Chapitre 1 : La révélation


Ce matin là, le soleil commençait à baigner de sa lumière les pierres qui faisaient le paysage autour du sanctuaire. Phaéton soufflait tout en mangeant un maigre lièvre qu'il avait attrapé avec peine. Il tentait de se détendre en essayant d'oublier un peu la mission qui le tracassait. Mais il n' y parvenait pas.
Il avait déçu son maître et c'est ce qui l'ennuyait le plus. Il regrettait de ne pas être qu'un simple chevalier, d'autant qu'ils étaient bien souvent mieux considérés que lui. Il souffla de nouveau, comme pour détendre ses muscles, puis il se remis à manger tranquillement. Après tout, ici, personne ne pouvait ni le voir ni le déranger. Fort de ce principe, il poussa un ouf de soulagement entre deux bouchées de viande. Il se sentait enfin tranquille, lorsque soudain il aperçut qu'un homme se trouvait juste à coté de lui.
Surpris, il faillit s'étrangler. Il vit d'abord une paire de bottes noires, que couvrait à demi un manteau gris, puis levant les yeux, il remarqua que le manteau était fort élégant, terminé par un col blanc, surplombé par une tète d'homme jeune, aux yeux noirs profonds, garnis de longs cheveux blancs qui lui tombait sur les épaules. Il avait une bouche sévère et l'observait.
Par réflexe, Phaéton fit un bond en arrière et se releva d'un bond.

Phaéton (criant) : Qui êtes-vous ?
L'inconnu (plissant les yeux et fronçant les sourcils à cause du bruit) : Pardon, seigneur; pardon seigneur chevalier (souriant pour le rassurer) de vous avoir effrayé, je ne voulais pas vous effrayer.
Phaéton : Mais !… Mais je suis pas effrayé, j'ai juste eu un réflexe de prudence…Mais enfin qui êtes vous ?
L'inconnu (prenant un air important) : Je suis un messager…
Phaéton (étonné) : un messager ?…
L'inconnu : J'ai un message urgent pour le Pope.
Phaéton : De qui ?
L'inconnu : C'est très urgent !
Phaéton : Rassurez vous ! Je suis le plus fidèle et le plus proche collaborateur du pope. Vous ne pouviez pas mieux tomber. …Mais de qui est ce message ?
L'inconnu : Est ce si important ?
Phaéton : Je dois connaître le nom du messager pour le transmettre à mon maître le pope.
L'inconnu : Je dois lui remettre moi-même et d'urgence ! Mon nom est Rune !
Phaéton : C'est vraiment confidentiel ? !
Rune : Oui !…Je vous en prie chevalier, conduisez moi auprès de lui !
Phaéton : L'ennuyeux est qu'il se trouve au palais, au sommet de cette colline ! (il la montre du doigt)
Rune : Comment s'y rend-on ?
Phaéton : Le seul moyen est de passer par les 12 maisons du Zodiaque.
Rune : Vraiment ? Mais ça risque d'être long !
Phaéton : Oui ! surtout que chaque gardien risque de vous interroger !
Rune : A quoi bon ? ! C'est vraiment urgent !
Phaéton : Ils sont tous méfiants… et parfois stupides !
Rune : Je n'ai que faire des hommes stupides ! Nous perdons du temps, des vies pourraient être en danger !
Phaéton : Vraiment ? !
Rune : Si vous ne pouvez pas m'aider qui le pourra ?
Phaéton : Vrai ! Si vraiment des vies en dépendent…
Rune : Conduisez moi ! Nous devons vraiment passer par les temples ? !
Phaéton : Eh bien… Eh bien je… n'ai pas trop le choix…
Rune : Vite ! Des vies en dépendent ! Je dirai à votre maître que vous m'avez aidé !
Phaéton : Je pense que…
Rune : Vite, le temps presse !
Phaéton : Je…
Rune : Décidez vous, preux chevalier !
Phaéton : Suivez moi ! je vais vous conduire à mon maître le Pope !
Rune : Je viens !

Les deux hommes se dirigèrent promptement vers la maison du Bélier. Ils se hâtaient car ils devaient traverser toute la cour. Phaéton manqua de trébucher sur un rocher, Rune le rattrapa. Phaéton se remit à courir. Au bout d'une dizaine de minutes, au moins, ils étaient tout près de la maison du Bélier. Essoufflé, Phaéton s'arrêta.

Rune : Nous y sommes ? Pourquoi s'arrête t-on ?
Phaéton : Pas encore tout à fait…(il souffle) Ce chevalier du bélier n'a pas l'air d'être à son poste…(il souffle pour se décontracter. Il se sent nerveux)
Rune : Je vous en prie…Allons y !
Phaéton : Je réfléchis à un moyen de gagner du temps…
Rune : Allons y ! puisqu'il n'y a pas de gardiens !
Phaéton : Vous oubliez les autres !
Rune : Le temps nous est compté !
Phaéton : Oui je sais, mais…
Rune : Alors vous ne m'aiderez pas ! Tant pis ! je trouverai quelqu'un d'autre !
Phaéton (inquiet) : Attendez ! !
Rune : Ne criez pas !
Phaéton : Attendez…Il y a peut-être bien un moyen d'éviter les 12 maisons…
Rune : Mais vous disiez…
Phaéton : Il s'agit d'une entrée secrète…En cas d'urgence !
Rune : Il y a vraiment urgence ! Oui, mais je ne voudrais pas…
Phaéton : Soyez sans crainte ! Je vais vous bander les yeux ! Et je vous guiderai !
Rune : Je suis vraiment honoré de vous avoir rencontré ! Nous vous en serons reconnaissants !
Phaéton : Merci ! Mais je ne fais que mon devoir !
Rune ( à part) : Si tu le dis !
Phaéton : Ouvrez grands les yeux ! (il sort un fichu bleu dont il fait un bandeau)
Rune : Je devrais peut être les fermer !
Phaéton : Oui ! bonne idée !

Il lui bande les yeux, le fait tourner, puis lui prends la main et l'entraîne vers la maison du bélier.

Phaéton : Nous devons d'abord longer la maison du Bélier…Aussi nous devons nous en rapprocher…
Rune : Je vous fais confiance…

Phaéton s'en rapproche, puis la longe, sans se faire voir, puis il descend lentement vers l'entrée secrète.

Phaéton : Attention ! Par ici, ça descend en pente…
Rune : Oui !

Ils arrivent à l'entrée secrète. Phaéton prend Rune par la main et passe devant. Dans l'antre, ils traversent les méandres. Une heure et des poussières plus tard, ils se rapprochent du palais.

