'étais un adolescent filiforme aux cheveux noirs et aux yeux bleus. J'avais, au contact d'Alcyar, retrouvé cette quiétude d'esprit et cette sûreté dans mon jugement que j'avais plus ou moins perdues. J'étais plus puissant que les autres disciples, c'était indéniable. Nous nous affrontions régulièrement afin de mesurer nos progrès. C'était d'ailleurs dans ces moments-là que mon maître montrait une certaine inquiétude. Pourtant je l'emportais à chaque fois, sans aucune peine du reste. Dès que le combat commençait, une sensation de puissance s'emparait de moi et j'écrasais littéralement tous ceux qui s'opposaient à moi. Alcyar m'avait également appris à ressentir les émotions des autres ce qui me conférait un avantage indéniable lors de combats. Puis vint un jour où mon maître me dit:

- Eaque, tu es maintenant très puissant. Sans doute plus que je ne l'ai jamais été.
- Maître ? Que dites-vous ?
- Silence, Eaque. Tu as atteint un degré de connaissances et de force incroyable. Je savais que ton potentiel était grand mais je ne pensais pas qu'il le serait à ce point là. Tu as découvert ton cosmos il y a déjà plusieurs mois. Je n'ai plus rien à t'apprendre. L'heure est venue pour toi de tenter l'ultime épreuve pour revêtir une armure d'Or. Ta constellation est celle des Gémeaux, tu le sais. Celui qui revêtira cette armure doit être capable de maîtriser les différentes dimensions qui existent. Voilà ta tâche: Athéna a placé l'armure des Gémeaux dans une autre dimension. Tu dois la retrouver; tu as jusqu'à demain soir au coucher du soleil pour y parvenir. Si tu échoues, tu pourras rentrer chez toi.

Alcyar tourna les talons et s'en fut. J'étais totalement abasourdi. Dans une autre dimension ? Et pourquoi pas sur la Lune ? Et pourtant, quelque chose en moi me disait que j'en étais capable. Mais par où commencer ? Où chercher ? Je décidai alors d'appliquer ce que mon maître m'avait appris. Je m'assis à même le sol et fermai les yeux. Je forçai mon cœur à battre au rythme que je lui imposai. Une profonde sérénité s'empara alors de moi, en même temps que la rage qui m'animait en combat apparaissait. Mon cosmos explosa alors.
Je sentis mon maître se retourner vers moi et je pouvais sentir son incrédulité. Au bout de quelques secondes, une autre énergie apparut et se mit à résonner avec la mienne. J'ouvris alors les yeux.
L'armure des Gémeaux se tenait là, devant moi, à quelques mètres. Elle se mit à scintiller avant de disloquer en morceaux qui vinrent me recouvrir. J'entendis mon maître dire "C'est impossible, pas aussi vite…" Jamais je n'avais ressenti une telle puissance. J'avais enfin accompli ma tâche, j'étais devenu un chevalier d'Athéna.

Je fus présenté à la déesse le lendemain. Elle me félicita chaleureusement pour mon accession au rang de chevalier d'Or puis me fit un léger discours sur les devoirs qui m'incombaient dorénavant.

- Voilà, chevalier des Gémeaux, c'est à peu près tout ce que j'avais à te dire. As-tu une requête à formuler ?
- Oui, déesse Athéna.
- Je t'écoute.
- Je voudrais pouvoir retourner chez moi, quelques jours.
- Accordé, mais je veux que tu sois de retour ici dans quatre jours au plus.
- Il en sera fait selon votre volonté.
- Une dernière chose, Eaque. Ton armure doit rester ici.
- Oui, déesse.

***

Je me matérialisai à une centaine de mètres du village. Inutile d'effrayer mes braves villageois. Lorsque j'arrivai dans l'enceinte, personne ne me reconnut. Et pour cause, j'étais parti depuis plus de cinq ans. Toutefois, bien vite un adolescent vint se planter devant moi, les yeux écarquillés.

- Eaque ? C'est bien toi ?
- Et oui mon brave Killian, c'est moi !

J'attendais de mon ami qu'il se jetât dans mes bras, mais il se contenta de me tendre, de manière hésitante, sa main droite. Je sentais la peur dans le moindre de ses mouvements. Je voyais parfaitement qu'il me cachait quelque chose.

- Qu'y a-t-il, Killian ? Qu'as-tu à me dire qui te pèse tant que ça ?
- Et bien… C'est à propos de Solenne… Tu sais, elle t'aimait, mais cinq ans, c'est long et… Enfin, elle en a eu assez de t'attendre…

Je ne l'écoutais plus. Solenne venait d'apparaître. Athéna, qu'elle était belle ! L'espace d'un instant, je fus tenté de renoncer à ma condition de chevalier et de passer le reste de ma vie auprès d'elle. Puis quelque chose m'interpella. Son ventre. Son ventre était trop gros; ce qui voulait dire qu'elle était… Je me tournai vers Killian. Je vis la peur dans ses yeux.

- Qui, fut le seul mot que je prononçai ?
- Moi, répondit-il après plusieurs secondes de silence.

