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Le fracas rugissant de l'eau ainsi que sa froideur ranimèrent les trois chevaliers de Bronze qui gisaient dans la salle de Kali. Ils se relevèrent avec toute l'énergie qui leur restait tandis que l'eau atteignait déjà leurs genoux. Les flots arrivaient déjà à hauteur de leur taille quand ils parvinrent enfin aux escaliers. Conduits par Seiya, les chevaliers gravirent quatre à quatre les marches qui les menaient vers la salle des Amériques. Ils y trouvèrent Shun agonisant ainsi que les restes de l'armure que portait le chevalier du Vampire. - Shun était sur le point de faire le sacrifice de sa vie déclara Seiya. Même à l'agonie il à frappé son adversaire avec toute sa force. - Penses-tu vraiment que son état lui aurait permis de déclencher une telle attaque répliqua Shiryu. Il avança de quelques pas puis s'accroupit pour ramasser un morceau de métal luisant qui lui confirma l'hypothèse à laquelle il songeait. - Une plume du Phénix, ainsi Ikki est entré dans la bataille lorsque nous étions inconscients. Ikki gravit un large escalier de marbre encadré de guerriers de pierre qui semblaient garder l 'accès à l'ultime demeure de la tour. Leurs ombres menaçantes avertissaient celui qui avait l'audace de défier les gardiens de Babel que la tour était bien gardée. Au sommet de l'escalier une lumière rose témoignait de l'avancée du temps. Le crépuscule était déjà là et bientôt le soleil viendrait plonger derrière l'horizon. Il devait se hâter. Il était partagé entre son devoir de chevalier et son amitié pour Seiya, Hyoga, Shiryu et plus encore pour son frère. Mais il devait oublier ses désirs personnels. Il se battait pour la justice et non par orgueil. Tandis qu'il montait vers le sommet, il sentait un cosmos hostile se rapprocher de lui. Il accéda à une terrasse qui dominait telle une falaise les eaux furibondes de la gorge. Au centre se dressait une tourelle plus petite ou l'on pouvait voir de petites fenêtres protégées par des barreaux. Puisque les geôles de Babel était face à lui, il n'allait pas tarder à affronter le dernier gardien. Il regarda autour de lui mais ne vit rien. Il se dirigea alors vers la porte de la tourelle. A peine avait-il fait quelques pas que celle-ci s'entrouvrit, laissant passer une silhouette féminine dont l'armure brillait devant le soleil couchant. La gardienne se tint stoïquement devant le chevalier du Phénix. Elle était grande et mince. Ses boucles blondes flottaient gracieusement, emportées par la brise qui soufflait. Son visage était caché par un masque de couleur d'or, comme le reste de son armure. - Bienvenue aux geôles de Babel chevalier. Tu dois être redoutable puisque tu es arrivé jusqu'à moi mais ta tentative s'arrête ici. Vous n'auriez pas dû sous-estimer la puissance des gardiens de Babel. Pour tes compagnons, il est trop tard. Quant à toi je veux bien t'offrir une chance de servir à nouveau la justice. Agenouille-toi devant moi et reconnais le Pope comme ton maître et tu auras la vie sauve. - Est-ce que tu appelles justice le fait de garder dans tes murs une innocente prêtresse d'Athêna et gardienne de la Vérité ? D'un geste rapide, la gardienne de Babel défit sa cape et d'un saut, avec une agilité féline, vint se placer devant le chevalier du Phénix. - Je suis Danaë de Midas, gardienne de l'Europe et suprême chevalier de Babel. - Je suis Ikki, chevalier du Phénix. Ikki, redoutant d'avoir à subir l'attaque de son adversaire décida d'attaquer au plus vite. Il prépara les ailes du phénix puis lança son attaque contre Danaë. Une bulle d'or se forma autour de la gardienne de Babel et arrêta net la gerbe de feu. - Alors, tu comprends maintenant pourquoi ta stupide rébellion était vouée à l'échec ? Mais puisque je n'ai pas pour habitude de faire souffrir mes adversaires inutilement, je vais de ce pas t'envoyer dans l'autre monde. Tu vas goûter à l'attaque la plus terrible qui soit. Elle leva son doigt vers le ciel un grand éclair traversa les cieux. Elle tendit alors ses deux mains. - Que la pluie d'or te transperce ! Une multitude de gouttelettes brillantes fondirent sur le chevalier du Phénix à une vitesse si grande qu'il ne parvint pas à les éviter. Il fut projeté dix mètres plus loin. La guerrière de Babel, confiante, se retourna et avança vers la porte, croyant la victoire acquise. Mais c'était compter sans la ténacité du chevalier du Phénix. - Tu m'enterres un peu vite. Le combat ne fait que commencer. Danaë se retourna à nouveau. Face à elle se tenait Ikki, la tête ensanglantée, tenant à peine sur ses jambes . Et pourtant, malgré la souffrance, il voulait continuer le combat. Danaë, quoiqu'elle admirait la bravoure de son adversaire se résolut d'en finir. - Puisque tu t'acharnes à combattre, tu vas mourir de la pire des manières je vais déchaîner contre toi la Rivière d'or. Au début tu parviendras à la contrer mais peu à peu elle gagnera de la puissance et tu seras forcé de capituler. Elle joignit ses mains puis écarta de quelques millimètres les extrémités de ses doigts. - Par le ruisseau d'or… ! De petites vagues dorées virent buter contre les bras d'Ikki qui n'avait eu aucune peine à parer