Chapitre 1 : Prémices d'une guerre nouvelle


Kanon se sentait propulsé dans les airs a une vitesse inimaginable. Son corps était écrasé par la pression, et il sentait la chaleur autour de lui augmenter. La flamme de son cosmos vacillait, son sang s'écoulait des plaies qui le lacéraient de part en part, sa peau était brûlée en maints endroits. Et il était heureux. Heureux de mourir pour la déesse qu'il servait.
Je dois payer pour tant de crimes... . Pour toutes ces atrocités que j'ait commise... Et quand bien même je me sacrifierai mille fois, dix milles fois, je ne pourrait refaire ce qui n'est plus, ni rendre la vie a tous ces innocents... Toutes ces morts inutiles par ma faute...
Kanon était heureux de pouvoir plonger dans l'oubli avec la consolation de savoir qu'il avait au moins pu donner sa vie, même si celle-ci valait bien peu. Au moins, dans les derniers moments de sa vie, il aurait connu la rédemption...
Je ne mérite pas de vivre... Je ne mérite même pas l'honneur de mourir pour Athéna, celle que j'ai reniée, trahie, combattu avec haine... Celle qui m'a pardonné... Elle m'a accordé tant de bonté... Sans doute aurait-elle mieux fait de me renier comme je l'ai reniée, de me laisser mourir, moi qui ait voulu la tuer... . Mais elle m'a aimé, redonné foi en l'humanité, elle m'a donné une cause, un idéal pour lequel me battre et donner ma vie...
La chaleur augmentait, la douleur devenait plus intense aussi. mais Kanon l'accueillait comme une juste punition. Athéna lui avait pardonné, mais il ne s'était pas pardonné a lui-même. Même agonisant, il ne connaissait pas le repos. Seulement l'amertume de s'apercevoir trop tard des horreurs qu'il avait commise. Et la consolation de savoir que son sacrifice permettrait a ses frères d'Or de continuer leur chemin. Pour Athéna. Pour la paix. Pour la justice. Pour tous ces idéaux qu'il avait combattus et voulu détruire.
J'aurais mieux fait de mourir au Cap Sounion. Mais cette fois encore, vous avez voulu me sauver. Oui, maintenant seulement je m'en rend compte, ce fut votre cosmos qui m'a permis de survivre a l'enfer de cette prison sous-marine. Vous avez toujours eu foi en moi. Et je vous ai déçu...
Kanon et Rhadamante, deux ennemis qui pourtant étaient enlacés l'un a l'autre, s'élevaient encore et encore, toujours plus haut. Ils devaient ressembler a une étoile filante vue d'en bas. Kanon eut un triste sourire.
Un dernier adieu. Pour vous, Athéna. Pour toi, Saga, mon frère. Puisse l'armure des Gémeaux te protéger. Pour toi, Milo... Pour vous tous, mes frères d'Or... Je vous confie la vie d'Athéna, je sais que vous la protégerez toujours, envers et contre tout... . Athéna...
Il ferma les paupières. Son cœur lui faisait mal, percé jusqu'au plus profond par les remords, le regret qui le taraudaient et qui le hantaient. Son âme plus encore que son corps était lacérée par toutes ses erreurs... A chaque fois qu'il avait affronté un ennemi, durant ces années ou il était Dragon des Mers, il s'était sans le savoir blessé lui-même. Et ce n'était qu'a présent qu'il ressentait la sourde douleur de ces blessures mentales. Il inclina la tête, et sentit sur sa joue les cheveux du Spectre du Wyvern. Ses bras enserraient fermement Rhadamante, qui semblait encore sous le choc de la puissance qui les avait propulsés en l'air. Mais bientôt, la flamme de son cosmos reprit vie, brillant plus que jamais, et il commença a se débattre. Kanon le sentait qui essayait de se dégager de son étreinte, mais il le percevait comme si c'était arrivé a un autre, comme si son esprit était détaché de son corps. Il était certain qu'il tiendrait Rhadamante contre lui jusqu'au moment ou il ne resterait plus de lui que quelques particules de Stardust. L'espace d'un instant, il se demanda comment le corps d'un homme aussi souillé de haine et d'obscurité que lui pouvait devenir quelque chose d'aussi beau et pur que la poussière d'étoile. Cela voulait-il dire qu'il y avait du bon en lui ? Quelque chose, un sentiment, une pensée, qui ne soit pas tachée des atrocités qu'il avait commises ? Non, sûrement pas. De toutes les manières, il était trop tard pour lui. Bien trop tard.

-Rhadamante, je devrais subir le même destin que toi, mais j'aurais vaincu... murmura Kanon.
-N'en sois pas si sur ! cracha le Spectre du Wyvern. Je ne pourrais jamais abandonner !Crois-tu que je te laisserait la victoire aussi facile ? Je suis protégé par mon surplis du Wyvern, et toi tu n'es plus protégé par l'armure des Gémeaux, tu mourras avant moi et je pourrais retourner éliminer tes amis. Il ne sert a rien de continuer, tu ne réussiras qu'a te sacrifier en vain ! Relâche moi immédiatement !
-Je ne te lâcherais pas avant que tu ne sois réduit en cendres !
-Crois-tu ? Tu ne tiendras plus grand chose quand tu seras réduit en poussière d'étoile ! Tiens-tu tant a la mort ? Toi, Kanon du Dragon des Mers, qui a autrefois combattu Athéna, comment peux-tu songer a te sacrifier pour elle ?
-Je crois que tu ne peux pas comprendre. Mon cœur est déchiré a jamais par les crimes que j'ait commis, et mon esprit ne pourra jamais trouver le repos, mais je sais quelles sont les erreurs que j'ait commises. Ma mort ne sera qu'un faible paiement en retour de toutes ces vies que j'ait sacrifiées sans pitié.
-Non, je ne peut pas croire que tu sois prêt a mourir !
-Que m'importe ce que tu crois !Tu vas bientôt mourir, Rhadamante.
-Ne m'as-tu pas écouté ? Ton sacrifice est inutile ! Mon surplis est suffisamment résistant pour me protéger, mais toi tu ne tarderas plus a être réduit en poussière d'étoile. Tu ne sera plus rien !
Kanon garda les yeux clos, réfléchissant. Serait-il possible que Rhadamante dise vrai ? Alors, tout son sacrifice serait inutile ? Non, il ne pouvait le croire. Et pourtant... . Mais il fallait trouver le moyen de l'arrêter ! Il ne pouvait courir le risque que le Wyvern s'en sorte et aille s'attaquer a ses frères d'Or, aux douze protecteurs d'Athéna !

