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Dans la tombée de la nuit, un homme s'engouffra dans un temple aux colonnes de marbre blanc. Rhadamanthe, le puissant spectre du Wyvern, l'un des trois Juges suprêmes des Enfers, après déjà plusieurs heures d'un périple parsemé d'adversaires, avait gagné la neuvième maison du Sanctuaire, celle du Sagittaire. Son armure d'un noir d'ébène resplendissait de plus en plus dans la lumière des étoiles. Quelques égratignures, ci et là, laissaient deviner les combats menés auparavant. Mais nulle blessure, nulle atteinte ne l'avait jusqu'ici entravé dans sa route. Confiant et néanmoins prudent, il avança pas à pas sitôt l'entrée du temple franchie. Rhadamanthe (pensant) : Plus que quatre maisons…et sans doute encore un chevalier d'argent pour garder celle-ci…il n'y aura donc plus personne de taille pour me barrer la route…néanmoins… Au fur et à mesure qu'il avançait, il scrutait les murs du temple, tout autour de lui, et la vieille pierre qui bâtissait l'édifice. Les torches murales éclairaient convenablement l'intérieur et il n'avait aucune difficulté à se mouvoir. Mais il remarqua bientôt des ornements sur un mur du centre du temple, précédés d'inscriptions. Il s'approcha par curiosité et découvrit du grec ancien, qu'il ne put lire. Sur les ornements, on voyait des monstres mi-hommes, mi-chevaux, brandissant chacun un arc prêt à décocher. Rhadamanthe : Je connais cette bête…il s'agit du Centaure de la légende…ce qui voudrait dire… Mais, à l'instant où il s'abandonnait à ses pensées, un léger soufflement de vent l'alerta. Il vit une flèche surgir de nulle part et s'abattre sur lui et, d'une détente et d'une vitesse prodigieuse, il s'écarta pour l'éviter. La flèche sembla s'évanouir dans l'obscurité. Rhadamanthe : Montre-toi !! Mais personne ne répondit. Rhadamanthe : Curieux, je ne sens aucun cosmos dans ce temple…cette flèche ne peut pas venir de nulle part, il y a bien quelqu'un…tant pis pour lui s'il ne se montre pas ! Allons-nous en ! Et Rhadamanthe se mit à courir vers la sortie du temple, à allure normale. C'est alors qu'une flèche, puis deux, puis d'autres, surgit à nouveau sur son passage pour l'empêcher de passer. Il fit alors des mouvements de balancement, sur la gauche, la droite, pour les éviter, nullement inquiet. D'ailleurs, la sortie du temple lui apparut bientôt. Pourtant, au fur et à mesure qu'il avançait, les flèches se faisaient plus nombreuses, par dizaines, par centaines. Et la sortie ne semblait pas se rapprocher alors qu'il avançait. Il fut même de plus en plus gêné dans sa progression et dut faire de nouveaux efforts. Rhadamanthe : Mais d'où viennent toutes ces flèches ?? Aghh ! Laissez-moi passer !! Enervé, il donna alors des coups de poings dans le vide, comme pour en saisir une à mains nues et les renvoyer à leur expéditeur. Mais l'une des flèches lui traversa littéralement le bras, sans le toucher ! Il s'arrêta et s'apprêta à recevoir de nouvelles flèches pour voir leur effet. Toutes le traversaient et ne le touchaient pas. Rhadamanthe : Alors ce chevalier veut me faire peur avec des illusions…Effectivement, j'ai presque failli avoir peur…Mais, qui que tu sois, je n'ai pas de temps à perdre !! Et il fonça vers la sortie, le plus rapidement possible. Mais, au moment de l'atteindre, une douleur lui parcourut le bras. Il regarda et vit une entaille dans son poignet, dans lequel une flèche, véritable, s'était fichée ! Un filet de sang s'écoulait de sa peau à travers le surplis transpercé. Il l'arracha d'un coup sec en se faisant violence. Rhadamanthe : Alors c'était donc ça ! Incroyable, il a réussi à me toucher !! - Oui, et ce ne sera pas la seule fois. Il se retourna, saisi. Un chevalier se tenait derrière lui, à quelques mètres, et venait de faire son entrée en scène. Son armure, d'un gris tirant vers le bleu, ne lui recouvrait qu'une petite partie du corps. Une flèche ornait le diadème qui lui servait de casque. Rhadamanthe : Qui es-tu ? Le chevalier : Je suis Roch, chevalier d'argent de la Flèche. Je devrais te féliciter pour être arrivé jusqu'ici, mais ma mission est de garder ce temple et de t'empêcher d'aller plus loin. Rhadamanthe (sourire moqueur) : Et tu t'imagines que tu représentes une menace pour moi ? Sais-tu au moins qui je suis ? Roch : Assurément ; tu es Rhadamanthe, l'un des trois chefs suprêmes des spectres. Et je sais aussi que tu es venu avec une douzaine de tes guerriers, et que la plupart ont déjà mordu la poussière dans les précédentes maisons. Rhadamanthe : Te voilà bien renseigné ! Roch : J'ai suivi à distance les combats depuis la maison du Bélier. Tu es l'un des spectres les plus puissants, mais tu accuses la fatigue des combats passés. Et, malgré mon rang, je me mesurerai à toi. Rhadamanthe : Ah oui ? Voyons voir ! Roch : Puisque tu insistes…par les Flèches Fantômes !! L'attaque des flèches, désormais nommée, reprit de plus belle. Des dizaines, centaines, peut-être des milliers de flèches surgirent des bras de Roch et se dirigèrent droit vers le spectre, qui fit de nombreux mouvements pour les éviter. Il savait désormais que toutes, sauf une, n'étaient qu'illusion. Mais comment savoir ? Il fallait toutes les éviter. Alors que l'attaque semblait cesser, Rhadamanthe