Chapitre 1


Et Cronos créa l'Univers… Du Chaos de la création surgirent quatre entités appelées "primordiales" : la Terre, la Nuit, les Profondeurs et les Ténèbres.

Sur la Terre, la vie apparut puis une espèce domina les autres : les hommes. Certains d'entre eux s'éveillèrent au neuvième sens et se firent appeler "Dieux". Ils allèrent vers les hauteurs et destituèrent Cronos et les êtres qui l'entouraient, les Titans. Une guerre éclata entre les deux camps et les Dieux gagnèrent. Afin de châtier les Titans, ils les envoyèrent dans les Profondeurs et prirent le contrôle de la Terre et des êtres qui la peuplaient. Ils chassèrent la Nuit en plaçant dans le ciel Séléné. Et ils brisèrent les Ténèbres, faisant briller leur cosmos…

Les Dieux grecs laissèrent d'autres hommes atteindre le neuvième sens, n'y voyant aucun être assez puissant pour les défier. S'adonnant à leurs petites chamailleries, ils laissèrent ces "petits dieux" se créer un Panthéon.

Il est dit qu'un petit groupe de mortels, appelés "Celtes", découvrit le secret du neuvième sens. Ils entendirent les lamentations de la Terre et décidèrent de la consoler. Pour les remercier, celle qu'ils appelèrent Dana leur offrit un fragment de métal datant de la création. Ils le façonnèrent pour en faire leur symbole et avec lui, ils décidèrent de protéger Dana et les êtres faibles. Ils l'appelèrent le Triskel.

Les Celtes avaient créé un lieu paradisiaque, Awnn, qui était sur terre mais n'était accessible qu'à quelques initiés. L'entrée de ce lieu était appelée Avalon. Leurs fidèles y apprenaient à soigner par le cosmos, à écouter la nature et à protéger les faibles.

La croyance envers les dieux celtes et leur talisman augmentait d'année en année. Commençant à y voir une menace, Zeus décida de détruire cette religion en les faisait entrer dans le Panthéon Grec… Mais, ayant constaté le peu de cas que les Grecs faisaient de la Terre et des êtres inférieurs, les Celtes refusèrent…




Athéna regarda le Sanctuaire avec curiosité. Cela faisait à présent plus de deux cents ans qu'elle ne s'était pas réincarnée. Et, dans cette vie, c'était la première fois qu'elle y mettait les pieds. Bien sûr, elle avait été trouvée ici tout bébé mais elle avait été envoyée presque immédiatement aux Etats-Unis.

La régence du Sanctuaire était donnée à un homme qu'on appelait le Grand Pope. C'est lui qu'elle attendait dans la première maison du zodiaque. Le chevalier d'Or qu'elle avait en face d'elle lui souriait d'un air béat qui l'énervait au plus haut point. Cela faisait déjà deux heures qu'elle était là et elle commençait à perdre patience. Richard, son tuteur posa une main sur son bras pour la calmer. Elle le regarda dans les yeux puis respira profondément. Il hocha la tête d'un air satisfait.

Des bruits de pas se firent entendre. Encadré par deux chevaliers d'Or, le Grand Pope pénétra lentement dans la maison du Bélier. C'était un vieillard aux longs cheveux blancs et au regard d'une douceur déconcertante. Malgré son âge avancé, il marchait bien droit sans aucune aide. Il s'agenouilla avec grâce devant la jeune déesse, imité par les trois chevaliers d'Or présents.

- Quel plaisir de vous revoir en ses murs, Athéna.
- J'en suis également heureuse, répondit la jeune fille même si elle n'en pensait pas un mot.

Le vieillard se redressa. Il savait qu'elle mentait et elle pouvait le lire dans ses yeux. Le fait qu'elle ait refusé de se rendre dans la salle du Grand Pope en était une preuve. On lui avait rapporté les propos qu'elle avait eus en voyant le Sanctuaire et il en avait été blessé. Il aurait pu être là en à peine cinq minutes, néanmoins il avait décidé de descendre très lentement les marches. Mais elle était sa déesse et il pouvait pardonner les propos d'une jeune fille d'à peine quatorze ans qui n'avait vécu que dans le monde extérieur sans se soucier de ses devoirs de protectrice de la Terre.

Il regarda intensément l'homme qui se tenait près d'elle. Il s'était présenté comme le tuteur de la jeune fille désigné par la fondation Graad. C'était étrange… Il n'avait jamais entendu parler de lui. Il vérifierait dans les dossiers informatiques du personnel.

- Je suis navré, reprit-il, mais votre temple se trouve au sommet des escaliers. Le seul moyen d'y accéder est de monter les marches.
- On n'est pas au Moyen Âge! s'exclama la jeune fille. Il n'y a pas d'ascenseur?!
- Aucun appareil utilisant de l'énergie ne fonctionne au Sanctuaire, sauf dans la salle du Grand Pope. C'est une précaution que nous avons prise, il y a une centaine d'années.
- On croit rêver, marmonna la jeune fille.
- Nous pourrons nous reposer dans chaque maison. J'en profiterai pour vous présenter les chevaliers d'Or. Vous connaissez déjà Maïol, le chevalier d'Or du Bélier. Les deux personnes qui m'accompagnent sont Estelle, chevalier d'Or du Lion, et Siddartha, le chevalier d'Or de la Vierge.

