Partie 4 Chapitre 8 : Les fleuves de sang éternels...


Azura.

Le Monde des Carnages.

Dans le bouddhisme, surnommé le monde au combat sans fin.

Dans la mythologie nordique, ce lieu pourrait être le banquet des Dieux...

Terre calcinée par les flammes du combat, de la guerre, condamnée à être abreuvée éternellement de sang et de cadavres. Aucune construction n'est intacte, à l'exception de la forteresse d'Arès, trônant fièrement au coeur de ce charnier sanglant. Illustration parfaite de la dualité humaine, construisant maintes forteresses toujours plus hautes et plus résistantes pour le combat, et les détruisant par le combat.

Le lieu que même les Dieux avaient maudit et où maintenant les esprits guerriers affluaient voit désormais son seigneur, le démoniaque Arès opposé à la divine Athéna.

Une nouvelle fois ce lieu d'apocalypse va être le théâtre de conflits sans merci, et pourtant l'atmosphère de haine et de mort omniprésente qui étouffait cet endroit jusqu'à présent semble s'être estompée, par la lueur d'une seule étoile, narguant les ténèbres.

Cette étoile de lumière est bien le Sceptre d'Athéna, opposant toute sa puissance au cosmos haineux d'Arès.

Le conflit des Dieux a déjà commencé.

Et il annihile toute influence divine dans l'enceinte du royaume d'Azura, permettant aux pions de se déplacer librement sur le terrain de cette partie d'échecs divine...

Le Roi et la Reine blanche se déplacent vers la Tour du Roi Noir, entouré de ses deux Cavaliers et de ses deux Fous... Ainsi que du Destrier de l'Erebe...

Maintenant place à la plus meurtrière bataille de cette guerre...




Une ombre drapée dans une cape de nuit s'adosse au sommet d'une colline à un arbre mort, observant de loin le terrain de combat qu'est Azura. Sur ce même champ de ruines, les légions de Berserkers se déplacent, partant à l'attaque.

"Les simples pions vont entrer en jeu également... Voila qui est intéressant..."

Un sourire se dessine sur son visage alors qu'il voit une étoile dorée partir de l'horizon vers le ciel rougeoyant d'Azura.

"Alors nous y voila..."

Alors que cette pensée traverse l'esprit de l'être à l'armure et à la cape de nuit, l'étoile filante se scinde en onze fragments se dirigeant chacun vers une direction différente...

"Ils se sont décidés à les utiliser... Mais cette fois cela ne suffira pas... Le Roi Noir lui même va entrer en action..."

C'est un regard presque amusé qu'il lance vers la forteresse, comme si les évènements à venir n'étaient qu'une formalité, comme si cette guerre au fond n'avait qu'une importance secondaire.

"Il va être de nouveau temps pour moi de changer l'équilibre de cette guerre..."



Quelques instants auparavant, un autre évènement se déroulait...

Deux silhouettes se confrontent, si rapides et vives qu'un humain ordinaire croirait ne voir que deux ombres aux formes d'animaux mythologiques, se livrer à une chasse mutuelle. Tantot se rapprochant, puis se séparant l'instant suivant. L'un est un dragon aussi sanglant que le ciel d'Azura, l'autre un tigre, vif et majestueux. Leurs énergies s'opposent, tel le yin et le yang.

Soudain, chacun des deux cesse simultanément l'attaque, réalisant au même instant cette vérité : cette simple confrontation ne permettra pas de rompre l'équilibre.

Les silhouettes se révèlent enfin. L'un est vêtu d'une majestueuse armure dorée, brillant de mille feus, parée de diverses excroissances sous la forme d'accessoires. Ses cheveux noirs sont l'espace d'un instant secoués par le vent soufflant sur ce royaume de désolation. Sa posture est calme, mais son regard indique clairement qu'il sonde son adversaire. Il s'agit de Dohko de la Balance.

L'autre est paré d'une armure non moins majestueuse, mais possédant un éclat sanglant macabre, reflétant les flammes de la destruction autour du guerrier, ornée de gravures funestes évoquant un dragon. Son visage est presque totalement masqué par son casque, qui dissimule jusqu'à son regard, mais on devine ses longs cheveux noirs comme les ténèbres. Sa position est menaçante, mais défensive également, il s'agit de la position permettant au samouraï d'être à la fois prêt à la défense et à l'attaque. Les deux lames dégainées du Berserker au deux katanas sont prêtes à agir.

Chacun le sait, et sait également qu'il faudra user d'une stratégie et d'une puissance bien supérieure pour vaincre.

Le meme regard, prudent et méfiant à la fois est échangé.

Soudain, enfin le changement. Le guerrier d'Arès laisse un sourire carnassier se révéler, alors qu'une étincelle rouge se devine dans son regard. L'instant qui suit, un hurlement bestial. Pourtant, le Chevalier d'Or ne réagit pas, gardant les yeux fermés et une attitude passive. Car ce n'est pas à sa vue qu'il se fie pour évaluer le mouvement du Berserker. En une fraction de seconde, la lame du Berserker touche le Chevalier d'Or, et le traverse...

Le Berserker réalise alors que ce n'est que le vide qu'il a touché, son adversaire ayant esquivé la charge d'un simple pas de coté. D'un mouvement rapide de la jambe, le Berserker tourne sur lui-même, conservant son élan, et le redirigeant sur son adversaire, renouvellant sa charge.

Cette fois l'arme atteint enfin quelque chose de solide. Le choc du métal contre le métal. La furie se dissipant, le Berserker réalise que le coup a frappé un des boucliers ornant l'armure d'or qu'il porte.

Dohko comprend également que l'assaut ne s'arrête pas ici, sentant la puissance du Berserker se propager dans la lame de l'arme de mort qu'il brandit.

"Quelque chose va atteindre son point de rupture...!"

A l'instant où l'esprit clairvoyant du Chevalier de la Balance formule cette pensée, un craquement se fait entendre. Ecarquillant les yeux, Dohko réalise que son bouclier va céder s'il ne se dégage pas immédiatement.

Dans un effort presque à la limite de ses forces, Dohko effectue un déplacement sur le coté, laissant l'énergie déployée par le Berserker se libérer dans le vide.

Enfin l'assaut cesse.

Dohko continue à observer calmement son adversaire, mais intérieurement il sent le trouble le gagner.

"Akaryu... Le Dragon rouge... Tu es bel et bien mon adversaire désigné dans cette guerre... L'adversaire du Tigre et du Dragon d'eau... Le dragon destructeur..."
(Akaryu) -"Alors Chevalier... Cet échauffement te convient-il ?"

Le Berserker vient de provoquer son adversaire, révélant à nouveau ses lames. Contemplant l'arme, Dohko constate une chose. Si son bouclier arbore désormais une entaille, la lame du katana de son adversaire est loin d'être indemne.

(Dohko) -"Alors c'est cela la force des Maîtres d'Armes... Vos armes en gammanium pur sont véritablement terrifiantes... Mais elles ne sont pas invincibles."
(Akaryu) -"Tu peux t'estimer heureux de posséder les Armes de la Balance, Chevalier... Et dans le fond, nous nous ressemblons... Vous autres Chevaliers n'hésitez pas malgré tous vos beaux discours à recourir à des armes aussi dangereuses..."

La provocation se lit clairement dans ces mots acides.

(Dohko) -"J'ai bien peur que dans cette guerre, même si je le répugne, ne pas les utiliser revienne à vous donner la victoire... Et cela, nous ne pouvons le permettre..."

"Hin! Tu crois vraiment que les Berserkers ne comptent que sur cela pour gagner ?"

C'est le mépris qui se lit à travers ces mots lancés au Chevalier d'Or.

"Désolé de te décevoir... Mais toute la beauté d'un combat se révele lorsque la maîtrise de l'arme est parfaite... Et non seulement de l'arme, mais aussi du corps..."

Une nouvelle fois le guerrier se met en garde, prêt à frapper, son cosmos sanglant l'auréolant.

(Dohko) -"Le combat est donc la seule chose sur Terre qui compte pour toi..."

Plaçant ses deux armes de mort dans une position préparant l'offensive, l'une devant lui, l'autre derrière, son cosmos explose d'un coup.

"Goûte donc à la combinaison ultime... LA PERFECTION DE L'ARME ET DU CORPS REUNIS!!!!"

L'aura du dragon rouge l'enveloppa totalement, l'encerclant, la gueule menaçante du monstre faisant face à Dohko.

"DRAGON BLADES TORNADO!!!!!!!!"

L'éclair de furie enflamma son regard, alors qu'il poussait un hurlement comparable au rugissement du dragon se ruant tel une tornade sur le Chevalier de la Balance. Le déploiement d'énergie était d'une violence rare, déchirant la terre et l'air en une vagues de lames de vide meurtrières.

A l'instant où les machoires du Dragon rouge allaient se refermer sur le Chevalier de la Balance, ce dernier était encore en position passive. Une proie facile. Trop facile. Mais ce concept ne fait pas partie de l'esprit du Berserker à cet instant.

A l'ultime instant, Dohko bondit enfin, au dessus de l'oeil du cyclone formé par l'attaque de son adversaire, et déclenche son attaque. Son poing droit se ramène en arrière, auréolé d'énergie pure, tandis que son poing gauche s'abaisse en dessous du niveau du coeur...

"PAR LA COLERE DU DRAGON!!!"

Libérant la totalité de l'énergie emprisonnée dans son poing droit sur son adversaire.

Un concept simple, pour contrer un déploiement d'énergie incontrôlable, il faut lui opposer la même quantité d'énergie.

Une règle extrêmement simple, mais à laquelle nul ne peut se soustraire. Eventrant de l'intérieur la tornade du Berserker, la formidable énergie déployée par Dohko, matérialisée par le majestueux Dragon, frappe le Berserker de plein fouet. Ce dernier est dans un état second, totalement concentré sur son attaque, percevant à peine le déploiement d'énergie de son ennemi qui fond sur lui en une fraction de seconde.

Il est englouti par l'attaque l'espace d'un instant, sa silhouette disparaissant au coeur de la vague d'énergie fabuleuse...

Pour réapparaître toujours aussi vaillante, contenant cette énergie d'une main. Si le geste semble en lui-même extraordinaire, le Berserker sait qu'il a eu une chance insensée. Sa main tremble sous l'effort de retenir une telle énergie, et il sait également qu'elle explosera s'il tente de la garder en main. Confirmant ses craintes, une part de l'énergie échappe de sa main, et le frappe au visage, projetant son casque au sol dans un tintement métallique. A la fois poussé par l'énergie envoyée contre lui et par son mouvement de recul, il laisse l'énergie s'échapper de sa main pour mourir derrière lui. Contemplant sa main droite un bref instant, il constate que son armure a été fissurée, et que le métal fume encore.

"Je vois... De l'énergie pure, projetée dans une seule direction... Pour frapper un seul point... Tellement simple mais pourtant efficace..."

De nouveau, les deux guerriers sont face à face. L'assaut s'est fini par un match nul, prouvant ainsi à l'autre l'existence de ressources insoupçonnées. Cette fois le visage sévère du Berserker est révélé, confirmant au Chevalier de la Balance les origines du guerrier à l'armure rouge.