courut vers l'avant, décidé à atteindre la sortie…mais, une nouvelle fois, une douleur très vive lui parcourut l'épaule. Une flèche était à nouveau fichée dans une partie de son armure, sur le haut de son épaulette droite. Ne lui causant pas trop de soucis, mais en laissant un éclat dans son surplis. Lui, le chef des spectres, touché par un chevalier d'argent !! Rhadamanthe : Incroyable ! Je ne peux pas être touché par un vulgaire chevalier de ton rang ! Tu as eu de la chance, mais cela ne se reproduira plus ! A mon tour ! Par la Prudence du Wyvern !! Le spectre rassembla toute son énergie dans son poing droit et fit brûler son cosmos ténébreux. Une énergie formidable en émana et se prépara à viser le chevalier d'argent. Roch vit à cet instant l'écart de puissance qui le séparait de son adversaire. Mais il ne se laissa pas pour autant impressionner et entreprit d'affronter l'attaque. La Prudence du Wyvern déferla en une véritable tornade d'énergie qui balayait la poussière dans tout le temple. Roch : Ahgg…quelle puissance…(met les mains en opposition devant lui). Je ne vais pas y résister ! Je vais m'envoler !! Arrrrgggghhh !!!! Roch résista comme il put mais le courant fut trop fort et il fut emporté dans les airs jusqu'à s'écraser contre un mur du temple qu'il avait pour mission de protéger. Rhadamanthe : Très bien, au revoir chevalier ! (commence à courir vers la sortie) - Par les Flèches Fantômes !! Rhadamanthe : Quoi ?? Le chevalier s'était déjà relevé et remis en position de se battre, et il recommença son attaque. Surpris mais nullement inquiet, Rhadamanthe dut à nouveau se mouvoir à travers toute l'étendue de la pièce où il se battait pour éviter chacune des centaines de flèches qui s'abattaient sur lui. Cette fois, il tendit le bras et aperçut furtivement l'unique flèche qui était réelle. Il y eut un éclair aveuglant…le spectre tenait dans ses doigts l'objet, après l'avoir saisi à mains nues ! Roch : Agh…il est parvenu à saisir à mains nues ma flèche fantôme… Rhadamanthe : Oui, et je dois reconnaître que tu es coriace !! En temps normal, ma Prudence du Wyvern aurait dû avoir raison de toi en un instant. Roch : Depuis le début de la bataille, tu ne fais que sous-estimer tes adversaires…il serait bon que tu admettes que certains sont capables de te tenir tête… Rhadamanthe : Je suis l'un des trois chefs suprêmes des Enfers ! Et je ne crains personne, pas même les chevaliers d'or tous réunis ! (regarde sa main) Et d'ailleurs, je vais briser cette flèche stupide !! Et Rhadamanthe concentra à nouveau son énergie dans sa main, dans l'espoir de briser la flèche et de laisser son adversaire sans munitions. Mais quelque chose d'étonnant se produisit. Malgré toute sa puissance, la flèche résista et ne brisa pas. Il eut beau insister, il n'y eut aucun effet. Rhadamanthe concentra son énergie comme il ne l'avait jamais fait, les murs du temple se mirent à trembler, et la déferlante d'énergie fut palpable jusqu'à l'extérieur. Les cheveux des deux combattants se soulevèrent au vent…Et Rhadamanthe lâcha prise, essoufflé, le front en sueur. Rhadamanthe : Pff, pf…non !!! (regarde la flèche intacte) Comment cel..pfff…est-il possible… ??! Roch : Cette flèche n'a pas des propriétés physiques ordinaires…il est vrai que la matière qui compose toute chose est faite de milliards d'atomes assemblés, et la concentration de la cosmo-énergie d'un chevalier peut rompre cette unité…mais cette flèche est une émanation de mon pouvoir, elle est l'essence de mon cosmos, elle ne fait qu'une avec moi…elle est réelle sans être matérielle !! Et nul ne pourra jamais la briser !! Rhadamanthe : Grrr…tu mens ! Voyons comment tu te débrouilles face à ta propre attaque !! Yaaahh !! Et Rhadamanthe lança cette flèche qu'il tenait dans ses mains, vers le chevalier d'argent. La nouvelle vitesse de déplacement de l'objet était prodigieuse, et il fallut toute son attention au chevalier pour ne pas être touché par sa propre attaque…néanmoins, la flèche effleura son armure qui s'émietta sur les épaulettes, avant de disparaître dans un mur derrière lui. Un peu de sang s'écoula de l'omoplate du chevalier, qui affichait de grands yeux incrédules. Roch : Je ne peux me laisser faire…je dois lutter jusqu'au bout…pour Athéna !! Rhadamanthe : Que marmonnes-tu ? Je n'ai plus de temps à perdre avec ces amusements, et je vais en finir rapidement…Par la Prudence du Wyvern !! Roch : Par les Flèches Fantômes !! Les deux attaques se heurtèrent. Roch savait très bien que la sienne ne ferait pas le poids, néanmoins, les flèches perturbèrent Rhadamanthe, qui ne put exprimer toute la mesure de son potentiel dans son attaque. Il dut utiliser sa technique de combat tout en se protégeant des centaines de flèches qui s'abattaient sur lui, et perdit en efficacité. Roch en profita pour se rapprocher de plus en plus de son adversaire…Il y eut un nouvel éclair aveuglant. Roch tomba au sol, terrassé par l'attaque. Au moment où Rhadamanthe voulut se remettre en mouvement, une nouvelle douleur vive lui parcourut le thorax. Une nouvelle flèche s'était fichée dans son plastron !! Rhadamanthe (plus qu'agacé) : Incroyable !! Ce misérable m'a encore touché !! Mais, comment ?? Il arracha la flèche et la jeta au sol, agacé, incapable d'en