Rune : Sommes-nous bientôt arrivés ?
Phaéton : Bientôt !
Rune : Je vous rappelle que c'est une question de vie…
Phaéton : Oui ! Vous l'avez déjà dit !

Quelques minutes plus tard

Phaéton : Attention à la marche ! (Rune se prend une marche) nous voici en face du palais ! Plus que quelques marches à franchir !
Rune : Puis je enlever mon bandeau ?
Phaéton : Non ! Pas encore !
Rune : Je verrais mieux les marches !
Phaéton : Levez les pieds et laissez vous guider ! Ca ira !
Rune : Oh ! (il se prend une marche)
Phaéton : Levez les pieds vous dis-je !

Quelques marches plus tard…

Phaéton : On y est presque !
Un garde : Qui êtes-vous ?
Phaéton : C'est moi ! Imbécile !
Le garde : Le pope vous a t'il convoqué ?
Phaéton : Je dois le voir !
Le garde : Qui est cet homme ?
Phaéton : Un messager.
Le garde : Pourquoi a t il les yeux bandés ?
Phaéton : Le temps presse laisse nous passer !
Le garde : Mais…
Phaéton : Allez ! ….Ou je demande à te prendre à l'entraînement : !
Le Garde : allez-y ! (Quelques minutes plus tard) OUF !
Phaéton : Encore quelques marches à grimper !

Quelques instants plus tard…

Phaéton : Voilà, nous y sommes !
Rune : (à part) C'est pas trop tôt !
Phaéton : Je peux enlever votre bandeau.
Rune : Merci ! (il l'enlève lui-même )
Les Gardes : Qui va là ! ?
Phaéton : C'est moi !
Rune : (à part) Pourquoi crient-ils tous comme ça ?
Les gardes : Vous avez été convoqué ?
Phaéton : Non ! Mais je dois présenter cet homme au pope, c'est urgent !
Un garde : Bien ! Je vais le prévenir de votre arrivée ! (il entre dans le palais)
Phaéton : On vous attend.
Rune : Puis-je vous suivre je vous prie ? (Il suit le garde et entre avec lui)
L'autre garde : Oh !
Phaéton : Mais ? !
Rune : Encore merci jeune homme ! Je dirai du bien de vous ! (il part)

Entrée du palais. Le garde entre dans la salle du trône. Quelques poutres de marbre autour. Des tapis luxueux partout. Le rouge est la couleur prédominante. Archinoald, près du trône, regarde le ciel par une petite fenêtre. Le garde entre et s'agenouille sur le tapis rouge dans l'allée au trône. Rune l'a suivi sans qu'il s'en rende compte. C'est cette seconde présence qui inquiète Archinoald et le fait se retourner.

Le garde : Pardon de vous déranger grand pope, mais quelqu'un veut vous voir…
Archinoald : Vraiment ? Qui ?
Le garde : Pha…
Rune (surgissant derrière le garde) : Pardon de cette intrusion Grand pope, mais je dois absolument vous parler d'urgence…
Archinoald : Très bien !
Rune : le message est très confidentiel…
Archinoald : oui ! (Au garde) Tu peux te retirer. Fais attendre Phaéton…
Le garde (qui a reconnu Rune) : Mais c'est pour…
Archinoald : Retire-toi te dis-je !
Le Garde : Mais… Bien… Maître (il s'en va)
Archinoald : Qui es-tu, qu'as tu à me dire ?
Rune : Je m'appelle Rune…
Archinoald : Il me semble t'avoir déjà vu…
Rune : Il y a longtemps alors…
Archinoald : Oui, longtemps… Poursuis, je t'en prie…
Rune : Le jugement dernier devrait bientôt avoir lieu…Hadès veut négocier…
Archinoald : Négocier quoi ? La négociation n'est pas dans ses habitudes. Bien qu'il y soit parfois contraint… Comme pour son mariage…
Rune : Le jugement dernier est inévitable… Mais il veut négocier un partage du monde avec Athéna…
Archinoald : Un partage du monde ! Sais-tu ce que cela signifie ?
Rune : Davantage de justice pour les vivants et pour les morts !
Archinoald : C'est plus compliqué que cela…
Rune : Cela éviterait des désagréments…
Archinoald : Oui, mais…
Rune : Négocierez vous ?
Archinoald : Oui, certainement…
Rune : J'en suis ravi et soulagé…
Archinoald : Je ne peux prendre aucune décision seul…Je dois prévenir Athéna !
Rune : Oui, bien sur ! De toute manière, vous avez le temps…
Archinoald : Parfait alors !
Rune : Puis-je me retirer sans encombres ?
Archinoald : Mais certainement !
Rune : Puis-je vous…Ah ! … recommander Phaéton ?
Archinoald : Oui, j'ai beaucoup d'estime pour lui…
Rune : Bien, je vous Ah ! salue Grand pope, et…Ah ! ….
Archinoald : Vous pouvez vous retirer Rune…
Rune : Bien…je…Ah !
Archinoald : Qu'y a t-il, Rune ?
Rune : Rien, je…Ah ! AH !
Archinoald : Que vous arrive t-il ?
Rune : Je dois me retirer…AH ! …vite !
Archinoald : Voulez-vous que j'appelle quelqu'un ? (il tente de lire dans ses pensées, mais n'y arrive pas)
Rune : Vite, je dois…Aaah !
Archinoald : Rune !
Rune : Ah ! Je…dois ajouter…ah ! que … le Dieu des enfers…espère que vous accepterez…et qu'aucun chevalier ne viendra…
Archinoald : c'est bon ! Qu'il soit rassuré ! (à part) je commence à comprendre !
Rune : Il est inutile que je… Pour maintenant….AAH !
Archinoald : Mais de quoi parlez-vous ?
Rune : Ah ! Je…dois…part…Ah ! RaaaAH !
Archinoald : Rune Calmez vous !
Rune : Ah ! Raaaah ! (il se relève) Rah ! ah ! Le dernier mess…ça ne dépend pas de ma volonté…
Archinoald : Qu'est-ce que…
Rune : Ah ! non !
Archinoald : Qu'est ce qui ne dépend pas de vous ?
Rune : Ah ! Raaah ! (il sort son fouet et frappe) yah !
Archinoald : Ah ! mon poignet ! Ah ! (le fouet s'enroule autour du poignet et le brûle )

Rune rappelle son fouet, il frappe de nouveau, mais soudain une force empêche le fouet d'atteindre son but. La douleur de Rune décuple sa rage et sa force. Comme fou, il frappe sans relâche. Le bouclier de la Balance apparaît et se dresse entre lui et Archinoald. Mais il continue de frapper. Mais il recule, essoufflé et sentant encore la douleur. Soudain, le bouclier s'avance sur lui. Rune recule tout en se dressant. Le bouclier va très vite, frappe et renverse Rune. Il tombe sur le dos et saigne du front.
Son manteau s'ouvre, dévoilant son surplis noir. Il se relève, s'essuyant le front. Il semble consterné.