Lui aussi est originaire de Chine, ses traits ne laissent aucun doute là dessus. Ses yeux bridés fixent l'adversaire avec méfiance, recelant une lueur de folie meurtrière contenue. Sa longue chevelure noire est ramenée en arrière, dégageant totalement son front, et nouée à l'arrière de sa nuque, laissant une rivière d'ébène descendre dans son dos. Plus que jamais, Akaryu ressemblait au Samouraï invincible qu'il prétendait incarner.

Et face à cela, face au guerrier d'Arès se tient un homme parfaitement calme et maître de lui même. Un homme dont la raison de combattre est entièrement différente, mais dont la volonté est également sans faille.

(Dohko) -"Il y a une chose que j'aimerais te demander... Tu as dit nous ressembler... Mais toi... Pour quelle raison te bats-tu aux ordres d'Arès ?"

Les traits du Berserker, jusque là froids et implacables, se muèrent en un masque de mépris.

(Akaryu) -"La raison est évidente... Dans un monde en paix, dis-moi, Chevalier..."

A mesure qu'il parle, son poing se crispe, tremblant d'une fureur de plus en plus difficilement contenue. L'aura rouge sang l'enveloppe à nouveau, prête à exploser.

"DIS-MOI QUELLE PLACE IL RESTE A UN SOLDAT ?! QUELLE PLACE RESTE-T-IL A CEUX QUI N'ONT RIEN D'AUTRE DANS LEUR VIE QUE LE COMBAT ?!"

Enfin toute la violence du guerrier explose, que ce soit une violence physique ou verbale. Chacun de ces mots lachés avec une fureur incommensurable voit son cosmos se libérer en une explosion de flammes, forçant Dohko à se protéger le visage de la main droite.

-"J'ai été rejeté du Sanctuaire pour ma violence... Alors que j'étais uniquement dédié au combat... Que c'était la seule chose qui comptait pour moi sur cette Terre..."

Dohko laisse le Berserker continuer son monologue, perdu dans ses pensées, comme déconnecté de la réalité...

"Renvoyé en Chine, j'ai erré longtemps... J'ai continué à m'entraîner et à perfectionner ma technique... Puis j'ai trouvé le temple des Berserkers... Là m'attendait l'Armure au Double Katana... Celle qui m'était destinée, incarnant le Dragon Rouge dont je porte le nom! L'armure que je porterais au combat le jour où Arès se réveillerait..."

Une nouvelle fois, à chaque mot qu'il prononce, son cosmos croît, augmentant en aggressivité, comme s'il était sur le point de perdre tout contrôle sur lui-même. Confirmant les craintes de Dohko, une lueur démoniaque, rouge sang, illumine ses yeux jusque là noirs comme la nuit...

"... Et aujourd'hui ce jour est venu... Moi, le samouraï dévoué à Arès, je vais pouvoir montrer au monde entier ma vraie valeur de combattant! En garde Chevalier !!!! "DRAGON DEVIL CLAWS!!!!!"

Enfin l'énergie explose... A chaque mouvement des lames fendant l'air, une onde de choc, une lame de vide fond sur le Chevalier de la Balance, plus véloces encore que les précédentes attaques qu'il a déja essuyées.

(Dohko) -"C'est... totalement différent...!!!"

Surpris, Dohko ne peut que tenter une esquive désespérée. Face à une telle attaque, fendant l'air face à lui, parer relève de l'inconscience. Cela, le Chevalier en est conscient. Par conséquent l'unique alternative est l'esquive par le haut. Cela correspond à une faute tactique grave, laissant le corps totalement à découvert, mais encaisser l'attaque d'un Berserker est une chose que même les Armures d'Or ne peuvent faire sans risquer d'exploser en morceaux.

Un sourire d'assassin se dessine sur le visage du Berserker alors qu'il voit son adversaire dans une position où toute défense est impossible. En un éclair, les deux lames sont de nouveau prêtes à lacérer l'air, le métal et la chair, alors qu'Akaryu adopte à nouveau sa position de combat, prêt à bondir.

"DRAGON BLADES TORNADO!!!!!!"

Une nouvelle fois la tornade de lames de vide se déchaîne dans un éclair rouge sang. Le Berserker est persuadé, au plus profond de lui même, sa conviction fanatique amplifiée par la fureur, que cette fois sa proie ne lui échappera pas. Déja dans son esprit s'imprime la vision de son adversaire pourfendu, soudain brisée par une sensation écrasante, celle de la douleur, qui frappe le corps et remonte au cerveau comme une décharge, paralysante. La transe dans laquelle il se trouvait est brisée, alors qu'il est projeté au sol par le pied du Chevalier d'Or.

Son adversaire lui-même pose un genou au sol, epuisé par l'effort d'avoir encaissé l'attaque. Diverses coupures ornent son visage, et le plastron de l'armure de la Balance semble avoir souffert.

"Tu as commis une grave erreur, Akaryu... Tu croyais m'abattre parce que je ne pouvais pas me défendre... Mais tu as oublié que tant qu'un combattant peut contre attaquer, il reste dangereux..."

C'est la sagesse même qui parle par ces mots. Cela, Akaryu lui-même malgré toute sa fierté, est capable de le comprendre. Il sait qu'à cet instant, il ne doit pas laisser la fureur prendre le dessus sur lui, car les mots du Chevalier de la Balance portent une vérité. A cet instant une sensation étrange, un malaise s'éveille en lui. Quelque chose que son intuition de combattant a perçu chez le Chevalier de la Balance.

"Tu n'as pas répondu à ma question, Chevalier... Si vous atteigniez votre idéal de paix, que resterait-il pour les combattants comme place en ce monde ? Ne deviendriez-vous pas des combattants identiques à moi, totalement désoeuvrés et désemparés ?"

Dohko se sent lui même douter, à cette interrogation, mais se ressaisit. Akaryu ne ment pas, ils sont tous les deux aussi dédiés au combat, n'ayant qu'une différence, fondamentale... La raison de combattre.

-"Dans ce cas, pourquoi places-tu le combat au dessus de tout dans ta vie ?"

-"Je te l'ai dit... C'est mon seul véritable talent... Ma seule manière d'exister! Sans le combat, je ne suis plus rien... OSE ME DIRE QUE TU N'ES PAS IDENTIQUE A MOI!"

Ces mots bien que prononcés avec violence ne font pas fléchir le calme du Chevalier.

-"Je le suis. Car je possède une raison de me battre qui dépasse les considérations de valeur personnelle... Moi ainsi que tous les Chevaliers, nous nous dédions chaque instant au combat pour la paix dans le monde... Peux-tu en dire autant, Berserker ? Sais-tu seulement quelles sont les intentions d'Arès pour la Terre ?"

Surpris par la question, le guerrier s'apprête à répondre avec son mépris habituel.

-"Je n'en ai rien à faire... Je te l'ai dit, seul le combat m'importe... Arès me donne l'occasion d'exercer mon art, et c'est tout ce que je lui demande... L'humanité peut aller au diable!"

-"Tu sembles avoir oublié quelque chose, Akaryu... Contrairement à ce que tu crois, la paix n'est pas un état acquis, mais une quête... C'est quelque chose que chacun doit construire chaque jour... Et c'est pour cela que chacun a une place sur Terre, même les combattants... C'est pour cette cause noble que tes talents pourraient trouver leur véritable utilité!"

Le regard du Berserker change, affichant pour la première fois l'incertitude, alors qu'il prend conscience de la vérité dans ces mots.

-"Quelque chose que l'humanité doit construire..."

Le Berserker semble hésiter un instant, frappé par les paroles de Dohko. Déconcerté, la lame glisse de sa main droite, pour tomber au sol.

"Quelque chose que... Mais..."

Soudain, comme si sa tête était frappée à la nuque, traversée de part en part par une décharge d'énergie, Akaryu se raidit, écarquillant les yeux, ses pupilles se dilatant, incapable d'émettre d'autres sons qu'un gémissement, tandis qu'il tombe à genoux, la tête entre les mains.

Dohko ne peut que regarder impuissant le Berserker en proie à des spasmes, incapable de soupçonner quel phénomène se déroule dans son esprit.

-"Tu n'es pas conçu pour avoir ce genre de sentiments..."

"N'oublie jamais..."

"Tu n'es qu'un outil pour sa majesté Arès..."

"ANEANTIS TON ENNEMI!"


Une voix dans l'esprit d'Akaryu vient de prononcer ces mots, d'une voix immatérielle, intangible, mais bien présente. Froide. Implacable.

-"... N... Je ne te laisserai pas... prendre le dessus!!!"

Le conflit mental est visible sur son visage aux traits tordus par une douleur invisible.

-"ANEANTIS!"

Une nouvelle fois ces mots de destruction s'imposent à son esprit.

-"..."

"DETRUIS!"

"MASSACRE!"


Le même message est imprimé dans son esprit une nouvelle fois, avec une insistance croissante.

-"... NON! JE NE TE LAISSERAI PAS ME MANIPULER!"

C'est au tour du guerrier d'imposer sa volonté à son propre corps, retenant avec effort la pulsion destructrice qui a profité de l'instant de doute pour ressurgir.

"Annihiler le doute... Je ne dois pas douter..."

Les traits d'Akaryu se détendent enfin, tandis qu'il se relève, reprenant son arme en main. Ses traits semblent avoir changé, arborant une expression plus cruelle qu'auparavant. La lame du katana s'auréole alors d'un éclat sanguinaire, en même temps que les yeux de son porteur.

(Dohko) -"Il a douté un instant... Mais quelle était cette cosmoénergie que j'ai ressentie un instant... ? Infiniment plus puissante et destructrice... Akaryu ferait-il appel à un autre cosmos que le sien pour accroître ses pouvoirs ?"

(Akaryu) -"Quelque chose m'intrigue... Cet homme..."

Le Berserker ferme les yeux, laissant ses autres sens percevoir la réalité autour de lui. Et une nouvelle fois, il fonce sur son adversaire, portant plusieurs coups simples, cernant la présence de son adversaire de ses sens aiguisés. Il distingue parfaitement la silhouette de son adversaire esquivant chacun d'entre eux, sentant son odeur et ses mouvements, sa chaleur... Se concentrant sur cette dernière sensation, son intuition se confirme.

"C'est ce que je pensais... Son corps n'est pas ordinaire!"

L'assaut cesse, le Berserker ayant atteint l'objectif de son attaque, laissant le Chevalier de la Balance incapable de comprendre pourquoi les coups portés étaient si effacés.

(Akaryu) -"Chevalier de la Balance... C'est à mon tour de te poser une question... Quelque chose à ton sujet m'intrigue... De ton esprit se dégage une sagesse que je n'avais jamais ressentie auparavant... Et ton corps est froid... Comme s'il n'avait aucune vie... Qu'es-tu exactement ?"

(Dohko) -"Tu dois connaître comme moi la légende du Dragon et du Tigre..."

L'allusion aux animaux mythologiques ne manque pas de piquer la surprise du Berserker.

