Partie 3 Chapitre 6 : Démoniaque réincarnation


La sensation de disposer d'une énergie incommensurable, de pouvoir la contrôler, la diriger telle une armée. Un sentiment de puissance illimitée. Voila les deux sensations qui venaient à l'esprit du général Arzan alors qu'il venait de toucher l'Armure Démoniaque d'Arès, l'une des douze Kamui. Au lieu de le rejeter comme un vulgaire mortel, bien au contraire, celle-ci s'était accordée à lui et l'avait recouvert. Et maintenant qu'il avait revêtu cette armure, il se sentait invincible. Son esprit était déja une arme redoutable, et maintenant il avait la sensation que son corps était devenu une véritable machine à tuer. Cette idée lui plaisait. Les soldats qui l'accompagnaient et qui l'attendaient à l'extérieur étaient inquiets car lorsqu'il était rentré dans cette grotte, un éclair de lumière en était sorti. Ils décidèrent eux aussi de rentrer, malgré l'interdiction de leur chef.

(Soldat) -"Général, est-ce que...!"

Il n'acheva pas sa phrase tant il était surpris de voir son supérieur revêtu d'une armure, surtout si sanglante.

(Arzan) -"J'avais donné l'ordre qu'on ne me suive pas!"
(Soldat) -"Mais... Nous avions tous cru que vous étiez en danger, et...!"

Arzan sortit l'Epée Démoniaque de son fourreau par réflexe, comme si c'était la sienne, et porta un coup en direction du malheureux soldat, qui à sa grande surprise fut porté si vite qu'il n'en revenait pas lui-même. Le soldat n'avait vu qu'une forme floue, et l'instant d'après, il voyait la terrible Epée dégainée. Il avait cru n'avoir subi aucun dommage, mais à l'instant où il esquissa un mouvement, une coupure apparut sur son cou, puis s'agrandit et finit par séparer totalement sa tête de son corps. La tête roula au sol alors que le cadavre du soldat retombait sur le dos.

(Arzan) -"Voila ce que je fais des soldats qui n'obéissent pas aux ordres." dit-il à l'encontre du soldat qu'il venait d'abattre froidement.

Soudain, une voix dans sa tête retentit.
-"Bien... très bien... Je constate que tu es un général hors pair et impitoyable pour un humain."
(Arzan) -"Mais qui... Qui êtes-vous ?!"

Arzan sent les ténèbres se refermer sur lui à mesure que cette voix inconnue, et paradoxalement familière, se fait de plus en plus présente dans son esprit. L'armure qu'il porte amplifie cette sensation. Ce n'est pas une sensation désagréable pour lui, au contraire. Il la laisse pénétrer son esprit. A l'instant où elle devient si forte qu'il s'évanouit, il sait qu'il va entrevoir la vérité. SA vérité. Son destin va s'accomplir...



Une fois encore les ténèbres. Cette fois, c'est dans l'âme du Général Arzan qu'Arès a choisi d'agir. Il sonde l'esprit de celui qui a, par inadvertance, revêtu son Armure Démoniaque. Et il éprouve une satisfaction sans bornes à sonder la vie de cet homme qui depuis sa naissance a engendré le mal. Toujours à se battre, à entraîner les autres dans des conflits. Sa décision de s'engager dans l'armée Japonaise. Sa trahison pour assouvir ses rêves de guerres sanglantes et sa liaison à des clans de la mafia Japonaise, des yakuzas sans pitié. La même folie sanguinaire, la même furie et la même rage qu'Arès porte en lui. Et pour finir, la même force de caractère et la même intelligence supérieure, appliquée à l'art de la guerre. Cet homme était décidéement un alter-ego d'Arès, sans ses pouvoirs divins.

(Arès) -"Je comprends mieux pourquoi mon armure t'a accepté. Nous sommes tous les deux des êtres semblables."
(Arzan) -"Mais qui êtes-vous ?!" demanda Arzan plus par curiosité que par peur, et avec une certaine autorité dans sa voix, ce que Arès nota.

Il était curieux de savoir ce que le destin lui réservait, mais il n'avait pas peur. Il savait qu'il devrait accepter sa destinée. Il n'avait pas peur le moins du monde de cet être qui se tenait devant lui, et qui lui ressemblait, pour ainsi dire comme deux gouttes d'eau. La seule différence était la couleur des cheveux. Ceux d'Arès, tels qu'Arzan les voyaient était roux, et flamboyants, tel le feu qui brûlait dans ses yeux. La flamme de la folie destructrice, de la haine, mais aussi de l'intelligence, ce qui dénotait le parfait Maître de guerre. Un stratège et un combattant surpuissant. Arzan semblait réaliser, même s'il n'en était pas encore parfaitement conscient.