Rune : Mon dieu ! qu'ai-je fait ?

Il reprend son manteau, recule devant le bouclier, se recouvre les épaules, et se dirige vers la sortie.

Archinoald : Rune !

Il franchit la porte.

Archinoald : Rune ! attends !

Rune s'en va. Il se retrouve dans le hall, pousse la dernière porte. Les gardes sont surpris d'une telle rapidité et vivacité.

Un garde : Oh ! Tout va bien ? l'entretien est il terminé ?
Rune : Oui !
Les gardes : Pourquoi le pope ne nous a t il pas dit…
Rune : Je dois partir !
Les gardes : Voulez-vous que…
Phaéton : Ah ! Vous voilà ! Qu'est ce qui vous a pris ?
Rune : Entretien confidentiel et urgent ! Mais rassurez vous ! je vous ai recommandé au pope !
Phaéton : Mon dieu !
Rune : Pouvez -vous me raccompagner ?
Phaéton : Bien sur ! (à part) Ai-je le choix ?
Rune : Pardon ?
Phaéton : Je vous raccompagne…
Rune : Le grand pope ne m'a dit que du bien de vous…
Un garde (apercevant le fouet) : qu'est ce que…
Rune : Eh ! (poing dans la figure) le garde s'écroule.
Phaéton : Euh…(alerté par le bruit) q…
Rune (S'approchant vite et le prenant par l'épaule) : Ne les regardez pas ! ils ne vous estiment pas ! Le pope en revanche m'a dit qu'il vous estimait.
Phaéton : Ah vraiment ?
Rune : Oui ! je puis vous l'assurer…
Phaéton : J'en suis honoré…

Ils descendent les marches. Ils rencontrent un garde.

Le garde (s'écartant) : Seigneur Phaéton !
Phaéton : Le voilà devenu plus respectueux !
Rune : Voyez !… (il a son bras autour du cou)
Phaéton (apercevant son armure noire) : Oh ! mais…
Rune : Qu'y a t il ?
Phaéton : Vous avez une armure ?
Rune : Ah ? ! Ah, oui ! hum…bien sur ! Là d'où je viens, il vaut mieux parfois en avoir une.
Phaéton : Ah ? Et…d'où venez vous ?
Rune : …du Nord !
Phaéton : De Thrace ?
Rune : Non !
Phaéton : De Macédoine ?
Rune : Non ! d'Europe du Nord !
Phaéton : Ah ! (Il s'apprête à entrer avec lui dans l'entrée secrète) Repassons par là, ça ira plus vite !
Rune : Je suis de votre avis ! ( ils entrent)
Phaéton : Ah ! Mon dieu, c'est vrai !…Je dois vous bandez les yeux !
Rune : C'est juste ! J'avais oublié !
Phaéton (il lui remet le bandeau) : Le maître serait furieux s'il savait qu'on passe par ici !
Rune : Vous savez, il a l'air très compréhensif.
Phaéton : Vous ne le connaissez pas !…Oh ! mais vous saignez du front !
Rune : Comment ? Vous êtes sur ?
Phaéton : Ca devient abondant !
Des voix derrière eux : Alerte ! Alerte !
Rune : Allez allons y !
Phaéton : Vous avez entendu ?
Rune : Quoi donc ?
Phaéton : Mais…
Un garde : Alerte ! Arrêtez cet homme !
Phaéton : Que se passe t-il ? de qui parlez vous ?
Le garde : Cet homme là !
Phaéton : Comment ? Mais c'est un hôte !
Rune : Reconduisez moi ! Ce sont des fous !
Phaéton : Vous devez faire erreur !
Deux autres gardes (arrivant derrière) : Il nous a frappé !
Rune : Oui, c'est possible ! Mais vous m'aviez touché et manqué de respect !
Phaéton : Est ce possible ? Oublions cela voulez vous !
Rune : Oui !
Premier garde : Il a surtout blessé notre maître ! c'est lui qui nous envoie !
Phaéton : Vraiment ? !
Rune : Ne les écoutez pas ! Conduisez moi !
Les gardes : Non !
Phaéton : Cela ne prendra que peu de temps suivez moi ! (aux gardes) Si vous avez menti , ce sera 100 coups de fouet ! Allons y !
Rune : Non ! …Je dois repartir ! ah !
Phaéton : Il ne s'agit que d'une simple vérification…ça ira vite !
Rune : Non !…Je vous assure !
Un Garde : C'est qu'il est coupable !
Phaéton : Calmez-vous !
Un autre garde : Le maître veut le revoir !
Phaéton : Dans ce cas, il faut y aller, Rune !
Rune : ah ! Non je dois repartir…ah ! la route est longue…
Un garde : Viens où je t'écorche ! (il s'avance et le menace de sa lance)
Un autre garde : Non ! Archinoald le veut vivant !
Phaéton : Calmez vous ! Vous m'expliquerez cela ! Et toi tu auras 2 coups de fouet pour avoir ainsi désigné le maître !
Rune : Ah ! Reconduisez-moi aaAH ! Aah ! (il transpire)
Phaéton : Remontons les marches !
Rune : AAH ! (il met la main au front) Je ne veux pas le revoir !
Phaéton : Que vous arrive t il ?
Rune : Mes maux de tète qui reprennent Ah !
Un garde : C'est ça !
Phaéton : Taisez vous ! Le pope fera quelque chose sans doute…
Rune : Non ! je refuse d'y aller !
Phaéton : Mais… !
Rune : Je l'ai déjà blessé, cela suffit !
Phaéton : Quoi ? ! Alors c'était vrai ! Encadrez-le ! Suivez-moi !
Rune : Non ! Ah ! AAAH ! (il prend sa tète dans ses mains )
Phaéton : Que se passe t-il ? Je m'attendais à moins de lâcheté !
Rune : Votre intérêt est de me laisser partir !
Phaéton : Le pope seul en décidera !
Rune : Laissez-moi ! aah !
Un garde : Tiens ! (il avance le bras, mais Rune l'assomme d'un coup de poing, il en assomme un second qui voulait faire de même )
Phaéton : Ca suffit ! Suivez moi ! (au dernier garde) ne le perdez pas de vue !
Rune : Ramenez-moi, c'est votre seule chance !
Phaéton : Pas question ! Allez !
Rune : Aah ! Tant pis ! (il frappe le dernier garde et l'allonge, empoigne Phaéton par le bras, mais comme celui ci refuse de le suivre, il le frappe au ventre et court vers l'entrée secrète)
Phaéton (se tenant le ventre) : Ah ! Attendez ! vous ne pouvez pas traverser l'entrée secrète sans moi !
Rune : Détrompez vous ! (il file sans même enlever le bandeau, vers l'entrée secrète, une fois à l'intérieur, il s'en débarrasse)

Quelques minutes plus tard, chacun est persuadé que Rune s'est perdu dans l'entrée secrète. A la tète d'une armée de gardes, Phaéton se lance à sa poursuite. A l'entrée du passage, il divise son armée en deux. Mais les soldats ont eux-mêmes peur de se perdre. Phaéton les rassure en leur disant qu'Athéna les guidera et qu'ils ne peuvent se perdre au sanctuaire.
Rune a en effet été retardé par un inconnu. Il le blesse, mais ce dernier prend la fuite. Quand Rune se retourne il est cerné par des gardes.