"Le Tigre, incarnant jeunesse et fougue... Le Dragon incarnant sagesse et expérience..."

"Les influences dominant la vie des hommes changent avec le temps, et le Tigre laisse inévitablement sa place au Dragon..."

"Mais le pouvoir que j'ai acquis en tant que Chevalier de la Balance, est de rendre mon corps à l'influence du Tigre..."

(Akaryu) -"Tu veux dire que...!"
(Dohko) -"Oui. En tant que Chevalier de la Balance, je possède le pouvoir de choisir de placer mon corps sous l'influence du Tigre, ou du Dragon... Et quand j'utilise la totalité de ma puissance, je possède la sagesse du Dragon, et la jeunesse et la fougue du Tigre..."
(Akaryu) -"Le Misopétha Ménos..."

Le guerrier vient de comprendre l'allusion.

"Ainsi tu possèdes un esprit sage, ainsi qu'une connaissance parfaite du combat et un corps en parfaite condition... Il est évident que de la combinaison des deux découle une maîtrise du combat exceptionnelle..."

Les deux guerriers échangent de nouveau un regard. L'inquiétude habitant Akaryu a disparu, désormais il sait à quoi s'attendre. Son expérience lui permet d'évaluer les capacités de son ennemi, et ce simple fait lui permet d'être confiant.

(Dohko) -"Tout doute semble avoir définitivement disparu de son esprit... Et son cosmos a changé... Le démon en lui est-il en train de prendre le dessus ?... Dans ces conditions..."

Une nouvelle fois la folie furieuse semble le posséder. Une nouvelle fois le guerrier porteur des deux katanas fonce sur son adversaire, prêt à le découper en morceaux. Dohko ne cherche pas à esquiver cette fois, sa décision est prise.

"Tu l'auras voulu, Akaryu..."

En un éclair, le métal du katana frappe de nouveau le métal doré. Et alors que la fureur se dissipe, désembrumant ses sens, il distingue une épée dorée.

"Cette épée... NON!"

La détermination farouche se lit sur le visage de Dohko.

"Si, Akaryu... Cette fois les choses sérieuses vont commencer!"

Intensifiant son cosmos, l'armure de la Balance se met à briller telle un soleil dans les ténèbres d'Azura.

"ATHENA! Aujourd'hui, moi, Dohko, Chevalier d'Or de la Balance, juge l'utilisation des Armes de la Balance légitime pour vaincre Arès!"

Ces mots sont prononcés d'une voix emplissant l'espace entier, interrompant tout mouvement par sa puissance. Simultanément jaillissent de l'armure onze étoiles dorées...



(Au coeur de la forteresse d'Azura...)

Dans une des sombres salles de la forteresse aux murs rouge sang, devant une ample porte, se tiennent cinq hommes. Leurs armures sont amples, couvrant la totalité de leurs corps et munies de capes rouge sang, signe d'un haut rang. Disposés sur un pentacle, chacun des cinq hommes placés sur un sommet de l'étoile démoniaque concentre son énergie. Et au centre du pentacle se réunissent leurs énergies, illuminant d'un rouge sang maléfique le contour du cercle et de l'étoile aux cinq branches, tandis que les images de divers combats défilent.

La première, vêtue d'une armure légère, parée d'un carquois, parle enfin, commentant l'action, comme si un spectateur invisible assistait à la scène.

-"Ainsi Némée est déja tombé... Et Akaryu semble avoir l'avantage... Mais...!"

L'exclamation de surprise brise ses mots, tandis qu'une vague de lumière dorée inonde l'image.

Le second, vêtu d'une Armure extrêmement ample, d'une taille ordinaire, mais ayant une musculature pourtant extrêmement développée prend la parole. Son regard est masqué par son casque, montrant simplement un visage massif.

-"Les Armes de la Balance... Ils ont enfin décidé de les utiliser... Cela n'annonce rien de bon... Lamos, que vois-tu d'autre ?"

Le troisième, le dénommé Lamos, Seigneur d'Azura aux ordres de Phobos, armé d'un immense bouclier et d'une lance, coiffé d'un haume complétant sa panoplie semblable à celle des hoplites antiques, prend à son tour la parole.

"Les Chevaliers d'Or restants se sont séparés pour entrer dans Azura... Seuls les Généraux accompagnent encore Athéna et Poséïdon... Ils ne tarderont pas à entrer dans la Forteresse d'Azura..."

Un autre, celui-là un colosse barbu, vêtu d'une armure relativement légère en comparaison des autres, parée en divers endroits de fourrure, brandit son marteau, alors que l'image au centre du pentacle montre une légion de Berserkers s'avançant vers la Porte d'Azura, traversant la terre de flammes et de mort. C'est en ces mots qu'il s'adresse à la première, qui porte un arc.

Soudain l'image d'Azura qui parvient jusqu'à lui change, lui permettant de distinguer les silhouettes de deux jeunes garçons qui s'apprêtent à passer la porte d'Azura.

"Deux autres guerriers d'Athéna entrent en jeu... De simples Chevaliers de Bronze et d'Argent... Lilith, les Légions de la Discorde sont également en route, et rejoindront celles de la Vengeance... Bientôt ces deux guerriers et l'humanité toute entière ne seront plus qu'un souvenir!"

-"Fort bien... Alors quel effet cela te fait-il, Thor, de commander cette légion, puisque Thrall et Argon sont tous deux tombés ?" répond d'un ton moqueur la dénommée Lilith, Seigneur d'Azura aux ordres de Nemesis.

Le colosse au nom du Dieu du Tonnerre répond d'une voix monocorde.

"Cela m'est égal... Arès m'a jugé digne de commander ces légions, et je le ferai... Pour que son grand oeuvre se réalise!"

C'est presque la voix d'un fanatique qui a prononcé ces mots, éveillant un léger rire chez le dernier des cinq guerriers présents ici. Un léger son de cordes se fait entendre, un accord aux tonalités sombres... Pour céder place à une mélodie ténébreuse...

Un sombre requiem, préparant à la guerre.

Son armure est différente des autres, totalement noire, et sa cape noire également est disposée tel un manteau dissimulant jusqu'à ses bras. Pourtant on distingue un instrument à cordes dans ses mains sous les pans du manteau. Son casque dissimule également jusqu'à son regard.

-"Toi... Erebe! Celui qui a été choisi par le Général Jared à partir du régiment des Ombres... L'ancien Chevalier Noir de la Lyre..."

Lilith vient de cracher son mépris au visage de celui qu'il considère comme un parvenu. Son poing serré se fait menaçant, et une seule fraction de seconde le sépare du visage du Seigneur d'Azura, nouveau chef de l'Armée des Ombres.

(Erebe) -"Hin hin hin... Calme-toi donc, Lilith... " répond avec une ironie et un amusement non dissimulés l'homme portant le nom de la nuit absolue.

"Ta fureur t'égare de ton devoir... Je voulais simplement rappeler à votre attention que ce 'grand oeuvre' dont Thor a si bien parlé... Nul d'entre nous ne sait ce que c'est... Cela ne vous inquiète-t-il pas ?"

Ces mots résonnent avec malice, et Erebe se voit la cible de plusieurs regards noirs. Seul Thor semble imperturbable.

(Thor) -"Nullement. Ma confiance et ma foi en Arès sont totales... Ce qu'il fait est pour le bien de la Terre, j'en suis persuadé... Même si cela doit passer par le Ragnarok..."

C'est au tour du guerrier désarmé, et à l'armure couvrant son ample musculature de prendre la parole.

"Le Ragnarok... L'Apocalypse... La Géhenne... Tant de noms pour le cataclysme que nous allons provoquer! Pour la plus grande bataille que nous allons livrer... Et au cours de laquelle jamais le sang n'aura autant coulé!"

Ces mots sont prononcés avec démence, et on y lit clairement la soif de sang. Seuls deux des cinq réagissent, Lilith et Lamos, accompagnant sa dernière phrase d'un rire approbateur. Thor n'a pas réagi, concentré sur les évènements qu'il voit à travers le rituel. Et le calme Erebe se contente d'observer avec ironie ses compagnons.

(Erebe) -"Hahaha... Mon pauvre Atlas... Le loup assoiffé de sang finira par en venir à mordre plus coriace que lui et à se briser les dents, s'il laisse son instinct le dominer... Si tu continues ainsi, je doute que ta vie dure... C'est cette même attitude qui a couté les morts de Thrall, Argon, Némée, et tant d'autres..."

Le dénommé Atlas à la carrure imposante et à l'armure ample s'adresse en ces termes à Erebe.

(Atlas) -"Tais-toi! De quel droit te permets-tu de dire de telles choses ? Tu ferais mieux de savoir où est ta place... Car cela pourrait te jouer un mauvais tour à toi aussi!"
(Erebe) -"Je connais parfaitement ma place... Je suis Erebe, Chevalier Noir de la Lyre, et Seigneur d'Azura aux ordres de sa Seigneurerie Jared de Pégase..."

Erebe a énoncé laconiquement ces mots, sans se départir de son sourire, comme s'il s'agissait d'une évidence que les primates qui se tenaient en face de lui s'obstinaient à ignorer.

(Lamos) -"Ce Jared ?! Le favori d'Arès... Hin! Il ne faisait pas le fier en rentrant de mission au Japon... Conan et Akaryu devaient presque le porter pour qu'il arrive devant Arès en un seul morceau!"

Le dénommé Lamos était à quelques centimètres du visage d'Erèbe, le défiant du regard, prêt à en venir au mains, quand un bruit de pas se fit alors entendre, résonnant dans la salle centrale de la Forteresse d'Azura...

-"Profère encore une seule fois de telles paroles, et je t'enverrai rejoindre personnellement les Chevaliers d'Athéna en Enfer..."

La silhouette d'une Armure de nuit, aux reflets rouge sang, se révèle dans le couloir. Les mots qu'elle vient de prononcer portent une force rare et une fureur contenue, rappelant instantanément au calme Lamos, Lilith et Atlas. L'aura rouge sang se révèle autour de l'armure, parée d'une magnifique cape noire. Le visage est reconnaissable entre tous, ce visage fin à la chevelure dorée et aux yeux bleus. Le visage du Général Jared de Pégase, commandant du régiment des Ombres.

(Jared) -"La position d'Erebe de la Lyre à la tête du régiment des Ombres n'est pas à remettre en cause, ni par toi, ni par quiconque! C'est Arès lui-même qui en a décidé ainsi... Par conséquent la moindre insulte envers lui, envers un soldat de mon régiment ou envers moi est une insulte directe à Arès... Qu'as-tu à dire pour ta défense, Lamos du Hoplite ?"

Le Seigneur d'Azura aux ordres de Phobos est incapable de répondre, ni de soutenir le regard du Général Démoniaque, tremblant de peur. Ce dernier le fixe avec haine et mépris, les dents serrées comme un animal prêt à bondir. Il est vrai que sa puissance a diminué considérablement, mais il est tout aussi vrai qu'il reste encore capable de le blesser très grièvement. Cela, Lamos vient seulement de le réaliser.

Soudain, la douleur l'étreint à l'estomac, lui faisant lacher un gargouillis alors qu'il perdait son souffle.

