Chapitre 10 : Derniers combats


Shina :

Le Col de Karadras... de la neige à perte de vue. Cette ascension n'allait pas être facile, avec cette neige qui nous arrivait à la taille et les bourrasques de vent qui nous ralentissaient sérieusement. Même Hyoga et Camus habitués à ce climat avaient du mal à avancer.
Alors que les rafales se faisaient de plus en plus violentes, j'entendis Milo râler :

- Qu'est ce que c'est que ce chemin pourri qu'ils nous ont dit de prendre...

Cette distraction de quelques secondes faillit me faire tomber, heureusement que le chevalier du Verseau me retint à temps.

- Fais attention... me dit-il, la moindre chute pourrait être fatale ici.

Et il me prit la main pour me permettre de continuer à avancer. Etrange, me dis-je, jamais je n'avais vu Camus aussi attentionné avec quelqu'un.
Tout à coup, un Berserker surgit devant nous :

- Ahaha... ne croyez pas que ce temps soit naturel, c'est moi qui commande à la neige... Je m'appelle Sora des Glaces Eternelles.
- Continuez... je m'en occupe, nous dit Hyoga.

Etrangement, alors que nous commencions à avancer, notre ennemi, n'esquissa pas le moindre geste et nous laissa passer.


Hyoga :

Alors que je surveillais le moindre mouvement que Sora aurait pu faire pour empêcher le passage de mes amis, je le vis sourire d'une façon inquiétante. Que mijotait-il ?
Tout d'un coup, j'entendis un bruit sourd... je levai les yeux vers le sommet du col... une avalanche !
Je vis que Camus se rendait compte de ce qui se passait au même moment que moi et qu'il réagit avec 1/1000ème de seconde trop tard. Il n'eut pas le temps d'avertir Milo et Shina... tous les trois furent ensevelis sous des tonnes de neige.

- Noon !... Camus !... m'écriai-je

D'abord mon meilleur ami et maintenant mon maître... Ce Berserker allait me payer ça !

- En garde Sora ! Tu vas mourir ! lui dis-je. Par la Poussière de Diamant !

Incroyable ! Il avait arrêté mon attaque d'une seule main...

- C'est tout ce que tu sais faire chevalier du Cygne ? Je m'attendais à mieux... me dit-il cynique. Que le Souffle des Glaces d'emporte ! s'écria t-il.

Son coup était d'une puissance phénoménale... mais je parvins à l'arrêter quand même, du moins pendant quelques instants... puis je fus projeté dans les airs et mon atterrissage ne me laissa pas indemne. Toutefois, je me relevai aussitôt...

- Je ne pensais pas que tu te relèverais si vite, je te félicite... remarqua mon ennemi.
- C'est moi qui te félicite, lui répondis-je, ton attaque était d'une force exceptionnelle, malheureusement tu ne m'abattras pas avec, d'autant plus que la prochaine fois elle n'aura plus aucun effet sur moi.
- C'est toi qui le dit... Que le Souffle des Glaces t'emporte!

Comme je le lui avais dit, j'arrivai à esquiver son coup et je contre-attaquai aussitôt :

- Par le Tonnerre de l'Aube !

Il ne pût l'éviter et à son tour fut percuté de plein fouet... Il tomba au sol quelques instants et en se relevant, il déclara :

- Je vois que je t'avais sous-estimé. Subis à présent : Le Dragon des Glaces !

Je ne pus rien faire face à cette attaque... je sentis mon corps geler à plusieurs endroits, puis se lacérer à ces endroits presque aussitôt. Mes forces me quittaient lentement mais je n'avais pas dit mon dernier mot. J'allais le tuer grâce à Camus... J'intensifiai mon cosmos à son paroxysme.

- Comment peux-tu dégager une telle puissance ? Tu es plus mort que vif ! s'exclama Sora.
- Tu as devant toi l'un des deux plus puissants maîtres du froid. Ta vie s'achève ici ! Par l'Exécution de l'Aurore !
- Bravo chevalier... tu as gagné... me dit-il avant de rendre son dernier souffle.

Au lieu de savourer ma victoire, je me laissai aller au désespoir, mes trois amis avaient disparus... j'étais seul.
Soudain, je sentis l'explosion d'une cosmo-énergie, et peu après je vis Camus, Shina et Milo s'extraire du piège glacé où ils étaient tombés. Je courus aussitôt vers eux.

- Comment est-ce possible ? Je croyais que...
- Il s'en est fallu d'un cheveu... me répondit Camus en souriant, l'effet de surprise a failli avoir raison de nous.
- Heureusement que tu étais là, dit Milo à mon maître, sans toi...
- Oui, il a créé une sorte de grotte pour nous protéger du froid Milo et moi. Il a fallu toute la force de son cosmos pour ne pas qu'elle s'effondre et que la neige nous ensevelisse pour de bon... m'expliqua Shina.
- J'aurais pu venir t'aider si j'avais été seul... me dit Camus, mais apparemment tu t'es encore débrouillé comme un chef...

Je ne pus m'empêcher de sourire devant le compliment qu'il venait de me faire.
Alors que nous allions nous remettre en route, nous entendîmes une voix, ou plutôt un cri :

- Hyooogaa !