(Arès) -"Tu es vraiment pareil que moi, mortel." fit Arès avec un sourire de satisfaction et avec une certaine forme d'affection et d'émotion dans la voix. "Je suis le Dieu de la Guerre, Arès!"

Arès. Ce nom fit tressaillir le général. Non pas de peur, mais d'excitation et de surprise. Le Divin Arès lui-même reconnaissait sa valeur de combattant. Le Dieu mythologique admettait ses qualités de général.

(Arzan) -"Mais que voulez-vous ?" fit-il encore sous le choc de la surprise, espérant savoir ce que le Dieu voulait. Il le sentait, et n'osait l'espérer.
(Arès) -"Le fait que tu aies pu, sans mon consentement, porter mon Armure Démoniaque, qui aurait rejeté n'importe quel autre mortel, confirme ce que je pensais. Tu es celui qui est destiné à devenir mon corps d'accueil dans cette ère. Et je suis heureux de constater qu'un être comme toi me ressemble trait pour trait, tant physiquement que mentalement. Tu as du toi même sentir que cette armure que tu portes a un lien avec toi."
-"Oui... Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la sensation que cette armure m'a toujours appartenu, qu'elle est une partie de moi."
-"C'est parce que tu portes toi aussi la flamme destructrice de la guerre en toi sous sa forme la plus pure. C'est ce qui te rends digne de revêtir cette armure. D'autres auraient pu par le passé la revêtir, et j'aurais pu me réincarner en eux, mais je viens juste d'être libéré d'un sceau millénaire. La dernière personne en qui j'aurais pu me réincarner était Hitler lui-même. Tu ne peux pas comprendre ce que j'ai ressenti, en voyant un tel homme incarner mes pensées avec une telle perfection, et de rester piégé sans pouvoir rien faire d'autre que l'influencer et l'encourager dans son effort! Et maintenant que je t'ai trouvé, toi, un homme capable d'égaler Hitler lui-même, écoute bien ce que je vais te proposer."
-"Que..."

Arzan était interloqué. Arès avait lu clairement en lui, et en tant qu'expert, en tant que maître de tous les stratèges sur Terre, il avait pu le juger et clairement constater qu'il égalait Hitler. C'était une reconnaissance incroyable pour lui. Il sentit son admiration et sa reconnaissance pour le Dieu de la Guerre croître dans son esprit.

(Arès) -"Tu veux dominer le monde, je me trompe ? C'est bien pour ça que tu as recruté cette armée et que tu l'as retournée contre ton propre pays pour pouvoir l'utiliser à ta guise pour tes conquêtes. Je te propose de t'associer à moi, et de t'aider à devenir le maître du monde grâce à mes armées de Bersekers! Et toi, tu m'aideras à me venger de la déesse Athéna et de ses Chevaliers qui m'ont scellé si longtemps et qui ont vaincu d'une façon plus qu'ignoble l'un de mes meilleurs amis tout récemment."
-"Athéna ?! Vous voulez dire qu'elle existe elle aussi ?!"
-"Oui et c'est pour ça que je dois me réincarner complètement. Tu es actuellement... Non, jusque là tu es la personne la plus digne de devenir ma réincarnation. Acceptes-tu de fusionner ton esprit au mien ?"
-"Oui!"

Arès, à ce mot, s'approcha d'Arzan et se fondit en lui. La lumière irradia de la nouvelle âme qui venait de se former et le voile de ténèbres se déchira. Arzan se réveilla enfin.

(Arzan/Arès) -"Athéna, maintenant que je suis prêt à livrer bataille, tu vas payer..."



Arzan retira son Armure Démoniaque, puisque désormais c'était la sienne. Elle se rangea dans l'urne sanglante qui arborait l'emblème d'Arès, deux épées croisées, symbolisant la guerre totale. Il ressortit de la grotte, en prenant l'urne sur son dos.

(Soldat) -"Général ? Tout va bien ?! Qu'est-ce que..."
(Arzan) -"Ce ne sont pas vos affaires, soldat! Repos!"