"ARGH!"

La douleur se répandit dans son corps tout entier, alors qu'il voyait le poing du Général frapper sa protection, et l'encastrer dans un mur avec fracas, tout cela en un éclair.

(Jared) -"Apprends donc à tenir ta langue, si tu souhaites vivre longtemps... Pauvre imbécile!"

C'est sur ces mots pleins de mépris que le Général Démoniaque de Pégase se retire, se fondant dans les ténèbres en rejoignant la Tour qui lui est affiliée, suivi de peu par Erebe, toujours arborant son sourire énigmatique.

Quelques secondes plus tard, Lamos semble enfin reprendre conscience, se relevant difficilement, constatant que son armure a été endommagée au plastron.

(Lamos) -"Cet homme... Mais qui est-il exactement ?! Ce n'est même pas un vrai Berserker... Et pourtant Arès le considère comme son âme damnée!"
(Atlas) -"Quoi qu'il en soit, il en a bien la force... Et je suis sûr d'avoir senti chez lui la Fureur... De plus, il semble que c'est lui qui a libéré l'âme d'Arès de son urne..."
(Lamos) -"Quoi ?! Ce vulgaire...!"

Lamos interrompt sa phrase, se souvenant encore avec douleur du châtiment infligé par celui qu'il considère comme un sous-combattant.

(Thor) -"Ne juge pas ton adversaire à la couleur de son armure, mais à sa vraie valeur... Serais-tu donc si aveugle, Lamos ?" énonce le sage Thor, exhortant son compagnon à agir plus intelligemment.
(Lilith) -"J'ai également la sensation que le cours des choses nous échappe... Cette guerre... Allons-nous vraiment la remporter ? Est-ce que l'allié sur lequel Arès compte va vraiment venir ?"
(Lamos) -"Hadès... Je ne sais pas... Il s'est présenté devant Son trône tout à l'heure, et ils ont demandé à tous les guerriers de quitter la salle... Pour je ne sais quelle discussion... Je ne sais pas quoi penser... Mais Arès semble confiant..."
(Thor) -"D'une maîtrise parfaite des éléments autour de soi naît la confiance absolue... Arès sait parfaitement ce qu'il fait et est déja préparé à tout... La bataille ira dans le sens espéré par sa Majesté..."

Thor, les bras croisés et les yeux fermés continue à prêter attention à la conversation, prodiguant une nouvelle fois ses conseils et faisant une nouvelle fois l'éloge de son Dieu.

(Atlas) -"Notre dernier combat ne va pas tarder à commencer... Erebe a déja adopté son poste. Nous devrions faire de même..."



(Pendant ce temps, un autre endroit encore dans le champ dévasté d'Azura...)

Deux hommes sont face à face, de nouveau un Berserker et un Chevalier d'Or. Le Berserker est un colosse, portant fièrement ses deux haches rouge sang, tout comme son armure étincellante. Son visage est massif, et arbore le sourire de celui qui est sûr de faire couler le sang. Cette seule perspective réjouit ici le Maître d'Armes. Conan, Berserker de la Hache, Maître d'Armes aux ordres de Deimos, est prêt une nouvelle fois à livrer un combat.

Face à lui, le Chevalier d'Or semble frêle, mais il irradie d'une puissance intérieure formidable. Son regard est calme, ses longs cheveux mauves attachés dans le dos sont entraînés par le vent soufflant sur la plaine d'Azura, où une nouvelle fois le sang va couler. Pourtant une chose a changé par rapport à ce que le Chevalier du Bélier était auparavant. Son regard s'est durci, et sa détermination s'est accrue.

Mu fixe l'armure de son adversaire, l'instinct et l'enseignement de forgeron reprenant le dessus, tentant d'analyser la structure du métal.

"Oui... C'est comme je le pensais... Je perçois la même sensation... Nos armures ont bel et bien la même base, mais les leurs sont... corrompues..."

"En place de poussière d'étoile, il y a cette énergie démoniaque..."

"Tristesse... Désespoir... Haine... Alors ces armures se nourriraient d'émotions négatives... Non... De quelque chose de plus fort que les émotions... D'âmes...!"


Le Berserker ouvrit la bouche, parlant de sa voix de stentor.

"Alors, Chevalier du Bélier ? C'est la vue d'une Armure Sanguinaire qui t'impressionne tant que cela ? Méfie-toi... Car on dit que quiconque pose le regard sur une Armure de Berserker y laisse son âme..."

-"Hélas, j'ai déja laissé mon âme... Lorsque j'ai tué Borg de l'Ogre."

Ce nom éveille une étincelle d'intéret dans le regard du Berserker.

"Borg de l'Ogre... Un de mes meilleurs combattants... Brillant, puissant, implacable... Rien ni personne ne pouvait l'arrêter une fois ses ordres donnés..."

-"Alors c'est cela pour toi, la définition d'un combattant ? Un pion qui obéit aveuglément aux ordres au mépris de sa propre vie ?"
-"Tout à fait. Et il en est de même pour vous! Dans cette guerre, nous, Berserkers, et vous, Chevaliers d'Or, ne sommes que les pions des Dieux! Nous sommes exactement pareils... Des guerriers qui devront combattre jusqu'à la mort pour les désirs de nos maîtres... Mais cela m'est parfaitement égal de n'être qu'un pion... Car j'obtiens ce que je souhaite par dessus tout! L'excitation du combat..."

Le Berserker étendait ses mains, désignant autour lui les étendues de terre désolée en flammes, où continuaient les combats meurtriers, toujours plus sanglants et violents...

Mu ne réagit pas immédiatement, sous le choc. Puis il ferma les yeux, baissant la tête tristement.

"Je te plains. Sincèrement."

Ces mots étaient calmes, froids. Pourtant, le Berserker écarquilla ses yeux, dans lesquels luirent un instant la lueur de furie.

-"Que veux-tu dire ?!"
-"Alors toute ta vie se résume à des combats sanglants... Pour un maître qui n'a aucun respect pour ta vie... Et tu oses te comparer à un Chevalier d'Athéna..."

Le poing du Chevalier du Bélier se crispa, ce dernier se mettait à trembler inconsciemment d'une colère qu'il avait de plus en plus de mal à contenir. Le Berserker sourit. L'excitation du combat montait en lui comme une poussée d'adrénaline. Ce duel serait intéressant.

"Au nom de tout ce que représente Athéna, je ne peux pas te laisser vivre..."

-"Pff... Derrière ces mots, ne caches-tu pas un désir de revanche ?"
-"C'est vrai. J'ai cherché la revanche en abattant Borg de l'Ogre. Mais j'ai aussi compris une chose... Ce n'est pas en me battant pour une cause personnelle et égoïste que je me montrerai digne d'Athéna et de ses idéaux... Aussi ce n'est pas par revanche que je vais combattre, mais parce que cela est nécessaire pour l'humanité entière!"
-"L'humanité... Alors tu tiens tant que ça à ces êtres humains faibles et frêles que nous allons éliminer..."
-"Parfaitement. Aussi stupide que cela puisse te paraître, c'est ce en quoi je crois. Je vais devoir t'occire, et je le regrette, mais cela est nécessaire pour que l'humanité survive... Aussi..."





La main droite de Mu se lève, auréolée d'énergie pure.

"STARLIGHT EXTINCTION!!!!!!!!!"

En un mouvement qui ne représenta même pas un battement de cil, une vague d'énergie pure fondit sur Conan, Berserker de la Hache, l'engloutissant.

Alors que la formidable énergie frappe encore et encore l'armure du Berserker, ce dernier réalise qu'il a déja subi un assaut semblable. L'armure, molécule par molécule, est attaquée par la formidable vague de lumière, et perd son éclat rouge sang.

Sa mémoire a enregistré la dernière fois qu'un fait semblable s'était produit.

C'était contre un guerrier d'ordre inférieur, un Chevalier de Bronze.

Hélios de la Couronne Boréale.

Le Chevalier de Lumière.

Une autre information parvient enfin à son esprit. Le nom de son adversaire. Mu du Bélier.

Mu. Le continent des alchimistes, le peuple qui a conçu toutes les armures.

Et il réalise avec horreur que la protection de son armure ne lui servira strictement à rien.

Alors qu'enfin l'assaut s'arrête, le Berserker s'effondre au sol, encore sous le choc.

"Un... forgeron de Mu... J'aurais du... m'en douter..."

Ces mots ne sont pourtant pas ceux d'une personne qui agonise. C'est avec difficulté que Conan se relève, la teinte rouge de son armure ayant presque totalement disparu. Cela pique l'attention du Chevalier du Bélier.

"Que sais-tu à propos des armures ? Vos Armures Sanguinaires, et les nôtres... Elles partagent un lien que je n'arrive pas à cerner..."

-"Pft... Cela, Chevalier, nul parmi les Berserkers ne le sait... Sauf peut-être les Généraux Démoniaques... C'est une histoire qui a été enfouie dans la nuit des temps... Mais nous savons une chose... C'est bien le même homme qui a forgé toutes les armures..."

Mu est sous le choc. Certes cela confirme sa thèse, mais cela implique que le premier forgeron de Mu ait été un traître à Athéna...

-"Dans ce cas, je vais expier cette faute... Et achever de réduire en cendres l'abomination que tu portes sur le dos..."

Un mouvement rapide de la main, tandis qu'une nouvelle vague de cosmos pur s'écrase sur l'armure du Berserker. Une nouvelle fois le Berserker encaisse l'assaut, mais le métal de sa protection, ayant dépassé tout seuil de résistance, explose...

Pourtant Mu remarque que les deux haches géantes que Conan tenait en main n'ont pas été affectées.

"Chevalier du Bélier... Tu crois vraiment me pousser à abandonner ainsi ? Je suis encore en mesure de combattre!"DOUBLE AXE SLASHER!!!!!!""

Un coup fort simple, Conan, le Berserker à la carrure de colosse, digne de celle de feu Aldébaran, propulse ses deux haches en direction de son adversaire. Mu ne bouge même pas. Et soudain, les armes de mort frappent une surface.

"Crystal Wall."

Les deux armes sont restées figées sur le mur immaculé, sans atteindre le Chevalier du Bélier. Pourtant, Conan esquisse un sourire assassin. Le sourire de celui qui sait qu'il a l'avantage.

Et Mu ne peut réprimer une exclamation de surprise alors que le mur cède enfin, et que sa protection encaisse de plein fouet les deux armes de mort.

"Argh!"

C'est au tour de Mu d'être projeté en arrière, et de mordre la poussière.

"Pour abattre un Berserker à coup sûr, il faut le tuer du premier coup."

Ce conseil prodigué par le sage Dohko de la Balance lui revient seulement maintenant en mémoire. Et il réalise avec douleur combien Dohko avait raison.

Le rire gras et sinistre du Berserker retentit, tandis que Mu se relève difficilement, constatant l'entaille béante sur son armure. Elle explosera probablement au prochain coup, Mu le sait. Et il perçoit la douleur de sa protection. Posant sa main sur l'entaille, il commence à concentrer son énergie, et à la libérer, resorbant la brèche dans le métal doré.