Je me retournai aussitôt :

- Shuuun !

Et je m'élançai vers mon ami que j'avais laissé entre la vie et la mort et Fondcombe.
Arrivé à sa hauteur je m'arrêtai puis, indifférent au regard des autres, je le serrai dans mes bras...

- Hyoga... je suis tellement heureux de te voir en vie... me dit-il en essuyant une larme.
- Oui, moi aussi... intervint quelqu'un derrière lui.
- Hagen ? Tu es en vie toi aussi ? lui dis-je
- On ne se débarasse pas de moi si facilement ! me répondit-il.

Je ne pus cependant pas m'empêcher de constater à quel point il avait souffert de son combat, tout comme nos autres compagnons qui arrivaient eux aussi.

- Je ne te remercierai jamais assez de m'avoir sauvé malgré tes sentiments pour moi.

Et à ma grande surprise, il répondit :

- C'est du passé tout ça... Il faut aller de l'avant !

Et nous nous serrâmes la main. Enfin nous allions devenir amis.

- C'est pas le tout, mais faudrait peut être y aller ! lança Milo.

Il avait raison. Et tous ensemble nous traversâmes le Col de Karadras, qui sans être une partie de plaisir, restait quand même plus facile sans l'intervention de Sora pour déchaîner les éléments contre nous.
Et c'est ainsi que nous arrivâmes en vue du Mordor.


Seiyar :

Angelo et les autres croyaient que j'étais nul ! J'allais leur prouver le contraire en tuant Achille de la Violence.
Tout à l'heure mes météores n'étaient qu'une diversion pour permettre aux autres de passer, mais maintenant...

- Par les Météores de Pégase !
- C'est tout ce dont tu es capable ? me dit mon adversaire en arrêtant tous mes coups.

Sans me décourager, j'intensifiai la vitesse et la puissance de mes météores... et soudain, il ne pût en éviter un, puis deux et finit par se retrouver criblé de coups portés à la vitesse de la lumière.
Il se releva en essuyant le sang qui se trouvait au coin de sa bouche.

- Que le Poing du Titan t'écrase !

Une incroyable onde de choc me traversa de part en part et fit partiellement exploser mon armure.

- Tu m'as mis en colère Pégase ! Tu vas le regretter... s'exclama t-il. Et il lança à nouveau son attaque.

Mon armure n'était maintenant plus qu'un souvenir. Je devais me relever... je n'avais pas le droit d'abandonner. Athéna comptait sur moi.


Siegfrid :

- Et bien Acturus... qu'attends tu ? Aurais-tu peur ? lui demandai-je.
- Pas du tout... je regardais seulement de quoi était capable ton ami. Mais puisque tu insistes... Que la Spirale de Feu s'abatte sur toi !

Quelle puissance ! J'avais rarement vu ça... Je réussis néanmoins à contenir son attaque dans mes mains et à la lui renvoyer, mais naturellement il l'évita.

- Bravo Siegfrid... jamais personne n'avait réussi ce coup de maître... me dit-il en revenant vers moi.
- Je n'ai que faire de tes compliments, lui répliquai-je. Que l'Epée d'Odin te transperce !

Il reçut mon attaque de plein fouet et je vis son armure s'effriter sous l'impact. Je décidai de profiter de mon avantage et déchaînai à nouveau contre lui l'Epée d'Odin.
Comme la première fois, il ne pût l'eviter et tomba au sol. Alors que je croyais en avoir fini avec lui, il se releva... Il me sembla que sa force était maintenant supérieure à la mienne. Comment était-ce possible ?

- Tu as l'air surpris... croyais-tu vraiment me battre si facilement ? me dit Acturus.
- En effet... il semblerait que je t'ai sous-estimé, lui répondis-je.
- Cette erreur va t'être fatale... Magma Explosion ! s'exclama t-il.

Cette fois, je ne pus rien faire... son attaque me percuta de toute sa violence et je sentis mes os craquer en touchant le sol. Je n'arrivais pas à ma relever... comment avais-je pu me tromper à ce point ?
Soudain, je vis une épée, qui n'était pas sans me rappeler celle d'Albérich dans sa main.

- Je vais ramener ta tête à Arès, ça lui fera sûrement plaisir... Meurs !


Seiyar :

Je me remis péniblement sur mes pieds et commençai à intensifier mon cosmos.

- Que fais-tu Pégase ? Crois-tu encore être en état de me battre ? me demanda Achille.
- Je ne le crois pas... j'en suis sûr, lui répondis-je en esquissant un sourire provocateur.
- Et bien c'est ce qu'on va voir... Que le Poing du Titan t'écrase !

Malgré ma faiblesse, je parvins à éviter son attaque. Je décidai de répliquer aussitôt :

- Par la Comète de Pégase !

J'avais réussi ! Je l'avais touché ! Malheureusement je déchantai bien vite en le voyant se relever et visiblement, je l'avais mis en colère.

- Tu vas regretter ton geste chevalier ! Que les Foudres Titanesques s'abattent sur toi !