faire plus. Il examina l'était de son surplis, déjà touché en trois endroits. Il devait à la solidité de celui-ci de ne pas être plus touché. Il n'était pas véritablement blessé, mais ces trois atteintes corporelles successives l'énervèrent au plus haut point. Il commença à fulminer de rage. Rhadamanthe : Mmm, il est au sol et ne bouge plus…il n'est sûrement pas mort, mais je ferais bien de l'achever avant de partir…inutile de le frapper à nouveau avec ma technique habituelle. Je vais lui trancher la tête !! Ca lui apprendra !! Devant le corps inerte du chevalier d'argent, terrassé au sol, Rhadamanthe leva un bras vers le plafond, la main toute droite dans l'alignement du bras, et y concentra un rayon de lumière. Un rayon d'une lame aiguisée, capable de trancher tout ce qu'elle veut…il était bientôt prêt… - Maître Rhadamanthe !! A ce moment précis, Rhadamanthe fut dérangé par une voix qui résonnait depuis l'entrée du temple. Il lâcha son attention et vit deux spectres venir à lui : Samaka de la Harpie et Desmond de la Chauve-Souris, rescapés des combats précédents. Rhadamanthe : Vous revoilà, vous deux ! C'est pas trop tôt ! Où est le spectre de la Gargouille ? Samaka : Il est resté en retrait se battre dans la maison précédente…vous avez de votre côté vaincu un nouveau chevalier d'Athéna, maître !! Rhadamanthe : J'allais lui régler son sort lorsque vous êtes arrivés. Il faut… - par les Flèches Fantômes !! Rhadamanthe eut le bon réflexe et s'écarta très vite, mais les deux autres ne virent rien venir et furent traversés par les centaines de flèches projetées par le chevalier de la Flèche. Samaka : Ehh !! Les flèches nous passent à travers !! Ce n'est qu'une illusion ! Desmond : Ce misérable croit nous avoir par ce petit stratagème !! Mais ça ne marche pas !! Rhadamanthe : Attention, l'une des flèches va vous… CLANG !! Rhadamanthe (agacé) : …toucher… Samaka s'effondra au sol, touché à la poitrine par l'une des flèches. Rhadamanthe : Imbéciles !! Je vous avais prévenus !! Toujours à vous jeter sur l'adversaire sans réfléchir !! Desmond : Pardon, maître Rhadamanthe… Rhadamanthe (à Roch) : Et toi, comment peux-tu être debout, après avoir une nouvelle fois encaissé mon attaque ?? Roch : Tu n'as donc toujours pas compris…même si ma force est mille fois inférieure à la tienne, tant qu'un souffle de vie m'animera…je te combattrai…toi et tes compagnons !! Tu as eu tort de ne pas m'achever quand tu en as eu l'occasion…les choses ne seront plus aussi faciles désormais !! Rhadamanthe (sourire amusé) : Voyons ça !! Roch : Par les Flèches Fantômes !! Samaka (prend l'initiative) : A mon tour de te montrer ! Par le Dévoreur de Vie !! Un éclair traversa de part en part le temple du Sagittaire. Une épaisse fumée se souleva, mêlée à un nuage de poussière…on n'y voyait plus rien. Lorsque la clarté revint, Samaka chercha des yeux ses deux compagnons d'armes. Roch fit de même, voyant qu'ils n'étaient plus que deux. Rhadamanthe et le spectre de la Chauve-Souris avaient fui du temple !! Samaka (au loin) : Maître Rhadamanthe !! Attendez-moiiii… Mais Roch fit un bon pour se rétablir devant Samaka, alors que celui-ci faisait mine de s'enfuir à son tour. Roch : Pas si vite !! Où comptes-tu aller ?? Nous allons nous battre, tous les deux !! Samaka : Comme tu veux ! Mais le combat va tourner court, je te le garantis !! Un peu plus loin, Rhadamanthe et son acolyte venaient de s'extraire du temple et gagnaient la sortie. Au loin, la lune gibbeuse éclairait le ciel constellé d'étoiles, et le battement paisible régulier et de l'horloge pyrique poursuivait son cours, la neuvième flamme oscillant de plus en plus. Desmond : Ca y est, nous sommes passés ! Rhadamanthe : Oui, mais Samaka a été retenu…allez, en route ! Direction la maison suivante !! Regarde, le haut de la montagne est proche, il ne doit plus en rester beaucoup ! Mais, au moment de partir et de commencer à grimper les nouveaux escaliers, le spectre de la Chauve-Souris resta figé, sans bouger, sans expression. Rhadamanthe : Eh bien alors, Chauve-Souris ! Tu te dépêches ? Je ne vais pas t'attendre ! Mais il comprit vite ce qui empêchait le spectre de le rejoindre. Une des Flèches Fantômes s'était fichée dans son ventre, sans même qu'il s'en aperçoive ! La douleur, à retardement, se fit très vive. Le spectre tomba au sol, à genoux. Desmond : Ce misérable a réussi à me toucher en passant…ahhggh… Rhadamanthe se chargea de la besogne de lui arracher la flèche, malgré ses protestations. D'un coup sec, la flèche jaillit dans sa main avec une giclée de sang. Le spectre tomba au sol et s'évanouit. Rhadamanthe : Quelle bande de crétins j'ai là, avec l'autre resté coincé à l'intérieur !! (tâte sa gorge). Il vit encore…tant pis, je n'ai pas le temps d'attendre. Il n'aura qu'à me rejoindre lui-même ! Allez, assez perdu de temps ! Et Rhadamanthe continua son chemin, sans même un regard pour Desmond de la Chauve-Souris, l'un des spectres de sa garde, allongé sur le parvis de la sortie du temple du Sagittaire. A l'intérieur, le combat avait déjà repris entre le chevalier d'argent de la Flèche et Samaka de la Harpie. Samaka : Par le Dévoreur de Vie !! Roch : Par les Flèches Fantômes !! Les deux attaques s'entrechoquèrent ; les nombreuses flèches du