Annexe 1 : Un Chevalier, Eric du Corbeau


Note de l'auteur : Afin de rendre hommage à Brandon Lee et à James O'Barr, j'ai voulu prendre comme héros Eric Draven, mais pour l'adaptation, je me suis également inspiré des deux autres films. The Crow, le premier du nom, reste quand même ma principale source d'inspiration pour ce chevalier. Ceci, comme le reste de ma fic, n'est que pure invention. The Crow reste copyright James O'Barr.



Une petite ville de l'Illinois, USA. Dans un cimetière, agenouillé devant une tombe, un jeune homme pleure. Ce ne sont pas des larmes d'eau, ni de feu comme le pourrait certains géants de la mythologie scandinave, mais de sang. Sur la tombe, il est écrit ceci : " Ici - gît Jennifer Corvis, exemple même d'innocence. Qu'elle repose en paix. " Aux côtés de la tombe, une autre où il est inscrit : " Ci - gît Eric Corvis, mort en défendant sa sœur. Repose en paix. " Vêtu de noir, sa peine semble ne pas avoir de limite. Nous sommes en mars 1985. Il pleut à verse sur le cimetière, mais le jeune homme n'en a cure.

· Jenny ! Comment ais - je pu te perdre ? Comment ais - je pu laisser un monstre d'inhumanité comme lui t'ôter la vie, alors que tu n'avais que onze ans ? Je jure sur ce que j'ai de plus cher, que je ne connaîtrais pas le repos tant que je ne t'aurais pas vengé.
· Bonsoir !
· Qui êtes - vous ?
· Je me nomme Shura et je cherche certaines personnes pour certaines raisons. Tu sembles porter en toi une grande tristesse, bien. Accepterais tu de devenir apprenti - chevalier.
· Chevalier ? Ne vous moquez pas de moi, tout le monde sait que les chevaliers n'existent plus depuis belle lurette.
· Crois - tu ? Si je te disais que tu te trompes et que j'en fais partie. Que je suis d'ailleurs au service d'une déesse nommée Athéna. Que dirais - tu ?
· Soit que vous êtes timbré et que vous devriez vous faire soigner, soit que vous vous payez ma tête. Dans les deux cas vous perdez votre temps.

Le jeune homme ne savait pas vraiment que penser. Il était là, tranquille en train de prier sur la tombe de sa sœur, quand un inconnu surgit du néant lui propose de laisser sa quête de vengeance inachevée pour devenir un soi - disant chevalier au service d'une folle appelée Athéna. Haussant les épaules, le jeune homme se relève et s'apprête à quitter le cimetière quand le dénommé Shura lui barre le passage.

· Laisses ta quête de vengeance, fait l'homme, tu auras mieux à faire en me suivant. Mais si tu persiste à vouloir refuser, alors dis - moi comment tu as fait pour devenir un zombi.
· Qu'est - ce que vous connaissez sur ma vie ?
· Rien, je le reconnais. Par contre, je connais la légende des Corbeaux. Je sais que lorsqu'une personne meurt, il arrive qu'un corbeau, messager d'Hadès l'emmène vers l'au - delà. Mais il arrive aussi que le défunt transporte avec lui une peine si grande que son âme ne peut trouver le repos. Si ces conditions sont remplies, et si les deux morts étaient liés d'un amour profond, alors le corbeau ramène l'âme pour que la justice triomphe.
· Mais les choses ne pourront jamais s'arranger. Mon âme ne trouvera jamais le repos tant que nous serons séparés.
· Puis-je savoir qui cette personne était pour toi ?
· Elle était ma jeune sœur ! Elle était tout pour moi. Sa seule présence suffisait pour réchauffer un hiver gelé, ou pour rafraîchir un été brûlant. Elle portait une grande innocence et sa mort a, pour moi, enlevé une partie de mon humanité.
· Je vois, mais pourrais - tu me dire ce qui s'est passé réellement.
· Ici, comme ça ?
· Non, bien sur que non. Je possède une chambre, à l'hôtel du coin. Nous y serons tranquilles pour réfléchir à la fois sur ta condition et sur mon offre. Alors ?
· Soit, mais laissez - moi quelques instants pour me recueillir sur la tombe de ma soeur.
· D'accord, mais fais vite. Je t'attendrais à la grille.

Les minutes furent brèves, mais Eric ne savait toujours pas que penser. Lorsqu' il sortit du cimetière, Shura était aux prises avec une vingtaine de gangsters. D'ordinaire, Eric aurait laissé tombé et serait parti sans rien dire, mais parmi eux se trouvait Jim " Scarface " O'connel, l'un des meurtriers de sa sœur.