L'un d'entre eux : On savait que tu te perdrais ! Tu vas me payer ma joue bleue !
Rune : Ecartez-vous, ça vaut mieux.
Le garde : Tu vas voir! (il se jette sur lui)

Rune l'évite d'abord, puis le renverse de son bras. Immédiatement, il se débarasse de quatre autres gardes avec ses deux bras et ses deux jambes. Les autres, impressionnés, reculent. Rune leur tourne le dos et s'enfuit.
Il arrive bientôt, sans problème, à la sortie du passage. Mais Phaéton l'y attend.

Phaéton : Bien joué, mais c'est fini Rune !
Rune : Je préfèrerais que tu t'écartes !
Phaéton : Tu t'es moqué de moi et maintenant tu voudrais que je tremble ! je te déconseille de m'énerver !
Rune : Je te remercie au contraire ! Mais laisse -moi partir !
Phaéton : Non ! (il prend un sifflet et souffle un coup)

De tous les cotés, des hommes sortent. Rune est cerné. Un second coup de sifflet ramène à Phaéton le second groupe de soldats.

Phaéton : Je ne sais pas qui tu es, mais le maître tirera ça au clair. Tu n'aurais pas dû le toucher !
Rune : Je ne voulais pas ! Mais ça n' a plus d' importance ! Allez ! écarte-toi !
Phaéton : Oh si, ça en a ! (Il s'avance sur lui, mais Rune le repousse violemment)

Tout aussitôt, Rune se débarrasse de quelques gardes qui se dressent devant lui et se remet à courir. Phaéton, à demi assommé sur le sol, s'agrippe à son manteau, le déchire un peu. Rune l'enlève, dévoilant ainsi son surplis. Rune se remet à courir car, cette fois, il est vraiment pressé. Quant à Phaéton, il est recouvert par le manteau et n'y voit plus rien. Rune renverse encore des gardes au passage.

Rune (courant) : Moi qui n'aime pas me battre, me voilà servi !
Phaéton : Poursuivez-le ! Et sortez moi de là !
Un garde : Qu'est ce que vous dites ?
Phaéton : Grrr ! Sortez-moi de là et poursuivez-le !
Un garde : Alors… il faut…poursuivre… ?
Un autre : Mais qu'est-ce qu'il dit ?
Phaéton (se débattant sous le manteau) : GRR ! ARH !…
Un garde : Je ne comprends décidément rien à ce qu'il dit !
Un autre : S'il sortait de là, ce serait plus simple…
Un autre : C'est vrai !

Quelques instants plus tard…

Un garde : Aidons le !
Un autre : Oui ! bonne idée !
Phaéton (enfin dégagé) : Grrr ! Poursuivez-le, qu'est ce que vous attendez !
Un garde : Jamais content !

Les gardes se remettent enfin à courir. Rune est sorti du passage secret. Mais Phaéton, à qui la colère donne des ailes, ne tarde pas à le rattraper.

Phaéton : Tu vas payer toutes ces humiliations !
Rune : De quoi est-ce que tu parles ?
Phaéton : Au nom du… Au nom de…Athéna, je t'arrête !
Rune : Pour la dernière fois… ôte-toi de mon chemin !
Phaéton : N'y compte pas ! (il se jette sur lui, mais il est repoussé violemment)
Rune : Ne m'oblige pas à te tuer !
Phaéton : Quoi ? ! Tu me menaces maintenant !…Tu vas voir !
Rune : Assez ! (il le repousse à nouveau)
Phaéton : Tu vas subir mon fouet ! (il sort un petit fouet et frappe)
Rune : Ah ! Tu m'as mis en colère ! Tu vas le regretter ! (il sort à son tour un fouet plus gros) ça, c'est un fouet !

Le fouet s'enroule autour de celui de Phaéton. Celui ci le lâche à temps. Le fouet de Phaéton tombe en poussière.

Phaéton : Comment t'as fait ça ?
Rune : Vas tu enfin me laisser partir ?
Phaéton (interloqué) : Heu…
Les gardes (arrivant derrière lui) : On est là, chef !
Rune : La cavalerie !
Phaéton : C'est pas trop tôt !…Encerclez-le !
Rune : Tu commets une énorme erreur !
Phaéton : J'ai commis celle de te faire confiance !
Rune : Mais tu as eu raison !…
Phaéton : Assez ! A l'assaut !

Les gardes se jettent sur Rune. Il les repousse. Il en assomme quatre, il en prend un, le jette sur les autres et ils tombent comme des quilles. Les derniers sont assommés à coup de poing.
Phaéton prend une lance, se jette à son tour sur Rune. Il le blesse au menton, Rune arrête la lance, la saisit, Rune et Phaéton tombe sur le sol. Phaéton reprend sa lance et il en étrangle Rune.

Phaéton : Désolé, mais cette fois…
Rune : Raaah ! (il brise la lance, il frappe Phaéton au visage et lui poche l'œil)
Phaéton : Oh !
Rune : Désolé Phaéton ! (il se relève, frotte un peu la poussière qu'il a sur lui et s'en va.)
Des gardes (surgissant) : On te laissera pas t'échapper !
Rune : Je suis las de vous, messieurs, très las ! (il sort son fouet et d'un coup, réduit toutes les lances en poussières.)
Les gardes : OOH ! Qui est cet homme ! ?
Phaéton (se relevant) : Attention au fouet !…Partez !
Les gardes : MAIS ?!
Rune : Vous feriez mieux de l'écouter ! (à Phaéton ) Que vas-tu faire ?
Phaéton : Je n'ai pas le choix ! (il lui saute à la gorge)
Rune : Aah ! (il le retiens, mais étouffe) Tu…ah ! tu es originaire de quel pays ?
Phaéton : Quelle importance ?
Rune : Je dois savoir !
Phaéton : de Grèce !
Rune (il cesse de le retenir et étouffe littéralement) : AaH ! Alors !…Ton sort sera clément…(il lui enfonce un doigt dans la poitrine)
Phaéton : Oh ! Aaaaaah ! (il s'écroule aux pieds de Rune)
Un garde : Oh ! Phaéton !
Rune : Adieu ! (il s'en va et leur tourne le dos)
Un garde : Poursuivons-le !
Un autre : Mais nous n'avons plus d'armes !

