Chapitre 1 : La fillette aux yeux d'émeraude


Tokyo, avril 1987.

Deux jours…encore deux jours et la fillette aurait huit ans. Intérieurement, cette pensée la réjouissait. A cette occasion, ses parents avaient prévus de l'emmener faire les magasins, et si il y a bien une chose qu'elle adorait, c'était faire du shopping. Mais pour l'instant, il valait mieux s'occuper du temps présent. Il était environ cinq heure de l'après-midi, et elle avait hâte de rentrer chez elle après cette dure journée de cours. Et pour cela, elle devait traverser une rue commerçante…quoi de plus agréable que de faire du lèche vitrine en se promenant sous les cerisiers en fleur ? C'était tout du moins son avis. Elle aimait tellement les arbres…plus que le shopping en tout cas. Jetant un coup d'œil évasif sur les vitrines environnantes, elle marchait rapidement. Certes, elle aimait faire les boutiques, mais, étant habituée à prendre ce chemin tous les jours, elle n'y trouvait plus tellement d'intérêts. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de s'arrêter devant sa préférée : la mercerie de Mlle Misato Hikari. C'était une petite maison coquette, aux murs peint en rose pastel, aux volets et à la porte bleu cyan et au toit de tuile rouge. Une enseigne blanche sur laquelle était indiqué le nom de la boutique en doré était suspendue au dessus de la porte. Dans la vitrine, on pouvait admiré des boîtes d'épingles, des dentelles, des rubans, des étoffes variées en soie ou en lin, des bobines de fil, des pelotes de laine,…Elle aimait cette boutique car elle y trouvait toujours tout le matériel dont elle avait besoin pour ses travaux de couture et de broderie. D'ailleurs, elle l'aimait tellement qu'elle y passait presque tous les jours. Et ce jour là, comme à son habitude, elle poussa la porte et entra.

La boutique embaumait la rose et le lilas, dont on pouvait voir des bouquets un peu partout dans la pièce. Les murs étaient de la même couleur pastel qu'à l'extérieur, et de nombreux tableaux de paysages y étaient suspendus. La fillette contemplait le tout quand une voix douce ce fit entendre derrière elle.

-Bonjour, Makoto. Je commençais à croire que tu ne viendrais plus, mais on dirait que je me suis trompée. Remarque, je ne m'en plains pas. Alors, que puis-je faire pour toi aujourd'hui ?

Makoto, puisque c'était son nom, tourna la tête vers le comptoir, derrière lequel venait d'apparaître une jeune femme. Misato Hikari allait sur la trentaine. Elle avait d'épais cheveux d'un noir de jais, relevés la plupart du temps en un chignon serré sur la nuque. Ses yeux en amandes étaient du même noir, et on pouvait facilement y lire son caractère sage et bienveillant. Elle portait un chemisier d'un blanc immaculé et une jupe de couleur beige. Makoto lui fit un large sourire.

-Bonjour, mademoiselle Misato. Je suis désolé si je suis en retard, mais notre professeur nous a retenus après la sonnerie. Et, pour répondre à votre question, je voudrais deux bobines de fils vert et blanc.
-Très bien. Je vais en prendre dans l'arrière boutique. Attends moi quelques instants.

Sur ce, elle quitta la pièce par une porte à coté du comptoir. Pendant son absence, Makoto balaya la pièce du regard, et posa finalement les yeux sur un miroir posé sur une table. Elle se mit a scruté son reflet avec attention. Elle avait de long cheveux châtains, rattachés en queue de cheval par un élastique, un teint un peu pâle et des yeux d'un vert d'émeraude où brillaient une certaine malice, mais aussi, si on regardait bien, un peu de crainte. Elle mesurait environ un mètre vingt, et dépassé de plus d'une tête les enfants de sa classe, de telle sorte qu'on lui aurait facilement donner deux ans de plus que son âge véritable. Son uniforme, une jupe bleu nuit et un chemisier blanc ornait d'un ruban rose sombre, étaient resplendissant. Et, pendant un instant, Makoto crut voir le reflet d'une enfant normale, ce qu'elle n'était absolument pas. Oui, ce qu'elle n'était pas…Mais une voix l'arracha brusquement de ses pensées.

-Makoto, ta commande est prête. Au fait, tant que j'y pense, j'ai un cadeau pour toi.
-Ah bon ?C'est quoi ?

Pour toute réponse, Mlle Misato souria et tira d'une petite boîte en bois de pin un long ruban de soie vert pâle orné d'une rose en tissu blanc. Makoto était un peu interloquée, jusqu'à ce que Misato lui fasse un clin d'œil.

-Tu seras jolie avec ça dans les cheveux. Il te plaît ?
-Beaucoup, mais…pourquoi me l'offrez-vous ?
-Disons qu'il s'agit d'un cadeau d'anniversaire pour ma plus fidèle cliente. Approche, je vais te le mettre…voilà. Tu es splendide. Mais il ne faut pas croire que le fil est gratuit aussi. Tu me dois quinze yens.

Makoto éclata de rire à la remarque de son interlocutrice. Elle lui paya la somme convenue, prit le paquet qu'elle lui tendait, le glissa dans son cartable puis sortie. Mais, toute a ses pensées, elle ne vit pas les deux ombres qui la suivait furtivement, comme un fauve qui s'apprêtait à sauter sur sa proie. Et tout à coup, une voix forte l'interpella.

-Makoto !Attends moi !