Flash-back

Décembre 1983. Un petit appartement, une enfant pleure, des hommes, une bonne dizaine la frappent. Quelles sont leurs raisons : nul ne les connaît. L'un d'entre eux, armé d'une matraque, la frappe à la tête, pas trop violemment pour éviter de lui faire perdre connaissance mais suffisamment pour la faire saigner.

· Pourquoi faites vous ça ? hurle la fillette.
· Pourquoi ? répète l'un d'entre eux. Hé, Al, elle veut qu'on lui explique. Pourquoi ? mais pour nous éclater.
· Ca suffit, fait le dénommé Al, en frappant la brute. Ecoutes moi, fillette ! Je vais te dire une bonne chose. Tes parents collaboraient autrefois pour un trafic de drogue, je ne sais pas si tu comprendrais, toujours est - il qu'il y quelques mois, ta mère a vendu la mèche aux flic et que nous nous sommes passé les nerfs sur l'avion dans lequel elle voyageait. Ton père quant à lui, a périt dans un accident de voiture, ça tu dois le savoir.
· Oui !
· Ce que tu ignores sûrement, c'est que ton oncle a refusé de reprendre le business de votre paternel. Il voulait mener une vie normale avec sa petite famille, mais ça ne me plaît pas.
· Mais, moi, je ne vous ai rien fait !
· Toi, non c'est vrai. Mais je veux qu'il sache ce que c'est que de me désobéir. Je regrette, fit il en passant sa main sur la joue de la fillette, mais tu vas devoir mourir aujourd'hui.
· Jenny ?

La porte vient de s'ouvrir, Eric le grand frère de Jenny est de retour. Il venait de passer au supermarché afin de se ravitailler. Les bras lui tombent lorsqu'il voit sa sœur menottée au radiateur comme un objet. Pendant un moment, il reste sans voix. Tout ce monde chez lui, cela aurait pu aller s'il s'agissait de ses amis, ou de sa famille, mais il n'en était rien. Eric comprit vite ce qu'il devait faire et jeta les paquets au visage de deux des truands. Il se saisit de l'un d'entre eux, lui plaça une manchette à la base du cou, prit son arme, une batte de base ball et frappa son voisin.

· Fils de… fit l'un d'entre eux. Il n'eut guère le temps d'achever sa phrase que le pied d'Eric le frappa dans l'aine.

Les truands se précipitaient les uns après les autres sur Eric, celui - ci, tant bien que mal sauta vers le radiateur n'ayant qu'une idée en tête : sauver sa sœur. Les truands reculaient devant la détermination de cet inconnu, il ne savait plus que faire lorsqu'un coup de feu se fit entendre.

· Ca suffit mon garçon, fit Al Draco. Tu t'es remarquablement bien battu, mais tu ne peux rien contre nous.
· Je sais qui vous êtes, fit Eric en voyant les truands sortir leur flingues et je sais ce que vous faites et quels sont vos " liens " avec ma famille. Je tiens à vous dire que si vous voulez que je reprenne le trafic de votre saleté de came, vous pouvez toujours aller vous faire voir.
· Comme tu voudras, mais je suppose que cela demande une petite compensation.
· Quoi ?

Draco s'avança vers le radiateur, arma son python et le mit sur la tempe de Jenny.

· Ecoutes - moi, Eric Corvis, je te laisse une dernière chance de sauver ta peau. Tu vends ma came, tu me files tes revenus et tu as une vie tranquille.
· Tranquille ? ne te payes pas ma tête. Je sais parfaitement ce que tranquille veux dire. Si tu veux me tuer, alors ne te gènes pas. Mais fais le vite.
· Ton courage est tout à ton honneur, mais qu'en est - il de cette enfant ? Elle sera forcée de vivre dans un orphelinat. Et tu sais aussi bien que moi ce que sont les orphelinats de ce pays pourri. Tout ne dépend que de toi, Eric.
· Laisses - moi le temps de réfléchir. Eric promène son regard sur les intrus. L'un d'eux a sûrement les clefs pour libérer Jenny, mais lequel ?
· Dépêches - toi, Corvis, ma patience a des limites.
· D'accord, fit Eric en se rendant compte que Draco a les clefs. Ma décision est prise.

Eric sait qu'il joue avec sa vie, mais peu lui importe. Tout ce qu'il faut, c'est sauver Jenny. Son oncle Mike, qui vit à Chicago, saurait s'occuper d'elle. Quitte ou double et il lance sa batte sur Draco avant de s'élancer sur l'homme.