C'est ce dernier qu'Athéna regarda avec attention. L'homme avait de longs cheveux noirs et gardait les yeux clos. Il avait également un point rouge au milieu du front. Il se dégageait de lui une sérénité déconcertante.

Sans plus attendre, le Grand Pope tourna les talons et commença à monter les marches. Richard lui fit signe de se dépêcher de le suivre. La jeune fille haussa les épaules et avança. Elle se retourna pour voir si Richard la suivait. Mais ce dernier fut arrêté par le chevalier d'Or du Bélier.

- Je suis navré mais vous ne pouvez monter cet escalier.
- Mais… je suis son tuteur.
- Peut être mais seuls les chevaliers peuvent traverser les maisons. Toute autre personne qui tenterait d'accéder à la salle du Grand Pope sera considérée comme un ennemi qui nous attaque. Chaque chevalier d'Or se devrait de l'arrêter. Je ne souhaite pas vous tuer mais si j'y suis contraint, je n'hésiterais pas.
- Qu'est-ce que ça veut dire?! s'écria Athéna.
- C'est la règle, lui répondit le Grand Pope en la regardant dans les yeux.

Le vieil homme se félicita intérieurement que la jeune réincarnation de sa déesse ne se souvienne pas encore de toutes les lois du Sanctuaire. Estelle avait prévenu discrètement Maïol que le Grand Pope ne voulait pas que cet homme monte au temple. Si la jeune fille s'était souvenue qu'elle pouvait permettre à n'importe qui de traverser les maisons, il n'aurait pu que s'incliner. Mais elle n'insista pas et recommença son ascension.



Ils arrivèrent enfin dans la salle du Grand Pope. Athéna devait reconnaître qu'elle avait été impressionnée par les douze chevaliers d'Or. Durant cette interminable montée, le vieil homme lui avait expliqué le fonctionnement du Sanctuaire. Si elle avait bien compris, elle disposait de quatre-vingt-huit chevaliers dont les plus puissants étaient les chevaliers d'Or. Ensuite venaient les vingt-quatre chevaliers d'Argent puis les quarante-huit chevaliers de Bronze. Elle avait aussi à sa disposition les quatre chevaliers Elémentaires qui formaient sa garde d'honneur.

- Il y a deux cents ans de cela, reprit le Grand Pope, une grande majorité de vos chevaliers ont été réunis pour faire face à Cronos. Parmi eux, il y avait cinq chevaliers de Bronze particulièrement forts et courageux. Ils se sont battus seuls contre Poséidon et Hadès et ont mené d'autres combats pour vous sauver. Ils sont devenus des chevaliers divins.
- Alors je dispose aussi de cinq chevaliers divins? demanda la jeune fille.
- Il y a peu, un novice a reçu l'armure du Cygne qui faisait partie des armures divines. Lorsqu'il l'a revêtue, ce n'était qu'une armure de Bronze…
- Comment ça se fait?
- Les chevaliers divins n'ont atteint ce statut qu'après de nombreux combats. Ce sont le courage et la détermination dont ils ont fait preuve qui leur ont permis de devenir si puissants. Mais il y a une leçon à retenir.
- Laquelle?
- Même s'ils n'étaient que cinq et qu'ils étaient considérés comme les plus faibles, leur foi en vous et en l'espèce humaine leur a fait accomplir des miracles.

Athéna était impressionnée. Elle espérait sincèrement qu'elle parviendrait à inspirer les mêmes sentiments à ses chevaliers actuels. Le Grand Pope se dirigea vers le fond de la salle. Elle s'empressa de lui emboîter le pas. Ils se retrouvèrent devant une statue qui tenait d'une main une statuette ailée et dans l'autre un bouclier. Athéna sut exactement ce qu'elle avait à faire. Elle s'avança vers la statue et tendit la main. La statuette se mit à luire et se transforma en sceptre. Elle s'en saisit.

- Vous voilà en possession de Niké, la victoire, dit le Grand Pope d'un air satisfait.



Poséidon regardait ses Marinas. Ils seraient bientôt prêts. Il leva les yeux au ciel et put voir la masse d'eau que soutenaient les piliers. Cela lui avait prit du temps pour reconstruire le sanctuaire sous-marin mais après plusieurs années passées à cela, il y était parvenu. Même les écailles de ses Généraux et de ses Marinas étaient plus résistantes.

Cette fois-ci, il se préparait mieux que pour ses précédentes batailles. Il avait pu voir l'entraînement suivi par les chevaliers d'Athéna et l'avait appliqué à ses Marinas. Comme la déesse, Poséidon avait décidé de se réincarner dans un corps humain. Prendre possession d'un corps était en fin de compte une erreur qu'il avait trop de fois commise. L'esprit humain pouvait se montrer incroyablement résistant et amoindrir son aura. Hadès en avait fait les frais. Son frère avait perdu son corps originel et mettrait certainement encore plusieurs siècles pour se réincarner.

Deux de ses généraux se présentèrent devant lui. Le premier avait les cheveux lavande et tenait à la main une flûte. Quant au second, son visage était dissimulé par l'ombre de son casque.