Au ton habituel du général, les soldats se turent. Ils comprirent qu'il ne valait mieux pas insister davantage sous peine de se retrouver au peloton d'exécution. Certains furent intrigués par la boîte que le général avait ressorti de la grotte. Mais son éclat et sa teinte les avait convaincus qu'il s'agissait d'un objet de valeur, et connaissant le goût du général pour les objets de valeur, ils ne s'en inquiétèrent pas. L'un d'eux entra dans la caverne par curiosité pour voir s'il ne restait pas d'autres objets de valeur qui pourraient rapporter gros à celui qui les revendrait. Il fut tétanisé d'horreur en voyant le cadavre d'un de ses compagnons, gisant au sol décapité. Il sentait la sueur se former sur son front en imaginant ce qui l'attendait s'il suivait l'exemple de son défunt camarade. Il imaginait tout, mais ne comprenait rien. Le général Arzan était totalement imprévisible et avait pu tuer le soldat pour n'importe quelle raison, aussi bien parce qu'il l'avait suivi que parce qu'il manquait un bouton à son uniforme. Mais là où il aurait été logique qu'il soit abattu d'une balle en pleine tête par son supérieur, il ne comprenait pas pourquoi il avait été décapité. Il regarda la roche de la caverne et fut surpris, et ce n'était rien de le dire, il était littéralement horrifié de voir qu'elle arborait une entaille profonde et récente sur les deux parois qui se faisaient face. Une seule explication s'imposait à son esprit. Vu la rapidité de l'action, il n'y avait eu qu'un seul coup de porté. Mais quel coup monstrueux, puisqu'il avait tranché une tête et avait pu également entailler la roche de chaque mur! Il entendit une voix murmurer derrière lui.

(Arzan) -"Tu es un homme mort..."

Il ne sentit pas, ou plutot il ne sentit que trop, la douleur traverser de part en part sa chair dans un flot de sang avant de le tuer. Il retomba au sol, transpercé par une balle en plein coeur.

-"Voila des questions auxquelles tu n'auras plus besoin de répondre, maintenant... Tu en avais vu un peu trop." pensa le général, qui tenait encore son Magnum à la main.

Les autres soldats n'insistèrent pas, et obtempérèrent. L'ordre du général de ne pas entrer ici était on ne peut plus clair, maintenant. Il redescendit jusqu'à son char et posa l'urne démoniaque à ses côtés, avant de partir accompagné de son armée. Un destin venait de s'accomplir, et un Dieu venait de s'éveiller totalement. Sa réincarnation était maintenant complète, mais était fondamentalement différentes de celles de Poséidon ou de Hadès. Arès, lui, avait choisi de fusionner avec Arzan, afin de ne pas subir le même sort que Poséidon. Ainsi il ne pourrait être séparé de son hôte, qui lui rendrait de grands services, en alliant la science de la guerre moderne d'Arzan à son expérience guerrière légendaire. Il ne ferait pas comme Poséidon ou Hadès et utiliserait les avantages que son hôte humain possède. Commander une armée de mortels et des yakuzas prêts à tout pourrait sûrement s'avérer utile dans le futur. Et de cette façon il pourrait agir plus discrètement qu'en envoyant ses Bersekers. Il repensait à Seiya, qu'il avait laissé filer une fois de plus, et à Poséidon. Mais il n'était plus vraiment inquiet. Maintenant qu'il était totalement réincarné dans un hôte totalement accordé à lui, il avait un avantage de taille sur les autres Dieux, et même si Poséidon avait visiblement décidé d'adopter la même tactique, ce dernier n'en avait plus pour longtemps.



(Une heure plus tôt, en Grèce, à la résidence de Julian Solo...)

Ces derniers mois avaient été durs pour lui. Il les avait consacrés à aider de par le monde les victimes du raz de marée qui avait causé tant de victimes, et dont bizarrement il n'était pas parvenu à se rappeler. C'était pendant ces dix jours desquels il n'avait plus le moindre souvenir que ces catastrophes s'étaient déroulées. Et paradoxalement, il sentait qu'il avait plus que quiconque un lien avec ces désastres. Il sentait dans son âme qu'il était responsable, ce qui l'avait motivé à venir aider toutes les innocentes victimes des catastrophes. Il était accoudé à son balcon, dans la même posture qu'il y a deux ans lorsqu'il avait demandé sa main à Saori, et qu'elle avait refusé. Il se rappelait ensuite avoir été 'appelé' vers le Cap Sounion, et avoir vu un trident incandescent, puis... Une terrible migraine venait de le frapper, et le força à s'agenouiller. Sorento accourut.

(Sorento) -"Que vous arrive-t-il, Julian ?"
-"ngh... Non, rien, ne t'inquiètes pas, ça va passer..."

Il se relevait avec difficulté, soutenu par son ami.

(Sorento) -"Cela vous arrive fréquemment ces derniers temps... Vous devez faire attention..."
-"J'espère que ce n'est pas l'âme de l'Empereur Poséidon qui essaie de ressurgir... Ces crises deviennent de plus en plus fréquentes, et j'ai bien peur que rien ni personne ne puisse y faire quoi que ce soit..."