Rune se croit désormais tranquille, mais il lui faut maintenant quitter le territoire du sanctuaire. Il traverse la cour le plus rapidement possible, inévitablement, il rencontre des gardes et lorsqu' ils l'aperçoivent, il les salue. Il a remis son manteau que Phaéton avait ramené, de sorte qu'ils ignorent son identité. Il marche si vite qu'ils n'ont pas le temps de le poursuivre. Mais certains gardes de Phaéton, parmi les peu nombreux qui n'ont pas renoncé à le rattraper, informent leurs compagnons.
Rune marche si vite qu'il les sème tous. Pourtant, arrivé à mi-chemin, Rune ne tarde pas à être de nouveau entouré par un bataillon. Il fait l'étonné :

Rune : Que me voulez-vous ?
Un tout jeune homme : Comment ? ! Tu t'introduis ici sans autorisation, de plus tu blesses et tu oses t'étonner ? !
Rune : S'il ne s'agit que d'autorisation, justement je m'en allais !
Le jeune homme : Encerclez-le !
Rune : Assez ! vous ne savez dire que cela ! Laissez-moi passer !

Les gardes s'avancent. Bientôt, quelques compagnons de Phaéton surgissent. Rune remarque que le jeune homme porte une armure de bronze.

Un garde : Il a tué Phaéton !
Le jeune homme : ça se paie ça !
Rune : Arrière, chevalier de bronze ! Je ne suis pas venu ici pour tuer !
Le jeune : Alors pourquoi l'as-tu fait ! ?
Rune : Ecarte-toi et laisse-moi partir !
Le jeune : Jamais !
Rune : Vous êtes tous des entêtés ! Tant pis !

Il sort son fouet, donne un coup, tourne sur lui-même de manière à atteindre tout le monde, mais il épargne le jeune chevalier, qu'il veut d'abord impressionner. Toutes les lances s'enflamment et ne tardent pas à être réduites en cendres. Certains gardes sont touchés par le fouet, ils saignent, et beaucoup s'évanouissent sous l'effet de la douleur.

Rune : Il ne reste plus que toi, maintenant, allez, ôte-toi de mon chemin !

Pour toute réponse, l'autre lança son attaque :

Le chevalier jeune : Par le hurlement infernal !

Rune n'évite même pas l'attaque mais espère la contrer facilement. Mais ses oreilles ultrasensibles lui font horriblement mal. Il se bouche vite les oreilles, lâchant son fouet.

Rune : AAH ! je ne supporte pas ces cris horribles !

Le jeune chevalier en profite, tout en souriant , pour lancer une seconde attaque puis plusieurs.
Rune courbe l'échine, puis doit s'agenouiller.

Rune : AAAH ! ASSEZ ! ASSEZ ! Ah ! assez !

Furieux, il saisit l'occasion d'un court répit pour ramasser son fouet et frappe de toutes ses forces l'adversaire. Le jeune tombe , puis son armure vole en éclat. Il est bien blessé.

Rune : Je ne supporte pas le bruit ! Encore moins le hurlement !
Le chevalier : J'ai vu !
Rune : Tu te crois malin ? Qui es tu ?
Le chevalier : Je suis Xélos, chevalier de bronze du Loup !
Rune : Inutile de hausser la voix ! Le prochain qui hurle…
Xelos : AAAAH… !

N'écoutant plus sa conscience, Rune s'apprête à porter le coup de grâce. Mais il reçoit un coup rapide et inattendu. Il observe Xélos attentivement et reçoit une véritable volée de coups. Mais ceux-ci sont peu puissants. Il s'agit d'un autre chevalier mais il est si rapide que Rune ne peut le voir. Bientôt, Rune voit d'autres guerriers l'entourer.

Rune : Est-ce vous qui me frappez ?

Personne ne répond, mais un nouveau coup lui fait voir qu'il se trompe. Rune est lassé mais il préfère ça que les hurlements du loup. Au bout d'un moment, il a une idée :

Rune : Lâche ! Montre toi qui que tu sois ! Ne sois pas couard !

Le chevalier réagit immédiatement, il arrête sa course et enfin on peut le voir :

L'homme : Je suis Hugo du lièvre !
Rune : J'ignorais qu'un chevalier de bronze pouvait être aussi rapide…
Hugo : Maintenant tu sais !
Rune : Je me souviendrai de toi ! Et aussi de ton camarade ! (il désigne Xélos) Laissez moi et vous aurez la vie sauve !

Pour toute réponse, il a de nouveau une série de coups. Il reprend :

Rune : Tu sais, tu te fatigues pour rien !

Les coups recommencent de plus belle. Rune finit par s'en protéger. Un garde lance sa pique, qu'il a miraculeusement gardée, sur Rune. Celui-ci est légèrement égratigné. C'est le moment que les autres chevaliers de bronze choisissent pour se jeter sur Rune.

Rune : Vous êtes fous ! Lâchez moi ! Vous voulez mourir ? !
Les chevaliers : Par le Grand Angle !
- Les crochets de l'Hyd…(Rune l'assomme)

Rune se débat et se défend à coups de poings et de pieds. Mais il commence à ressentir sérieusement les coups. Soudain, ses maux de tète reprennent. Croyant que c'est bon signe, les chevaliers reviennent à l'assaut. Rune plie à cause de ses maux. Mais tout à coup, il se redresse, et l'un des combattants est envoyé bien loin. Les autres ne tardent pas à subir le même sort. Rune continue d'avoir un mal lancinant à la tète. De plus, il se remet à saigner du front. Sa vue se brouille. Xélos est à l'agonie. La plupart des guerriers souffrent de brûlures, d'autres sont morts. Hugo est effrayé du désastre. Chez lui aussi, la colère monte. Malgré son effroi, il refuse d'être lâche. Rendu furieux, Rune change même de voix :

Rune : Toujours décidé à mourir ? Profites en ! C'est le moment !
Hugo : Tes menaces ne m'impressionnent pas !
Rune (son mal de tète continue d'augmenter) : AH ! Tu…aH ! …es…encore plus fou que je ne croyais !…(il le fixe) Yaaah ! (il lance son fouet)

Hugo l'évite de justesse. Il reprend sa course folle, mais les maux sont si intenses qu'il ne sent plus les coups. Il est seulement agacé. Le fouet va dans les sens. Rune ne voit pas l'Hydre qui se relève. Mais ce dernier l'alerte en lançant son cri de guerre. Rune le regarde avec des yeux pleins de colère et frappe d'un coup. L'armure éclate et se disperse. Un second coup l'achève.
Hugo a bien tenté de frapper plus fort pour le distraire, mais rien n'y a fait. Mais de nouveau, Rune s'intéresse à lui. Il veut absolument l'atteindre. De son coté, Hugo se pose des questions :

Hugo : C'est étrange ! Il n'a plus la même voix !…Et ses coups sont plus violents !

