Chapitre 8 : Les bienfaits de la réflexion


" Chevalier, lève-toi, il est temps pour toi d'accomplir ton devoir, vole vers ce destin qui t'ouvre ses voies. Tu n'appartiens pas au monde des rêves, c'est le moment d'ouvrir les yeux au jour. Phénix, bel oiseau de feu, renais enfin et prends ton envol. "

Je fus tiré de ce sommeil pesant par cette douce mélodie, par la voix rauque de cette déesse exilée dans l'oubli. J'avais l'impression que ma tête était un lourd fagot que je me devais de soutenir. La douleur envahissait, petit à petit, la totalité de mon corps.
Ce périple m'avait étourdi, je somnolais encore. Mes yeux se refusaient à s'ouvrir entièrement. J'avais l'impression que mes paupières soutenaient la voûte du monde. J'étais allongé à la lisière d'un bois épais, ne pouvant discerner que quelques futiles détails, telle cette masse verdoyante qui se dessinait devant moi.

" Cher Chevalier, tu te trouves en Arcadie près d'un lac que l'on nomme le lac Stymphale. Phénix, lève toi et dirige-toi vers ces bois. Ta mission est de tuer les oiseaux qui infestent cette forêt. J'espère que tu t'en tireras mieux que tes frères…"

Que voulait-elle dire par là ? Il est vrai que je ne sentais aucun des cosmos des Chevaliers… J'espérais que mes frères allaient bien… Shun… je ne pus m'empêcher de penser à lui. Il allait devoir s'en sortir seul. Néanmoins je n'avais pas de crainte à ce sujet : maintenant j'avais complètement confiance en lui, à maintes reprises il avait fait ses preuves.
Je me levai péniblement de ce lit de mousse où j'avais atterri. Les yeux encore assoupis je ne voyais que les contours vagues de cette forêt. Mes jambes ne m'aidaient pas. J'avais réellement la sensation d'être une marionnette, suspendue à des fils invisibles, que l'on mène où bon nous semble. Je me laissai emporter par cette force imperceptible.

Je faisais quelques pas lorsque…Oh ! Mais que m'arrivait-il ? Lentement la terre sous mes pieds se mouvait. Je sentais le sol avaler mon corps. Maudits marécages qui m'emportaient vers l'oubli ! Je me débattais vigoureusement mais rien n'y faisait, je sombrais vers la fin, vers ma fin. Jamais je ne me sentis aussi ridicule : quelle honte de partir ainsi, sans même avoir accompli la moindre épreuve. Comment avais-je pu ne pas prendre garde à un piège qui de surcroît n'en était pas un… Un simple élément de la nature !
Il n'y avait aucune liane, aucune chaîne pour me retenir de cette grossière noyade. Tant de questions traversèrent mon esprit en cet instant. Quelques secondes me séparaient d'une mort imminente. Pourrais-je renaître de mes cendres dans cette dimension inconnue ? Par l'enfer ! Tout était incertain dans ce monde, je ne me trouvais pas sur Terre, que faire ? Allait-ce être mon dernier souffle de vie ? Voilà…je venais d'exhaler la dernière bouffée d'air avant de sombrer…ce dernier instant de vie qui probablement me restait…mes membres étaient paralysés… Il ne restait plus que mes narines hors de ces sables mouvants…c'est donc bien ma fin…

" Par Apollon que tu es laid !!! "

Une voix enfantine me réveilla. Je n'aperçus aucun enfant, aucune créature autour de moi.
Je m'éveillais doucement dans un lit infiniment plus petit que moi. Mes jambes dépassaient d'au moins cinquante centimètres. Où diable me trouvais-je ? Qu'elle était cette voix que j'avais entendue ?
À cet instant même je me rendis compte que mon armure m'avait été retirée. Je commençais sérieusement à m'inquiéter, car je n'étais vêtu que d'un bas de pyjama assez étrange. J'étais donc torse nu… et propre. Mmm… Une odeur subtile vint me caresser les narines. Oh ! Mais je sentais le jasmin !