Soudain, le ciel s'assombrit. Un orage s'annonçait, et le tonnerre se faisait déja entendre au loin.

(Sorento) -"Venez, ne restons pas ici, vous allez être trempé"
(Julian) -"Sorento, je te suis reconnaissant de tout ce que tu fais pour moi, mais... je ne sais pas pourquoi, je me sens inexorablement attiré vers la mer... Quoi qu'il arrive, je ne peux me sentir bien qu'en la regardant..."

Sorento constatait une fois de plus la ressemblance mentale entre Julian Solo et son maître. La même force de caractère, et aussi la même intelligence. Il s'en voulait de devoir ainsi masquer la vérité à son ami, mais il n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas souhaiter que Poséidon revienne. Et il ne voulait pas non plus que Julian sombre dans la culpabilité en prenant conscience des crimes qu'il avait commis involontairement. Julian semblait à chaque crise retrouver davantage la mémoire. Une fois, il avait même par inadvertance appelé Saori Athéna, avant de s'évanouir. Aucun doute que sa mémoire refoulée tentait de ressurgir, et que ses sentiments pour Saori étaient toujours très forts. Peut être mêmes sincères et purs, et non pas purement intéressés comme tout l'entourage de flagorneurs qui cotoyait Julian le pensait. Il avait d'ailleurs fort à faire, à cause de ses responsabilités. Il devait montrer une façade à ces gens, qui lui rendaient bien la pareille en flattant sans cesse le puissant héritier de la famille Solo, mais sentait parfaitement en eux que ces êtres ne méritaient aucune attention. Ce devait être ce qui motivait Poséidon à détruire l'humanité, pensait Sorento, qui accompagnait sans cesse Julian. Sorento, d'ailleurs, était mal vu, car il était presque un garde du corps pour Julian, en plus d'être un ami fidèle et un conseiller plus qu'efficace. Il était craint et méprisé par les gens qui entouraient Julian. Tous pensaient que à cause de lui, ils auraient moins de chance de parvenir à leurs fins avec l'héritier Solo, qu'il serait impossible de le manipuler, mais en réalité, Julian était moralement bien plus fort que tous ces gens et ne se laisserait pas manipuler si facilement. Il procédait avec habileté car il laissait transparaître une certaine naïveté à ces gens, tout en restant parfaitement maître de chaque situation. En voyant Sorento, Julian reprenait foi en l'humanité. Il comprenait qu'il existait des hommes tels que lui, qui méritaient vraiment de vivre sur cette Terre. Et s'il existait un homme tel que lui, il devait en exister d'autres. Julian repensait aux guerres qui venaient de se déclarer, et aux émeutes sanglantes qu'on signalait aux quatre coins de la planète. Ces évènements lui semblaient étranges, et presque surnaturels, tout autant qu'à Sorento, qui lui avait compris clairement qu'un autre Dieu s'était réveillé, et qu'il serait encore plus redoutable que Hadès ne l'était. Julian ne comprenait pas, ne pouvait pas comprendre, les subites épidémies, car on ne pouvait que les appeler ainsi, de folie sur la planète entière. Tous les hommes semblaient développer une haine croissante de jour en jour. Julian, extrêmement perspicace de ce côté là, était à même de le ressentir, bien qu'il n'ait aucun pouvoir. Sorento, lui, voulait aider Athéna à combattre cet adversaire, mais était aussi tenu par ses obligations envers Julian Solo.

(Sorento) -"Ce cosmos... Mais qu'est-ce que...!"

Une immense cosmoénergie venait d'apparaître, et était si puissante que le 7ème sens de Sorento était stimulé à son maximum. C'était une sensation pratiquement oppressante, car toutes les autres perceptions de Sorento étaient perturbés par ce cosmos, mais en même temps c'était une sensation douce, céleste, qui remplissait le coeur de Sorento d'allégresse et de paix. Il émanait de cette aura une force divine, mais une douceur et une atmosphère céleste incroyables. Julian lui-même plia un genou au sol, semblant recouvrer son 7ème sens lui aussi, car il était visiblement autant affecté que Sorento par cette présence. Sorento explosait malgré lui son cosmos et il réalisa alors ce qu'il se passait. Il se retourna, et constata avec surprise, bien qu'il s'y attendit, qu'un cosmos émanait du corps de Julian. Le même cosmos terriblement puissant, mais cette fois plus calme, tel l'océan, que celui de l'Empereur des Mers Poséidon. Son cosmos avait évolué. Il était maintenant parfaitement serein, et dégageait un sentiment de nostalgie et d'amour pour cette Terre, à l'inverse de la Guerre sainte, où son cosmos était uniquement rempli de haine et fixé sur un objectif unique : la destruction de l'humanité. Le cosmos surpuissant irradia la surface de la mer, semblant répondre à celui qui provenait du ciel. Comme si le Ciel et l'Océan venait d'entrer en communion. Alors que le cosmos qui émanait de l'océan s'approchait de Julian, les ténèbres se refèrmèrent sur lui.