(Conan) -"Tu perds ton temps... De toute façon, tu vas mourir..."

Mu se contente de répondre calmement à cette provocation.

(Mu) -"L'armure est également douée de vie... Et tout être vivant est digne de respect... Par conséquent, mon énergie et celle de mon armure ne font qu'un! "

Le Berserker fonce sur le Chevalier d'Or, chargeant comme un fauve enragé, le projetant une nouvelle fois au sol. Mu sentit sa cage thoracique se briser, son armure n'ayant pas pu encaisser le choc.

-"Imbécile! Je croyais t'avoir dit que la vie des autres ne valait pas la peine d'être protégée!"

"Si tu m'avais écouté, et si tu t'étais protégé au lieu de bêtement régénérer ton armure, tu serais dans un meilleur état maintenant!"

Contemplant sa proie, Conan semble se calmer. Et comme le prédateur qui est sûr de sa victoire, il décide de s'amuser avec sa victime avant de l'envoyer en Enfer. Joignant ses deux mains armées au dessus de sa tête, les deux haches n'en forment plus qu'une. Le Berserker ayant perdu son armure commence à faire tournoyer son arme, la double hache, prêt à l'abattre sur le Chevalier du Bélier.

"ARES EXECUTION PENDULUM!!!!!!!"

Soudain, le choc du métal contre le métal. Un choc aveuglant, forçant le guerrier d'Arès à reculer.

"QUOI ?!"

La lumière se dissipant, Conan s'aperçoit que son arme a été bloquée par un objet circulaire.

"Le... Le bouclier de la Balance!"

C'est le Chevalier du Bélier qui répond à la question silencieuse du Berserker. Lui aussi semble surpris de cette tournure des évènements.

-"Les... Les armes de la Balance ?!"

Conan semble ne pas croire lui même ce qu'il voit, éprouvant le besoin de le répéter, de se le confirmer à lui même.

"Dohko... Vieux maître, merci..."

(Mu) -"Désormais, même si vous, Berserkers, possédez des armes capables de détruire nos armures, nous avons nous aussi des armes à notre disposition!"
(Conan) -"Parce que tu crois peut être que vos misérables armes en or plaqué feront le poids contre de véritables armes ?!"

Mu se met en garde, se préparant à contre attaquer avec le Bouclier de la Balance à son bras gauche. Semblant galvanisé par la tournure des évènements, l'aura dorée enveloppant le Chevalier du Bélier se déployait de plus en plus, devenant aveuglante. Quand la lumière se dissipa enfin, Conan sentit son sang se figer dans ses veines.

"Non, c'est...!!!!!"

"L'armure Divine du Bélier!"

Mu semblait aussi surpris que lui.

(Mu) -"Cette transformation... J'ai compris... C'est le contact avec les Armes de la Balance qui a réveillé le sang d'Athéna!"

Conan semblait incapable de réagir. Décontenancé par la nouvelle transformation de l'armure du Bélier et par l'arrivée inopinée des Armes de la Balance, il semblait avoir perdu toute volonté de combattre.

(Mu) -"Tu as enfin compris... Ce combat est inutile."

En réaction à ces mots, un léger rire se fit entendre. Le rire d'un assassin, d'un fou furieux. Une aura rouge sang l'enveloppa, explosant littérallement. A chaque mouvement, le Berserker semblait pris de convulsions.

"Continue le combat. Jusqu'à la mort! JUSQU'A LA MORT!"

Cette voix inaudible soufflait ces mots au Berserker, dont les traits n'avaient presque plus rien d'humain.

Et Mu vit le sang du Berserker jaillir, luisant d'une lueur irréelle, couler sur les restes de l'armure qu'il portait. A ce contact, comme s'il reprenait vie, le métal dégagea un cosmos propre, entrant en résonnance avec la folie du Berserker. Et Mu vit le métal s'étendre, pour recouvrir de nouveau le corps de Conan, sous la forme de son Armure Sanguinaire.

"Bats-toi... Tu as reçu d'Arès le don de la force et de la furie..."

(Conan) -"TU VAS MOURIR!!!!!!!!!"ARES DESTRUCTION AXE!!!!!!!!!""

Mu réalisa. Conan venait de perdre tout contrôle sur ses instincts meurtriers, la peur ayant pris le pas sur sa volonté.

Comme si sa vitesse et ses forces étaient décuplées, Conan chargea une nouvelle fois le Chevalier du Bélier, prêt à prendre sa tête.

Le choc du métal contre le métal eut lieu de nouveau.

L'arme se ficha dans l'armure sans la moindre réaction de la part de Mu, mais ne put s'enfoncer davantage, malgré les efforts du Berserker.

Mu semblait dans un état second. Un cosmos encore supérieur à tout ce qu'il avait déployé jusque là explosa, l'enveloppant lui et son adversaire, d'une lueur dorée.

"C'est inutile."

Cette voix était différente. Et pourtant c'était bien la bouche de Mu qui avait prononcé ces mots, calmement. Le Berserker recula, pris de convulsions de terreur.

"Tu ne peux rien contre moi."

La hache de Conan tomba au sol, se réduisant instantanément en poussière, comme si le cosmos qui enveloppait maintenant Mu l'avait désintégrée. L'entaille dans son armure se résorba en un instant, comme si le métal avait cicatrisé.

"Adieu, Conan de la Hache... "STARDUST REVOLUTION!!!!!!!!!!!!!!""

La tornade de poussière d'étoiles jaillit du sol sous les pieds de Conan, projetant ce dernier dans les airs, où son corps et son armure furent martelé par les milliards de jets de lumières chaque fraction de seconde. Molécule par molécule, les poussières d'étoiles attaquèrent une nouvelle fois la structure de l'armure, ne se contentant plus cette fois d'en ôter la vie...

Cette fois l'attaque fut si puissante qu'elle brisa chaque molécule du métal dans une déflagration d'énergie pure... Ce même phénomène, reproduit un million, non, un milliard de fois... En une fraction de seconde, l'armure sanguinaire n'était déja plus, laissant le corps du guerrier d'Arès à la merci du tourbillon d'étoiles.

La chair n'eut même pas le temps de ressentir la douleur que déja le corps était mort...

Ne retombèrent au sol que quelques cendres de ce qui avait été l'instant d'avant un Maître d'Armes d'Arès.

Enfin le cosmos surpuissant enveloppant Mu disparut, et comme épuisé par l'effort, ce dernier s'effondra au sol.

"Que... Que s'est-il passé..."

Reprenant difficilement son souffle, Mu tentait de se relever.

"Quelque chose que sa Majesté Arès n'avait pas prévu... Et je viens pour réparer cette erreur!"

Une voix sombre sortant de nulle part prononça ces mots.

"Que...!"

L'exclamation fut coupée court par une gerbe de sang. Au sol roula la tête du Chevalier du Bélier.

"Moi, Eris, General Démoniaque de la Discorde..."

La silhouette sinistre du Général Démoniaque revêtue de son armure sanglante contemplait le cadavre de sa victime avec un sourire. La lame sanglante de son épée luisait encore.

Soudain, une explosion de lumière l'aveugla. Au bout de quelques secondes elle put rouvrir les yeux.

"QUOI ?!"

Et elle constata avec stupeur que le cadavre de Mu et son armure avaient disparus tous deux.

"C'est impossible! Qui... Qui donc a pu ?!"



Un lieu hors du temps, hors de l'espace. Un espace totalement vide. Ou presque...

Un promontoire en marbre bleuté semble être la seule chose présente.

Et au milieu, neuf formes à l'aspect angélique, vêtues d'armures étincellantes dissimulant leurs traits semblent attendre quelque chose, ou quelqu'un...

Autour d'eux flottent sept masses d'énergie pure, semblables à des esprits, dirait un mortel s'il assistait à la scène. Pourtant les neuf êtres angéliques ne semblent pas les remarquer.

-"Alors... Il va enfin réapparaître parmi nous..."
-"Après plus de dix mille ans d'absence..."
-"Lui qui s'était fondu dans le cours de la Big Will... Laissant la Terre à Athéna..."
-"Si aujourd'hui il se décide à revenir..."
-"... l'Apocalypse serait-elle proche ?"
-"L'espoir a même disparu... Le vainqueur d'Hadès..."
-"A ce propos, qu'en est-il des âmes des défunts ?"
-"Hadès défait, elles retournent à la Big Will sans intermédiaire... Peut être est-ce mieux ainsi... Mais ne revenons pas sur le passé... Nous avions décidé de ne pas intervenir pour cette raison."


Echangeant ces paroles, les sept âmes attendent un évènement. Quelque chose qui depuis des millénaires n'a pas eu lieu... Et que la bataille actuelle a amené...

-"Le voila...!"

Soudain, les neuf êtres angéliques jusque là simple spectateurs semblent enfin s'animer. Bien qu'ils n'aient pas esquissé le moindre mouvement, une formidable aura dorée, divine et majestueuse émane de leurs corps. A mesure que cette énergie croît tel un soleil, les neufs guerriers semblent s'effacer...

-"Alors c'est donc cela..."
-"... le secret de son pouvoir...!"
-"... Les Sephiroths..."


Ces mots sont presque un souffle. Ceux qui assistent à l'extraordinaire évènement qui se déroule en restent presque sans voix, subjugués par la majesté qui émane de ce cosmos, semblant étreindre la totalité de l'univers, en extase devant ces évènements qu'on ne voit qu'une fois...

Progressivement, la lumière aveuglante cède place à une clarté apaisante... Permettant aux esprits de voir de nouveau le promontoire de marbre bleuté. La première chose qui s'impose à leurs yeux immatériels est le fait que les neuf êtres appelés Sephiroths ont disparu...

De plus, le vide impalpable autour d'eux est devenu cosmos... Comme si ce lieu était subitement devenu le centre de l'univers...

Et au milieu du piédéstal de marbre se tient un être paré d'une magnifique armure dorée, dont chaque gravure semble être le fruit d'un travail qui aurait pris des siècles à un artisan humain. Un seul motif sur cette oeuvre d'art destinée au combat serait reconnaissable par un humain, neuf cercles sont disposés en diverses parties de l'armure, formant le système sephirotique.

L'armure est parée de magnifiques ailes, amples et témoignant de la noblesse de son armure, lui donnant plus que jamais l'aspect angélique. Il semble vieux mais dans la force de l'age, sa carrure et ses cheveux gris argentés en témoignent. Son visage est masqué par les ténèbres.

-"Alors après tout ce temps, te revoila enfin..."
-"Quelles sont tes craintes, pour que même Toi, en arrive à briser ton sommeil millénaire ?"


Celui qui vient de sortir de la lumière intense prend la parole.

"Elles tiennent en un seul mot. Et vous le savez tous aussi bien que moi. Arès."

Arès. Ce nom suffit à imposer le silence, même s'il est prononcé avec calme.

"Alors, qu'en est-il des évènements sur Terre ?" demande l'un des esprits.

L'homme d'âge mur prend son temps avant de répondre. Il semble en train de se concentrer. Enfin il ouvre les yeux.