- Qui est là ?
- Quand on me nomme, je n'existe plus. Qui suis-je ?

J'entendais à nouveau cette petite voix angélique mais je ne pus savoir d'où elle provenait.

- Qui es-tu ?
- Tu n'as pas répondu à ma charade vilain personnage !
- Lorsque l'on te nomme, tu n'existes plus… bonne question. Qui peux-tu bien être ?
- C'est pourtant si simple… En plus d'être hideux tu es sot.
- Montre-toi et je te dirais qui je suis sale môme!!!
- Hé hé me voici me voilà ! Je suis tout et pourtant je ne suis rien !

Apparut juste sous mes yeux une petite nymphe fort jolie arborant une couleur argentée. Elle possédait des larges ailes mauves et de grands yeux noir ébène.

- Tu es le silence ! J'ai trouvé !
- Hé hé je suis sourd et pourtant je peux entendre, je suis aveugle et pourtant je peux voir, je suis muet et pourtant je peux parler, mais qui suis-je ?
- Tu m'agaces, dit moi qui es-tu ? Sinon je t'écrase sans le moindre remord !
- Tu as besoin de moi et surtout en ce moment. Alors qui suis-je ?
- Je ne sais pas !!! Tu me donnes mal à la tête !
- Hé hé cela prouve que tu en as une c'est excellent !! Tu es sur la bonne voie.
- Qui es-tu ?… Une casse pied.
- Mauvais réponse. Hihihihi

Alors que je m'impatientais, je la vis prendre une autre forme. Mais que pouvait-elle bien faire ? Sans même comprendre ce qui m'arrivait, elle me frappa violemment : je fus éjecté hors de la minuscule cabane qui devait lui servir d'habitat. Comment un être aussi infime pouvait-il posséder une telle force ?

- Alors qui suis-je ? Réfléchis longuement Chevalier, sinon je vais devoir te sanctionner pour chaque erreur que tu commettras.
- Mais qu'est ce qui m'oblige à te répondre ?
- Ralalalala… je vais te répondre ! Je suis la clé de la réussite de ton épreuve voilà ! Qui suis-je ?
- Comment cela la clé? Je n'ai pas besoin d'une simple nymphe pour accomplir la mission que l'on m'a désignée.
- Mauvais réponse…

Et me voilà à nouveau projeté à une dizaine de mètres, m'approchant dangereusement de l'épaisse forêt. Je perdis vite mon calme et ma patience. Il était clair que je n'en possédais pas beaucoup…mais là... Elle m'exaspérait au plus haut point. Elle tournoyait autour de moi, fièrement, me narguant de son air condescendant et dédaigneux.

- Alors ? As-tu trouvé ce qui peut être sourd et qui pourtant peut entendre, ce qui est aveugle mais malgré tout voit, ce qui demeure muet mais qui est capable de parler ?
- Par l'enfer, quel fardeau es-tu !?
- Héhé tu ne trouveras pas… Qui a déjà vu un oiseau philosopher ?
- C'en est assez !! Laisse-moi le temps de réfléchir !

Elle alla s'asseoir avec grâce sur un coquelicot, croisa les jambes et soupira. Elle marmonna quelques mots mais je ne pus les entendre. J'avais réussi à répondre à la première de ses charades, elle devait sûrement me faire passer un de ces tests étrange et inutile. Mais j'étais contraint de me plier à sa volonté… elle était le dénouement de l'histoire…
Je réfléchis longuement, les minutes défilant à une vertigineuse vitesse. Jamais silence n'avait été aussi pesant et lourd de conséquences. Elle me regardait avec arrogance et supériorité. Quelle est cette chose qui est sourde mais qui tout de même entend, qui est aveugle et qui voit, qui est muette et pourtant qui peut parler ? Je sentais mon sang bouillir d'agitation et mes membres trembler d'impuissance. Soudain, j'entendis une voix indéfinissable chuchoter à mon oreille un conseil : calme-toi Ikki, tu dois pouvoir te concentrer et ainsi tu développeras tes facultés cérébrales… n'écoute plus rien, ne parle plus, et ferme les yeux… tu trouveras enfin la solution.
Ne plus entendre, ne plus parler et ne plus voir… ce qui contrôle ces sens est…