chevalier d'argent avaient déconcentré Samaka et gêné dans son attaque, comme face à Rhadamanthe. Mais la seule flèche valide, destinée à toucher l'adversaire, avait fini sa course dans un mur. Roch, quant à lui, résista au Dévoreur de Vie comme il le pouvait, les bras en croix devant son plastron, mais les mains brûlées par l'impact. Roch : Ahg..aggg… Samaka : Eh bien, tu as de la ressource !! Mon attaque la plus puissante ne t'a rien fait ! Roch : Toi aussi, tu es puissant, pour la façon dont ton maître parlait de toi à l'instant… Samaka : Tu riras moins bientôt quand tu seras à terre !! Apprends que la Harpie, dans la mythologie, a toujours été associée à une créature dangereuse et redoutable. Elle dévorait les gens trop imprudents qui s'en approchaient… Roch : Intéressant, si tu le dis, toujours est-il que tu ne m'as pas encore touché et que, contrairement à tes compagnons, tu as été retenu ici. Samaka : Tu vas voir ! Par le Dévoreur de Vie !! Samaka lança une nouvelle fois son attaque mais en amplifiant son cosmos, décidé à faire mordre la poussière à son ennemi. On pouvait voir une aura puissante et ténébreuse se dessiner tout autour de lui et prendre la forme d'une femme aux traits tirés et au visage presque hideux. Une femme qui n'en était pas une. Roch de la Flèche remit ses mains en croix contre son buste et se prépara à encaisser l'attaque, sans riposter à son tour et risquer de baisser sa garde. Mais il constata que l'énergie à bloquer était beaucoup plus importante cette fois. Roch : Quelle puissance ! On dirait presque le Wyvern de tout à l'heure…je ne sais pas si je vais y résisteeeerrr…aaaahhhhhhhhhhh !!! Sous l'impact de l'attaque, l'armure d'argent s'était fissurée pour de bon. Roch s'affaissa au sol, le corps calciné par des brûlures insupportables qui le firent gémir douloureusement. Il devait à sa protection de ne pas être touché davantage. Samaka : Alors, tu réalises la différence qu'il y a entre nous ? Roch : Tu es puissant, en effet…tu es capable de concentrer une quantité d'énergie entre tes bras…mais il y a quelque chose que j'ai et que tu n'as pas… Samaka : Ah oui, et qu'est-ce donc ? Roch : La foi en la cause que je défends, c'est-à-dire la paix, le bien et la justice !! Et, joignant le geste à la parole, Roch se rétablit tout à fait debout, et concentra son énergie en appelant à lui toute la puissance de son cosmos. Roch : Brûle, mon cosmos !! Athéna, déesse Athéna, que la cause du bien triomphe de mon adversaire !! Par les Flèches Fantômes !! Et Roch lança une fois de plus sa technique de combat contre le spectre. Celui-ci esquiva les flèches une à une, en se déplaçant à une vitesse prodigieuse. Mais, cette fois, une force supplémentaire semblait s'ajouter à celle du chevalier d'argent. Un cosmos puissant qui se ralliait au sien. Quelques étoiles semblaient y briller…les étoiles de la constellation de la Flèche…et une aura dorée…surpuissante… Samaka : Mais !!? Qu'est-ce que ça signifie ? D'où lui vient, d'un seul coup, une pareille force ? Roch : Mon maître est avec moi par la pensée !! Le pouvoir du Sagittaire !! Samaka : Inutile, je peux éviter toutes tes flèches sans difficulté ! Mais… Samaka essaya de localiser, sans bouger, l'unique flèche qui devait le menacer. Mais, sans qu'il y prenne garde, une première flèche lui avait déjà transpercé un bras. Il crut alors que l'attaque allait cesser…mais les flèches continuèrent de jaillir, toujours plus nombreuses, presque par milliers ! Une seconde flèche matérielle fonça sur lui, et il put l'éviter cette fois…mais pas la suivante, ni encore une autre. Finalement, pas moins de quatre flèches l'avaient atteint ! Il tomba au sol, du sang s'écoulant de quatre endroits différents, notamment une à chaque jambe, qui l'empêchait de se maintenir debout. Samaka (grimaçant, une main à ses jambes) : Ahhh…quelle douleur… Roch : Je te l'avais dit !! Samaka : Mais comment as-tu pu te relever et m'attaquer avec une telle puissance, encore…tu devrais être à l'agonie… Roch : Je ne suis pas seul à me battre…j'ai avec moi le soutien de mes pairs…mon maître me prête sa force, de là où il est…et les chevaliers de bronze ou d'argent déjà tombés au combat ne se sont pas sacrifiés pour rien…quant à Athéna… Samaka : Ne sois pas stupide ! Tes compagnons morts ne peuvent plus rien pour t'aider ! C'est ridicule !! Roch : Il s'agit là de choses que des êtres tels que vous ne peuvent pas et ne pourront jamais comprendre…il n'y a que de la haine dans les desseins d'Hadès…c'est pour cela que vous ne pourrez gagner… Samaka (arrache les quatre flèches et se remet en position) : C'est ce que nous allons voir ! De toutes façons, nous sommes mieux entraînés que vous ! Et plus nombreux également ! Roch : Mieux entraînés ? Apprends que j'ai passé de longues années à conquérir l'armure que je porte sur les épaules…la défense de ce Sanctuaire a été, depuis toujours, notre priorité…il n'en est pas de même pour toi, guerrier occasionnel… Samaka : Tu te trompes, la force de la Harpie a toujours habité en moi. Lorsque les 108 étoiles maléfiques ont été libérées, nous, les spectres, nous sommes réveillés à notre condition…même si j'ai grandi sur cette terre, mon destin a toujours été de servir Hadès…dès la naissance !! Et je porte