- Quoi de nouveau? demanda Poséidon au premier homme.
- Il y a peu de mouvement au Sanctuaire, répondit le Général de la Sirène Maléfique.
- Et toi, tu as vu quelque chose d'intéressant?
- Il est en route, répondit le Général du Dragon des Mers.
- Pour aller où?
- Ici apparemment.
- Tiens donc…



Athéna observait l'entraînement de ses chevaliers. Elle commençait à apprécier la vie au Sanctuaire. Bien qu'il n'y ait presque pas de confort moderne, l'endroit était agréable. Le Grand Pope s'était montré très sympathique et elle regrettait son comportement à son arrivée. Elle n'était pas certaine de vouloir se battre contre les Marinas de Poséidon mais d'après le vieil homme, elle n'aurait pas forcément le choix. Si elle s'était réincarnée, c'était parce que la Terre était en danger, et elle devait la protéger comme elle l'avait toujours fait avec l'aide de ses chevaliers.

Elle vit un jeune homme courir vers le Grand Pope. Elle l'avait déjà vu lorsqu'elle avait traversé les maisons du zodiaque. Sans son armure d'Or, il ressemblait au garçon de onze ans qu'il était. Devant l'agitation évidente du chevalier du Sagittaire, elle décida de s'approcher d'eux.

- En es-tu sûr? demanda le Grand Pope avec inquiétude.
- Je n'étais pas sûr à cent pour cent aussi j'ai mené ma petite enquête qui s'est montrée périlleuse et vachement amusante. J'ai fouiné, fouillé, dem…
- Hiass, s'exclama le vieil homme, abrège!
- Pardon grand-père!
- Je ne suis pas ton grand-père! Adresse-toi à moi avec le respect qui m'est dû!
- Oui, grand-père…
- Hiass… gronda le Grand Pope.
- Et GP, je peux? - Le vieil homme se massa un moment les tempes et lui fit signe de poursuivre - Donc après des heures de recherches minutieuses menées avec une dextérité remarquable… et un peu de folie, il faut le dire… j'ai trouvé ça!

Le garçon tendit un objet au Grand Pope. Il s'agissait d'une dague couverte d'inscriptions bizarres qu'Athéna ne put identifier.

- Où l'as-tu trouvée? demanda le vieil homme, visiblement contrarié.
- C'est là où toutes mes fouilles prennent leur sens… Comme quoi, je ne suis pas qu'un "gamin stupide qui fait des trucs inutiles et indignes d'un chevalier d'Or"… Donc, disais-je, j'ai trouvé cet artéfact devant l'une des entrées du Temple sous-marin...



- Une alliance? demanda Poséidon. Quelle drôle d'idée! Et pourquoi le ferais-je?
- Tu convoites le royaume de la Terre et moi, je veux me venger d'Athéna. Tu dois admettre que seul, tu n'es jamais parvenu à gagner contre elle et ses chevaliers… tout comme moi d'ailleurs. Mais si nous sommes ensemble, elle ne pourra pas gagner.
- Tu as parfois des idées bizarres, Arès. Mais je dois reconnaître que celle-ci a du bon…



- Si Arès et Poséidon décident de s'allier, nous aurons beaucoup de mal à les battre.
- Ne pouvons-nous trouver des alliés comme lors de cette guerre contre Cronos? demanda Athéna avec espoir.
- Aucun dieu ne prendra parti dans un conflit opposant des Olympiens. Nous sommes livrés à nous-mêmes.
- Je suis sûr que mes chevaliers vaincront. J'ai foi en eux.
- Cela risque d'être plus difficile. Jusqu'à présent, nous avons toujours affronté les dieux un par un. Je me demande ce qui a pu les pousser à s'associer.
- Rien ne prouve que ce soit le cas, intervient Richard. N'allons pas trop vite à cette conclusion.

Le Grand Pope regarda l'homme en face de lui. Il devait reconnaître l'avoir mal jugé. Le Sanctuaire avait perdu le contact avec la fondation Graad bien qu'elle continuait à financer la totalité de leurs frais. Le vieil homme s'était un peu renseigné sur son compte. Richard Davis avait un bon dossier. Mais il trouvait qu'on lui avait donné un poste bien ingrat. Il devait être très patient pour s'occuper d'une déesse en pleine crise d'adolescence! Le Grand Pope hocha la tête.

- C'est vrai. Cependant, dans ma position, je me dois d'envisager le pire. Mais je vais demander à Hiass de mener son enquête.



Agitée par de sombres pensées, Athéna ne parvenait pas à dormir. Après s'être retournée de nouveau dans son lit, elle décida de se lever. Elle ne partageait pas la réserve de Richard quant à l'alliance hypothétique de Poséidon et d'Arès. Elle était persuadée qu'ils seraient ensemble pour l'affronter.

Ses chevaliers étaient puissants et courageux mais elle ne pouvait s'empêcher de croire qu'ils ne pourraient pas battre les Marinas de Poséidon et les Berserkers d'Arès en même temps. Elle tira le rideau et regarda le Sanctuaire calme et silencieux. Ces cinq chevaliers qui s'étaient battus si souvent pour elle et qui étaient toujours sortis victorieux, où étaient-ils alors que leur présence lui serait si précieuse?

Elle enfila une robe de chambre et sortit sans faire de bruit. Elle se dirigea vers la bibliothèque qui contenait les archives du Sanctuaire. Elle avait besoin de penser à autre chose et lire les exploits de ces cinq chevaliers de Bronze lui ferait du bien. Elle parcourut les rayons des yeux et trouva ce qu'elle cherchait. Le livre qu'elle prit contenait également un CD. Elle le regarda avec curiosité, se demandant à quoi cela pouvait servir. Puis elle l'écarta résolument et se plongea dans sa lecture.