Je dois absolument trouver un moyen de le mettre hors-combat, du moins jusqu'a la fin de cette guerre Sainte. Athéna, je ne peux pas admettre que mon dernier geste ait été inutile...
Je sais. C'est risqué, mais c'est la seule solution. Et puis, que m'importe de vive ou mourir ? Je préfère encore mourir...

Mais des paroles depuis longtemps oubliées jaillirent dans son esprit :
Il est parfois plus dur de vivre que de mourir...
Peu importe... Il faut que je mette mon idée a exécution tout de suite, sinon je ne pourrait pas avoir l'énergie nécessaire . Chaque seconde qui passe m'affaibli un peu plus. C'est maintenant. Ou jamais.
Kanon fit brûler son cosmos, le concentra en lui et l'intensifia a son plus extrême paroxysme afin de réussir a faire ce que son corps affaibli n'aurait normalement pas pu réussir. La lueur doré de sa cosmo-énérgie les entourait, lui et Rhadamante, les enveloppant, empreinte de désespoir, de tristesse, d'amertume, et surtout de la paix que l'âme torturée de Kanon ne parvenait pas a trouver.

-Mais qu'essaie-tu de faire ? s'exclama Rhadamante. Tu es trop affaibli, tu agonise, si tu tente de m'attaquer je n'aurais aucun mal a résister ! Mais... . Comment ? ! L'intensité de son cosmos dépasse tout ce que j'aurais pu imaginer ! Mais comment réussit-il a dégager un tel cosmos dans son état ?
-Même si le corps est brisé, le Cosmos est immortel... souffla Kanon. Puis, il lança son attaque de toutes ses forces, son énergie alimentée par la rage de vaincre, par sa volonté, par sa foi en Athéna et en la cause qu'il défendait.
-Que se crée une autre dimension ! ! !

Aussitôt, une faille dimensionnelle s'ouvrit et aspira Kanon et Rhadamante hors des enfers. Ils furent emmenés et ballottés a travers les dimensions, telles des feuilles mortes emportées par un ouragan, tous deux incapables de résister, totalement impuissants. Mais Kanon ne redoutait pas la mort, la désirant même plus que tout au monde.
Trouver le repos, même si je ne puis trouver la paix. M'endormir pour ne plus me réveiller. Enfin, ne plus avoir a lutter contre le destin, contre ce que je suis devenu, contre moi-même...
Aucun des deux adversaires n'aurait su dire combien de temps cela dura. Le temps n'existait plus la ou ils étaient, entre les dimensions, dans un néant étrange. Ils restèrent enlacés, et attendirent le jugement du destin.
Jusqu'a ce qu'un autre portail s'ouvre et les laisse retourner dans un monde réel et solide. Ils tombèrent sur le sol, a moitié inconscients, mais vivants... . Kanon resta un long moment étendu a terre, les yeux clos. Il avait réussi, il était parvenu a emmener Rhadamante loin des Enfers, la ou il ne pourrait plus atteindre ni Athéna, ni ses frères d'Or. Mais ou était-il ? Sur terre ? Il releva la tête avec difficulté et regarda autour de lui, laissant son regard courir sur les piliers de marbres et les murs, sur le sol, errer sur le trône de bois qui se situait a un bout de la pièce. Non... . C'était impossible ! Et pourtant... Le temple ou il se trouvait ne pouvait pas le tromper. Il connaissait trop bien cet endroit. Lui et Rhadamante avaient fini par arriver dans le Palais du Pope. Par quel miracle ? Sans doute le même genre de miracle qui avait sauvé la vie de Hyoga dans le Temple des Gémeaux, longtemps auparavant.
A coté de Kanon, gisait Rhadamante, les yeux clos. Le passage entre les dimensions ne l'avait pas laissé intact, du sang maculait son visage contusionné, mais malgré tout il était dans un état infiniment meilleur que celui de Kanon. Il ne tarda d'ailleurs pas a ouvrir les yeux, et a regarder autour de lui, l'air étonné. Son visage reprit son expression hautaine et méprisante habituelle, et il commença par tacher de se relever.
Le chevalier des Gémeaux aurait pu l'abattre pendant que son ennemi était a terre, et nul n'aurait pu l'en blâmer. mais il n'en fit rien. Il respectait le courage de Rhadamante. Et il ne souillerait pas son honneur en abattant un adversaire a terre et incapable de se défendre.

-Ou sommes-nous ? interrogea Rhadamante. Je présume que tu connais cet endroit.
-Oui, répondit Kanon. Nous nous trouvons au cœur même du Sanctuaire. Dans le Palais du Grand Pope.
-Quoi ? Tu veux dire que ton attaque dimensionnelle nous a amené ici ? Mais pourquoi ?
-Tout simplement pour t'empêcher de te libérer. Maintenant, tu ne réussiras pas a rejoindre les Enfers avant la fin de la Guerre Sainte contre Hadès.