Soudain, la pointe du fouet parvient à lui toucher l'épaule, son épaulette en est trouée. Il s'arrête quelques dixièmes de seconde. Mais lorsqu'il reprend sa couse, l'épaulette ne tient pas le choc. Elle se brise. S'en étant rendu compte, Hugo commet l'erreur de s'arrêter. Rune saisit l'occasion de lui briser l'épaule. Le sang jaillit.

Hugo : AH !
Rune : Le jeu est terminé !

Hugo peut encore poursuivre sa course mais ses gestes sont ralentis considérablement. Ses coups sont toujours aussi impuissants, il commence à s'en apercevoir.
Il bénéficie pourtant d'un répit : le front de Rune se remet à saigner et le trouble. Hugo, alors qu'il aurait dû s'enfuir, s'arrête essouffler. Le fouet le saisit :

Hugo : C'est bon ! Tu as gagné ! je te laisse partir !

Le fouet se retire. L'armure est en morceaux. Hugo est lui même tout sanglant ; il s'écroule. Les maux de Rune cessent enfin.

Rune (redevenu lui même ) : Mon dieu, dans quel état l'ai-je mis ! je devrais peut être abréger ses souffrances…

Il s'approche de lui, appuie l'un des points étoilé, mais il a déjà rendu l'âme. Rune observe Xélos. Pour celui là…
Un grand vent glacial se lève. Rune s'étonne d'un tel froid, en Grèce, en plein été. Mais un autre chevalier, en armure blanche et au teint presque aussi pâle, se tenait derrière lui. Soudain, il s'aperçoit que son fouet est gelé !

Rune : Ca alors ! Le premier qui gèle mon fouet !

Des chevaliers (accompagnant Déneb) : Bien joué, chevalier de glace !
Rune : C'est donc ton nom ? Bien joué en effet ! Tu es le seul à avoir réussi un tel exploit ! …Mais le jeu est fini ! J'en ai assez blessé comme ça ! Ecartez-vous petits chevaliers de bronze ! !
Un chevalier : Tu vas voir si on est si petits que ça ! Prend ça !

Il brandit son poing, mais tel un serpent, le fouet, sans aucun geste de la main gelée, remue et se libère de la glace et frappe violemment celui qui s'est approché de son maître. L'autre tombe à terre, en sang. Voyant cela, Déneb fait signe à ses amis de reculer.

Déneb : En arrière ! Laissez-le moi, camarades !
Rune : Sage décision ! Mais elle ne suffira pas ! Tu ferais mieux de t'écarter aussi !
Déneb : Tu plaisantes ! (Rune se dégèle le bras) ? ! Extra ! Mais cette attaque était minime ! Goûte celle là ! " Air glacial de Sibérie " ! !

Rune est emporté et gelé par la glace. Il ne bouge plus.

Les autres : Il est mort ? ? !
Deneb : En quelque sorte ! En tout cas, il ne remuera pas de sitôt !
Un chevalier : Toujours les mêmes qui s'amusent ! Tu aurais pu nous le laisser un peu !
Deneb : C'est ça ! J'aurais dû le laisser vous massacrer !
Un autre : J'aurais sûrement pu en faire autant !
Déneb : C'est ça ! En attendant, va falloir s'occuper des cadavres !
Le même : Ah non ! ça je peux pas !
Déneb : pfft !
Un autre chevalier : Regardez sous la glace ! une flamme !
Déneb : Tu rêves !
Les autres en chœur : Tu rêves !
Déneb : Oh ! mais la glace fond ! c'est impossible !
Les autres : C'est parce qu'il fait trop chaud !

La glace continue de fondre un peu, puis se brise. Rune en sort en parfaite santé. Il a toujours son fouet à la main.

Déneb : A mon tour de te féliciter !…Pour avoir brisé la glace !…Mais si tu voulais t'enfuir, tu aurais dû attendre qu'on soit partis !
Les autres : Ouais !
Rune : Le climat torride m'a un peu aidé ! Mais puisque vous voulez vous battre, je vais vous servir !
Les autres : Nous aussi, on peut te servir !
Déneb : Attendez !

Deux se jettent sur Rune, mais celui ci réagit promptement et, de la courbure de son fouet, il frappe les deux hommes. Marqués chacun d'une raie, leur armure est brisée.

Déneb : Que les choses soient claires ! C'est moi ton adversaire ! Et la prochaine vague de froid t'emportera !…c'est compris vous autres ? ! (ils s'écartent) OH !

Un coup de fouet vient l'interrompre. Il est blessé au bras, mais son armure reste apparemment intacte.

Rune : Ne sois pas si sûr de toi !

Les deux hommes se dévisagent et se fixent. Rune frappe son fouet contre le sol. Plusieurs secondes s'écoulent. Rune cesse de remuer. Les adversaires continuent de se fixer. Les autres chevaliers, condamnés à observer, admirent l'intensité du regard de chacun. Quelques secondes s'écoulent de nouveau…Pour les autres chevaliers cela semble une éternité…
Rune, enfin, rompt l'attente par un grand coup de fouet !…Mais celui ci n'atteint qu'à demi son objectif. Il reste raide, droit, comme collé à l'armure…
Rune s'aperçoit que le bout de son fouet est resté gelé. Déneb lui sourit. Rune pousse un cri de rage et rappelle son fouet. Déneb saisit l'occasion et pousse son cri de guerre :

Déneb : Air glacial !
Rune (lançant son fouet face à l'attaque) : Fouet de feu !

Le contraste des deux températures provoque une tempête, tandis que les deux adversaires sont projetés de part et d'autre.
Ils sont presque assommés, mais Rune se relève le premier. Les autres se précipitent sur Déneb et le forcent à se relever.

Déneb : C'est bon ! C'est bon, écartez vous !
Un chevalier (à part) : Il pourrait au moins dire merci !
Rune : Tu es fort pour souffler ! A mon tour de faire de l'air !