Je croisai les bras devant mon visage pour atténuer le choc et attendis l'impact... qui ne vint pas. J'ouvris alors les yeux et je vis... Shiryu ! Une fois encore mon ami m'avait sauvé la vie.


Siegfrid :

Au moment où l'épée d'Acturus allait s'abattre sur moi, j'entendis un choc... Je vis alors Albérich d'intercepter son arme avec la sienne. Il se tourna vers moi :

- T'as besoin d'un coup de main ?

Même à ce moment, il trouvait le moyen d'être ironique.

- Non merci, je m'en sortais très bien... lui répondis-je sur le même ton.
- Oui, c'est ce qu'il m'avait semblé... me dit-il en désengageant son épée.
- Fini de jouer... s'exclama Acturus. Vous périrez ensemble ! Magma Explosion !

Albérich qui se tenait devant moi encaissa le plus gros de l'attaque et fut projeté quelques mètres plus loin.
J'attendais qu'il se relève main en vain... Une colère sans borne s'empara de moi. Il venait de me sauver la vie au péril de la sienne.
J'intensifiai ma cosmo-énergie et il me sembla que j'avais dépassé mes propres limites.

- Que les Flammes du Dragon te consument ! hurlai-je.

Acturus dut être surpris par la puissance de mon coup, tout comme je dois l'avouer, je le fus moi-même... et ne pût l'éviter. Quelques secondes plus tard, il rendit son dernier souffle.
Je me précipitai vers Albérich.


Seiyar :

Shiryu s'écroula au sol non loin de moi. Il avait reçu l'attaque d'Achille sans aucune protection... Hélas, je ne pouvais pas aller le voir maintenant car il fallait que j'abatte mon ennemi.

- Tu vas regretter ce que tu viens de faire à mon ami... lui dis-je.

J'intensifiai mon cosmos à son paroxysme... Shiryu, Athéna, je vaincrai pour vous !

- Par la Comète de Pégase !

Il me sembla alors sentir la cosmo-énergie de Shiryu se joindre à la mienne et ma comète percuta Achille avec une force qu'elle n'avait jamais eu auparavant. Il mourut sur le coup.
Je tombai à genoux tant la concentration qu'il m'avait fallu garder pour lancer mon attaque avait été extrême. Puis je me remis debout et me dirigeai vers mon frère en titubant.

- Shiryu... est ce que tu m'entends ? demandai-je anxieux.

Et à mon grand soulagement je le vis ouvrir les yeux et me sourire :

- Tu as réussi... me dit-il, j'en étais sûr !

Je lui tendis alors la main pour l'aider à se redresser.

- Il n'y a pas une minute à perdre ! Intervint Siegfrid qui lui aussi avait battu son adversaire, nous devons rejoindre le Mordor au plus vite.

Et nous nous mîmes en route, lui soutenant Albérich et moi soutenant Shiryu.


Syd :

Ca faisait maintenant plusieurs longues minutes que Bud, Thétis et moi étions arrêtés par un stupide trou.

- Quel dommage que Mü ne soit pas là... il aurait pu nous téléporter, murmura mon frère.

Nous entendîmes alors derrière nous une voix bien connue :

- C'est gentil de nous avoir attendu ! lança Ikki.
- C'est surtout qu'on et bloqués là comme des idiots... lui répondis-je.

J'étais très heureux de le voir sur pieds mais le moment n'était pas propice aux retrouvailles.
Soudain, un murmure se fit entendre :

- Je crois... que je me réveille au bon moment... déclara Mime.
- Ainsi tu es vivant mon ami... lui dit Ikki en le posant doucement à terre.
- Oui... finalement j'ai décidé de rester encore un peu parmi vous... lui rétorqua t-il en raffermissant sa voix.

Et chancelant il se mit devant nous et pinça une corde de sa lyre que June avait ramassée, et, à notre stupéfaction elle s'allongea et alla s'enrouler sur un rocher de l'autre côté du ravin...
Il se tourna alors vers nous en souriant :

- Et maintenant, on n'a plus qu'à jouer à Tarzan !

C'est ainsi que chacun notre tour nous traversâmes ce gouffre.
Au moment où nous allions quitter ces mines, Ikki nous arrêta:

- Attendez ! Vous n'avez pas senti ?
- Qu'est ce qu'il y a ? demanda Bud.
- Il y a quelqu'un d'autre ici... Il se concentra quelques instant, puis s'écria : Shaka !!

Comment se faisait-il que nous ne l'ayons pas remarqué ? Il est vrai que nous ne le connaissions pas si bien que lui.

- Il est dans ce gouffre... continua t-il.

A nouveau Mime se servit de son instrument comme Shun aurait pu le faire avec sa chaîne. Il descendit la paroi et trouva Shaka qui avait été sauvé in extremis par un bout de roche dépassant.
Il eut l'air surpris et heureux de nous voir tous ici et vivants, même si plusieurs d'entre nous étaient bien amochés.
Enfin, nous reprîmes notre chemin en pensant que le combat final allait bientôt commencer, maintenant que devant nous, se dressait l'orgueilleuse tour de Barad-Dur.

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Cette fiction est copyright Gwenaëlle Lancon.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.