"La première ligne de défense d'Arès sera bientôt totalement décimée... Athéna et Poséïdon avancent dans Azura... Leurs hommes n'auront probablement pas de difficultés à vaincre la seconde ligne de défense... Les Seigneurs d'Azura... Mais...!"

C'est une exclamation qui retentit dans cet espace vide.

"Oui, tu l'as senti toi aussi..." répond l'un des autres esprits.

"Arès... Il fait déja entrer en action ses Généraux Démoniaques! Non... C'est même pire! Il va agir en personne cette fois...!"

Le silence se fait.

"A aucun moment nous n'avions envisagé qu'Arès et ses Généraux agiraient avant d'être face aux Chevaliers ou aux Généraux de Poséïdon... Grave erreur de notre part..."

"Erreur qui risque de nous couter très cher!" renchérit une autre voix, de femme, celle-là.

"A ce propos, Athéna ne doit-elle pas être tenue pour responsable du réveil d'Arès ? Après tout, ses Chevaliers ont failli à la mission qui visait à l'empêcher de renaître!
" répond une troisième voix, féminine également.

De légers murmures approbateurs résonnent dans le vide. L'homme en armure ailée tourne son regard vers l'esprit qui vient de parler, lui lançant un regard noir.

"SILENCE!"

Cet ordre est sans appel, tous ceux qui sont ici présents le savent, et l'ordre est obéi dans la seconde. Le silence revient dans cet espace, avant que l'homme - homme ? - ne se remette à parler.

"Non, Athéna ne sera pas rendue responsable de cela! Même s'il est regrettable de devoir faire face à nouveau à cette menace..."

"Oui, à la menace évoquée dans la Prophétie des Ténèbres! Nous ne ferions que nous précipiter vers notre perte si nous cherchions à rejeter la faute sur Athéna au lieu de faire face!"

-"Dans ce cas, que proposes-tu pour 'faire face', comme tu le dis si bien ?" répond ironiquement l'un des fantômes.
-"Il faut venir en aide à Athéna. D'une façon ou d'une autre, pour faire pencher le cours de la bataille en Azura. Si cette bataille se soldait par une défaite, ce serait la fin de tout..."
-"Tu sembles oublier que ton frère Hadès n'a pas répondu à ton appel... Cela semble pour le moins étrange..."
-"Hadès... Lui aussi représente un danger potentiel, mais moindre... Il ne peut pas agir pour le moment..."
-"Là n'est pas le problème. Il faut venir en aide à Athéna, et rapidement..."

Le silence revint. Quelques secondes, quelques minutes, ou quelques heures plus tard, personne ne peut le dire, un nouveau changement survint dans ce lieu quasiment vide. Dans une explosion de lumière brève, se dissipant aussi vite qu'elle était arrivée, un huitième esprit fit son apparition dans ce lieu.

-"Alors te revoilà... As-tu réussi ?"

L'esprit semble prendre son temps avant de répondre. Sa voix est forte, sonnant tel un marteau de forge, et si elle possédait un corps, ce serait celui d'un colosse.

-"J'ai tenté de mon mieux de venir en aide aux Chevaliers d'Athéna... Mais les Généraux Démoniaques sont intervenus... C'est un jour bien triste pour Athéna... Sans ses cinq champions, nous connaissons déja d'avance l'issue de la bataille..."

Pour la première fois, l'homme en armure dorée, aux cheveux gris argenté, émet un léger rire.

"Ses cinq Chevaliers Divins... Je ne suis pas inquiet... Ils reprendront bientôt leur place dans la bataille..."

-"Comment donc ? Arès les a expédiés dans Daath par le biais de son pouvoir maudit! Endless Void..."
-"Depuis toujours j'avais prévu qu'un Démon ferait usage de la porte vers Daath... Cette porte maudite qui délie même les fils du destin!"
-"Tu veux parler des Armures Supérieures ?! Allons donc... Elles ont été détruites au Japon, et tu le sais!"
-"Une seule a été détruite... Les autres sont toujours intactes bien qu'inaccessibles... Carène, Poupe, et Voiles... L'Argo Navis nous ramènera la clé de la victoire en Azura."
-"La clé de la victoire... Les Ailes de l'Espoir..."
-"Hin! TA clé, tu veux dire... Celui que tu as depuis les temps mythiques manipulé..."
-"Manipulations qui ont abouti à la création d'un autre démon... Le Destrier de l'Erebe..."


Et sur ces mots le silence et l'obscurité se firent autour de ces neuf êtres...



"NON! Cette transformation...!!!!"

"L'Armure Divine de la Balance!"

Comme une force qui s'était réveillée maintenant que le besoin s'en faisait ressentir, au contact des Armes de la Balance, l'Armure de Dohko avait atteint le stade supérieur.

-"Je te l'ai dit, le vrai combat commence maintenant, Akaryu..."

C'est un Dohko plus déterminé que jamais qui brandit son épée dorée face au Berserker. Une nouvelle fois il semble que les deux guerriers soient véritablement à égalité.

Akaryu réalise que tout avantage qu'il pouvait avoir jusque là sur son adversaire vient de disparaître. Il est donc temps pour lui de dévoiler sa carte suivante, et il en est pleinement conscient.

"Alors, Akaryu... Tu es prêt à te battre ?"

(Akaryu) -"Plus que jamais... Et tu auras beau transformer ton armure encore et encore, tu ne me trompes pas... Ton cosmos n'a pas augmenté, lui!"

"Montre moi ce que tu vaux, DOHKO DE LA BALANCE!"

Poussant un cri de guerre, Akaryu fendit l'air de ses deux katanas, fonçant sur le Chevalier de la Balance à la vitesse de la lumière. Et ils croisèrent le fer...

Le choc des deux lames, l'une d'or, l'autre rouge sombre fut si violent qu'il manqua de repousser chacun des deux combattants. Mais ils tinrent bon. Et chaque coup d'estoc, chaque coup fendant l'air avec une précision quasi divine représentait un danger mortel pour l'autre. La seule chose qui maintenait l'équilibre de combat était leur parfaite maîtrise du combat armé.

Même pour un Chevalier expérimenté, voir cet échange n'était pas possible. Dohko et Akaryu semblaient porter des centaines de coups en une fraction de seconde, comme un ouragan doré tentant de transpercer un ouragan rouge sombre. Il semblait véritablement qu'un mur de métal était dressé entre les deux combattants, une barrière que la première fraction de seconde d'inattention briserait. La barrière de leur volonté.

Pourtant, malgré cette apparente égalité, quelque chose faisait pencher la balance. Akaryu ne comprenait pas. Il possédait deux katana dans ses mains. Et le Chevalier d'Or de la Balance ne possédait qu'une simple épée. Et pourtant il le tenait en respect. Comme un tigre qui se débat de toutes ses forces, déchirant tout sur son passage.

Et Akaryu, tel un dragon, se laissa aller... Il laissa la fureur emplir ses veines, embraser son corps en même temps que son cosmos... Son esprit semblait absent de son corps. Son regard était devenu vide, pourtant son corps combattait encore, comme si cela était un réflexe.

Soudain, la vie revint dans ses yeux, en même temps que la folie furieuse. Son regard vira au rouge sang, et son cosmos explosa... Les lames maléfiques qu'il maniait s'embrasèrent également d'une flamme rouge.

L'équilibre des forces jusque là parfait fut rompu. Et Dohko recula de plusieurs mètres sous le choc.

(Dohko) -"Alors il te restait encore une telle puissance..."
(Akaryu) -"Chevalier, sache une chose... Je suis le Maître d'Armes aux ordres de Nemesis... La déesse de la Vengeance, qui commande aux volcans..."

Sa voix était complètement différente. Là où le ton du guerrier avait toujours été froid et cruel, c'était maintenant le ton d'un fauve assoifé de sang, sur le point de perdre totalement la raison.

"Maintenant je vais me battre sans retenue contre toi..."

Un sourire mauvais apparût sur le visage d'Akaryu, tandis qu'il plantait ses deux épées dans le sol, s'agenouillant, son cosmos rouge sang se déployant autour de lui. Les lames en contact avec la terre rougie se mirent à luire. Et d'un coup, une décharge de lumière aveuglante en surgit...

"Voila pourquoi on m'appelle... LE DRAGON ROUGE!!!"HELLFIRE BLADES TORNADO!!!!!!!!!!!!""

Fendant la terre, le coup était une lame d'énergie cette fois ardente. Dohko eut juste le temps de sortir de la trajectoire de la lame qui menaçait de le pourfendre. S'il put esquiver ce coup, bien qu'avec difficulté, il ne put par contre esquiver la gerbe de flammes liquide qui jaillit du sol ouvert. Le sol s'éventra littéralement, vomissant un flot de lave, tel un geyser, avalant le Chevalier d'Or, le projetant dans le ciel, cela en une fraction de seconde.

Dohko se sentit bruler comme une torche vivante, son Armure divine le protégeant à peine de la température extrême, tandis que son corps continuait bien malgré son ascension vers le ciel.

Et au coeur de cet enfer de flamme écarlate, Dohko sentit quelque chose qui fendait la lave.

"Alors c'est seulement maintenant que son attaque commence...!"

La tornade de lames d'énergie qui était l'attaque ordinaire du Berserker déchira littérallement la lave où était prisonnier le Chevalier, se rapprochant à chaque fraction de seconde de lui. Dohko sentit enfin le contact de la lame de son adversaire sur son armure, frapper son plastron, son bras, sa jambe, sa cuisse...

L'action est instantanée, et c'est un millier de coups qui s'abat sur le Chevalier d'Or prisonnier des flammes La structure de l'armure, pourtant rendue proche des divines Kamui par le sang d'Athéna, semble se fragiliser de seconde en seconde. Dohko réalise que isolément les coups ne sont pas inquiétants, mais leurs effets cumulés ont rendu l'armure presque aussi fragile que du verre...

Et il comprend alors que les Armes Sanguinaires des Berserkers, égales aux Armes de la Balance, ont bel et bien le pouvoir d'endommager les Armures Divines!

Enfin l'attaque cesse, laissant Dohko retomber au sol.

"Que dis-tu de cet avant goût de l'enfer ? Les flammes de la vengeance sont à ton goût ?"

"Tu peux remercier ton armure... Une simple Armure d'Or n'aurait probablement pas résisté à l'assaut... Mais malgré tout, malgré cette formidable armure..."

"Son point de fusion a presque été atteint... Au prochain coup, elle fondra..."

Le Berserker, désormais sûr de sa supériorité, lance ses provocations. C'est avec difficulté que le Chevalier se relève, car l'assaut a été terrible pour lui. Mais déja la formidable Armure Divine a commencé à se régénérer, alors que le Chevalier brûle son cosmos. Il semble faible, mais pourtant son énergie est bien présente. Et le sourire confiant du Berserker se dissipe vite.

-"Akaryu... Je te l'ai dit, je ne perdrai pas contre toi... Tu es probablement manipulé par Arès au point de ne plus désirer que le combat dans ta vie, mais je n'ai plus le choix..."

Manipulation. Desirer. Combat.