Rune lance son fouet sur une courte distance, le rappelle, puis le fait tournoyer en l'air pendant plusieurs secondes. Déneb sent s'approcher le danger. En tournant, le fouet s'enflamme un peu. Les autres ont les yeux fixés dessus. Deneb s'apprête à lancer son attaque :

Déneb : Par la pouss…

Le fouet cesse de tourner, Rune le lance, la pointe n'atteint pas l'armure, mais une flamme claire en jaillit et frappe Déneb en pleine poitrine. Il est projeté en arrière et frappe le sol sur dos.

Déneb : AH !

Sans perdre une seconde, Rune se jette sur lui, le frappe d'au moins trois coups de suite, à une vitesse phénoménale, les autres n'ont guère le temps de réagir. L'armure finit enfin par se briser. Rune abandonne sa proie. Il recule.

Les autres : OH !
Rune : Je regrette d'avoir eu à agir ainsi. Ai-je fait suffisamment mes preuves pour partir d'ici ?
Les autres (interloqués) :…heu…TUEZ-LE ! ! (ils se jettent tous sur lui)
Rune : Bon ! si vous y tenez tant que ça !

Rune repousse les assaillants avec son fouet. Il est vraiment lassé et pensent que les chevaliers d'Athéna sont stupides. A chaque coup de fouet, deux guerriers sont séparés et décollent de terre. Néanmoins certains guerriers blessés se relèvent encore, et Rune doit frapper à nouveau, avant qu'enfin, ils soient tous hors de combat.
L'un d'eux, cependant, remue encore. Il s'agit de Xélos. Son agonie se prolonge. Rune n'y prête pas attention et s'en va.
Il espère que cette fois personne ne lui barrera la route. Des gardes l'aperçoivent, mais ils sont si effrayés qu'ils n'osent plus rien tenter.

Rune : Les voilà devenus presque raisonnables…

Rune s'éloigne vite des bâtiments, il emprunte les plus éloignés et les plus déserts. Il finit par arriver presque à la frontière du sanctuaire. Il pousse un ouf de soulagement, pensant qu'il va enfin pouvoir partir. Mais soudain, des fourrés, surgit un nouveau guerrier.

Le guerrier : Est-ce toi qui a osé porter la main sur notre maître ?
Rune : Qui es-tu ?
Le guerrier : C'est plutôt à moi de te poser la question !
Rune : Ne t'inquiète pas ! je m'en vais !
Le guerrier : Attends, dis-moi d'abord qui tu es !
Rune : Je suis Rune, un messager.
Le guerrier : Un messager de mort ?
Rune : Si tu veux ! Maintenant tu m'excuseras mais je dois partir !
Le guerrier : Hé là ! Pas si vite ! Pour le pope c'est bien toi ?
Rune : Oui ! Si vous n'étiez pas si agressifs, ni si bêtes !…
Le guerrier : Ah non ! Moi, je suis pacifique ! Cela dit on est parfois obligés de sévir !…
Rune : Tout à fait d'accord ! Ca a été un plaisir…maintenant, je…
Le guerrier : Je crois que là, ça va être à moi de sévir ! Pour te punir !
Rune : Tu veux mourir toi aussi ? !
Le guerrier : C'est toi qui doit être châtié, l'oublierais-tu ?
Rune : Et qui sera mon bourreau ?
Le guerrier : Je suis…je suis…le chevalier du Cocher !
Rune : Très bien ! J'aurais voulu ne tuer personne mais puisque vous êtes tous des entêtés !…
Le Cocher : En garde !
Rune : Fouet !
Une voix : Cessez le combat !
Les deux : Quoi ? !
Le Cocher : Qui était ce ?
Rune : La voix me semblait familière…
Le Cocher : A moi aussi !
Rune : Ca tombe bien…je dois y aller !
Le Cocher : Tu n'iras nulle part !
Rune : Adieu ! (il balance un coup de fouet qui fait reculer le chevalier)

Rune s'en va et court le plus vite qu'il peut. Le cocher tente de le blesser, mais le manque. Rune franchit la frontière du Sanctuaire. Il adresse un signe au cocher et s'enfuit. Mais l'autre tient à le rattraper. Il se met à courir à son tour.

Le Cocher : Rune ! Attend ! Attend un peu misérable !

Il se prépare lui aussi à franchir la frontière. Mais la même voix se fait entendre :

La voix : Non ! Arrête ! Laisse le !
Le Cocher : Mais ? ! Je ne peux pas ! il a…
La voix : C'est un ordre !

La voix est à la fois impérieuse et douce. Elle lui semble encore plus familière…C'est comme si il ne pouvait la contrarier. Il décide soudain, lui qui se tient toujours à l'écart des autres chevaliers, de se rendre au palais…

*****


Le chevalier finit par arriver aux bâtiments. Les gardes sont encore extrêmement nerveux. L'un d'eux n'hésite pas à s'approcher de lui, la pique en avant :

Le garde : Où vas tu, qui es tu ?

Un autre lui tape sur l'épaule et l'arrête :

L'autre : C'est le chevalier du Cocher ! (au chevalier) Seigneur le grand pope vous attend !
Le Cocher : Déjà ? !
Le même garde : Suivez moi vite. Ça risque d'être long ! Il faut passer par les 12 maisons du zodiaque !
Le cocher : N'y a t'il pas un chemin plus court ?
Le garde : Plus maintenant !
Le cocher : Ah !

Les deux hommes continuent leur chemin jusqu'à la maison du Bélier. Sion les y accueille d'un gracieux salut car le pope l'a mis au courant de cette visite. Il dévisage pourtant le chevalier d'argent qu'il ne connaît pas. Le Cocher n'aime guère les chevaliers d'or à cause de leur fierté. Mais il avait une certaine estime pour Jason. Il est étonné de voir ce jeunot à sa place. Le garde lui rappelle alors la bataille de Delphes et l'assassinat de Jason qui l'a précédé. Mais vivre à la frontière du Sanctuaire n'empêche pas le Cocher d'être au courant. Il explique qu'il trouve bizarre qu'on ait choisi un chevalier si jeune pour le remplacer. Mais il a réussi l'épreuve de réparation d'armure.
Dans la maison du Taureau le chevalier d'or se contente d'un salut rapide de même que presque tous les chevaliers d'or à l'exception de Ménélas, qui pour une fois, depuis bien longtemps ne souffre pas de maux de tète. Le chevalier du Cancer est, en effet, l'ancien maître du Cocher. C'est d'ailleurs le seul pour qui le Cocher ait véritablement de la considération.