Elle releva la tête au bout de quelques heures. L'aube était sur le point de se lever et elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Mais loin d'être fatiguée, elle reposa le livre à sa place, les yeux brillants d'intérêts. Elle regrettait de ne pas se souvenir d'eux et plus encore de ne pas les avoir auprès d'elle. Le Grand Pope lui avait parlé d'une guerre contre Cronos mais le livre qu'elle avait lu n'en parlait pas. Les autres ouvrages qui traitaient de cette époque ne contenaient que les registres du Sanctuaire.

Poussée par la curiosité, elle prit celui intitulé "mariages" et le feuilleta. Apparemment, seulement quatre des chevaliers divins s'étaient mariés. Ils avaient aussi eu des enfants. Elle parcourut les noms des femmes des chevaliers divins : "Shunrei", "June", "Andromède"… Voilà un nom peu commun! C'était un nom qu'elle avait déjà entendu lors de ses ennuyeux cours sur la mythologie grecque. La femme de Persée lui semblait-il. Il y avait aussi une constellation de ce nom.

Athéna soupira en reposant le livre sur l'étagère puis ses yeux se posèrent sur un volume intitulé "décès". Elle le prit et le parcourut lentement. Elle trouva les noms de quatre des chevaliers divins mais ne trouva nulle part le nom du cinquième chevalier. Elle fronça les sourcils et recommença à lire le registre du début sans plus de succès. Il n'était écrit nulle part que le chevalier du Phénix était mort. De plus en plus perplexe, elle alla dans sa chambre, prit une rapide douche en remerciant silencieusement celui qui avait pensé à installer l'eau courante. Elle s'habilla et sortit prestement de sa chambre en prenant machinalement son sceptre. Elle traversa silencieusement les maisons du zodiaque et trouva le cimetière. Elle parcourut les rangées de noms avec un pincement au cœur puis trouva l'un des noms qu'elle cherchait.

Sur la pierre tombale en face d'elle, elle pouvait lire "Seiya, chevalier divin de Pégase". Elle trouva juste à côté les emplacements où reposaient Shiryu, Hyôga et Shun. Elle trouva même les chevaliers d'Or de l'époque. Mais aucune pierre tombale ne portait le nom d'Ikki. Peut être que ce chevalier était comme l'oiseau légendaire de sa constellation? Cela voudrait-il dire qu'il était toujours vivant?!



- Cela serait surprenant! dit alors Richard.
- Moi, je suis sûre qu'il est en vie, protesta Athéna.
- Désolé de paraître rabat-joie, mais je ne vois pas en quoi pourrait nous aider un seul chevalier.
- Il pourra redonner espoir aux autres chevaliers! s'exclama Athéna. Et puis, il est très fort! Sa présence nous sera certainement très précieuse.
- De toute façon, intervint le Grand Pope, d'après ce que je sais de lui, il viendra quand on aura besoin de lui… s'il est encore vivant, bien sûr.



- Vas-tu finir par nous dire ce que tu as entendu? fulmina le Grand Pope.
- Tu devrais te calmer GP! C'est mauvais pour ton cœur à ton âge!
- Mais pourquoi lui ai-je donné une armure d'Or? marmonna le vieil homme en se massant les tempes.
- Parce que je l'ai gagnée, répondit Hiass en affichant un grand sourire, et contre un type plus âgé et plus costaud que moi!
- J'aimerais beaucoup savoir ce que tu as entendu, chevalier, intervient Athéna.
- C'est la vérité vraie?
- Oui, bien sûr!
- Alors, j'ai entendu deux types parler entre eux de l'alliance entre leur dieu et Poséidon.
- Et leur dieu est Arès, je suppose? demanda Richard.
- Tout juste, Auguste! - Hiass se racla la gorge et prit une voix rocailleuse - "C'est tomber bien bas que de demander une alliance à Poséidon" - Il prit une voix plus douce mais avec des accents cruels - "Nous avons besoin du soutien d'un des trois dieux… Zeus ne voudra jamais, Hadès n'est pas disponible… il ne reste que Poséidon…" - Il reprit la voix rocailleuse - "J'me demande en quoi il va nous aider à trouver le Triskel" - Hiass prit la seconde voix - "Parle moins fort, Oxylos." - Reprenant sa voix - Je suis assez doué en imitation je dois dire…
- Le Triskel? demanda Athéna. Qu'est ce que c'est?
- C'est ce que nous devons découvrir au plus vite, répondit le Grand Pope.

Hiass prit congé, les laissant silencieux, chacun plongé dans ses pensées.



Arès regarda avec satisfaction ses Berserkers s'entraîner. Il n'avait pas l'habitude des subtilités et ça le mettait assez mal à l'aise. Mais, après tout, si cela fonctionnait, il n'en demandait pas plus. Il était tout de même très impatient!

Il tourna les talons et entra dans le temple de Poséidon. A choisir, il aurait préféré s'allier à son oncle Hadès, mais l'état dans lequel l'avait mis son dernier combat contre Athéna était plus que pitoyable. De plus, la perte de son corps originel l'avait terriblement affaibli et une grande partie des Enfers avait été détruite. Ce n'était pas plus mal après tout. Poséidon se montrait assez facile à manipuler en fin de compte!