(Quelque part dans les limbes des autres dimensions...)

-"Poséidon, mon frère, réveille-toi..."
(Poséidon) -"Quoi ?! C'est toi qui as brisé le sceau d'Athéna ?! Mais pourquoi ? Que veux-tu de moi ?"
-"Arès est revenu, et il semble déterminé à détruire la Terre. Ses guerriers maudits, les Chevaliers Noirs, ont réussi à briser le sceau sur son âme malgré les guerriers d'Athéna, et les Bersekers ont récupéré leurs armures... Mais le pire dans tout ça, c'est que je crains qu'il ait décidé d'utiliser le plus puissant des guerriers comme corps d'accueil."
-"Tu ne penses quand même pas à..."
-"Si, justement. Arès a réussi à éveiller une haine incommensurable en lui, et compte l'utiliser à son avantage. Si ce guerrier mythique, qui a même vaincu Hadès, change de camp, le déséquilibre sera trop fort, et la Terre sera transformée en un Enfer de carnages."
-"Arrête, je te connais suffisamment pour savoir que tu crains plus pour l'Olympe que pour la Terre! Je sais très bien qu'Arès a toujours les mêmes vues sur la place que tu as ravie à Chronos, et que tu ne tiens pas à ce qu'il te fasse subir le même sort!"
-"Haha... Je vois que ta défaite ne t'empêche pas d'être toujours aussi perspicace, mon frère. En tout cas j'ai l'impression que cette défaite t'a fait prendre conscience de plusieurs choses..."
-"Sur ce point tu ne te trompes pas. Ma haine envers le genre humain a effectivement diminué, depuis que j'ai vu ces Chevaliers à l'oeuvre. Ils ont accompli tant d'exploits, tant montré le sublime de la race humaine, que je ne peux rester indifférent à leur pureté. Les enfants de cette ère sont donc dignes de vivre."
-"Je vais maintenant te ramener sur Terre. Tu dois tout faire pour aider Athéna à arrêter Arès. Afin de contrebalancer cet éveil que j'avais pressenti, j'avais aidé les guerriers d'Aténa à revenir sur Terre après qu'ils aient détruit le dernier rempart face à Hadès, et je leur ai laissé un petit cadeau dissimulé au Cap Sounion, mais je crains que cela ne suffise pas. C'est pour ça que je fais appel à toi! Tu es le seul qui puisse aider Athéna face à ce monstre!"
-"Quelle ironie... Devoir aider celle qui a combattu contre moi pendant tous ces siècles... Mais j'aimerais comprendre, pourquoi tu n'interviens pas avec tes troupes. Cela te serait pourtant plus simple!"
-"Tu oublies que mon armée de Skyholders n'a pas été reconstituée depuis des siècles. Mais je viens de recruter un élément de choix!"
-"Ce ne serait pas..."

(Sur Terre, la résidence de Julian Solo...)

(Sorento) -"Julian ? Vous allez bien ?"
(Julian/Poséidon) -"Ne t'inquiètes pas pour moi. Je suis maintenant parfaitement conscient de tout ce qui s'est passé. L'Empereur des Mers a réinvesti mon corps et me prête sa force et son savoir."
-"Comment ?! Mais comment se fait-il que vous soyez encore..."
-"Il a accepté de fusionner son âme à la mienne. Le combat qui va se préparer s'annonce difficile, et il ne peut pas se permettre d'être scellé. Plus exactement devrais-je dire, JE ne peux pas me permettre..."
-"Ainsi vous serez donc incarné définitivement jusqu'à la mort de Julian..."
-"Viens, Sorento, nous devons nous préparer à nous battre."
(Une voix) -"Je n'en suis pas si sûr!!"
(Sorento) -"Que...!"

Il fut balayé instantanément par un coup en traître de l'ombre qui venait d'apparaître dans la maison. Etant donné qu'il ne portait pas son armure Sorento ne put se protéger et fut projeté à travers la cloison, sous les yeux ébahis des domestiques.

(Julian) -"Je vois que mon traître de neuveu n'avait pas attendu pour envoyer des espions."
(Chevalier Noir) -"Arès se doutait bien que tu trouverais encore le moyen de revenir sur Terre! Et je vois qu'il a eu plus que raison!"