Rhadamante resta immobile, presque pensif.

-Tu as donc réussis ce que tu voulais accomplir. Je dois avouer que je t'admire presque, Kanon des Gémeaux. tu as la volonté des chevaliers d'Athéna... Tu l'as toujours eue. Je ne comprend pas ce qu'a Athéna de si particulier qui fait que ses chevaliers sont prêts a tous les sacrifices pour elle, ni pourquoi tous ont ce courage et cette volonté qui leur permet de se relever encore et toujours, alors qu'ils devraient être morts depuis longtemps, mais je reconnaît ma défaite. Tu m'as vaincu.
-Peut-être pas, répliqua Kanon. Si tu m'attaque maintenant, je mourrait sans doute. Malgré cette volonté dont tu parle, je ne pourrais pas résister. Je suis a ta merci... Rhadamante.
-Non, fit Rhadamante en secouant la tête. Même alors, tu auras vaincu car tu auras réussi a faire ce que tu voulais faire : M'éloigner des combats. Même après ta mort, tu serais encore vainqueur. Te tuer ne m'avancerais a rien, maintenant.

Le Juge des enfers se dirigea vers la sortie, en ajoutant a voix basse :

-Je te félicite, Kanon...

Mais celui-ci ne s'avouait pas encore battu.

-Attend, Rhadamante.
-Que veux-tu ?
-Je vais te dire pourquoi les chevaliers d'Athéna se relèvent et gagnent toujours. C'est parce qu'ils croient en leur cause et en Athéna. parce qu'ils puisent leur force dans l'amitié et l'amour qu'ils portent a la race humaine, a l'image d'Athéna. Et parce que leur volonté est plus forte que la fatigue, la douleur ou la mort.

Le Spectre se retourna, et laissa un vague sourire flotter sur son visage.

-Peut-être nous reverrons-nous durant la prochaine Guerre Sainte. J'espère te rencontrer de nouveau un jour, Kanon. Si c'est le cas, nous réglerons nos comptes ce jour la.
-Peut-être. Je l'espère, Rhadamante. J'aurait aimé que ces Guerres Saintes ne finissent pas ainsi. Mais il est trop tard pour rien changer...

Kanon lui fit un léger signe de tête pour lui dire adieu... ou plutôt au revoir. Le juge des Enfers répondit par un petit signe de la main, puis disparu. Kanon resta seul a regarder la porte par laquelle il était parti. Il n'aurait jamais pensé quitter Rhadamante en lui faisant un signe de tête...
Puis, la simple volonté du chevalier ne suffit plus a le faire tenir debout, il sentit ses jambes vaciller, un voile rouge passa devant ses yeux et il s'écroula...
Il resta étendu a même le sol. Son sang s'écoulait sur le sol, et il était gravement blessé, mais il était vivant... Vivant. Alors qu'il avait appelé la mort de ses vœux, elle s'était dérobé une fois de plus. Mais alors, il songea a ces paroles qui lui avaient traversé l'esprit, alors qu'il était dans les enfers avec Rhadamante.
Il est parfois plus difficile de vivre que de mourir...
Tel serait donc son destin. Il était condamné a vivre. Ce ne serait pas facile, mais il devait ça a Athéna. Oui, il vivrait et la servirait, la protégerait, l 'aimerait...
Je vous jure de vivre pour vous servir... Ce sera ma seule raison de vivre... Une chance de rattraper, ne serait-ce qu'un centième de la peine et de la désolation que j'ait causées...
Il resta étendu, trop faible pour bouger, et attendit. Il sentait a chaque goutte de sang perdue que la flamme de son cosmos vacillait de plus en plus, mais il avait donné sa parole a Athéna. Il ne mourrait pas ! Il essaya de se traîner dehors, rampant sur le sol de pierre, utilisant les dernières limites de son endurance pour parcourir un centimètre après l'autre, se traînant sur les aspérités des dalles de pierre. Il se sentait faiblir, et durant un court instant de doute il se demanda si il pourrait tenir la promesse faite a Athéna. Mais alors, sa volonté de fer reprit le dessus. Il avait donné sa parole, il ne pouvait y manquer. Il devait vivre, pour Athéna.
Athéna... Puissiez-vous vaincre... Je vous en prie, ne perdez pas la vie...
Il se traîna encore sur quelques mètres, tout son corps criant grâce. Mais il y avait des limites que même la volonté la plus tenace ne pouvait franchir, et il en allait ainsi de sa résistance. Son corps ne lui obéit plus, et il se sentit sombrer dans l'inconscience, mais juste avant de s'évanouir il entendit une voix crier.

-Regardez !

Kanon reprit lentement conscience avec la réalité. Gardant les yeux clos, il put néanmoins constater qu'il était étendu dans un lit. La douleur le taraudait, ne lui laissant aucun répit, torturant son corps, le laissant épuisé, plus faible qu'un enfant, a la limite même de la mort. Il ne savait pas ou il se trouvait, probablement au Sanctuaire, mais il n'avait même plus la force de réfléchir. Il restait juste étendu, sans penser a rien, simplement immobile. Il récupérait ses forces régulièrement, mais si lentement ! Et puis le sens de l'ouie lui revint, et il put capter des bribes de mots :

-Il... était... trou... salle... Pope...