- Le cerveau !
- Oh ! Par Zeus tu as trouvé ! Tu es plus rusé que je ne l'imaginais, bravo ! Il est bien difficile qu'un homme me surprenne, néanmoins je peux te dire que tu viens de le faire ! Héhé.
- Arrête de jouer avec moi, insolente ! Je suis désolé mais le temps m'est compté, il m'est impossible de m'amuser avec une nymphe puérile en quête de divertissement.
- Tu ne dirais pas cela si tu savais qui je suis et ce que je représente !
- Et bien j'aimerais fortement savoir…
- Je me nomme simplement Morphose, je suis une nymphe mais je possède un don. Ce don, vois-tu, m'a été offert par une personne que tu connais parfaitement bien… Par Athéna elle-même ! J'ai le pouvoir de me transformer… Mais pour savoir ce que je représente, il va te falloir enfin résoudre cette dernière énigme…
Écoute-moi bien, et cette fois tu n'auras le droit à aucune chance ! Ta première réponse devra être la bonne ! Sinon je disparaîtrai et tu n'auras plus aucune possibilité de sortir victorieux de cette épreuve…
- J'accepte ton défi… Je suis bien obligé… Je t'écoute Morphose !
- Si vous me cherchez, je suis là, et lorsque vous me trouvez, je disparais ! Qui suis-je ?

Cette question me plongea dans une réflexion plus profonde que toutes celles que j'avais pu avoir jusqu'alors. Ma réponse serait décisive : soit je me trompais et elle disparaissait, soit je trouvait la réponse et elle m'aidait.
Cent fois je me ressassai l'énigme. Je restais concentré, mais le doute progressivement s'insinuait en moi. Si l'on me cherche, je suis là et si on me trouve, je disparais… Est-ce la vérité ? Nous cherchons tous une vérité et lorsque nous la trouvons, elle s'efface.
Non ce ne pouvait être cela ! La vérité ne disparaît pas après avoir été découverte. Au contraire elle imbibe nos valeurs et notre foi.
Le mensonge peut-être ?! Impossible… Il en va de même pour le mensonge : lorsqu'il est présent rien ne l'efface.
Je voyais autour de moi les ombres danser avec allégresse, elles me méprisaient et tournoyaient follement. Morphose restait noble, assise sur ce coquelicot, toujours à m'épier. Pourquoi me faisait-elle passer ces épreuves alors qu'elle savait que j'étais un chevalier d'Athéna ?
Je voyais le soleil mourir à l'horizon, ses dernières lueurs s'éteindre enfin, emportant sa chaleur, laissant place à cette fraîche nuit renaissant de la veille. Quelle était cette chose ?
Reposant ma tête dans les paumes de mes mains, je fis alors l'absolu silence en moi, je ne voyais plus les ombres s'agiter, les frétillements des ailes de la nymphe avaient également cessé et la forêt semblait être d'un calme olympien. Les minutes semblaient avancer à reculons…d'apparence calme, mon esprit, lui, était pris d'une agitation effrénée… Trop de questions dévalèrent les pentes abruptes de cet esprit si souvent tourmenté.
Que t'arrive-t-il ? Il est vrai que tu privilégies les muscles à l'intellect mais tu peux le faire… J'en suis capable ! Montre-lui que tu es un vrai Chevalier au service d'Athéna, que tu es apte à raisonner posément et logiquement. Ce n'est pas une énigme qui allait me barrer la route ! Je devais réussir mon épreuve.
Ainsi toute la nuit s'écoula…Sans même que j'eusse pu trouver la moindre esquisse de réponse…
L'aurore enfin déchira le ciel et quelques rayons de soleil vinrent caresser mon visage. Cela me tira de mes réflexions… Oh! … Mais… tout était à présent clair dans ma pensée. La réponse m'était enfin apparue, aussi limpide que l'eau.