10 guerriers apparurent, revêtus d'armures noires sous les yeux effrayés de tous les humains qui se trouvaient en leur présence.

(Sorento) -"Des Chevaliers Noirs ?! Vous devez vraiment être suicidaires pour venir vous attaquer à Poséidon ressuscité!"
(Une voix) -"Oh non, ils étaient juste chargés d'espionner vos agissements. C'est moi qui vais m'occuper de vous deux!"
(Chevalier Noir) -"Général..."



Une silhouette revêtue d'une armure intégrale s'avança alors que les Chevaliers Noirs s'écartaient pour lui céder le passage. En regardant l'armure, le coeur de Sorento rata un battement. Il ne voyait pas le visage du porteur, mais l'armure représentait... Pégase!

(Julian) -"Non, Sorento. Je te rassure, il ne s'agit pas de Pégase. Du moins pas celui que tu connais."
-"Le Chevalier Noir de Pégase..."
(Jared) -"Pour vous, ex-Général Sorento de la Sirène, ce sera Jared, Chevalier Démoniaque de Pégase!"
(Julian) -"Ton armure a reçu du sang d'Arès, c'est pour ça qu'elle est si puissante. Mais si tu crois nous vaincre uniquement parce que tu portes cette armure, tu te trompes!"
-"Oh mais c'est bien pour ça que sa Majesté Arès m'a confié son Epée Démoniaque!" dit-il en sortant l'Epée sanglante de son fourreau, qui irradiait encore de toute la puissance qu'elle avait volé, en prenant tant de vies. Sorento, qui était capable de percevoir les sentiments des autres, était écoeuré par le désespoir et la haine qui émanaient de l'Epée. Ceux de toutes les victimes innocentes d'Arès. Il ressentait toute la cruauté émanant de Jared, une furie bestiale, qui l'écoeurait tout autant.

Jared leva l'Epée au-dessus de sa tête, la saisissant à deux mains, en ricanant avec un air mauvais, à mesure que son cosmos s'intensifiait.

(Jared) -"Désolé, mais tous ceux qui ont vu le visage des guerriers d'Arès doivent mourir!"
(Sorento) -"Non... Cette technique!"
(Jared) -"DEMON SWORD DEATH RIPPLE!!!!!" hurla Jared, lançant pour la deuxième fois cet arcane destructeur.

L'Epée allait propulser une onde de choc mortelle, tuant tout être vivant sur son passage, et comme Julian et Sorento ne portaient pas d'armures ils étaient plus que vulnérables. Une explosion se produisit.

-"QUE ?!"

C'était bien Jared qui avait laché ce mot, porteur de toute sa surprise face à ce qui venait de se passer sous ses yeux. Il avait été forcé de reculer de plusieurs mètres et les Chevaliers qui l'accompagnaient avaient tous été tués, et même réduits en un tas de chair sanguinolante. Sorento, et tous ceux qui se trouvaient derrière lui, par contre, n'avaient pas subi le moindre dommage. Jared vit que Sorento avait commencé à jouer de la flûte.

(Sorento) -"Chevalier Démoniaque, tu ne connais même pas les lois élémentaires de la physique ?"
-"Comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire ?!"
-"Etant si bien renseigné sur moi, je trouve plus qu'insultant que tu utilises une attaque basée sur les lois appliquées aux vibrations infra-soniques!"
-"Tu veux dire que..."
-"Exactement. Le son de ma flûte est proche des ultra-sons, alors que ton attaque émet une impulsion infra-sonique inaudible, mais terriblement meurtrière car elle provoque une immense pression de l'air sur les corps de tes victimes. Et malheureusement pour toi, totalement incompatible avec mes techniques. Car mon attaque, elle, vise à affecter les centres nerveux directement par des ultra-sons. J'ai crée une barrière d'ultra-sons sur laquelle ton onde de choc s'est heurtée et a rebondi. Et si c'est tout ce que tu as à me proposer, dans ce cas tes pouvoirs et les miens sont trop opposés pour que tu puisses prétendre me battre avec ça."
-"Ne crois pas avoir gagné, ex-Général de la Sirène! Tu ne crois tout de même pas que je suis le double de Pégase pour rien ?"
-"Quoi?!"
(Une voix) -"Attends Jared, ne te salis pas les mains avec lui, c'est inutile. Je m'occuperai d'eux."
(Jared) -"Garn, tu as survécu ?!"
-"Bien sûr! Tu me prends pour qui ?" fit-il avec un sourire ironique, montrant malgré sa différence de rang avec Jared qu'il se considérait comme son égal. "Tu n'étais pas au courant que Arès avait décidé de me donner de son sang divin en récompense, pour réparer mon Armure Noire du Renard, qui avait sacrément souffert de la bataille ? Mon armure s'est améliorée même si elle n'a pas le niveau de la tienne!"
-"Hin! Très bien je te les laisse, mais méfie-toi, je sens un cosmos familier roder par ici!" fit Jared à l'égard de son compagnon en lui laissant l'Epée Démoniaque en main avant de disparaître comme il était venu.