Puis il retomba dans l'inconscience.
Il ne garda qu'un souvenir très flou, voire inexistant des jours suivant. Il était resté entre la vie et la mort plusieurs jours, brûlant de fièvre et terriblement faible. Des cauchemars terrifiants avaient peuplé son sommeil des jours durant, ses propres démons intérieurs le torturant. A coté de ça c'était tout juste si il n'avait pas regretté les Enfers. Il était la proie impuissante de la douleur et de la maladie.
Et puis, il perçut a ses cotés une présence familière, et une voix claire et douce lui murmurer :

-Kanon, je t'en prie, ne meure pas... Tant de gens sont déjà morts durant ces guerres Saintes... Jure moi que tu vivras, que tu ne te laissera pas mourir... Fais le pour moi, Kanon...

La voix de Saori...
Puis, un Cosmos paisible mais extrêmement puissant vint le réchauffer, l'entourant et l'enserrant, lui prodiguant amour et soins, le ramenant du gouffre de la mort et de l'oubli ou il avait cru tomber.
Le Cosmos d'Athéna...
Quand il reprit conscience a nouveau, Kanon se sentait déjà un peu mieux. Il se demanda vaguement combien de temps il avait pu rester inconscient, mais après tout cela n'avait guère d'importance. Il se sentait maintenant suffisamment fort pour soulever ses paupières, ce qu'il fit.
Il se trouvait dans une des douze maison. Cette certitude l'envahit aussitôt. Plus précisément dans celle des Gémeaux. Il la connaissait bien, car Saga et lui y étaient souvent allés alors qu'ils s'entraînaient pour devenir chevalier des Gémeaux.
Il regarda tout autour de lui. A coté de lui, il y avait une jeune femme rousse qu'il ne connaissait pas, et dont le visage était masqué, c'était donc une femme chevalier. Elle semblait distraite et perdue dans ses pensées, et sursauta quand elle s'aperçut que Kanon avait repris conscience.

-Ah, vous êtes réveillé ?
-En effet... dit Kanon.

Sa voix était terriblement rauque, et il lui était difficile de parler, mais peu lui importait.

-Je suis heureuse de vous voir réveillé. Plusieurs jours nous avons craints pour votre vie, mais vous êtes maintenant hors de danger.
-Les chevaliers d'Athéna sont faits d'un bois solide.
-Mais au fait, êtes vous Saga ou Kanon ? Vous vous ressemblez vraiment beaucoup. Et Athéna n'a rien dit a ce sujet.
-Je suis Kanon. Mais vous, qui êtes-vous ? Et depuis combien de temps est-ce que je dors ? Et que s'est-il passé au Sanctuaire depuis que Athéna est partie livrer combat aux Enfers ? Et comment se fait-il que vous connaissiez mon existence ?
-Une question a la fois, Kanon. Vous êtes inconscient depuis une bonne semaine. Et cessez de vous agiter, vous êtes loin d'être guéris encore. Je suis Marine de l'Aigle, le maître de Seiya.
-Vous avez fait du bon travail avec lui.
-Quand a vous, Seiya m'a parlé de vous après la guerre que nous avons mené contre Poseidon, et il m'a tout raconté.
-En tout cas, je vous remercie d'avoir pris soin de moi.

La jeune femme haussa les épaule.

-Rien de plus naturel. Mais pour répondre a votre dernière question...

Elle s'interrompit un bref instant. Kanon comprit aussitôt pourquoi, mais il préféra attendre qu'elle le lui certifie, et il attendit sans impatience car il savait que sous son masque elle devait être en train d'essayer de maîtriser ses larmes et sa voix. Enfin, elle reprit.

-Les douze chevaliers d'or sont tous morts, ainsi que Shun, Hyoga, Ikki, Shiryu et Seiya...
Sa voix se brisa alors qu'elle prononçait le dernier nom. Kanon également se sentait envahi de plusieurs sentiments contradictoire. Il y avait l'amertume de n'avoir vraiment connu son frère que durant si peu de temp. De la mélancolie en pensant a tous ces valeureux chevaliers qui étaient morts, alors qu'ils avaient mérité mille fois plus que lui de vivre. De la tristesse en pensant a tout ce gâchis, toutes ces guerres, toutes ces morts inutiles.
-Et comment cela se présente-t-il au Sanctuaire ?
-Eh bien, fit Marine en se détournant de ses douloureuses pensées, ce qui était d'ailleurs le but de Kanon, le Sanctuaire a été assez désorganisé depuis votre départ et l'issue du combat, mais nous avons réussit a maintenir l'ordre, notamment grâce a Jabu de la Licorne et aux autres chevaliers de Bronze. . Mais votre aide ne sera pas de trop. Bien sur, mis a par vous il n'y a plus aucun chevalier au Sanctuaire d'une certaine puissance, mais les Guerres Saintes sont finies.
-Oui, finies... murmura Kanon.

Il ne parvenait pas vraiment a réaliser cela. Les guerres finies ? Plus besoin de se battre ? Et mener une vie de paix ? Non, il ne parvenait pas a imaginer une telle vie. Mais cela viendrait... . Peut-être.

-Je pense que vous n'êtes pas encore en état de vous lever, fit Marine, l'interrompant dans ses pensées, mais demain vous pourrez sans doute sortir de la maison.
Kanon hocha distraitement la tête, et Marine partit avec discrétion, le laissant seul. Avec un soupir, Kanon ferma les yeux, tentant d'apaiser son esprit et son âme torturée. Il était condamné a vivre, poursuivi par le regret de tout ce qu'il avait fait et qu'il était trop tard pour défaire. Mais Kanon savait qu'il devait vivre avec ça. Il survivrait, comme il avait toujours survécu, et peu importait l'amertume, la tristesse ou les regrets qu'il pouvait éprouver tant qu'il pouvait servir Athéna.

Hera attrapa un vase précieux et avec rage le fracassa sur le sol. Depuis une semaine, depuis le retour d'Athéna en fait, elle ne décolérait plus.