Un coup de feu, une douleur, Eric tombe au sol. Son épaule est transpercée par une balle. Son objectif, sauver Jenny, est un échec. Il se relève, s'avance de nouveau vers Draco et le regarde dans les yeux.

· Très bien, Corvis ! je constate que tu as encore plein de fouge en toi, et plein de force. Par conséquent, je sais ce qu'il me reste à faire. Scarface !
· Ouais, boss ?
· Attaches les solidement ensemble. Ce jeune homme ne veut pas que sa sœur meure, mais j'ai décidé de les tuer tous les deux. Donc, ils mourront ensemble. Mais, avant cela, soigne leurs blessures.

Scarface soigne sommairement la blessure de Jenny et celle d'Eric. Puis ils quittent l'appartement. Trois jours après, Jenny meure de faim et de fatigue. Eric ne tarde pas à la rejoindre. Ils sont enterrés côte à côte. Un an plus tard, un corbeau se pose sur la tombe du jeune Corvis. Eric revenait à la vie. Il retrouvera et tuera huit des neufs complices de Draco.

Retour

Eric ne pouvait oublier ce visage, même s'il s'était occuper de soigner Jenny, il restait l'un de ses assassins. Eric laissa la colère et la tristesse envahir son corps, son cœur et son âme. L'image de Jenny souffrant lui revient, le corbeau se pose sur le mur du cimetière, Eric sent de nouveau une force inconnue affluer en lui. Il passe à l'attaque. En l'espace de quelques secondes, cinq des lascars sont à terre. Shura a, à lui seul, réussi à en faire partir plus de la moitié. Les autres partent sans demander leur reste. Scarface et deux acolytes restent encore face aux deux inconnus. Shura les sonde : ils n'ont pas idée de ce qu'ils ont en face d'eux. Eric s'avance l'air satisfait : dans quelques instants, l'avant dernier meurtrier de Jenny sera mort. Les deux autres s'avancent, ils ont des uzis, mais ne semblent guère sur d'eux. Ils tirent, aucune balle n'atteint son objectif.

· Une arme comme celle - ci n'est utile que si elle atteint son but. Deux manchettes partent, les deux sont à terre. Il ne reste plus que Scarface.
· Bande de fumiers ! Vous allez me le payer ! Sortant deux Beretta, il vide ses chargeurs sur ses adversaires. Comme précédemment, les deux en ressortent indemnes. Un trait de lumière fend l'air, les deux mains de Scarface sont sectionnées.
· Excalibur ! fait Shura la main levée vers le ciel. Le sang gicle, Eric sourit : il semble que Shura ait comprit ce qu'était vraiment Scarface. Shura rassemble les survivants, il les ligote puis s'avance vers Scarface. Devant lui se tient Eric.
· Ta vie contre un renseignement : où se trouve Al Draco, ton vieux patron ?
· Comment je le saurais, et puis d'abord qui t'es, toi ?
· Tu ne te rappelles vraiment pas de moi ? Si je te parle d'une gamine de onze ans et de son frère qui s'est battu et dont tu t'es occupé l'an dernier ça ne te dit toujours rien.
· Corvis ?
· Toi et tes potes nous avez tué, Jenny et moi. Tu le sais, depuis la mort de mes parents, je me foutais de ma vie, mais j'avais un but et Draco me l'a enlevé.
· Tu veux parler de … ta sœur ?
· Tu as tué un ange, Scarface ! fait Eric, la voix embrumée par la colère et le chagrin. Je vais te tuer.
· Attends, Eric ! fait soudainement Shura. Il me revient quelque chose.
· Quoi ? N'essayes pas de m'empêcher de tuer cette ordure.
· Je ne veux pas t'en empêcher, mais quitte à le tuer, pourquoi ne le tuerais- tu pas sur le plan mental ?
· Oui, fait Eric. Pourquoi pas ?

Eric s'approche de Scarface. Il lui prit la tête entre les mains, se concentre et crie

· Je t'offre soixante douze heures de douleurs et de souffrance.

Même pour un homme habitué comme Scarface, la vision lui semble tout droit sortie de l'enfer. Une fois cette besogne achevée, Eric va avec Shura dans son hôtel. Là, les deux nouveaux amis bavardent et Shura, qui juge Jamian indigne de revêtir l'armure du corbeau, parle à Eric des chevaliers d'Athéna. En avril, Eric arrive au Sanctuaire pour la première fois et devient l'élève de Shura pour succéder à Jamian.

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www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Damien Jesus.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.