l'attaque. A nouveau, Danaë entrouvrit un peu plus les doigts. - Par le torrent d'or… ! Cette fois les vagues venaient trop rapidement pour qu'Ikki parvienne à les esquiver. Une d'elles l'emporta comme un fétu de paille dans les airs. Par chance il parvint à se rattraper au mur de la tour. A dix mètres sous lui l'inondation déclenchée par Citherus faisait rage. S'il lâchait prise, il serait immanquablement englouti par les flots en furie. Il entendit les pas de Danaë qui s'approchait de lui. - Eh bien chevalier, il semblerait que tu sois en mauvaise posture. Tu ne m'en voudras pas si je t'achève promptement. J'ai horreur de voir les gens souffrir. Dans cette dernière phrase, Ikki avait décelé une pointe d'ironie. - Mais avant tout, reprit-elle je tiens à te dire ce que tu viens de manquer en refusant de te rallier à ma cause. Dans quelque temps, le Pope installera l'ordre. Une loi dure mais une loi viendra prendre la place du chaos qui s'est installé depuis longtemps et à grandi avec la civilisation. Je prendrai alors une place digne de moi. Je seconderai le Pope dans la charge qui lui incombera et peut-être m'associera-t-il à son pouvoir. Elle se tut pendant quelques secondes puis reprit sur un ton plus sec. - Bien ! Je vais maintenant en finir avec toi . Elle leva la main droite puis frappa celle d'Ikki. Le coup était si violent qu'après avoir ressenti une douleur intense, il ne la sentit même plus. Son bras gauche devait à lui seul soutenir le poids du corps. - Adieu chevalier dit-elle, prête à faire tomber son adversaire. Soudain elle ressentit un froid glacial paralyser tout son avant-bras. Elle se retourna et vit face à elle Seiya et Hyoga prêts à lui faire face. - Je vois que les Sœurs Nagas ont échoué. Qu'importe votre nombre, dans peu de temps vous aurez passé de vie à trépas. Elle fit croître son cosmos et récupéra presque instantanément l'usage de son bras. Seiya et Hyoga préparèrent leurs attaques et les projetèrent contre Danaë. Comme lorsque Ikki l'avait attaqué elle se protégea d'une bulle d'or qui para les coups de ses ennemis. Pourtant le tonnerre de l'aube et les météores de Pégase continuèrent de s'acharner sur leur adversaire. Bientôt, il furent rejoints par le Dragon de Rozan qui vint lui aussi se heurter aux terribles défenses de Danaë. Shun quant à lui gisait inconscient et désarmé à quelques pas du champ de bataille. Ikki, quant à lui usait des forces qui lui restaient pour remonter sur la tour. - Maintenant vous allez tous mourir. Préparez-vous à subir l'attaque de la rivière d'or. Tandis qu'elle déclenchait le ruisseau d'or Ikki contacta Seiya pour le mettre en garde. - Seiya, dit-il, son attaque te semble insignifiante mais bientôt elle aura tant de puissance qu'elle nous balayera tous. Si tu n'arrives pas à percer le mystère de la bulle d'or, nous périrons. Le ruisseau devint alors torrent les chevaliers de Bronze s'accrochèrent les uns aux autres pour offrir plus de résistance à l'attaque. Seiya, suivant le conseil d'Ikki déclencha quelques météores qui vinrent se heurter à la bulle d'or. Il fut alors contacté par Shiryu. - Si nous voulons la vaincre, il nous faut concentrer notre énergie sur un seul point. Pour…percer la bulle. - Hélas répondit Hyoga, aucune de nos attaques ne possède ce pouvoir. - La rivière d'or hurla frénétiquement la gardienne de Babel. Cette fois l'attaque poussa les chevaliers avec une puissance inouïe. Peu à peu ils se rapprochaient dangereusement du bord de la tour. Encore quelques mètres et ils iraient à la rencontre de leur destinée. - Je vais faire ce qu'a fait Hercule aux écuries d'Augias fit elle en ricanant. Soudain elle sentit une douleur aiguë lui traverser la main. Elle fit volte face. Devant elle se tenait Protée, le doigt pointé sur elle. - Décidément dit-elle vous êtes nombreux à désirer mourir. - Que l'aiguille pourpre te transperce ! Mais l'aiguille pourpre ne transperça point la bulle d'or. Toutefois Shiryu remarqua qu'elle avait faibli. Il n'était pas le seul. - Concentrez tous votre cosmos sur moi et mon attaque percera la bulle d'or leur cria Protée. Au cosmos du Scorpion de mer se joignit bientôt celui de Pégase, du Dragon, du Cygne et du Phénix. L'aiguille pourpre partit à nouveau. Un trait rouge fendit l'air et vint se ficher dans la bulle d'or. Mais elle ne se brisa pas, tant elle étai solide. Etait-elle indestructible ? - Cette fois cria Danaë votre dernière heure à sonné. Elle projeta contre les adversaires la pluie d'or . Elle augmenta sa puissance au maximum, voyant que sa victoire était proche. Soudain, elle sentit une aiguille traverser son cœur. Elle baissa les bras et tomba. Elle était morte. Shun ayant vu ses amis en danger avait confié le peu d'énergie qui lui restait ainsi que son destin entre les mains de Protée. Celui-ci avait eu suffisamment d'énergie pour percer les défenses de Danaë. Ils prirent la clé d'or de Danaë accrochée à sa taille. Dans sa main gauche, ils trouvèrent des fragments de ce qui devait être une médaille. Loyale jusqu'à la mort, elle avait voulu garder secret ce qu'auraient pu apprendre les chevaliers de bronze au sujet du Pope. Qu'importe, pensèrent-ils, la captive était libre. |