Richard ferma le livre qu'il venait de lire. Il avait l'impression de perdre son temps. Il y avait sûrement quelqu'un ou quelque chose qui pourrait les aider. Il était hors de question qu'Athéna coure un si grave danger seule. Elle pouvait bien être la réincarnation d'une déesse guerrière, elle n'en restait pas moins à ses yeux une frêle jeune femme de quatorze ans de qui il s'occupait depuis bientôt onze ans. Il la considérait comme sa fille et le futur combat qu'elle devrait mener contre son frère et son oncle ne l'enchantait pas du tout.

Il se leva et parcourut une nouvelle fois la rangée de livres à la recherche d'un volume qu'il n'aurait pas déjà lu. A l'ère des cristaux solaires, il se retrouvait à fouiller au milieu de livres poussiéreux dont les trois quarts étaient dans un état si lamentable qu'ils en étaient indéchiffrables. Il entendit des pas et leva la tête pour saluer le Grand Pope.

- Vous avez trouvé quelque chose?
- Si ces livres étaient en meilleur état…
- Vous voulez dire que vous les avez tous lus?!
- J'étais en train de vérifier que je n'en avais oublié aucun.
- Pourquoi ne pas avoir pris les archives informatiques?
- De quoi vous parlez?
- De l'ordinateur, à droite de la fenêtre.
- C'est un ordinateur?!
- Il est un peu vieux, je l'admets, mais il est suffisant pour ce qu'on en fait.
- Il date de quand?
- Il doit avoir une trentaine d'années…

Le Grand Pope s'avança vers la table sur lequel un petit boîtier noir était posé duquel partaient plusieurs fils. Il s'assit devant et un petit voyant vert s'alluma. Il y eut une suite de bruits bizarres et le vieil homme fronça les sourcils.

- Tu vas pas recommencer… marmonna-t-il.

L'écran apparut enfin, sortant du boîtier noir. Le cadre lumineux afficha une suite de lignes. Le Grand Pope soupira.

- Tout compte fait, je crois qu'il va falloir qu'on en achète un nouveau!
- Je suis désolé de vous le dire, mais c'est une relique! Il marche au moins?
- Oui! Profitez-en! Thomas s'occupera de nous en choisir un neuf et de transférer nos données sur le nouveau quand il aura le temps. On va peut-être se mettre aux cristaux solaires…
- Vous voulez dire que ça marche encore à l'électricité?
- Nous sommes dans un lieu antique! Estimez-vous heureux qu'on ait un ordinateur!

Richard soupira, résigné, puis sortit son ordinateur personnel aussi épais qu'une carte de crédit de sa poche.

- Euh… Désolé mais le capteur ne marche plus… Le scanner de voix non plus d'ailleurs! Mais… - Le Grand Pope se pencha et sortit du meuble sous l'ordinateur une palette reliée par un fil - on a un clavier!
- C'est un clavier ça?
- Notre clavier optique est tombé en panne il y a trois ans! Alors on a fait de la récupération!
- Un nouvel ordinateur ne sera pas du luxe! Bon… Et comment j'ouvre un programme?

Le Grand Pope se pencha de nouveau et sortit cette fois une souris.

- Encore une relique! soupira Richard avec accablement. Comment ça marche?

Le Grand Pope lui fit une démonstration.

- Tous les livres ont été scannés et mis sur micro films. De plus, un chevalier a eu la très bonne idée… et la patience, de créer une base de données assez complète pour accéder plus facilement à ce que l'on cherche.
- C'est quoi un "micro film"?



- Un talisman? demanda Athéna, l'air sceptique. Tu n'as rien trouvé de plus?
- D'après ce que j'ai lu, commença Richard, il permet de canaliser l'énergie de son possesseur et ainsi de l'augmenter.
- Comment ça marche?
- Aucune idée. Le texte reste très vague. Il est juste dit que Zeus l'a confié à une personne de confiance.
- Je sais qu'il s'agit d'un vieux symbole celte, intervint le Grand Pope, mais c'est tout. Le problème maintenant est de trouver à qui Zeus l'a confié!
- Je ne vois pas pourquoi on se fatiguerait à rechercher cet objet, objecta Athéna.
- Si Arès est prêt à tout pour l'obtenir, c'est que ce talisman est dangereux. Nous devons faire en sorte qu'il ne le trouve jamais. Et le mieux, c'est de le trouver en premier…
- Je suis assez d'accord, ajouta Richard, et je vais poursuivre mes recherches dans cette voie. J'aurais une question à vous poser, Grand Pope. Il est question plusieurs fois des archives d'un lieu appelé "Jamir" et un autre qui s'appelle les "Cinq Pics".
- Ce sont des annexes, en quelque sorte, du Sanctuaire.
- Est-ce que j'ai accès à leurs archives d'ici?
- Non, ces lieux ne sont pas informatisés. Mais vous pouvez aller sur place! Pour Jamir, il vaudrait mieux que Maïol vous accompagne. Les Cinq Pics, ce sera un peu plus délicat… Allez tout d'abord à Jamir et s'il vous manque des informations, j'essayerai de trouver un moyen d'aller aux Cinq Pics.



Poséidon réfléchissait à la proposition d'Arès. Ce n'était pas une mauvaise idée mais il se doutait qu'il y avait forcément un problème pour qu'Arès lui parle de ça.

- Et où se trouve-t-il?
- Je ne sais pas, avoua Arès. Mais je suis sûr qu'à deux, on trouvera.