Ces trois mots s'impriment dans la psyché du Berserker. Une nouvelle fois l'unité dans son esprit se brise. Une partie de lui souhaite croire en ces mots. C'est elle qui déja souhaitait croire les mots de Dohko. Utiliser son sabre pour un vrai but. Une autre, sombre, sanglante, et pourtant ardente comme les flammes, tente de prendre le contrôle, de combattre, pour les désirs d'Arès.

Une nouvelle fois, Akaryu tombe à genoux, en proie à ses démons.

"N... Non..."

Cette fois, c'est un hurlement, celui que pousse une personne à l'âme déchirée, en proie à une agonie qui n'est pas physique. Le corps du Berserker se tend, comme s'il se débattait pour échapper à l'emprise de la douleur, tenant sa tête entre ses mains...

-"Je croyais que tu étais une part de moi même ?! Que tu n'étais que l'incarnation de mes désirs!"

L'esprit d'Akaryu vient de se séparer de l'ombre qui tente d'imposer sa volonté...

-"Tu es né pour obéïr à Arès... Depuis l'instant où tu as vêtu cette Armure de Berserker, son sang coule dans tes veines! TU DOIS LUI OBEIR..."

L'ombre continue à asséner à son esprit le même message.

-"NON! J'en ai assez d'être manipulé par toi! Ce corps m'appartient..."
-"Ton corps est à Arès... QUE TU LE VEUILLES OU NON!"
-"Je ne te laisserai pas me dominer davantage...! Je veux savoir si cet homme dit la vérité!!!"
-"Il n'y a qu'une seule vérité que tu as besoin de connaître... TU DOIS COMBATTRE!"


(Dohko) -"Libère-toi, Akaryu, libère-toi de l'emprise!"
(Akaryu) -"Rhaaaa... L'a... L'armure!!!!"

L'armure. La protection que porte le Berserker en proie à la folie se met à luire plus que jamais de cet éclat sombre, sanglant... Ce seul mot permet à Dohko de comprendre.

(Akaryu) -"Il... Il faut la détruire...!"

"Arès... Tu oses imposer cela à tes propres hommes!!!! Cette fois tu vas payer... Même si tous les Chevaliers d'Or doivent mourir dans cette guerre..."

L'expression de Dohko passe de l'hésitation à la détermination, alors qu'il brandit l'épée d'or qu'il tenait dans ses mains.

"Je vais détruire cette armure maudite..."PAR L'EPEE DE LA BALANCE!!!""

Une épée qui se lève, et s'abat sur la protection sanglante. Un éclair de lumière, et une armure qui tombe au sol, fendue en deux. L'Armure au Double Katana, semblable à celle des samouraïs n'est plus.

Le Berserker s'effondre au sol, assomé par le coup.

"Voila, Akaryu... Désormais, tu es libre..."

Dohko se retourne, faisant cette fois face à sa prochaine destination, la forteresse d'Azura. Là où le dernier combat se déroulera. Soudain, il s'arrête, son sixième sens vient d'être écrasé par une sensation violente. Un cosmos qui vient de se réveiller, plus aggressif que jamais...

"HELLFIRE BLADES TORNADO!!!!!!!!!!!!!!!!!!"

Dohko n'a même pas le temps de se retourner, que la vague de flammes l'engloutit, surgissant de derrière, accompagnée des trainées d'énergie caractéristiques des coups de sabre lancés par le Berserker.

Englouti dans les flammes liquide, dans la vague de magma, Dohko peut enfin se ressaisir. Et constater avec horreur que les dires d'Akaryu étaient exacts. Le point de fusion de son armure a été atteint, et elle ne protège plus son corps de la chaleur. Il faut qu'il sorte très rapidement, et qu'il contre attaque.

En un effort surhumain, Dohko bondit hors de la vague de flammes, son armure gravement endommagée. Et il voit le Berserker projeter son attaque. Il ne porte plus son armure, mais tient toujours ses deux sabres en main... Et cette fois son visage apparemment humain a perdu toute trace de noblesse ou d'humanité.

"Akaryu... Pardonne-moi, mais je vais devoir t'abattre... Tu aurais sans doute été un bon combattant sous la bannière de la justice..."

Empoignant l'Epée de la Balance à deux mains, le Chevalier de la Balance intensifie son cosmos, brillant tel un soleil dans le ciel, aveuglant le Berserker.

"PAR LES CENTS DRAGONS DE ROZAN!!!!!!!!!"

Pour la première fois, le Chevalier projette son attaque en utilisant une arme comme catalyseur. Il a compris que c'est ainsi qu'Akaryu obtenait une attaque aussi puissante, en subissant par deux fois son arcane de flamme. Et ce sont non pas simplement cent décharges d'énergie pure qui foncent sur le Berserker, mais cent coup d'épées d'une violence inouïe...

Le Berserker ne peut même pas penser à esquiver un coup aussi rapide. Ou ne le désire même pas. A l'instant où il comprend qu'il a perdu, l'expression de haine disparaît de son visage... Cédant place à la béatitude de la délivrance...

"Merci... Dohko de la Balance........"

Puis au néant... Son corps est littéralement désintégré par le coup...

L'assaut cesse enfin... Laissant Dohko debout au milieu du champ enflammé, son armure en triste état.

"Akaryu... C'est pour les combattants comme toi, ceux qui sont manipulés par les chefs de guerre, que je vais me battre aujourd'hui... Et que nous vaincrons Arès... Je te le jure..."



Les murs de la forteresse d'Azura. Face à une entrée, sur l'immense muraille rouge, taillée dans un matériau semblant n'être ni un métal ni une roche, se trouve l'un des Chevaliers d'Or d'Athéna. Et l'un des plus puissants, son Armure, éclatante d'une brillance plus intense encore que celle de l'or, et parée d'ailes en témoigne. C'est le Chevalier de la Vierge qui fait face à l'une des grandes portes du bastion.

Il s'approche, touchant le métal de sa main. Et ce qu'il ressent à cet instant n'est pas simplement la froideur du matériau. Il semble presque que cette matière suinte. Mais son esprit perçoit également une souffrance sans bornes, un désespoir intense... Comme si cette chose absorbait les émotions négatives pour en tirer la puissance.

Alors qu'il réalise cela, le Chevalier serre son poing, un geste qu'il accomplit rarement. Une colère intense se ravive en lui, alors que son cosmos commence à se déployer, atteignant rapidement un niveau où la distinction entre homme et divinité est floue... Sans pouvoir dépasser cette barrière. Dans l'esprit du Chevalier, un mot grec s'impose à son esprit, une image.

En lettres lumineuses, ardentes, le nom Athéna. Un scellé.

"Ce chatiment était juste... Car j'ai violé l'une des lois divines..."

Intérieurement, Shaka se répète ces mots, tentant de se convaincre.

"On hésite, Shaka, Chevalier de la Vierge ?"

"Ou devrais-je dire... Le messie ?"


Ces mots sortent de nulle part, prononcés avec une voix pleine de sarcasmes. Shaka la reconnaît immédiatement.

(Shaka)-"Cette voix...!!!!"

Et chose rare, la terreur s'éveille en lui... Car il ne dispose plus de sa véritable puissance, et n'est rien face à celui qui se tient devant lui. Il ne distingue qu'une armure rouge sang, parée d'une cape, et une épée dans la main droite, mais il a déja reconnu cet être.

"Tu dois disparaître maintenant, Shaka... Avant que tu ne puisses devenir un gêneur pour moi..."

Shaka réprime, d'un effort de volonté surhumain, digne de la réincarnation d'une divinité, la peur intense qu'il ressent. Laissant place à la volonté de combattre. Même si c'est pour mourir... Et il joint ses deux mains, brulant un cosmos en leur sein.

(Shaka) -"Je ne vous laisserai pas faire!"PAR LE CHATIMENT DU CIEL!!!! KHAN!"

Le cosmos est libéré, et une formidable tempête d'énergie, semblant propulsée par les anges du Paradis sur les démons de l'Enfer s'abat sur l'ombre qui s'adressait à Shaka...

L'ombre est avalée par la lumière divine du châtiment... mais réapparaît vite, indemne.

"Allons... Tu sais comme moi que cela ne sert à rien... Une puissance de ce niveau ne suffit pas... MONTRE MOI TA VERITABLE PUISSANCE, TOI, LE MESSIE FORME POUR GUIDER L'HUMANITE VERS UN AGE D'OR!!!"

C'est presque un hurlement qui vient de retentir. Pourtant Shaka ne bouge pas. La colère jusque là visible sur ses traits disparaît... Cédant place à la résignation et à la fatalité. Le Chevalier de la Vierge est dos au mur, acceptant son destin.

"Tu as donc abandonné le combat... Très bien."

L'ombre acquiesce, levant son épée faite de ténèbres pures... et l'abat. Un éclair l'aveugle un instant... Et lorsque la lumière se dissipe, de celui qui s'appelait Shaka, il ne reste plus rien... Pas même son armure.

"Que...! Alors tu as donc choisi de......."



-"Merde! Il en vient de partout... On en viendra jamais à bout à ce rythme là!!!"

Celui qui vient de parler est jeune, fougueux. L'expression de son visage indique la détermination, mais aussi la fatigue. La sueur plaque contre son front ses cheveux blonds. Son armure d'ordinaire bleu nuit luit désormais d'un éclat doré, tranchant avec sa combinaison noire. Son cosmos est intensifié à l'extrême pour faire face à l'armée de Berserkers, et c'est très vraisemblablement la cause de la transformation de son armure. C'est Daniel, Chevalier d'Argent du Renard, qui fait face, et qui malgré la formidable vitesse dont il fait preuve, est débordé par les assauts des Berserkers.

-"C'est à croire qu'Arès a envoyé la totalité de ses régiments après nous!!!!"

Le second qui vient de parler, légèrement plus âgé, et pourtant vêtu d'une armure de rang inférieur, est blond également, mais d'un blond plus clair. Et lui non plus n'économise pas ses efforts face aux soldats d'Arès. Si sa puissance n'est pas celle de son ami, il n'en est pas moins dangereux. Car il est l'adversaire que les guerriers des ténèbres craignent le plus après les Chevaliers d'Or. Celui qu'on appelle le Chevalier de Lumière, Hélios de la Couronne Boréale.

"FREEZING STARS!!!!!"

De sa main jaillissent les étoiles de lumière, glaciales et brillantes, tels des météores. L'assaut de lumière fend les rangs des Berserkers, éventrant littérallement les Armures d'ombre, repoussant un instant les soldats fous furieux.

"FOX THUNDERBOLT!!!!!!!!"

C'est un millier de rayons lumineux qui partent du poing de Daniel, déchirant les rangs de Berserkers devant lui, les projetant au sol, mais pour les voir se relever, la flamme de la folie toujours aussi vive dans leurs yeux.

"COURONNE SOLAIRE!!!!!!!"

Des deux mains jointes d'Hélios jaillit un cercle de lumière pure. Il repense aux instants où il a usé de ses techniques, et est saisi par la différence. Sans qu'il comprenne pourquoi, il est bien plus puissant qu'il ne l'était auparavant. Se reprenant, il projeta le cercle de lumière en direction des Berserkers, fendant encore quelques armures, prenant encore les vies d'autant de Berserkers.