-Cette. . cette Garce... Cette bâtarde des constantes infidélités de Zeus... Comment les choses ont-elles pu aller si loin ? Elle aurait du mourir face a Hadès, elle aurait du voir mourir ses chevaliers sous ses yeux, mais non, encore une fois elle a vaincu ! C'est inadmissible !

Héra s'arréta un instant de hurler pour réfléchir. Elle ne pouvait laisser les choses en l'état. La victoire d'Athéna était une erreur qu'elle comptait bien rectifier, mais elle était bien trop prudente pour s'attaquer elle-même a un si gros morceau. Sans compter qu'Athéna, même si elle était sa fille illégitime, était l'enfant préférée de Zeus...
Son visage se tordit a cette pensée, et d'un geste brusque elle fracassa un autre vase, passant sa rage sur des objets inanimés a défaut de pouvoir massacrer sa rivale détestée. Il devait pourtant bien y avoir un moyen de la... de la... Hera ne trouvait pas les mots pour exprimer ce qu'elle aurait voulu faire a Athéna... Mais elle réussirait bien, avec l'aide d'un autre Dieu... Athéna ne manquait pas d'ennemis sur l'Olympe.
Héra eut un sourire carnassier avant de commencer a épeler des noms.

-Voyons... Poseidon n'a plus ses généraux des Mers, et d'ailleurs il est trop faible... Hadès n'est pas en état...
Apollon et Artemis refuseront, Aphrodite aussi. Qui pourrait bien faire ravaler son caquet a cette mijaurée ? Hum... Ares ! Mon fils légitime, ce puissant et fier guerrier... . Oui, il la... la... Enfin, lui fera subir le juste châtiment qu'elle mérite.
L'un de ses serviteurs entra dans la pièce, lui apportant le vin qu'elle avait demandé quelques minutes plus tôt. Héra s'assit et bu pensivement. Enfin, elle se tourna vers son serviteur qui était resté a ses ordres.

-Fais moi appeler Ganymède.
-A vos ordres, déesse Héra.

L'homme s'en fut rapidement, car il ne voulait pas encourir la colère d'Hera, qui était en passe de devenir proverbiale sur l'Olympe. Elle serait bien capable de le changer en animal peu ragoûtant, ou en autre chose d'encore moins tentant. Il fit donc vite, et a peine une demi-heure plus tard il entrait de nouveaux, suivit d'un homme dont le corps était protégé par une armure étincelante. Il était assez grand, le visage fin, avec des yeux d'un violet profond et plein de malice. Ses cheveux d'un bleu intense lui retombaient jusqu'a la taille, et il souriait légèrement, sans trace d'ironie. Bien qu'il ne soit pas un dieu, son aura était démentielle, d'une puissance que beaucoup de chevaliers d'or auraient enviée. Pendant la demi-heure qu'il avait fallu au serviteur d'Hera pour chercher ce fantastique guerrier, Hera avait eu le temps de réfléchir a ce qu'elle lui dirait. Ganymède était son plus fidèle guerrier ; il était aussi le seul a avoir jamais osé la contredire, et elle devait avouer qu'elle trouvait cela... rafraîchissant. Elle l'appréciait énormément.

-Ganymède, mon serviteur le plus fidèle, j'ai une mission d'une grande importance a te confier.
-Parlez, Hera, je suis a vos ordres, répondit l'homme d'une voix claire et douce.
-Je veux que tu aille au lieu ou l'esprit d'Ares est enfermé. Je pense que tu sais ou c'est ?
-Oui, déesse, je connais ce lieu.
-Une fois la, tu chercheras l'urne ou est enfermé l'esprit de mon fils, et tu briseras le sceau d'Athéna.

Si Ganymède fut étonné par cet ordre, il ne le montra pas et sa figure resta impassible. Son esprit vif avait immédiatement saisi le plan de la Reine des Dieux :Elle voulait profiter du fait qu'Athéna soit affaiblie pour la faire vaincre par l'un de ses pires ennemis, le Dieu de la Guerre. Ses traits impassibles ne laissaient pas voir si cet ordre lui plaisait ou non, et même Hera ne réussissait pas a le mettre a jour quand il avait décidé de lui cacher quelque chose. Cela n'empêchait d'ailleurs pas la déesse de lui faire absolument confiance, même si parfois ça l'agaçait un peu.

-Quand Ares sera libéré, ajouta Héra, tu lui dira ce que j'attend de lui. Je pense que tu as déjà deviné ce que c'était.
-Oui, Héra, répondit l'homme, qui apparemment n'aimait pas se lancer dans des grands discours.
-Alors va, ordonna Héra.

Ganymède salua la déesse et quitta la pièce, n'ajoutant rien puisqu'elle ne lui avait pas demandé son avis. Héra sentit son puissant Cosmos s'éloigner a une vitesse qui avoisinait celle de la lumière, et elle eut un sourire satisfait. Cette fois-ci, vu le peu de chevaliers qu'il restait a Athéna, elle ne s'en sortirait pas. Et elle éclata d'un rire triomphant. La vengeance était un plat qui se mange froid, disait-on... Eh bien, elle avait attendu suffisamment longtemps pour que son plat a elle soit complètement congelé.

Les jours passèrent, et la santé de Kanon s'améliorait lentement mais sûrement. Marine venait le voir chaque matin, semblant apprécier sa compagnie, et ce jour la n'échappait pas a la règle. Elle semblait de relativement bonne humeur, si l'on prenait en compte le fait qu'elle avait perdu son disciple peu de temps auparavant, et Kanon aurait juré que sous son masque elle souriait en le voyant se lever tant bien que mal, retenant un gémissement de douleur a chaque geste. Mais Kanon était fait du bois le plus dur, et il essayait de ne pas montrer a quel point il était en mauvaise posture. Malgré tout, Marine n'était pas dupe, mais elle préférait ménager l'orgueil de Kanon et fit comme si elle ne s'était aperçue de rien, sachant qu'il n'apprécierait pas qu'elle vienne l'aider. Elle pesta intérieurement contre l'orgueil démesuré des hommes, mais malgré tout admirative devant son courage.