(Garn) -"Sorento de la Sirène, c'est bien ça ?"
-"Tu n'es qu'un Chevalier Noir et pourtant tu as survécu à ça... Tu n'es visiblement pas n'importe qui."
-"Qu'est-ce que tu crois ? Qu'un incapable aurait été choisi pour libérer l'âme d'Arès ? Je te préviens tout de suite, j'ai une maîtrise du 7ème sens tout à fait comparable à celle des Chevaliers d'Or!"
(Julian) -"Attention Sorento, cet homme ne ment pas. Son cosmos est bien au-delà de la normale!"
(Sorento) -"J'ai pu m'en rendre compte... Cet homme semble aussi terrible que celui qui s'est fait appeler Général Jared... Ce ne sera pas une partie de plaisir de le combattre, mais au moins son Armure Noire ne semble pas aussi évoluée que celle de son supérieur."

Sorento se mit en garde bien qu'il sache pertinemment qu'il n'avait que peu de chances de gagner sans armure. Cependant il était confiant car soutenu par Poséidon et par l'amitié de Julian. Il était encore sous le choc de l'union de l'âme mortelle de Julian, qui éprouvait des sentiments humains, et l'âme divine de Poséidon, qui lui fournissait une puissance sans bornes.

Garn s'avança, lui aussi confiant. Il connaissait l'avantage de la Mort Noire, surtout contre quelqu'un qui n'avait plus d'armure. Cependant une chose l'inquiétait, car il ressentait un cosmos puissant à proximité, conformément à ce que lui avait dit Jared. Et un cosmos familier. Mais malgré tout il amorça le combat.

(Garn) -"Dark Phantom Fox!!!"

Sorento vit apparaître devant lui plusieurs dizaines de doubles du Chevalier Noir du Renard. Sorento ferma les yeux d'instinct, sachant que sa vue ne lui permettrait pas de savoir OU se trouvait son ennemi. Il pouvait ainsi également se concentrer pour jouer sa mélodie mortelle, inspirée directement des sentiments portés par le coeur ténébreux du Renard noir.

-"Dead End Symphony" dit calmement Sorento avant d'entamer sa mélodie de vengeance à l'égard de toutes les victimes innocentes du Chevalier Noir. Le Renard Noir fut forcé d'arrêter son déplacement à la vitesse de la lumière tant la douleur devenait insoutenable pour lui. Il avait entendu parler de la technique de combat de Sorento, mais ce qu'il savait était en dessous de la vérité. Il décida de passer à l'attaque avant d'être incapable de combattre.
-"Dark Hell Claws!!!!"
Les millions de coups fusèrent à la vitesse de la lumière du poing de Garn. Sorento n'était absolument pas prêt à parer ce genre de coups, et reçut un bon nombre de coups avant que Julian ne s'interpose et ne retourne l'attaque de Garn contre lui par sa simple présence. Les coups se retournèrent contre lui, mais le traversèrent de part en part avant que son image ne disparaisse. Il réapparut à plusieurs mètres de Julian.

(Julian) -"Chevalier Noir, tu n'es pas de taille à te mesurer à un Dieu, malgré ta puissance."
(Garn) -"Nous allons voir ça! Subis la force du coup suprême du Général Jared de Pégase!! "PAR L'OMBRE DE LA MORT!!!!!!""

Poséidon fut pris en traître par Garn qui s'était téléporté derrière lui, mais le champ de force agit encore une fois, et Garn fut ejecté, bien que sa propre aura, visiblement renforcée par celle de son armure désormais ultime et par l'Epée Démoniaque, lui ait permis de toucher le divin Poséidon.

(Julian) -"Ourgh! Mais comment... Comment est-ce possible ?!"
(Garn) -"Hahaha... Tu comprends mieux pourquoi Arès a renforcé lui-même mon armure ? Grâce à elle et à cette arme démoniaque je peux transpercer vos protections divines!"
-"Je m'en suis rendu compte... aaargh... Mais que ?! Ces taches noires ??" Il fut surpris de voir qu'à l'endroit où Garn l'avait frappé, son corps portait une marque noire qui n'était pas une brûlure. Il se retourna vers Sorento et constata qu'il était au sol, paralysé par la douleur, et que son corps se recouvrait de taches noires identiques.
-"Hahahaha... Il est condamné... La mort noire a fait son effet... Et je l'ai spécialement améliorée pour la rendre plus mortelle encore... Il n'en a plus que pour 30 minutes au plus..."
-"Misérable... Si tu crois que cette technique peut marcher sur un Dieu tu te trompes! Et tu vas payer pour ce que tu as fait à Sorento!" fit-il, à la fois furieux de ce qu'un mortel comme lui ose défier, et tenir tête à un Dieu, et fou de rage également de voir son ami blessé par cet être abject.