ce potentiel en moi depuis toujours !! Roch : Alors voyons si ce destin va te conduire à autre chose qu'à la défaite ! Tu as déjà été touché par plusieurs de mes Flèches Fantômes. A la prochaine attaque, c'est une pluie de projectiles qui déferlera sur toi ! Samaka (concentre son cosmos) : Ne sois pas aussi sûr ! Au moment où les deux adversaires concentraient à nouveau leurs énergies, face à face, un bruit très léger retentit à l'extérieur. La flamme du Sagittaire s'éteignit sur l'Horloge de feu ! Roch : Plus que trois heures !! Alors, même si tu penses gagner, tu as intérêt à te dépêcher ! En attendant, prend ça ! Par les Flèches Fantômes !! Samaka : Voyons comment tu te débrouilles face à ça ! Par l'Envol de la Harpie !! Le spectre avait changé de technique pour ne la dévoiler à son adversaire qu'au dernier moment. Mais il dut affronter face à lui des dizaines de flèches, toutes matérielles cette fois. Le nombre de flèches fantômes diminuait sensiblement et laissait place à des flèches toutes plus réelles les unes que les autres. L'attaque du spectre n'en fut pas moins puissante…Roch fut emporté à nouveau dans les airs sans pouvoir réagir mais non sans avoir déclenché son attaque. Il alla s'écraser, tête la première, contre les pierres du plafond. Son casque peu couvrant ne lui était d'aucune protection et vola en éclats, tout comme une partie de son armure d'argent. Le spectre, lui, retomba au sol, touché à nouveau par une demi-douzaine de petites flèches qu'il n'avait pu éviter, et qui s'étaient fichées dans plusieurs parties de son surplis. Aucun des deux ne bougeait plus, allongé à l'opposé sur le sol… Plus haut Rhadamanthe avait pressé le pas et arrivait déjà en vue de sa prochaine étape, le dixième temple des signes du zodiaque, celui du Capricorne. Rhadamanthe : J'ai donc fait les trois quarts du parcours, si je compte bien…allez, j'y suis presque ! Il pénétra dans le temple, froid et sombre, et constata qu'il était toujours aussi silencieux. De nouvelles inscriptions et décorations ornaient les murs…mais, cette fois, en plus, il vit une entrée sur le côté d'un mur, qui donnait sur une petite pièce. A l'intérieur, de loin, on y distinguait deux statues de pierre. Rhadamanthe (intrigué) : Qu'est-ce donc que cela… Il s'approcha des deux statues et les contempla furtivement. On y voyait une femme, armée d'un casque et d'un bouclier, se pencher pour remettre ce qui ressemblait à une épée à un homme agenouillé devant elle, lui aussi armé, probablement un soldat. Il n'en comprenait pas la signification. Rhadamanthe : Qui sont donc ces deux personnes… - Il s'agit de l'épée de mon maître ! Excalibur ! Rhadamanthe : Quoi ? Le spectre du Wyvern se retourna et vit la silhouette d'un chevalier, au loin dans le temple, au milieu de la pénombre. Il n'y avait pas de torche éclairant l'intérieur et il ne distinguait pas son visage ni son armure, de loin. Pourtant, le chevalier, les bras croisés, s'approcha lentement de Rhadamanthe, calmement, comme s'il n'était nullement gêné par son intrusion et qu'il voulait lui faire la visite guidée. Le chevalier : Alors, qu'en penses-tu ? N'est-ce pas une belle statue ? Rhadamanthe : Crois-tu que je sois venu jusqu'ici pour visiter ? Présentes-toi ! Le chevalier (apparaît dans la lumière) : Je suis Aritaki, chevalier de bronze de Pégase. Quant à toi, je me doute que tu es Rhadamanthe du Wyvern, le chef des spectres ! Rhadamanthe : Je vois que je commence à être connu…j'en suis plutôt flatté… Aritaki : Disons que, arrivé à ce stade des Douze Maisons, il n'y a plus que toi qui puisse encore être dans la course… Rhadamanthe : Tu risques d'être désagréablement surpris, j'ai encore plusieurs spectres en réserve, et ils seront bientôt là…mais je n'ai pas le temps de discuter. Tu vas me laisser passer sans opposer de résistance. Car tu n'es qu'un vulgaire chevalier de bronze, et c'est plus que dans ton intérêt, crois-moi. Le chevalier de Pégase ne réagit aucunement à cette nouvelle provocation et se contenta pour toute réponse de tourner le dos à Rhadamanthe et de se diriger à nouveau vers le centre du temple, à l'extérieur de la petite pièce où ils se trouvaient. Rhadamanthe : Eh ! Je t'ai parlé ! Tu t'en vas ? Très bien, tant mieux pour toi…et pour moi !! Et le spectre, d'un seul coup, se mit à courir à grandes enjambées vers la sortie du temple, sans se préoccuper de la réaction du chevalier de bronze. Aritaki : Par le Poing de Pégase !! Le chevalier avait lancé son attaque comme un soldat dégaine son épée. Il attaqua ainsi le spectre du Wyvern de dos, par surprise…mais Rhadamanthe ne se montra nullement inquiet, et avait envisagé un instant cette hypothèse. Il bloqua l'attaque de ses deux mains, en croisant les bras, mais fut étonné par la puissance qu'il dégageait. D'ailleurs, à peine avait-il le temps de se remettre en place qu'Aritaki apparaissait devant lui pour lui bloquer le passage vers la sortie. Aritaki : Je sais bien quel est ton but, et je n'ai pas l'intention de te laisser partir ! En tout cas, pas avant de m'avoir affronté ! Rhadamanthe : Tu as du culot de m'avoir attaqué par surprise comme tu l'as fait…Je pourrais te réduire en charpie si je le voulais, mais je n'ai pas envie de faire couler du sang inutilement, qui