- Lève-toi petite nymphe ! Je sais qui tu es !!
- Oh ! Impossible ? (Je commençais à désespérer !!) Hihi
- Et bien si ! Je vais te dire qui tu peux être ! Si je te cherche, tu es là ! Mais lorsque je te trouve, tu disparais ! Je dois dire qu'au début je pensais que tu n'étais que la vérité mais je me trompais… Alors j'ai pensé au mensonge mais ce n'était bien sûr pas cela ! J'ai également pensé que tu étais mon ombre mais celle-ci ne disparaît jamais… elle me suit partout ! Es-tu un esprit ? Non plus, car un esprit ne s'efface jamais ! Morphose tu es…
- Et bien ? Cesse de me faire languir !!
- Tu es une énigme !! Hahaha
- Par Zeus que ton rire est abominable !!
- Cela me va droit au cœur !
- Tu t'es montré digne Chevalier ! Effectivement je suis une énigme ! Et lorsque enfin tu m'as trouvé, je n'ai plus lieu d'être puisque tu as découvert ma solution ! Tu es plus malin que je ne le supposais. Félicitations ! Tu vas enfin pouvoir accomplir ton épreuve. À présent je vais t'expliquer ce que je représente, néanmoins laisse-moi tout d'abord te conter un récit…

" Hercule, sous les ordres d'Eurysthée, eut pour sixième épreuve la chasse des oiseaux qui infestaient le lac Stymphale, dans la région d'Arcadie. Ils étaient indénombrables et si grands que lorsqu'ils s'envolaient, ils faisaient écran au soleil. Ces dangereux volatiles étaient armés d'un bec, d'ailes et d'une tête en fer. Ils possédaient également des griffes d'airain. On dit que ce serait Arès lui-même le Dieu de la Guerre, qui aurait dressé ces affreux oiseaux à la chasse. Mais ce n'est pas tout vois-tu… Ces volatiles étaient des mangeurs de chair animale, mais surtout humaine… De vrais charognards assoiffés de chair fraîche. Tu dois te demander en quoi je te serai d'une aide précieuse ? C'est simple… Athéna, voyant qu'Hercule peinait dans l'accomplissement de son épreuve, lui remit des castagnettes. Ces castagnettes avaient été forgées des mains même d'Héphaïstos, Dieu du feu et de la métallurgie. Ikki, Chevalier Phénix, tu sais qu'Athéna dans les temps anciens m'offrit un don spécial, celui de la métamorphose… Tu as donc sûrement deviné mon rôle dans le déroulement de l'histoire… je suis ces castagnettes ! Du moins je suis détentrice de leur âme… Il va te falloir jouer de ces castagnettes pour déloger les oiseaux de fer de leur perchoir. Va…et fais teinter le son de la victoire…

J'observais attentivement Morphose. Elle semblait soudainement avoir mûri, une vraie jeune femme… Elle s'envola, battit fébrilement des ailes, et se posa entre mes mains.
C'est alors qu'elle se courba, me fit un dernier sourire, et se recroquevilla jusqu'à ce qu'elle ait formé une sphère. Elle venait étrangement de muer. Ce petit cocon dans la paume de mes mains battait lentement tel un cœur dans sa poitrine. Une douce lumière l'entourait, j'avais l'impression qu'une vie paisiblement s'éteignait, laissant place à un autre être. Merci Morphose… Athéna, malgré ta disparition tu es toujours présente… Merci…
Oh !… Le cocon explosa brutalement, la coque se fendant en deux. Une lumière vive jaillit d'entre mes mains. Je ne pouvais détourner mes yeux de ce spectacle. Lorsque enfin la lumière disparut, elles se trouvaient là : les castagnettes de bronze…