-Je vous ai apporté des vêtements, annonça-t-elle. Je pense qu'ils vous iront, ils appartenaient a Saga. Je ne voulais pas que vous vous fatiguiez trop, mais Athéna tenait absolument a réunir un conseil avec les chevaliers encore en vie, c'est a dire pas grand monde.

Kanon lui sourit et revêtit rapidement une tunique et un pantalon d'entraînement de Saga. Dés qu 'il fut prêt, Marine lui fit signe de la suivre et ils commencèrent a gravir les marches menant au Palais du Grand Pope.
Kanon pensa brusquement a une question qu'il avait omis de poser la veille.

-Et les armures ? Que leur est-il arrivé ?
-Elles sont revenues dans leur maisons respectives pour les armures d'Or, enfin ce qu'il en restait, c'est a dire pas grand chose. Elles sont en morceaux, ou carrément en poussière pour certaines d'entre elles. Quant aux armures de Pégase, du Dragon, du Phénix, d'Andromède et du Cygne, elles se sont réunies dans le Coliséeum.

Normalement, elles auraient du revenir a leurs lieus d'origine, mais maintenant que ce sont des armures Divines, je suppose qu'elles n'obéissent plus a ces règles.

-Ainsi donc, les chevaliers d'Or et Divins sont bien morts.
-Oui. Je vous l'avait dit.
-Je sais, mais... J'espérait peut-être un peu que les chevaliers d'or et de bronze avaient réussis a s'enfuir dans une autre dimension, d'une manière ou d'une autre a survivre.

Le reste de l'ascension se déroula en silence, la nature distante de Kanon reprenant le dessus maintenant qu'il était en meilleure forme. La montée, qui en temps normal aurait été un jeu d'enfant pour lui l'essouffla et l'épuisa, car il était loin d'avoir récupéré de ses blessures. Malgré tout, Marine et lui finirent par arriver au Palais du Grand pope. Marine conduisit Kanon jusqu'a une salle écartée du Palais, ou étaient déjà réunis Athéna, plusieurs chevaliers de Bronze et un chevalier d'Argent, que Kanon ne connaissait pas. Eux non plus ne devaient pas le connaître, a en juger par les regards curieux qu'ils lui lancèrent. Marine le fit asseoir sur le banc de pierre semi-circulaire qui entourait l'estrade ou était Athéna, puis pris elle-même place a ses cotés. Athéna prit la parole, d'une voix calme et posée, mais ou se reflétait le désespoir qu'elle ressentait encore de la mort de Seiya.

-Chevaliers, j'ai choisi de vous réunir ici parce que vous êtes les derniers chevaliers encore en vie. Mais tout d'abord, puisque vous ne vous connaissez pas, je vais faire les présentations. Kanon, voici les chevaliers de Bronze Jabu de la Licorne, Ban du Lionnet, Nachi du Loup, Ichi de l'Hydre, Geki de l'Ours, et le chevalier d'Argent Shina de l'Ophiucus, ainsi que Marine que tu connais déjà.

Kanon fit un signe de tête courtois aux cinq chevaliers de Bronze et a Shina, mais resta silencieux.

-Quand a vous, chevaliers, fit Athéna, je vous présente Kanon. Maintenant, nous pouvons commencer. Tout d'abord, je voudrais te demander une faveur, Kanon.
-Athéna, murmura-t-il. Je ferait n'importe quoi pour vous, vous le savez, même si je ne peut pas défaire ce qui a été fait dans le passé.
-Je ne pense pas que cette faveur te déplaise, mais elle sera un fardeau lourd a porter. Accepterait-tu de devenir chevalier des Gémeaux ?

Kanon fut vraiment stupéfait en entendant ces mots. C'était vraiment la dernière chose a laquelle il s'attendait. Mais il devait avouer également que cette demande le rendait très heureux. Il allait enfin servir Athéna, pour le meilleur et pour le pire. Toujours il serait a ses cotés, et personne ne lui ferait de mal tant que lui, Kanon, serait encore vivant, se jura-t-il. Bien sur, il regrettait sincèrement ce qu'il avait fait dans le passé. Mais il devait vivre avec, et il s'en accommoderait, pour le bien d'Athéna. Et a ce moment, ses démons intérieurs cessèrent de le torturer.

-Athéna... murmura-t-il, ne sachant tout d'abord pas quoi dire. Puis, il continua.
-Vous savez quelles sont les erreurs que j'ait commises, et que jamais je ne pourrais payer la dette que j'ai envers vous. Votre demande m'honore, et j'accepterai avec plaisir, mais j'ignore si j'en suis digne.

Athéna poussa un soupir.

-Cesse de culpabiliser, Kanon. Les erreurs que tu as commis appartiennent au passé. Et ne t'inquiète pas de savoir si tu es digne de l'armure d'Or. . Souviens-toi, lorsque Milo t'as testé avec l'aiguille écarlate. Tu as passé le test avec succès. De plus, l'armure des Gémeaux est venue d'elle même te recouvrir, ultime preuve si il en est que tu mérite d'être chevalier. Tu t'es sacrifié pour moi, Kanon, tu étais prêt a donner ta vie, et c'est cela qui fait la vraie force des chevaliers d'Athéna. Tu mérite de porter cette armure. Ne refuse pas, je t'en prie.