risquerait de souiller cette belle statue, alors écarte-toi, petit chevalier, s'il te plaît. Mais, une nouvelle fois, Aritaki n'eut aucune réaction face à cette exhortation et campa sur sa position, en garde devant son adversaire, décidé à lui barrer la route. Son visage oriental, sa peau jaune et ses yeux en amande, inhabituels en ces lieux helléniques, décontenançaient un peu Rhadamanthe sans qu'il puisse vraiment l'admettre. Le chevalier de Pégase avait fière allure malgré son armure plus que rudimentaire, et son regard en disait long sur sa détermination. Rhadamanthe : Tu tiens tant que ça à mourir ? Tant pis pour toi, tu l'auras voulu !! Par la Prudence du Wyvern !! L'attaque déferla sur le chevalier de bronze comme un raz-de-marée et, malgré la différence de taille et de puissance évidente entre les deux adversaires, Aritaki concentra toute son énergie entre ses mains pour recevoir et bloquer l'attaque. Aritaki : Pour vous, déesse Athéna…vous, Grand Pope, et tous les autres, qui avez placé votre confiance en moi…prêtez-moi la force de résister !! Et le bouillonnement d'énergie s'écrasa en langues de feu sur le corps du chevalier de Pégase, qui fut projeté en arrière et retomba sur le ventre, allongé au sol devant la sortie du temple. Il ne bougeait plus et ne manifestait déjà plus d'expression. Rhadamanthe : Tant pis pour toi, tu t'es toi-même infligé cette fin stupide…et maintenant… Mais, au moment où Rhadamanthe se remettait en mouvement, il sentit un cosmos s'enflammer. Il regarda le petit corps du chevalier de bronze et vit une aura bleue l'envelopper et se mettre à grésiller perceptiblement. Rhadamanthe : Il n'est pas mort…mais…que fais-tu, chevalier ? Aritaki (debout) : Par le Poing de Pégase !! Rhadamanthe : C'est ridicule ! Regarde comment je bloque ton attaque à mains nues ! Mais… L'attaque, peu puissante, fut pourtant plus rapide que la première fois, avec une précision telle que Rhadamanthe dut mobiliser toute son attention pour la bloquer. Ses mains lui brûlèrent et il en sentit l'effet, le front à nouveau en sueur. Rhadamanthe : C'est incroyable…comment un vulgaire chevalier de bronze peut-il manifester une telle précision et rapidité d'exécution dans une technique de combat ? Qui es-tu, chevalier ? Aritaki : Il me semble te l'avoir déjà dit ! Rhadamanthe : J'avoue que tu m'as impressionné…mais je vais maintenant t'attaquer avec toute ma puissance, et tu n'y résisteras pas…je te le garantis ! Aritaki : N'en sois pas si sûr !! Rhadamanthe (concentre sa force) : Par la Prudence du Wyvern !!! Aritaki : PAR LE POING DE PEGASE !!! Les deux attaques s'entrechoquèrent. Aritaki avait poussé son cosmos à son paroxysme, pour espérer bloquer l'attaque de son adversaire à l'aide de la sienne, sachant qu'il avait peu de chance d'en réchapper à mains nues. Il fut à nouveau projeté au loin et alla s'écraser contre un mur, tandis que Rhadamanthe dut reculer en laissant ses pieds glisser sur le sol, pour bloquer le Poing de Pégase, encore plus rapide que la première fois. Rhadamanthe : Il n'est peut-être pas encore mort, mais au moins bien sonné…les autres se chargeront de lui…allez ! Adieu, chevalier ! Aritaki (à terre) : A…attends… Mais le spectre continua sa course, soit sans l'avoir entendu, soit en décidant de lui-même de ne pas réagir à son appel. Pourtant, une nouvelle fois, alors qu'il avait maintenant le dos tourné au chevalier de bronze, avec la sortie en point de mire, il sentit un cosmos s'enflammer. Il se retourna et vit, à nouveau, debout face à lui, le chevalier de Pégase !! Rhadamanthe : A quoi joues-tu ? Je t'ai déjà montré à quel point nos forces diffèrent ! Tu ferais bien d'accepter la mort, et tu n'en souffriras que moins ! Aritaki : Pourquoi me parles-tu de mort, alors que je ne suis nullement à l'agonie ? Rhadamanthe : Tu as déjà été touché deux fois par mon attaque, et ton corps est déjà meurtri…la prochaine fois, tes os vont se broyer ! Alors pourquoi te relever ? Aritaki : Pour te combattre…pour combattre mon ennemi…tant que j'en suis encore capable !! Rhadamanthe : Je ne sais pas pourquoi on a posté un vulgaire chevalier de bronze dans cette dixième maison, mais je dois reconnaître que tu es coriace…et que tes attaques ne manquent pas de précision ni de rapidité…c'est surprenant… Aritaki : Et ce n'est pas fini ! Je ne t'ai pas encore montré tout ce dont je suis capable ! Rhadamanthe : Moi non plus, je te rassure…Mais explique-moi pourquoi tu te relèves à chaque fois avec insistance, alors que tu sais ce qui t'attend au bout !? Aritaki : Je suis Aritaki, ancien samouraï du grand Tenno, de l'Empire du Soleil Levant…et notre code d'honneur est régi par des lois très précises…accepter la défaite, tant que je peux encore me battre, serait un sacrilège…la déesse Athéna m'a confié une mission, et je la remplirai, jusqu'au bout !! Rhadamanthe : Un samouraï, dis-tu…je vois, je me disais bien que tu n'étais pas comme les autres…mais ton aveuglement va causer ta perte ! Tant pis pour toi ! La prochaine fois, je t'attaquerai avec toute ma puissance !! Aritaki : Je t'attends ! Rhadamanthe (pensant) : Sais-tu seulement à qui tu parles, pauvre fou… PAR LA PRUDENCE DU WYVERN !! Aritaki : Par le poing de Pégase !! Une énergie formidable détonna avec