J'appelai mon armure qui, dans les secondes qui suivirent, vint me revêtir. D'un pas décidé j'allai me placer sur la cime d'une colline : le moment était venu d'agir enfin ! Je saisis fermement les castagnettes et, d'un mouvement brusque, les ramenai l'une vers l'autre. Je ne fis teinter les castagnettes qu'une unique fois. Par tous les diables quel bruit assourdissant ! Jamais je n'aurais cru que de si petits instruments pouvaient générer autant de puissance !! Un vacarme étourdissant résonnait dans toute la région… C'est alors que du fond des bois sortit une nuée sombre de volatiles. Ils daignaient enfin me faire face !
Je n'avais pas le temps de réfléchir… Je devais rapidement les exterminer

" Que les ailes du Phénix vous emportent ! "

Une seule attaque… la nuée d'oiseaux venait de s'abattre tel un château de carte. Cela me paraissait vraiment trop simple ! J'eus un monstrueux doute. Non, je ne pouvais laisser la moindre chance à l'incertitude… Ils étaient bien moins nombreux que je ne le pensais… Je repris les castagnettes et, comme pour me rassurer, les fis teinter à nouveau. Il me fallait rester prudent. Un spectacle extraordinaire alors se dessina devant mes yeux ébahis. Ils étaient innombrables… Oh ! Que pouvais-je faire contre de telles forces de la nature ? Il ne fallait pas que je reste immobile : je pris vite une décision, elle me semblait être la bonne. J'intensifiai ma cosmoénergie jusqu'à son paroxysme… Ils allaient goûter à ma plus terrible attaque poussée au comble de sa puissance.

YAAAAAAAAAAAAA…

L'un après l'autre ces machines de guerre tombaient à mes pieds : j'avais réussi, enfin !
Je les voyais, gisants à terre, râlant d'agonie et rendant l'âme… Mais, de mon front s'écoulait du sang… M'avaient-ils touché ? Comment ?
À l'instant même, ma vision se troubla, tout autour de moi se mit à tournoyer, que se passait-il ? Lourdement je m'évanouis dans ce lit de cadavres métalliques.

Quelques heures plus tard près du lac Stymphale…

- Réveille-toi Chevalier… Ce n'est plus le moment de dormir !
- Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

Une charmante jeune fille ressemblant à s'y méprendre à Esméralda se tenait devant moi.

- Tu n'en as pas eu assez de mes charades ? Héhé. Tu as réussi, tu as enfin débarrassé la région d'Arcadie des ces oiseaux de malheur !!
- Que m'est-il arrivé ? Oh ! Mais c'est toi Morphose ?… Je te préfère comme cela !
- Merci pour tout preux Chevalier…
- Mais tu rougis ?

Elle s'approcha de moi et me donna délicatement un baiser sur le front, me disant qu'il me porterait bonheur en me permettant de guérir plus vite. Je fus agréablement surpris par les effets de ce baiser… A peine deux minutes après qu'elle eut tendrement posé ses lèvres sur ma peau, ma plaie s'était refermée.

- Merci pour tout Morphose…

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que, sortie de nulle part, une large ombre vint se placer au-dessus de moi… Quelle est cette ombre ? Je levai alors les yeux au ciel… mais… non… Je n'eus le temps de crier gare qu'un énorme volatile, probablement dernier vestige de sa race, m'agrippa violemment aux épaules de ses griffes acérées. Je me débattis farouchement, mais rien n'y fit… Je ne pus me défaire de ses serres. Il m'emporta au loin. Qu'allais-je devenir ?

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Cette fiction est copyright Elissa Eid et Frédéric Biedermann.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.