Le Cocher : Ravi de vous revoir maître, comment vous portez-vous ?
Ménélas : Ma foi, plutôt bien, en dehors de ces affreux maux de tète qui me déchirent…Mais curieusement ils ont disparu peu avant votre arrivée…Je goûte ce moment de plénitude, enrichi par ta présence, disciple, et le plaisir que j'ai à te revoir…
Le Cocher : Merci maître !
Ménélas : De rien…hélas, je doute que ta convocation t'apporte d'heureuses nouvelles…
Le Cocher : Pourquoi donc ?
Ménélas : Tu es au courant de cet homme mystérieux qui s'est introduit jusque dans le palais…
Le Cocher : Oui !
Ménélas : Tout porte à croire qu'il s'agit d'un spectre !
Le Cocher : Comment ?
Ménélas : Oui, cela ne me dit rien qui vaille !…
Le Cocher : Ne vous inquiétez pas nous saurons nous montrer à la hauteur…
Ménélas : En ce qui te concerne je n'en doute pas !…
Le Cocher : Merci, maître, de l'honneur que vous me faites !
Ménélas : Mais tu le mérites ! Et puis tu es le meilleur de mes élèves !
Le Cocher : Encore merci maître ! Mais vos maux de tête durent depuis longtemps ?
Ménélas : Depuis quelques mois déjà…Mais pour une fois qu'ils me fichent la paix n'en parlons pas ! Même les médecins ne savent d'où ils viennent !
Le garde : Excusez moi de vous interrompre, mais…nous avons encore quelques maisons à traverser !
Ménélas : Va disciple ! Ne fait pas attendre le nouveau pope !
Le Cocher : Au revoir, maître !
Ménélas : Au revoir ! Tu as ma bénédiction !
Le Cocher : A bientôt, maître !

Le Cocher et le garde quittent rapidement la maison du Cancer. Les conversations avec les autres chevaliers d'or sont inexistantes, ils se contentent d'un salut rapide. Seul Jeremy, ancien élève de Janus des Gémeaux, voulut entamer une conversation mais elle fut écoutée par le garde, pressé d'arriver au palais. Depuis le départ de son maître et son mariage, il était autorisé à s'entraîner dans sa demeure.
Le Cocher et le garde mettent environ deux heures pour rejoindre le palais. Pendant tout ce temps, Archinoald s'agite, s'interroge et marche de long en large dans le palais. Il semble parler à quelqu'un.

Archinoald : Rune n'avait pourtant rien d'un spectre. Il m'a d'abord parlé très posément et, semble t-il, il voulait transmettre un message de paix. Il m'a même parlé d'un accord…
Il semblait très pacifique et plein d'espoir… Le jeune qu'il m'a semblé reconnaître était épris de justice et de grandes idées !…Mais je n'ai jamais su ce qu'il était devenu…

Le Cocher et son guide ont terminé de gravir les marches tandis que Archinoald s'est réinstallé sur son trône et les attend. Aux portes du palais, le Cocher croise les deux gardes, l'un la joue bleue, l'autre l'œil poché. Le garde qui guide notre chevalier leur annonce qu'ils seront bientôt remplacés.
Le Cocher et le garde ne tardent pas à entrer dans la salle du trône. Archinoald a regagné sa place et les attend.

Le garde : Voici le chevalier du Cocher…(il s'agenouille)
Archinoald : Très bien !…Je te remercie, tu peux te retirer !
Le garde : Bien ! (il s'en va)
Le Cocher : Grand pope, vous m'avez fait demander ?
Archinoald : Exact ! Nous nous apprêtons à vivre de grands événements…Tu as croisé Rune ?
Le Cocher : Oui ! Et au moment où j'allais le poursuivre je…
Archinoald : Oui je sais ! Mais sais tu que tu es un privilégié ?
Le Cocher : Comment ? Moi ! Mais pourquoi ?
Archinoald : Oui, tu es le premier à qui Athéna s'est adressé…
Le Cocher : Oh !
Archinoald : …En plus tu es vivant…tous ceux qui ont approché Rune sont blessés ou morts !
Le Cocher : J'étais prêt à me défendre…Et surtout, il aurait été intéressant de le suivre pour savoir…
Archinoald : Oui, j'étais de ton avis mais Athéna en a décidé autrement…
Le Cocher : Pourquoi ?
Archinoald : Je n'en sais rien, mais il ne faut discuter ses ordres…Demain, les victimes seront enterrées et tous les chevaliers doivent être présents…alors ne t'éloigne surtout pas, c'est compris ?
Le Cocher : Bien maître !
Archinoald : Alors à demain ! Tu peux te retirer !

Le Cocher partit et le reste de la soirée, il flâna dans les environs, jusqu'à ce qu'il trouve un endroit où dormir. Endurci, il avait l'habitude de dormir à la belle étoile.

*****

Le lendemain, tous les chevaliers sont réunis dans la cour du sanctuaire. Les gardes qui avaient tremblé devant Rune, ont eux-même confectionné des cercueils pour les chevaliers de bronze morts à cause de lui.
Archinoald prononce une longue messe funèbre en leur honneur. Tous les chevaliers forment un long cortège. Le grand pope, accompagné d'un garde, marche en avant, suivi par les porteurs de cercueils, tirés au sort parmi les trembleurs.
Suivent ensuite les chevaliers d'or, les chevaliers d'argent, les chevaliers de bronze et enfin les autres gardes ferment la marche.
On dépose les guerriers en terre, tandis qu'Archinoald prononce une dernière messe.
Comme tous les chevaliers sont réunis, Archinoald évoque la visite de Rune et annonce que les chevaliers vont devoir mener une nouvelle bataille autrement plus difficile que la précédente. Ils vont devoir montrer qu'ils sont dignes de la confiance d'Athéna et des pouvoirs qu'ils ont reçus. Il ajoute qu'ils doivent se tenir sur leur garde car Hadès et sa magie peuvent frapper à n'importe quel moment.
Le soleil se trouve alors haut dans le ciel. C'est à ce moment, qu'apparaît la déesse Athéna.
Dans toute sa splendeur, entouré de lumière elle encourage ses guerriers :

Athéna : Je vous encourage tous à rester sur vos gardes ! Hadès veut nous attaquer de façon à nous surprendre. Cependant, il y a peut-être un moyen d'éviter des morts…
J'ai un plan pour parer à cette éventualité…Jouerez-vous tous votre rôle ?
Tous en chœur : Oui ! Oh grande déesse ! !
Athéna : Bien ! Maintenant vous pouvez tous vous reposer ! Mais restez sur vos gardes !
Vous les chevaliers d'or rejoignez moi !
Les chevaliers d'or : A vos ordres !
Athéna : Eole ?
Eole : Moi ?
Athéna : Oui toi ! Viens avec nous !
Eole : Oui grande déesse !

Tous se retirent, à l'exception d'Eole et des chevaliers d'or convoqués. Ils suivent Athéna au palais.

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Cette fiction est copyright Christophe Becquet et Fabrice Willot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.