bruit dans le temple du Capricorne. Plus bas Dans la maison du Sagittaire, après le tumulte de l'attaque précédente, le calme était revenu. Mais était-ce pour longtemps ? Les deux adversaires avaient utilisé leurs techniques respectives simultanément. Mais, alors que Roch de la Flèche avait une énième fois dévoilé son attaque des Flèches Fantômes, Samaka avait tenté de le surprendre par sa deuxième technique, l'Envol de la Harpie. Les deux adversaires gisaient au sol, jonché de débris d'armure et de surplis, comme si le combat eût été déjà terminé. Mais un spasme agitant les bras du chevalier d'argent montra qu'il n'était pas mort…une ombre vint se former sur son corps allongé et inerte. Le spectre s'était relevé et le regardait, sans réaction. Son surplis était brisé de parts en parts et une blessure au front lui causait une vive douleur, qu'il tentait d'ignorer. Samaka : J'ai finalement eu raison de toi, chevalier…je peux maintenant passer mon chemin. Adieu. Mais, au moment où il se remit en mouvement pour se diriger vers la sortie, il sentit une chaleur inhabituelle emplir le temple dans lequel il se trouvait. Il faisait maintenant nuit et, malgré la douceur de l'été, une telle température ne pouvait être naturelle. Il en chercha l'origine et vit le corps de Roch de la Flèche enveloppé d'une puissante aura irradiante ! Samaka : Mais…comment peut-il être capable de déployer encore de l'énergie ? Tu es à l'article de la mort…accepte ton sort, chevalier. Mais…pourquoi te relèves-tu ? Roch : Je ne suis pas encore mort…et je peux encore me battre contre toi…même si tu es puissant et que tes techniques sont redoutables, je peux encore me mesurer à toi…et te vaincre !! Et, dans un élan déterminé et irraisonné, le chevalier d'argent fit brûler son cosmos jusqu'à son paroxysme. Roch : Par les Flèches Fantômes !! Samaka : C'est inutile, j'ai déjà vu cette attaque maintes et maintes fois maintenant, et je suis en mesure de l'analyser sans difficulté…(il se déplace pour éviter les flèches) Mais…les flèches accélèrent…quelle vitesse…non !! Aahh (une première flèche le touche) Aghh ! (deux flèches, puis trois…) Bientôt, les flèches furent plus nombreuses et rapides que jamais, et le spectre se laissa surprendre. La vitesse avait considérablement augmenté et Roch avait sublimé sa propre énergie. Samaka ne fut plus assez rapide pour éviter la totalité des projectiles et tomba à genoux, une demi-douzaine de flèches plantées dans son corps. Heureusement pour lui, l'enfoncement des projectiles n'était que superficiel, et il pouvait encore compter sur le reste de sa protection. Samaka : Tu m'as surpris…mais ça n'ira pas comme ça…(fait mine d'arracher les flèches) Roch : C'est inutile, même si tu arraches les flèches, tes plaies vont s'ouvrir et s'élargir…tu vas te vider de tout ton sang… Le spectre arracha malgré tout deux flèches de ses cuisses, sans prêter attention aux avertissements, et effectivement du sang jaillit des plaies ainsi ouvertes. Mais, dans le même temps, Roch trébucha et perdit l'équilibre ; il tomba à genoux, épuisé par l'attaque qu'il venait de produire dans son état. Sa vue commençait même à se troubler et il se sentit perdre peu à peu connaissance. Samaka : Alors !? Tu vois bien que tu ne fais pas le poids !! Tu vas peu à peu perdre les forces qu'il te reste, et bientôt tu rejoindras tes compagnons dans la tombe… (se relève) : Mais encore faudrait-il que tu puisses en avoir une…à ma prochaine attaque, ton corps va se disloquer et éclater en morceaux, si bien qu'il n'y aura plus rien à enterrer… Roch : Garde tes sarcasmes…(se relève d'un coup) Et bats-toi ! En garde !! - Roch…mon disciple… Roch : Cette voix…mon maître ! Zéthée du Sagittaire !! Zéthée (dans sa tête) : Roch…bats-toi et n'oublie pas…même si ton adversaire est plus fort…sers-toi du pouvoir de la flèche…n'oublie pas ce que je t'ai enseigné…les points vitaux de l'adversaire…ne gaspille pas l'énergie qu'il te reste… Samaka (concentre son cosmos sombre) : Eh bien, chevalier, que t'arrive-il ? Tu parles tout seul ? Roch : Je le sens…il me guide…je ne suis pas seul à me battre…les chevaliers d'Athéna sont unis contre leur ennemi… Samaka : Eh bien vous serez également unis dans la mort !! Prend ça, une dernière fois !! Par le Dévoreur de Vie !! Roch : Flèches Vénéneuses !! Roch se souvint de son entraînement de chevalier lorsque vint le moment d'attaquer. Les étoiles représentant la constellation d'un chevalier marquaient aussi les points vitaux en des emplacements précis de son corps…ainsi en allait-il pour lui. Mais, pour le spectre en face de lui, qui ne possédait pas de constellation, il en allait différemment. Les spectres possédaient une étoile protectrice. Une et une seule ! 