Les deux combattants d'Athéna sont dos à dos, encerclés. Leur regard indique clairement qu'ils ont réalisé leur situation. Elle est quasi désespérée, et ils le savent. Mais ils combattront jusqu'à la mort.

-"Dany, il faut qu'on lance une attaque... Une seule, mais plus puissante que tout..."
-"Oui... Mon coup suprême est le Kyubi Fox's Nine Tails... Si je pouvais avoir le temps de l'utiliser!"
-"Et le mien... Je ne suis pas sûr de le maîtriser... Mais si j'y parviens..."

Hélios se reprend, affirmant sa détermination à vaincre, se souvenant de ceux qui ont été l'élite de la Chevalerie, quand bien même ils n'étaient que des Chevaliers de Bronze.

"Non... J'y parviendrai."

"Ce coup anéantira à coup sûr les Berserkers!"

Et une nouvelle fois deux cosmos s'embrasent, alors que les Berserkers, les terribles Djinns et Efreets s'approchent d'eux, lentement, prenant leur temps pour les proies que sont les deux garçons.

"Allons-y! POUR ATHENA!"

D'une même voix, les deux adolescents font exploser leurs cosmos. Une nouvelle fois, l'Armure du Renard change de couleur, devenant une armure dorée. Hélios, une nouvelle fois, enflamme son aura, cette radiance comparable à un soleil. Il sait qu'il va perdre le contrôle de son esprit et de son corps, mais une telle crainte ne l'affecte même plus.

"SHINING BLESS!!!"

C'est une véritable explosion de lumière qui inonde le champ de bataille, comme si un soleil venait de projeter ses rayons, sa lumière baignant les lieux. Aveuglés, les Berserkers ne peuvent que reculer, et se tordre de douleur. Leurs armures ont également souffert, comme si la lumière les avait consumées tel le feu dévorant du papier.

"Maintenant... Il n'y a plus une seconde à perdre! Vas y, Dany!"

Le jeune garçon croise ses bras sur son torse, diffusant son cosmos autour de lui. Fermant les yeux, son cosmos se propage tout autour des Berserkers, les encerclant rapidement. Et enfin il se matérialise.

"KYUBI FOX'S NINE TAILS!!!!!!!!"

Et ce sont bien cette fois neuf doubles du Chevalier du Renard qui sont apparus. L'exécution du coup est enfin parfaite. Et Hélios additionne sa force à celle de son ami, lui prêtant cette radiance sans limite... Au delà de ce que sa conscience maîtrise, se trouve cette puissance semblant infinie... Et comme si cette barrière dans son âme tombait de nouveau, la lumière emplit totalement son esprit, et son corps... Son âme s'abandonna dans cette lumière bienveillante, laissant place à son subconscient...

Le cosmos d'Hélios explosa comme l'astre éponyme, se matérialisant en chacune des neufs répliques du Chevalier du Renard.

"SUNLIGHT... PLASMA!!!!!!!!!!"

Et la lumière fut. Brillant d'un nouvel éclat, Dany propulse son attaque de tous les côtés à la fois.

"FOX THUNDERBOLT!!!!"

Un millier de coups qui fusent de son poing, semblant animés d'une force qu'il ne connaissait pas jusqu'à maintenant. Chaque coup frappe un Berserker, détruisant son armure, meurtrissant sa chair, progressant davantage. Le temps semble s'étendre indéfiniment...

Et Dany semble ne pas voir le bout de la légion de Berserkers qu'il affronte. Paradoxalement, il sent son corps sur le point de céder, et pourtant il sent une nouvelle force en lui... Celle d'Hélios ? Non... C'est une autre puissance... Une vitesse démesurée... Lui permettant d'embrasser la totalité de l'espace en une fraction de seconde, d'être partout et nulle part à la fois. Il croit perdre conscience un instant, se fondant dans cette lumière si pure, dans cette sensation de vitesse absolue, si enivrante, pleine d'extase...

Et lorsque ses sens lui reviennent, il réalise. Il réalise que les Berserkers qui jusque là lui barraient la route ne sont plus que cendres. Tombant à genoux sous l'effort, il regarde ses poings tremblants d'un air incrédule.

(Dany) -"Incroyable... On dirait que la lumière d'Hélios est restée sur mes poings... Mais... Cette sensation... Cette célérité... Je ne faisais qu'un avec l'espace... Je me suis littéralement fondu dans l'espace un instant... Mais c'est comme si... ce n'était pas moi..."

Hélios lui-même est à bout de forces. Epuisé par l'effort mental exigé pour invoquer une puissance de cet ordre.

"Très impressionnant... Vous êtes bien aussi dangereux que nous le prévoyions... Mais malheureusement pour vous, cet exploit sera le tout dernier..."

Une voix grave vient de parler, une voix irréelle, semblant venir d'outre tombe. Celle d'un homme de guerre, non, celle d'un Dieu!

Et devant les yeux des deux garçons épuisés se révèle la silhouette d'un homme en armure rouge sang, arborant une cape, aux contours tranchants. Ses cheveux bruns sont courts, dressés sur son crâne, et son visage, bien que fin, arbore une balafre l'éborgnant. Et l'Epée qu'il porte à la ceinture est reconnaissable entre milles... Une Epée Démoniaque.

"Je suis Phobos, Général Démoniaque de la Peur... Et je suis venu vous exécuter moi-même..."

-"Un... Général Démoniaque..."

Hélios rete sans voix face à cette apparition quasi divine, à l'aspect démoniaque, car c'est presque la première fois qu'il voit un Dieu vivant...

La réaction du Chevalier du Renard est différente. D'abord dominé un instant par sa peur, il se ressaisit. Car il n'a plus le droit à l'échec.

-"Arès nous craint donc tant qu'il envoie directement ses Généraux contre nous ?!"
-"Tu ne comprends rien, gamin... Je ne vais pas perdre mon temps à vous l'expliquer... Mais tu aurais déja du le comprendre... Ce que vous venez de faire, même plusieurs Chevaliers d'Or réunis n'auraient probablement pu y arriver...!!"
-"Que... Quoi ?!"

Cette phrase est suffisante pour briser la détermination du jeune Chevalier d'Argent. Le Général Démoniaque semble véritablement effrayé par leur présence. Mais tout aussi décidé à les enterrer. Face à cela, une solution. Une seule et unique. Echangeant avec Hélios un bref regard, ils acquiescent à l'interrogation muette. Et bien qu'à bout de forces, ils enflamment une nouvelle fois leurs cosmos... s'abandonnant à cette mystérieuse force qu'ils ont senti couler dans leurs veines l'instant d'avant.

Bien vite le Général Démoniaque réagit, et d'un coup déchirant l'air, projette au sol les deux garçons.

"N'y comptez pas. Je ne vous laisserai pas le temps de réitérer votre exploit!"

Et le terrible cosmos du Général Démoniaque, celui qui est un Dieu vivant, s'embrase en une flamme rouge sang, faisant trembler le sol. La lame de l'épée sort d'elle-même de son fourreau, luisant de cette éclat sanguin, l'éclat assassin caractéristique de l'arme qui va prendre la vie. Et immédiatement l'arme démoniaque se loge dans la main de son porteur.

Se relevant difficilement, Hélios voit l'épée s'abattre dans sa direction, projetant une lame de vide. Il est celui dont Arès veut la mort à n'importe quel prix. L'attaque ne peut être esquivée. Dans une telle situation, il ne reste plus qu'une solution. Attaquer.

Le regard d'Hélios semble vide... Et pourtant déterminé, se remplissant de cette lumière intérieure infinie. Le regard de celui qui a juré de perdre en emportant avec lui son ennemi. Il semble avoir oublié la nature de son adversaire, sa peur ayant disparu. Et il se lance dans un assaut désespéré, s'abandonnant à sa cosmoénergie. Alors que Phobos voit fondre sur lui le Chevalier, il réalise avec horreur qu'il n'est déja plus lui-même, et que cette force mystérieuse le possède à nouveau.

"Je vois...! Alors c'est donc ça... Ces maudits Dieux sont entrés en jeu également!!!"

L'assaut est d'une rapidité inconcevable, même pour une divinité. Et d'une violence tout aussi inconcevable. Le Chevalier, dans un état second, est figé en posture offensive devant un mur de volonté pure érigé par le Général, son poing tentant de traverser cet obstacle invisible et inébranlable.

Le Chevalier d'Argent du Renard tente également de se relever, et voit son ami, s'élancer sur cet être divin. Il a compris l'intention d'Hélios, dès l'instant où il a vu ce regard vide...

(Dany) -"HELIOS! NON!"

Pourtant l'obstacle, la barrière de volonté, est semblable en cet instant à la surface d'un lac troublée par le jet d'une pierre... Non seulement semblable en apparence, mais aussi désormais en fragilité... Et une nouvelle fois, un miracle se produisit...

"APPOLO... SUNLIGHT PLASMA!!!!!!!!!!"

Explosion de lumière pure. Un soleil vient de naître en Azura, et d'engloutir dans sa radiance aveuglante tout ce qui se trouvait dans un rayon de plusieurs centaines de mètres, figeant une nouvelle fois tout combat dans ces terres désolées.

Une minute s'écoule, et enfin cette explosion solaire cesse... Les ténèbres reprennent leur place dans ce monde de carnages...

Révélant la silhouette du Général Démoniaque de la Peur. Ce dernier est au sol, et chose étonnante, il est couvert de sang et semble atrocement brûlé. Et son Armure Démoniaque n'est plus que cendres.

"Arh.... Ce sale gamin... Il s'est désintégré pour me porter un coup presque fatal..."

Bien vite, il se relève, reprenant son épée en main, malgré ses blessures, qui déja semblent cicatriser. Il semble chercher du regard le Chevalier du Renard.

"Etrange... Il aurait réussi à s'enfuir ? Non... Et de toute façon, il ne doit plus être en état de combattre, maintenant... Où qu'il puisse se trouver..."

Un sourire assassin se dessine sur son visage. Il ne perçoit même plus son cosmos.

"Les ordres d'Arès ont été exécutés... Hélios de la Couronne Boréale n'est plus... Mais je n'aurais jamais cru qu'il parviendrait à accomplir cela..."

Sentant la douleur frapper de nouveau son corps divin, Phobos réprime une grimace, pensant avec rage à ce Chevalier de Bronze. Phobos se fond en une ombre, parmi les ténèbres, avant de disparaître comme il est venu...



Au loin, l'ombre silencieuse, spectateur passif de cette guerre, drapée dans sa cape de vide, souriait.

"Le camp d'Athéna a l'avantage pour l'instant... Arès, je doute que tu remportes cette bataille... Mais après tout, la suite des combats promet d'être plus intéressante encore... Et rien ne peut être dit pour l'instant..."

Se tournant vers le ciel sombre de ce monde de carnages, son sourire s'élargit, révélant ses dents en un rictus assassin, bien que personne d'autre que lui ne puisse voir ce qu'il semble avoir vu...

"Je le sens... Ils approchent... Ceux qui feront définitivement pencher le cours de la bataille..."

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Cette fiction est copyright Stéphane Lapie.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.