Poséidon hocha la tête. C'est bien ce qu'il pensait. S'il existait encore, son possesseur deviendrait très puissant. Arès chercherait à l'avoir pour lui tout seul. Le hic c'était qu'il ne savait absolument pas où il se trouvait!

- Le Triskel, dis-tu, murmura Poséidon. Ça me rappelle vaguement quelque chose…



Athéna regarda Richard faire ses bagages pour partir à Jamir. Depuis qu'il s'occupait d'elle, c'était la première fois qu'il partait si loin. Elle avait très peur de ne plus avoir sa rassurante présence auprès d'elle. Mais il fallait bien qu'elle grandisse un jour. Ne tenant plus en place, elle se leva et alla parler au Grand Pope.

- Quand j'ai lu l'histoire des cinq chevaliers divins, je n'ai vu aucune référence à une guerre contre Cronos, lui dit-elle.
- Elle n'est écrite nulle part. Cette histoire se transmet oralement.
- Pourquoi n'y a-t-il aucun écrit?
- Vous ne vous en souvenez plus mais vous l'avez promis aux protecteurs de l'Olympe.
- Les protecteurs de l'Olympe?
- Mon maître a été très évasif à leur sujet. Si ma mémoire est bonne, ils protégeraient l'entrée de l'Olympe contre toute personne hostile.
- Peut-être qu'ils savent quelque chose sur le Triskel! s'exclama Athéna avec espoir.
- C'est possible. Mais comment les contacter?
- Il suffirait de se rendre en Olympe, je suppose. Etant Olympienne, je dois avoir le droit de m'y rendre.
- Hum… Il serait bon de demander à Maïol… ou à Tanion. Leurs ancêtres ont participé à la guerre contre Cronos. Peut-être savent-ils quelque chose.

Athéna s'empressa d'exposer sa requête au chevalier d'Or du Bélier. Celui-ci écouta calmement puis se fit pensif.

- Bien que mon ancêtre était un bon ami des chevaliers de l'Olympe, il n'a jamais eu l'occasion d'aller au domaine des dieux. Je ne sais vraiment rien. Vous devriez demander à Tanion. Peut-être sait-il quelque chose.

Athéna attendait patiemment que le chevalier d'Or des Gémeaux ait fini de s'habiller. Lorsqu'il arriva enfin, il avait encore les cheveux humides de la douche qu'il venait de prendre.

- Je suis désolé de vous avoir fait attendre, répondit le jeune homme en souriant.
- Ce n'est pas grave.
- Vous vouliez me demander quelque chose?
- C'est au sujet de l'Olympe. Est-ce que vous sauriez comment y aller?
- Il me semble que Canon (c'est le nom de mon ancêtre) y est allé mais je ne sais pas du tout comment il a fait. Vous savez, il s'agit d'événements qui datent de deux cents ans! La seule chose que je connaisse de cette époque, c'est le médaillon qui se transmet dans ma famille.
- Je peux voir ce médaillon?
- C'est Tarell qui l'a! Mais cela fait bien trois mois que je n'ai pas de ses nouvelles! Nous sommes fâchés tous les deux.
- Personne ne sait où se trouve Tarell?
- Demandez à Derek, le chevalier d'Or du Verseau, répondit Tanion avec une colère visible. Et si vous voyez Tarell, dites-lui… non, laissez tomber.

Athéna commençait à être agacée par le peu de renseignements dont elle disposait. Elle espérait que Derek saurait où était Tarell. Si ce médaillon pouvait leur donner ne serait-ce qu'un petit indice, ce serait déjà ça. Et puis, peut-être qu'en le voyant, des souvenirs de cette époque rejailliraient.

Elle pénétra dans l'avant-dernier temple et se dirigea vers une porte qui permettait d'accéder aux appartements du chevalier d'Or. Elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et remettre sa coiffure en état. Elle frappa à la porte et entendit la voix de Derek lui demander d'attendre.

Le jeune homme ouvrit la porte. Il était torse nu et les cheveux en bataille. Athéna se sentit rougir mais réussit à cacher son trouble.

- Athéna? dit le jeune homme avec surprise. Vous vouliez me parler?
- Euh… Oui, en fait, je cherche une personne du nom de Tarell - Derek se mit à rougir - Tanion m'a dit que vous sauriez où il se trouve.

Derek la regarda un moment avec surprise puis se mit à rire.

- Et je suis sûr qu'il n'était pas très content en vous disant ça! Permettez-moi de faire une rectification, c'est "elle".
- Je vous demande pardon?
- Tarell est une femme! Je vais la réveiller. Attendez-moi ici.

Derek repoussa la porte mais Athéna put le voir se pencher sur une forme dans son lit. Elle entendit le chevalier murmurer et la personne sous les couvertures grogna. Derek se mit à rire puis murmura de nouveau. La jeune femme se redressa en s'étirant. Lorsque Athéna vit qu'elle était à demi nue, elle se retourna en rougissant.

Après quelques minutes, Derek reparut, habillé et accompagné de Tarell (habillée elle aussi). Athéna avait pris le temps de se ressaisir et c'est d'une voix calme qu'elle s'adressa à la jeune fille.

- Vous êtes Tarell?
- Oui, répondit la jeune femme. Qu'est ce que mon crétin de frère veut encore?
- Euh, Tarell, intervient Derek, c'est Athéna.
- Oh… Excusez-moi, je ne savais pas.
- Vous êtes la sœur de Tanion?
- Oui, en quoi je peux vous aider?

