Chapitre 10 : Terres Natales


Russie, Plaine de Sibérie

Je venais d'arriver dans la maison que je partageais avec Camus et Isaak, et des souvenirs m'assaillaient l'esprit. La maisonnette n'avait pas changé, Jacob avait du s'en occuper souvent car je sentais une petite sensation de chaleur sortant de l'âtre, et étant un chevalier du froid ce genre de sensation ne pouvais m'échapper. J'avais été véritablement heureux hier soir pendant notre dîné, mais je savais que pendant ses trois jours tout le monde partirait de son côté. Moi même j'irais demain à Blue Graad voir Alexer et ensuite en Asgard pour prendre des nouvelles de mes amis.

Après avoir poser mes maigres affaires et rallumer le feu de la cheminée, je sortis de la maison pour aller visité Jacob et les villageois. Je pouvais y être en un millième de seconde mais je voulais encore une fois goûter à une promenade que j'avais fais des milliers de fois pour ravitailler mon maître et Isaak en nourriture et en bois.

J'arrivais enfin au village et après 10 minutes d'accolades, de sourires et de rire je retrouvais le grand-père de Jacob m'annonçant que celui-ci était allé poser des fleurs près de la tombe de ma mère. Cette fois j'avais décidé d'utiliser mes pouvoirs et en une fraction de seconde je me retrouvais derrière Jacob.

Il était en train de changer les fleurs du vase en cristal que les villageois avaient créer en l'honneur des quelque morts noyés par le naufrage du bateau où se trouvait ma mère.

- Alors Jacob toujours entrain de jardiner ?

Reconnaissant ma voie entre mille, Jacob se retourna et couru se jeter dans mes bras sans cacher les larmes qui commençait à tomber de ses yeux. Je me retrouvais soudain par terre au milieu de la neige en train de rire et de jouer avec un garçonnet de 6 ans. Comme l'adolescent et non le chevalier que j'étais, et je compris qu'un chevalier devait rester maître de ses pensées et sentiments mais qu'il ne devait pas les renier, sinon il n'avait plus rien d'humain. Et enfin, le barrage qui empêchait mon esprit de s'éveiller complètement fut définitivement rompu.

J'ai passé ma journée avec lui, essayant de lui expliquer tout ce qui c'était passé. Je ne pus tout lui dire mais parler me fis du bien. L'innocence d'un enfant m'aida à mieux me regarder en face et les remords que j'avais disparurent avant la fin de la matinée. Je tournais mon regard vers le ciel et je salua mentalement les divinités de l'Olympe, un petit éclair invisible pour le commun des mortels apparu dans le ciel et répondit à mon salut, je souris intérieurement et laissa mon esprit vagabonder dans les souvenirs alors que je m'étendis sur la plaine glacée de Sibérie aux côtés du petit Jacob tout heureux de me retrouver.

Chine, au 5 pics de Rozan

Je venais à l'instant de me rendre compte combien j'aimais me balader dans cette forêt de bambou qui entourait la chaumière où j'avais passé une partie de mon enfance et de mon entraînement. Tout mes sens semblaient boire et s'abreuver du spectacle magnifique qui s'offrait à ma vue. Je pouvais sentir la moindre petite parcelle de vie, aussi bien dans les animaux que dans les plantes et les arbres. Je sentis un sentiment de fierté et de ravissement m'envahir lorsque je pensais que j'avais aidé à vaincre Hadès et a préserver ce monde. Toutes nos blessures et nos peines valaient la peine d'être endurer lorsque mes yeux contemplaient ce magnifique paysage qui aurait pu disparaître totalement, renforçant ma foie et ma volonté à défendre la cause d'Athéna.

J'avais retrouvé ma vue mais mes autres sens me permettait de voir et de sentir les choses mieux qu'un humain normal doté de ses cinq sens. Un oiseau perché sur une branche commença à chanter, bientôt je fus assaillit par une multitude de bruit et mes sens perçurent la vie dans la forêt. Il y a quelque temps j'aurais certainement traversé la forêt sans me rendre compte de la végétation luxuriante et de la vie qui s'en dégageait. J'étais en complète admiration devant le pourvoir de création de la nature.