Poséidon fit exploser son cosmos d'une violence inouïe, et Garn commençait lui-même à trembler. Cependant, il se rassura quand il vit que cette explosion n'avait pour but que de chasser la Mort Noire de son corps. Garn s'élança une fois de plus sur le jeune homme, à la vitesse de la lumière, prêt à trancher sa tête d'un seul coup. La lame s'arrêta à quelques millimètres du visage de Poséidon, auréolée du cosmos sombre du Chevalier Noire. Il se prépara à porter une autre rafale de coups à la vitesse de la lumière, ceux-ci bénéficiant de la force de l'armure et de l'épée. Poséidon, malgré son statut de Dieu, constatait la puissance qu'Arès avait accumulée au fil des siècles, ainsi que sa haine, qu'il incarnait en ce moment dans le corps de son Chevalier Noir. Son regard vira au rouge, alors que ses yeux se révulsaient et que sa haine bestiale se manifestait de plus en plus. Garn devenait tel un renard enragé. Poséidon était surpris, car il avait ressenti qu'Arès prêtait de sa force et de sa fureur divine ou plutôt démoniaque à son guerrier, et qu'il aurait affaire cette fois à un adversaire véritablement dangereux. Poséidon ne pouvait que se contenter d'esquiver les coups et ne pas les parer, étant conscient du fait que les poings de son adversaire affectaient le corps de l'intérieur. Il ripostait avec des vagues de cosmos toujours plus violentes, mais qui n'arrivaient pas à entailler la protection du Renard Noir, ni même à y causer une seule égratignure, alors qu'il avait brisé les Armures Dorées de Seiya et des autres sans mal. C'était Arès lui-même que Poséidon combattait. Il fallait qu'il réussisse à lui ôter l'Epée Démoniaque à tout prix. Il libéra une puissante décharge de cosmos qui éjecta dans une autre dimension l'Epée d'Arès. Au moins elle serait hors de portée de ce Chevalier, bien qu'elle ne puisse pas être hors de portée d'Arès... Brusquement il vit apparaître une large entaille sur sa poitrine tandis qu'une douleur foudroyante s'emparait de lui. Le coup de Garn avait eu son effet, et il s'effondra au sol dans le même état que Sorento.

(Garn) -"Pfiou... Quelle chance j'ai eue... Sans l'aide du Seigneur Arès je n'aurais jamais pu espérer lui porter un coup... J'espère que l'Epée Démoniaque réussira à revenir sur Terre..."

Garn allait achever tous les domestiques qui avaient assisté horrifiés à la scène, quand il sentit tout à coup un cosmos dans les environs, et qui les avaient suivis lui et Jared depuis le départ. Il se rappela l'avertissement de Jared. Ce cosmos lui était familier, et avait déja failli lui couter la vie lors de la dernière bataille. Il se retourna et eut tout juste le temps d'esquiver une attaque matérialisée par la forme d'un Dragon Noir.

(Garn) -"Sergueï ?!!!"
(Sergueï) -"J'avais vraiment eu raison de vous suivre... Et j'ai une revanche à prendre sur toi, Garn, maintenant que tu as récupéré une armure digne de ce nom!"
-"On ne peut pas en dire autant de toi, Sergueï! La tienne est toujours dans un triste état!"
-"Je ne crois pas, non. Mu de Jamir me l'a réparée sans faire de difficultés!"
-"Comment ?!"

A ces mots, l'armure du Dragon de Sergueï le recouvrit. Elle était très semblable à l'armure de Shiryu dans sa forme légère maintenant, et bien que noire, semblait disposer de la même lumière que les véritables armures d'Athéna.

(Garn) -"Très bien, nous voila donc parfaitement à armes égales!"

Le combat entre les deux rivaux allait s'engager sous les yeux de Julian, et sous les regards des domestiques. Sergueï, avant d'engager le combat, expliqua rapidement aux domestiques qu'il fallait immédiatement les transfuser sans quoi il y laisseraient la vie. Puis il se tourna face à son ancien compagnon, intensifiant son cosmos, prêt à combattre à mort.

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Cette fiction est copyright Stéphane Lapie.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.