Makoto se retourna vivement. A une cinquantaine de mètres à peu près, un petit garçon de six ans aux cheveux châtains et aux yeux du même vert que les siens courrait à corps perdu dans sa direction. Elle reconnu alors son petit frère, Vain. Non, pas maintenant ! Pourquoi fallait-il qu'il arrive justement à ce moment là !Telles étaient ses pensées, mais elle n'en laissa rien paraître. Dès qu'il fut à porté, Vain se jeta dans les bras de sa sœur.

-Mako, pourquoi ne m'as tu pas attendu ?Tu sais pourtant que je déteste renter seul !
-Je suis désolée, Vain. J'avais complètement oublié.
-Tu mens très mal. Mais bon, je ne t'en tiendrais pas rigueur. On devrais plutôt se dépêcher de rentrer avant que les parents ne s'inquiètent.
-Oui, tu as raison. Allons y.

Makoto pris délicatement la main de son petit frère dans la sienne, puis repartie avec lui. Mais, contrairement à son habitude, elle ne dit mot. Elle était inquiète de la présence de son frère. Depuis le matin, elle avait une étrange impression, comme si quelque chose de terrible était sur le point de se produire. Ce n'était pas la première fois qu'elle ressentait ce malaise. La dernière fois, c'était trois ans plus tôt, quand son père…Elle secoua la tête pour ne plus y penser, et se contenta de jeter un regard anxieux à son frère. Vain…si jamais il lui arrivait quoi que ce soit, jamais elle ne pourrait se le pardonner. C'était pour cette raison qu'elle avait décidé de rentrer seule, pour que rien ne puisse lui arriver. Mais les choses ne s'étaient pas déroulées comme prévues, et maintenant, maintenant…Elle n'osait pensé à la suite des événements. La sensation de malaise s'accentuait de secondes en secondes et…elle eu comme un éclair et elle hurla.

-Vain !Pousse toi !Vite !
-Mais Mako…

Vain n'eu pas le temps de finir sa phrase. Une boule de feu vint s'écraser à ses pieds, et il fut propulser en arrière en même temps que sa sœur. Sa tête heurta le trottoir, l'étourdissant sur le coup. Mais Makoto, elle, se releva, et lança d'une voix forte en serrant les points :

-Montrez vous !Je sais que vous êtes là ! Sortez de votre cachette, à moins que vous ne soyez trop lâche pour vous battre à visages découverts !

Un rire mauvais s'éleva alors dans l'écran de fumée, et deux silhouettes vêtues d'armures écarlates se dessinèrent alors à l'intérieur. Plusieurs personne, accourut au moment de l'explosion pour voir si les enfants n'avez rien, s'enfuir en hurlant, terrifiés par l'étrange apparition. La rue se vida, de sorte qu'il ne resta plus que Makoto, Vain et leurs mystérieux agresseurs. Ils toisèrent Makoto du regard, ce qui la mit encore plus mal à l'aise que précédemment. Puis elle se jeta à l'eau et se décida à leurs poser des questions.

-Qui êtes vous et que me voulez vous ?
-On nous a envoyés ici pour venir te chercher, Makoto Mizuno. Ou dois-je t'appeler Mako ?
-Tais toi !Il n'y a que mon frère qui ai le droit de m'appeler comme ça !
-Ton frère…Le gosse terrifié derrière toi ? Bah. On ferait mieux de le tuer tout de suite, pas vrai camarade ?
-Tout a fait. D'ailleurs, je vais m'en charger immédiatement. fit le second inconnu en tendant sa main vers Vain. Le coup partit presque instantanément, et le hurlement de douleur du petit garçon retentit dans l'immensité de la rue. Makoto se retourna juste à temps pour voir son frère s'écrouler au sol, une plaie béante lui barrant la poitrine.
-VAIN !NOOOOOOOON !VOUS ALLEZ ME LE PAYER !

Makoto joignit ses mains devant elle, une aura verte et elle se mit à prononcer le nom d'une attaque.

-FURY OF THE NATURE !

Un rayon d'énergie jaillit de ses mains, alors que des feuilles et des pétales de fleurs aussi coupantes que des lames de rasoir graviter tout autour, tandis que de nombreuses silhouettes d'arbres se profilaient derrière elle et bougeaient, comme animés d'une intense fureur. Mais les deux hommes évitèrent l'attaque, de justesse, cela dit. L'un d'eux prit la parole, visiblement amusé de la tentative de la fillette.

-C'est tout ce que tu sais faire ? Franchement, je m'attendais à mieux. C'est à mon tour d'attaquer. Prend ça : DARK WAVE !

Une vague d'énergie sombre projeta Makoto contre un mur, et elle perdit connaissance. L'un des deux individus la ramassa, la prit sur son épaule, fit un signe à son compagnon, et tout deux disparurent en un éclair. Vain rampa péniblement vers l'endroit où sa sœur se tenait quelques instants auparavant. L'attaque ne l'avait pas tué, mais il était dans un sale état, et il n'en aurait sans doute plus pour très longtemps si il ne recevait pas de soins efficaces très rapidement. Mais il s'en moquait. Il continua d'avancer jusqu'à ce qu'il attrape un objet sur le sol : le ruban qu'arborait sa sœur dans les cheveux. Il le saisit, et avant de sombrer dans l'inconscience, il murmura tout doucement :

-Mako……grande……sœur……où……es……tu…… ?

Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Florence Roekens.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.