Kanon se sentait presque prêt a pleurer de joie et d'émotion, mais il se contint.

-J'accepte cet honneur, Athéna, et je suis votre éternel serviteur, fit-il d'une voix rauque.

Les autres chevaliers présents regardaient cette scène avec étonnement, car ils ne connaissaient pas Kanon, a part Marine qui ne savait pas grand chose de lui, mis a part le fait qu'il était le frère jumeau de Saga, et Athéna n'avait rien dit sur son passé. Mais apparemment, il avait combattu Athéna dans le passé, puisqu 'il parlait de crimes commis auparavant... Jabu, toujours inquiet de la sécurité de Saori, se sentait méfiant a l'égard de cet inconnu. Toutefois, Saori semblait lui vouer la plus grande amitié, et Jabu ne dit rien, décidant toutefois d'essayer de se renseigner sur ce Kanon.
Athéna sourit, d'un sourire franc et joyeux.

-Je suis heureuse que cette affaire soit réglée. Et maintenant, nous avons a nous occuper de plusieurs autres choses importantes.

Les chevaliers présents dans la salle écoutèrent avec attention.

-Tout d'abord, il faut nous occuper de reformer de nouveaux chevaliers. Les chevaliers d'Argent ont étés décimés, sans parler des chevaliers de Bronze. Le Sanctuaire est actuellement très vulnérable, cela ne doit pas durer, même si les guerres Saintes sont terminées.

Kanon leva la tête et regarda Athéna d'un oeil perçant, ayant perçu la légère note d'anxiété qui pointait dans sa voix. Mais les autres chevaliers ne semblaient ne s'être aperçus de rien, et il garda le silence.

-Shina et Marine resteront ici pour garder le Sanctuaire, mais je voudrais que Ichi et Geki s'occupent de chercher des disciples et commencent a en former de nouveaux. Marine, Shina, vous commencerez a former de nouveaux disciples dés que Ichi et Geki vous auront envoyé des candidats intéressants. Jabu, Ban et Nachi vous en ferez autant de votre coté. Quant a toi, Kanon...

Athéna hésita, semblant chercher ses mots, puis elle reprit d'une voix assurée et pleine de douceur.

-Depuis toujours, l'un des douze chevaliers d'Or occupe le poste écrasant de Grand Pope. Aujourd'hui, le dernier chevalier d'Or encore en vie, c'est toi, Kanon. Et c'est a toi que revient cette tache écrasante qu'est de gérer le Sanctuaire. Acceptes-tu ce poste, Kanon des Gémeaux ?

L'émotion empêcha tout d'abord Kanon de parler. Il était touché au plus profond de son être par la confiance que lui montrait Athéna, celle-la même qu'il avait autrefois trahi. Elle avait toujours cru en lui, en sa loyauté.
Le dur chevalier des Gémeaux, le froid et distant Kanon, se sentait prés de verser des larmes d'émotion et de joie.
Enfin, il trouva la force de répondre.

-Vous me faites un grand honneur, Athéna, en me confiant cette tache et en me donnant ainsi la possibilité de racheter mes fautes passées. Je ne puis refuser, et je remplirai cette fonction au mieux de mes capacités.

Athéna sourit encore une fois. Le souvenir de Seiya assombrirais a tout jamais son cœur, mais elle aimait beaucoup le chevalier des Gémeaux et elle était heureuse de le savoir a ses cotés. Elle savait que les remords lui rongeraient le cœur a tout jamais, mais elle espérait qu'il pourrait trouver la paix malgré tout.

-J'en suis heureuse, Kanon. Te savoir a mes cotés me rend un peu plus confiante en l'avenir.

Encore une fois, Kanon entendit une note d'anxiété sous-jacente dans la voix d'Athéna, et encore une fois il garda le silence.

-Bien, il reste une question que vous vous posez tous, je pense. Que va-t-il advenir des armures ? Elles sont bien trop gravement endommagées pour s'auto réparer. J'en ai parlé a Kiki, et il m'a promis de faire tout son possible avec ce que son maître lui a appris, mais il m'a loyalement averti qu'il ne pensait pas être en mesure de les réparer. Donc, si l'un de vous a une solution a proposer, qu'il le dise maintenant.

Athéna promena sur le visage de ses chevaliers un regard interrogateur, mais nul ne pipa mot.

-Bon. Cela ne m'étonne pas, car seul Mu connaissait le secret de réparation des armures. Jabu, je te charge avec Nachi et Ichi de t'occuper de fouiller les archives du Sanctuaire. Si tu découvre quoi que ce soit qui puisse nous aider avec les armures, fait m'en part aussitôt, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit.

Les trois chevaliers nommés hochèrent la tête, sans grand enthousiasme. La perspective de farfouiller dans des parchemins poussiéreux a longueur de journées ne les enchantait qu 'a demi, mais un ordre d'Athéna était un ordre d'Athéna et il n'y avait pas a revenir dessus.

-Eh bien, fit Athéna avec lassitude, je pense que nous avons abordé les sujets les plus importants pour l'instant.

Quelqu'un a-t-il autre chose a dire ?

Elle scruta ses chevaliers du regard les uns après les autres.

-Bien, je déclare donc close cette séance . Si il y a un problème, vous pouvez venir me voir, moi ou Kanon.

Les quelques chevaliers sortirent de la pièce, excepté Kanon, qui resta dans la pièce, voulant parler seul a seul avec Athéna. Celle-ci, quand le dernier chevalier fut sortit, lui adressa la parole.

-As-tu quelque chose a me dire de particulier, Kanon ?

Ce dernier hésita. Il n'était pas sur que ce soit une bonne idée de parler a Athéna, mais il devait savoir.