Soudain je reconnus la voie de Shunrëi chantant encore et toujours la même chanson depuis que je la connaissais. Bien entendu elle n'avait pas senti ma présence dans la forêt alors que j'étais à 10 mètres d'elle. Elle s'arrêta vers une corniche et commença à cueillir des fleurs, habillé de son kimono blanc qu'elle mettait pour les occasions spéciales. Ces cheveux pour la première fois étaient démêlés et ondulaient au gré du vent avec la grâce du Cygne. Ce qui me fis penser pendant un bref instant à mon frère.

Je m'approchais de Shunreï tout en faisant attention de ne faire aucun bruit, ce qui était loin d'être difficile, puis je posais mes mains devant ces yeux dans un geste que tout les enfants font lorsqu'ils sont jeunes et demandait d'une voie espiègle:

- Devine qui s'est ?

La suite après me confirma tout ce que j'avais pensé sur la sauvegarde de la Terre et combien la vie était précieuse. Je savais que j'allais passé trois jours que je me souviendrais le reste de ma vie.

Tokyo, l'Orphelinat des enfants des étoiles.

Je m'approchais du bâtiment auquel une petite partie de ma vie c'était déroulée, je me revoyais encore entrain de taquiner Miho et de me cacher ensuite derrière ma grande sœur pour échapper aux maigres coups que Miho allaient me donner, tandis que ma grande sœur me grondait gentiment en me demandant d'être gentille avec la petite Miho. J'avais revu Seika, et quand je l'ai enfin serré dans mes bras après toutes ces années j'ai vraiment réalisé que la Terre mérite d'être sauvé par tout les moyens. Car même si l'humanité commet des crimes et des actes répugnants, elle est aussi capable de gentillesse et de générosité.

Seika était venu avec moi au Japon, un de nos nouveaux pouvoir que mes frères et moi avions pu maîtriser était la téléportation. J'aurais pu tout aussi bien me déplacer à la vitesse de la lumière mais ma sœur n'aurait pu y survivre. Après avoir salué Saori mes frères et les quelques amis je partis pour le Japon avec ma sœur. Elle m'attendait dans mon appartement à côté du port me disant que je devais régler mes affaires avec Miho avant de la revoir. Je rougis aussitôt et elle me pris dans ses bras me disant que j'étais humain avant tout et que certaines questions devait trouver leurs réponses. Je ne sais pas comment elle sut pour mes sentiments mais je vis qu'elle était plus perspicace que moi.

Plus je m'approchais de l'orphelinat et plus j'entendais les cris de joie ou de colère des enfants qui s'amusaient dans le petit préau, surveillé avec attention par Miho. J'étais très content de la revoir même si une partie de moi répugnait de lui dire ce que je m'apprêtais à lui dire. Lorsque il s'agit de sentiment qui relie deux êtres, mon frère Shiriu ou même Shun sont beaucoup plus qualifié que moi pour en parler.

Je me posais sur une branche du vieux chêne qui était à côté du petit parc, je pouvais ainsi voir tout ce qui se passait sans que personne ne puisse me voir. Miho était assise devant le perron entrain de brosser les cheveux d'une fillette, elle jetait toujours un regard vers le petit terrain de foot pour voir si les garçons ne se chamaillaient pas. Je souris intérieurement à cette scène, Miho était très belle et je sais qu'avec elle j'aurais pu avoir une vie de rêve mais hélas pour nous deux, la vie n'était jamais aussi simple et ce n'était pas elle qui faisait battre mon cœur.

Un jeune enfant venait de mettre un but déclenchant les cris et la joie pour son équipe et les cris de rage pour l'équipe perdante. Miho arrêta de coiffer la fillette et applaudit le jeune buteur le gratifiant d'un magnifique sourire. Je décidais de descendre de l'arbre pour aller enfin serrer dans mes bras mon amie de toujours qui devait attendre ma venue depuis bien longtemps et quelques explications plus encore…

Tokyo, Résidence des Kido

Je me déshabillais dans ma chambre pour prendre une douche. Même si je ne me sentais pas sale, le simple fait de sentir l'eau sur ma peau et de continuer à faire des gestes simples et habituels me confirmaient que j'étais bel et bien vivant.