Il savait ce qui l'attendait en disant cela. Il n'avait bien entendu pas oublié ce qui était arrivé au fils du Meunier lorsqu'il m'avait mis en colère. Ce qu'il ne savait pas, ce qu'il ne pouvait pas savoir, c'était à quel point mes pouvoirs avaient augmenté. La rage, cette rage que je connaissais si bien, s'empara alors de moi. Mon cosmos explosa et une puissante aura dorée vint m'entourer. Killian ne recula pas d'un mètre. J'étais incapable de raisonner, de penser même. La seule chose qui comptait pour moi était la vengeance. Je hurlai, à m'en briser la voix.

- Que l'Explosion Galactique vous anéantisse tous !

La déflagration qui s'ensuivit fut tout simplement incroyable. Lorsque je repris mes esprits, le village n'existait plus. Plus aucune hutte, plus âme qui vive, plus un animal. Des larmes coulèrent alors sur mon visage tandis que je disparaissais pour retourner au Sanctuaire. Je n'avais pas vu mon maître qui se tenait derrière moi, en haut de la colline. Si je l'avais vu, nul doute que son air attristé m'aurait anéanti…

***

- Comment ça, banni ???
- Tu as transgressé ton serment de chevalier, Eaque. Un chevalier doit respecter la vie humaine plus que tout au monde. En tuant ces centaines d'innocents, tu t'es rendu coupable du plus vil des crimes. Théoriquement, tu devrais mourir pour ce geste. Toutefois, par respect pour ton maître, je communie ta peine en bannissement. Je te prie de retirer ton armure et de t'en aller, Eaque. Et si jamais tu revenais ici, tu serais exécuté immédiatement.
- Je ne rendrai jamais mon armure ! Par l'Explosion Galactique !

Mais avant que j'ai pu lancer mon coup, une poigne solide me saisit le bras, m'obligeant à me retourner. Alcyar, mon maître, se tenait devant moi, les yeux pleins d'éclairs.

- N'as-tu donc rien retenu de mes leçons, Eaque ? Non seulement tu as pris la vie de plusieurs personnes qui ne t'avaient rien fait et qui ne pouvaient pas se défendre, mais en plus tu veux lever la main sur ta déesse ?
- Ce n'est plus ma déesse ! Elle m'a banni !
- Et elle a eu raison. Pars maintenant, Eaque. Sinon, il te faudra te battre en duel avec moi…

Je réprimai les larmes qui me montaient aux yeux et parti en claquant la porte de la Salle d'Audience. J'ai erré pendant plusieurs mois, peut-être plusieurs années, je ne sais plus. J'avais perdu toute notion de temps, je ne savais même plus qui j'étais. Puis un soir, un homme apparut en face de moi. Il portait une armure, mais elle était noire. Un puissant cosmos émanait de cet homme.

- Qui es-tu ?
- Je me nomme Rhadamanthe du Wyvern de l'Etoile Céleste Forte et Violente. Je suis un Spectre au service du Dieu Hadès.
- Et alors ?
- Sa Majesté Hadès désire te voir.
- Moi pas.

Des dizaines de Spectres se matérialisèrent alors à côté de Rhadamanthe. Ce dernier s'avança.

- Ne m'oblige pas à employer la force, Eaque.

Je n'avais pas envie de me battre. Et je devais reconnaître que j'étais quelque peu intrigué. Que pouvait bien me vouloir l'Empereur des Ténèbres ? Je fus amené dans une grande salle, qui rappelait quelque peu la Salle d'Audience d'Athéna. Tous les Spectres s'agenouillèrent, sauf moi, bien évidemment.

- Eaque, je connais ton histoire. Je sais que ma nièce Athéna t'a banni de ses chevaliers. Moi, Hadès, je t'offre l'occasion de te venger.
- Ah ? Et comment ?
- En devenant un de mes guerriers et en combattant sous ma bannière. Je prépare une offensive qui a pour but de me rendre maître de la Terre. Qu'en dis-tu ?

Une occasion de me venger ! J'allais enfin pouvoir affronter Alcyar et Athéna !

- J'accepte.

Une lumière se fit alors. Un flash de lumière. J'avais revêtu une nouvelle armure; j'appris plus tard qu'on les appelait des Surplis.

- Agenouille-toi à présent et prête-moi serment, Eaque du Garuda de l'Etoile Céleste de la Supériorité !

***

- Star Light Extinction !
- Infinite Execution !

Mon poing traversa l'armure d'Or du Bélier de part en part. Alcyar ouvrit la bouche, comme pour chercher de l'air, tomba face contre terre et expira. J'avais tué mon maître, mon existence de chevalier d'Athéna était belle et bien terminée. Je n'eus pas le temps de savourer mon triomphe. Nos troupes étaient décimées et je me battais seul face à trois chevaliers d'Or. Leurs attaques conjuguées me furent fatales. Mais je n'en avais cure. Mon âme de guerrier d'Hadès était immortelle; je continuerais à me réincarner pour me battre sous ses ordres…

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.