Après l'avoir écoutée, Tarell attrapa la chaîne qu'elle avait autour du cou et sortit un petit médaillon. Athéna regarda, émerveillée, la petite fleur qui était gravée dessus. Ce travail était tout bonnement incroyable.

- Je ne vois pas ce que vous voulez en faire…
- Je ne sais pas… J'espérais avoir des souvenirs…

Athéna le retourna et vit deux petites ailes gravées.

- Le symbole d'Hermès…
- Vous croyez?
- Je ne suis pas sûre - Athéna soupira - et il n'y a aucune indication dans les livres du Sanctuaire.
- Et la caverne de l'Olympe? proposa Derek.
- La caverne de l'Olympe? demanda Athéna. Qu'est-ce que c'est?
- Une caverne non loin du Sanctuaire… C'est le nom que beaucoup de monde lui donne… mais je ne sais pas si cela a un rapport!
- C'est mieux que rien, je suppose... - elle réfléchit un instant avant de reprendre - Pourriez-vous demander aux chevaliers d'Or de venir dans la salle du Grand Pope d'ici deux heures?
- Oui, bien sûr!

Athéna fit quelques pas avant de se retourner vers Tarell.

- Vous pourriez venir aussi?
- Pourquoi pas…

Athéna s'éloigna d'un pas léger, suivie des yeux par Derek et Tarell. La jeune femme se tourna vers le chevalier d'Or.

- On a deux heures à tuer, si j'ai bien compris!

Elle entra dans la chambre en entraînant le jeune homme derrière elle.



Assise sur le trône du Grand Pope, Athéna repassa lentement dans sa tête tout ce qu'elle allait dire. C'était la première fois qu'elle allait s'adresser à ses chevaliers d'Or et elle appréhendait un peu. Le Grand Pope et Richard s'étaient installés de part et d'autre du trône. Les premiers chevaliers d'Or arrivèrent. Des voix s'élevèrent dans le couloir.

- Je t'ai pas sonné, s'écria une voix de femme.
- Tu sais que tu as un comportement scandaleux! répliqua une voix masculine.
- Je ne vois pas en quoi ça te concerne! dit alors Derek en pénétrant dans la pièce, suivi de Tarell et de Tanion.

Les deux hommes se défièrent du regard. Un troisième homme, qu'elle parvient à identifier comme étant le chevalier de la Balance se plaça entre eux.

- Allons! Du calme, messieurs.

Tanion lâcha un grognement de mépris et alla s'adosser dans un coin. Derek avança vers les autres chevaliers d'Or. Après avoir lancé un coup d'œil furtif à son frère, Tarell le rejoignit. Le chevalier de la Balance regarda ses deux confrères et soupira.

Un peu gênée par la scène à laquelle elle venait d'assister, Athéna avait oublié les paroles qu'elle avait préparées. Elle regarda vers Richard mais celui-ci l'encouragea du regard, confiant. Elle inspira puis se leva. Immédiatement, tous les chevaliers mirent un genou à terre et inclinèrent la tête. Tarell regarda autour d'elle et constata qu'elle était la seule encore debout. Elle resta indécise jusqu'à ce qu'Athéna la sorte d'embarras.

- Relevez-vous, je vous pris.

Les chevaliers d'Or se redressèrent sauf Hiass.

- Euh… dit le jeune garçon. Quelqu'un peut m'aider à me relever? S'il te plaît Alexis!

Réprimant un sourire, le chevalier du Capricorne attrapa le bras de Hiass et l'aida à se mettre debout.

- Merci bien! s'exclama le garçon. Bon, ben, allons-y!

Le chevalier du Cancer frappa Hiass sur la tête.

- Un peu de respect, gamin! Tu es devant Athéna!
- Aïeuh! cria le garçon en mettant les mains sur la tête.
- Il me semble, intervient Athéna, que ce… gamin est le chevalier d'Or du Sagittaire…
- Oui Athéna, pardonnez-moi, répondit rapidement le chevalier en rougissant.
- D'abord, répliqua Hiass en lui tirant la langue.
- Tu me le paieras, lui murmura le chevalier du Cancer.
- Même pas peur!
- Tout d'abord, reprit Athéna, il me faut vous dire qu'une guerre sainte se prépare… ce qui donne tout son sens à ma réincarnation présente. Seulement, après avoir mené une petite enquête par l'intermédiaire du chevalier d'Or du Sagittaire - Hiass afficha un sourire fier et le chevalier du Cancer grommela - il s'est avéré que Poséidon s'est allié avec Arès…
- Pardonnez-moi Athéna, intervient le chevalier du Scorpion. Vous êtes en train de nous dire que nous aurons deux ennemis en face de nous?
- C'est cela même… - Athéna chercha un moment le prénom du chevalier - Thomas. Mais ce n'est pas tout… Hiass a également découvert qu'Arès avait prévu d'acquérir un objet, le Triskel, afin d'accroître sa puissance. Il est donc devenu urgent de trouver cet objet et de le mettre en sécurité.
- Avons-nous des indications sur le lieu où il se trouve, demanda le chevalier des Poissons.
- Non… mais nous savons que Zeus l'a confié à une personne de confiance… et il se pourrait que les protecteurs de l'Olympe puissent nous aider. C'est pour cela qu'il nous faut trouver un moyen d'aller en Olympe…
- Excusez-moi… dit une voix de femme - Les regards se tournèrent vers le chevalier du Lion - mais qui nous dit que ces protecteurs de l'Olympe savent quelque chose?
- J'en ai la certitude.
- Quels sont vos ordres? demanda alors l'imposant chevaliers du Taureau.
- Maïol accompagnera Richard à Jamir. Hiass continuera d'observer les allées et venues d'Arès et de Poséidon… sans prendre de risques inconsidérés…

Athéna semblait tout d'un coup avoir perdu de son assurance. Envoyer de sa propre initiative un enfant pour une mission aussi risquée la troublait beaucoup.