108 étoiles maléfiques qui leur étaient affiliées… Le spectre de la Harpie, de l'étoile céleste de la Lamentation… Les deux adversaires retinrent leur souffle. Les deux attaques s'entrechoquèrent violemment et les deux combattants furent projetés dans des directions opposées. Mais, alors que Samaka tombait au sol, Roch joignait les deux mains dans une attitude répulsive, et tentait de bloquer le Dévoreur de Vie de Samaka. Mais la brûlure à ses mains fut si vive qu'il dut lâcher prise, et il s'effondra à son tour. Il se releva le premier. Samaka gisait au sol, et ne bougeait plus. Une flèche, une seule, était plantée au niveau de son estomac, et, compte tenu de la brisure du surplis, était profondément fichée dans sa peau. Roch : J'ai réussi !! J'ai trouvé son point vital !! Puis il voulut examiner le corps du spectre pour constater ou non son décès. Roch : Il vit encore… Samaka : Ha ha ha ha ha… Roch : Mais… !! D'un coup, le spectre fit brûler son cosmos de manière prodigieuse. La déflagration de l'aura pourpre fut telle que Roch fut à nouveau projeté en arrière, sur le sol. Lorsqu'il put redresser la tête, il put voir le spectre debout devant lui. Son cosmos n'avait jamais été aussi puissant depuis le début du combat !! Roch : Mais !! Comment peux-tu être encore debout après avoir été touché par la Flèche Vénéneuse !?? Samaka (entouré d'une puissante aura) : Pauvre inconscient…tu espérais qu'en touchant mon point vital, tu réussirais à me vaincre…mais tu as provoqué l'effet inverse… Roch : Co…comment ??? Samaka : Nous, les spectres, ne sommes pas comme vous protégés par une constellation qui régule la vie et la mort de chaque chevalier…l'Empereur Hadès a lui-même choisi 108 étoiles maléfiques qui nous donnent une identité, et également la force dont nous héritons le jour où nous revêtons le surplis des ténèbres pour la première fois…si l'on invoque cette étoile, en activant le point vital comme tu l'as fait, on ne tue pas un spectre…on lui redonne de la vie !!! Roch : Mais alors… !! Samaka : Oui !! Tu viens de me guérir toi-même de toutes les blessures que tu m'avais infligées !! Et je suis en pleine forme !! Comme si je ne m'étais encore jamais battu !! Un instant, Roch crut que le spectre mentait pour lui faire peur, mais, en voyant la fantastique énergie déployée par son cosmos, il se rendit à l'évidence : il disait la vérité. Le piège qu'il avait tendu au spectre s'était refermé contre lui-même. Jamais Samaka de la Harpie n'avait paru aussi fort. Et jamais lui-même ne s'était senti aussi faible… Roch : Alors c'est la fin…(des larmes aux yeux) Athéna…Maître Zéthée…j'ai échoué…pardonnez-moi… Samaka : Allez ! Ce combat n'en a que trop duré ! Je vais t'achever par ma prochaine attaque ! Roch : Son cosmos…il n'arrête pas d'augmenter…c'est fini…je vais mourir… - Samaka !! C'était presque devenu une habitude : au moment crucial où il allait frapper Roch d'un grand coup, Samaka fut dérangé par l'irruption impromptue d'un nouveau spectre dans le Temple ! Diadalus de la Gargouille, vainqueur du combat dans la maison du Scorpion, venait de gagner celle du Sagittaire. Diadalus : Tu es toujours là ! Je vois que tu t'apprêtes à en finir ! Samaka : Oui, et il faut toujours que nous nous rejoignions au mauvais moment ! Tu viens de m'empêcher d'attaquer, je te signale ! Mais, au moment où il prononça ces paroles, il sentit deux mains lui agripper les épaules. En un instant, le chevalier d'argent de la Flèche s'était faufilé dans le dos du spectre de la Harpie et lui avait passé ses bras sous les épaules pour l'immobiliser. Samaka : Mais !! Que fais-tu ? Lâche-moi, voyons !! De toutes façons, c'est fini pour toi !! Roch : Peut-être…mais pour toi aussi !! Et, dans un dernier élan d'énergie désespéré, Roch de la Flèche fit brûler son cosmos intensément. Samaka se débattit pour s'échapper mais Roch le tenait fermement et l'empêchait de faire le moindre geste. Diadalus : Samaka !! Samaka : A quoi cela rime t-il, chevalier ? Roch : J'ai compris que tu étais plus fort que moi, et que l'issue du combat me serait défavorable…aussi, je refuse de perdre sans avoir emmené au moins l'un des spectres d'Hadès avec moi…adieu !! Samaka : Arrête !! Ne fais pas ça !!! Mais Roch n'en avait cure et continua à brûler son cosmos en l'élevant à une puissance inouïe. Bientôt, la température devint insupportable pour tous les deux et le cosmos devint orangé, prêt à provoquer un véritable embrasement des corps. Samaka : AAAAAhhhrrgggghhh !!!! Diadalus : Non ! Les deux corps, unis par les bras du chevalier de la Flèche, prirent feu d'un coup et se consumèrent violemment et très rapidement. Une véritable boule de feu explosa dans tout le temple et Diadalus de la Gargouille alla se protéger dans un recoin du bâtiment. Lorsqu'il revint et que la fumée s'était dissipée, il ne vit plus que des lambeaux de chair éparpillés dans des débris d'armure. Il ne restait plus rien des corps de Samaka de la Harpie et de Roch de la Flèche. Diadalus : Grrr…il a été courageux…mais je vengerai la mort de Samaka !! Et le spectre fonça sans s'attarder vers la sortie du temple du Sagittaire. Il retrouva Desmond de la Chauve-souris, allongé au sol depuis un moment. Il n'eut pas besoin de le secouer pour le réveiller : il le fit de lui-même. Desmond : Oh, c'est toi… Diadalus : Tu es encore en vie ! Nous sommes donc encore deux pour aider maître Rhadamanthe ! Desmond : Oui, je comprends…lorsque le chevalier de la Flèche est mort, le pouvoir de la flèche qui m'avait engourdi s'est estompé d'un coup…je me sens beaucoup mieux d'un coup… Diadalus : En tout cas, nous n'avons pas une seconde à perdre ! En route ! Desmond : Allons-y ! Pour la gloire d'Hadès !! Et les deux spectres se remirent à gravir les marches menant à la maison du Capricorne. |