Le combat que nous avions affrontés fut le plus éreintant et le plus pénible auquel j'ai du participer. Autant physiquement que mentalement. Etre obligé de regarder Hadès commettre ses méfaits alors que je ne pouvais rien faire du tout m'était insupportable et même maintenant je sentais encore une pointe de culpabilité naître dans mon esprit. Je ne pouvais m'empêcher de penser que j'aurais pu sauver des vies.

J'entrais sous la douche et le contacte de l'eau commença à chasser de mon esprit tout autre sentiment que la plénitude. Mais indubitablement les doutes et les regrets revinrent au triple galop. L'être humain est fait de joie et de peine mais aussi de regrets, je devais les accepter comme tel et non plus essayer de me tourmenter, j'étais vivant et les êtres auxquels je tenais le plus aussi…Après cette bataille je pouvais me sentir heureux et remercier la providence.

Mon esprit vagabonda encore faisant rejaillirent des centaines de souvenirs d'enfance et de mon entraînement avec mon défunt maître. Mais c'étaient des souvenirs de joie et non de tristesse. Je laissais mon corps profiter de cette eau chaude et finis par m'endormir, et ce n'était pas le sommeil divin et destructeur d'Hypnos mais bel et bien un sommeil réparateur et très humain.

Quelques heures plus tard, je sortis du bain et entra dans ma chambre, utilisant un infime pouvoir du Cosmos mon corps sécha et je me mis à contempler par la fenêtre la magnifique jardin. J'étais encore nu mais la nudité ne m'avais jamais dérangé. Je pris quand même un training et je décida de courir un peu. Avant d'aller sur l'île d'Andromède rejoindre June.

Île de la Reine de la Mort, Pacifique

J'empruntais les chemins parsemés de gravats pour aller une fois de plus visiter la tombe d'Esmeralda. La première femme pour qui j'avais pleuré et aimé.

J'arrivais à la cabane où j'avais subis mon entraînement avec mon maître Guilty. Toute la haine que je nourrissais quand je suis partis pour la première fois semblait lointaine. Mais les souvenirs étaient tenaces, pourtant je les écartais d'une simple pensée. La cabane était encore en bonne état, mes frères riraient s'ils pouvaient imaginer combien j'aimais nettoyer les meubles, enlever la poussière ou même faire la vaisselle. En fait il ne riraient pas mais seraient plutôt heureux pour moi que j'aie pu trouver un havre de paix. Qui aurait pu croire qu'un peu moins d'un ans après le tournoi galactique, mes frères et moi deviendraient aussi fort. Certes je n'ai jamais crains pour ma vie, et mes frères aussi, trop occupé à nous battre pour la sauvegarde du monde. Ma vie n'a été que combat et douleurs mais j'en tire une fierté sans borne car même si le reste de l'humanité ne connaît pas notre lutte, les peu de gens qui sont au courant me prodiguent leurs amitiés et leurs amours. Et aussi étonnant que ça puisse paraître ça me suffit.

Même si j'aime profondément mes frères et en particulier Shun, je suis indéniablement attiré par cet endroit d'une manière ou d'un autre. Tout comme Hyoga en Sibérie ou Shiriu en Chine, l'Île de la Reine de la Mort, aussi inhospitalière qu'elle fut, est le foyer du Phénix et par conséquent le miens aussi.

Toutes à mes pensées, je n'ai remarqué que maintenant que mes pas me portèrent devant la tombe d'Esmeralda. Un petit monticule de pierre, portant une simple croix faîtes de bois pour prévenir les habitants et les chevaliers félons qu'il s'agissait de la dernière demeure de la fille unique de l'ancien maître de l'île.

Agenouillé devant la croix, et entouré par le halo du coucher du soleil, le vent porta ma dernière larme de tristesse jusqu'au confint des océans. Et pour la première fois depuis qu'Esméralda était morte, je tournais enfin la page sur cette triste période de ma vie. Me promettant d'être heureux et de vivre pour perpétuer son souvenir jusqu'à la fin des temps, qui sans lui ne m'aurait jamais permit de devenir ce que je suis maintenant.

De retour à la cabane, je m'allongeais sur le lit de mon ancien maître. Mon esprit vagabonda un peu et avant que le sommeil ne m'emporte je revis le doux visage de Pandore, endormie serrant dans ses bras le rosaire de Shaka.

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Cette fiction est copyright Ramon Rosa Mischler.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.