- Pas de problème, intervient Hiass. Et puis, j'ai pas l'intention de leur tenir le crachoir!

Athéna ne sembla pas rassurée pour autant mais poursuivit tout de même.

- Il faudrait que quatre chevaliers d'Or m'accompagnent dans la caverne de l'Olympe… pour y chercher un passage vers l'Olympe… en espérant que ce soit le cas… Et les autres chevaliers garderont le Sanctuaire.



Tarell se réveilla en sursaut. Elle porta la main à son médaillon puis regarda l'homme allongé près d'elle. Il ne s'était heureusement pas réveillé. Elle alla rapidement se changer puis sortit discrètement de la maison du Verseau. Elle quitta le Sanctuaire et se trouva un endroit discret. Elle regarda autour d'elle et après s'être bien assurée que personne ne la verrait, elle attrapa son médaillon puis se concentra.

A peine quelques secondes après, une femme apparut devant elle. Elle lui ressemblait beaucoup sauf qu'elle avait les cheveux châtains alors que Tarell était rousse. Elle fit quelques pas en titubant et Tarell la rattrapa juste avant qu'elle ne tombe et l'aida à s'asseoir.

- Dis donc! T'en tiens une sacrée couche!
- On s'est fait une de ces fêtes! s'exclama la jeune femme.
- Qui ça "on"? Et puis, c'est pas une heure pour réveiller les gens! T'es complètement bourrée en plus!
- Nan! Seulement un chouilla éméchée! Si j'étais bourrée, je serais pas là!
- Justement! Qu'est ce que tu fais là? répliqua Tarell.
- Ah la la! Quel mauvais caractère! Ça me rappelle mon mari tiens…
- Ma tante…
- Je ne suis pas… ta tante!
- T'es tellement bourrée que tu perds la mémoire…
- Enfin bref, ton frère…
- Quoi mon frère?
- Pourquoi vous vous parlez plus cette fois?
- Mais… comment tu sais ça toi?
- J'ai mon espion…
- Je suis sûre que c'est Hiass…
- Qui?
- Non, rien, répliqua Tarell avec colère.
- Bon, explique!
- J'ai une relation avec le chevalier d'Or du Verseau! Voilà!
- Et?
- Tanion ne l'accepte pas, c'est tout!

Le silence se fit. Tarell regarda en direction de sa tante. Celle-ci se tenait la tête entre les mains et secouait la tête.

- Ça va pas? demanda Tarell avec gentillesse.
- Vous êtes… affligeants!
- Je te remercie!
- De rien! Moi qui m'attendais à une raison plus… comment dire… sérieuse!



Tarell traversa rapidement les deux premières maisons et s'arrêta à celle des Gémeaux. Elle hésita un moment puis entra dans les appartements du chevalier d'Or. Elle ouvrit doucement la porte de la chambre. Elle sourit en entendant Tanion ronfler légèrement. Elle s'assit au bord du lit et regarda son grand frère. C'était un bel homme. Elle ramassa l'oreiller que Tanion ne manquait jamais de faire tomber du lit et le lança sur la figure du chevalier. Il se réveilla en sursaut.

- Je te réveille? demanda Tarell.
- Pas du tout! Je savais parfaitement que t'étais là!
- Oh le menteur!

Ils se regardèrent un moment, gênés, puis ils éclatèrent de rire et s'embrassèrent.

- Ça te dirait de t'entraîner avec moi?
- Je croyais que tu ne voulais pas devenir chevalier?
- Disons que j'ai changé d'avis! Alors? Tu viens?
- Laisse-moi juste le temps de prendre une douche!

Tanion sauta au bas de son lit et entra dans sa salle de bain.



Maïol s'arrêta une nouvelle fois. Il attendit patiemment que Richard le rejoigne. Une fois qu'il l'eut rattrapé, le chevalier du Bélier s'empara du sac que Richard portait.

- Nous irions plus vite si je le portais.
- Comment… - Richard essaya de retrouver son souffle - Comment faites-vous pour ne pas être essoufflé?!
- Je suis un chevalier. Dépêchons-nous. J'aimerais être à la tour avant la tombée de la nuit.

Richard s'était attendu à tout sauf à ça. La tour était petite et elle semblait être sur le point de s'écrouler.

- Et comment on entre? demanda-t-il en constatant qu'il n'y avait pas d'entrée.
- En volant.
- C'est pas drôle…

Richard regarda Maïol s'élever dans les airs et atterrir doucement sur le balcon du premier étage. Le chevalier du Bélier fixa Richard et celui-ci sentit ses pieds ne plus toucher terre. Il se mit à crier puis atterrit lourdement sur les fesses à côté de Maïol. Le chevalier du Bélier l'aida à se relever puis posa le sac avant d'entrer dans la tour.

- Comment…
- C'est de la télékinésie.

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