-Athéna, pendant cette réunion il m'a semblait que vous étiez anxieuse. Quelque chose vous tracasse-t-il ?

Elle soupira en baissant les yeux. Un soupir de lassitude, de résignation, et aussi... de soulagement ? Kanon n'aurait su le dire.

-Je ne peut rien te cacher, Kanon. En fait, oui, je suis soucieuse et je crains le pire. Mais ce n'est qu'une impression, c'est pourquoi je n'en ai pas parlé lors du conseil.
-Mais que craignez-vous au juste ? je ne vois aucun dieux susceptible de s'en prendre a nous, en ce moment. Poseidon a été vaincu, Hadès aussi, le royaume d'Asgard, outre le fait que ses guerriers ont étés décimés, est notre allié, je ne voix pas d'autre dieu susceptible de vouloir s'attaquer a la Terre.
-J'ai pourtant un mauvais pressentiment... Au sujet d'Ares.
-Ares ? Mais il ne doit pourtant pas se réincarner avant plusieurs centaines d'années.

La voix de Kanon avait maintenant cette note d'anxiété qu'il avait remarquée chez Athéna.

-Bien sur, ajouta la jeune femme, je me fais peut-être des idée.
-Je n'y crois pas trop, murmura Kanon.
-Moi non plus, avoua Athéna. J'ai peur qu'un grand danger ne vienne menacer le Sanctuaire dans les mois a venir, et c'est pourquoi je veut être prête a toute éventualité.
-Ce sera difficile, murmura Kanon. Presque toute la chevalerie a été décimée...
-Je le crains... Et quoi que nous fassions, je sais que les disciples que devrait ramener Geki et Ichi ne seront jamais prêts a temp. Oh, Kanon, j'ai peur...

Quand il l'entendait parler comme cela, Kanon avait presque l'impression de se retrouver face non plus a une puissante déesse, mais a une jeune fille terrorisée. Sans trop savoir quoi faire, il la prit maladroitement dans ses bras. Au contact de ces bras puissants, Athéna retrouva sa confiance.

-Nous nous laissons aller au désespoir, je crois, fit-elle en souriant légèrement. Puis, elle reprit d'un ton plus sérieux :
-Les chevaliers ne doivent jamais désespérer. Jamais. Car la cause qu'ils défendent est juste.
-Je le sais mieux que tout autre, murmura Kanon. Il se souvenait de la venue de Seiya et de ses amis au Sanctuaire sous-marin, a l'époque ou il était général du Dragon des Mers, et de la détermination qu'ils avaient toujours montré, de l'extraordinaire volonté qui les avaient toujours menés vers la victoire, quels que soient les ennemis qui les menacent et les obstacles a franchir. Les chevaliers d'Athéna étaient capables de tous les miracles. Kanon ne disait pas cela pour se redonner confiance, il le croyait vraiment. Il croyait en Athéna, en sa cause, en la justice. Quoi qu'il arrive, jamais la terre ne serait laissée en pâture a Ares, ou a un quelconque autre dieu, jamais, du moins tant que les chevaliers d'Athéna vivraient sur terre, pour la simple raison que leur cause était juste, et qu'ils étaient prêt a tout pour vaincre et ainsi préserver la paix.

Kanon et Athéna échangèrent un regard lourd de signification, puis le chevalier Gemini la salua sans un mot et quitta le palais du Pope. Dehors, la matinée était bien avancée, et une légère pluie tombait qui rafraîchissait le Sanctuaire. Il descendit lentement les marches menant a la troisième maison, mais il ne s'y arrêta pas et continua a descendre jusqu'au premier Temple, celui du Bélier. Il s'arrêta un instant avant d'y entrer, écoutant attentivement. A l'intérieur, il entendait des bruits de marteau, de métal, et des jurons que même un enfant malicieux comme Kiki n'était pas censé connaître. Réprimant un sourire, il entra discrètement, et resta un instant prés de la porte. Dans un coin, Kiki s'était installé avec les outils de son défunt maître, de la poussière d'étoile, du Gammanium, de l'Orichalque, et bien sur une armure a réparer, celle de la Licorne. Il s'escrimait a utiliser un des outils contre une fêlure d'environ dix centimètres de long et quelques millimètres de large. Kanon toussota discrètement afin d'annoncer sa présence. L'enfant fit un bond d'un mètre de haut et se retourna comme mu par un ressort.

-Kanon ? Mais qu'est-ce que vous faites la ?

Le chevalier des Gémeaux s'avança vers le centre de la pièce, observant avec intérêt l'outillage que Kiki avait étalé par terre.

-Je voulais te parler, Kiki, dit-il enfin. Mais dis-moi, ajouta-t-il en désignant du doigt l'armure de la Licorne, tu n'était pas censé travailler sur les armures d'Or ?
-Oh, si, répondit Kiki, mais je préfère d'abord essayer de réparer une armure de Bronze, c'est plus facile pour un début.
-Jabu risque de ne pas être ravi si il apprend que tu te fait la main sur son armure.
-Pas du tout, c'est lui même qui me l'a proposé.

Kanon fut vraiment étonné des dires de Kiki. Si Jabu avait fait cela, c'était vraiment qu'il avait changé, si il en croyait la description qui lui en avait été faite. Il était apparemment devenu adulte et responsable. Kanon se surpris même a l'admirer. Condamné a rester simple chevalier de Bronze alors que Seiya et les autres voyaient leurs armures évoluer jusqu'a devenir plus puissantes que les Golds Cloth, Jabu avait su faire fi de la jalousie qu'il avait certainement éprouvée bien des fois contre Seiya et les autres, et il avait maintenant l'âme d'un vrai chevalier d'Athéna, prêt a se sacrifier pour sa cause. Oui, Jabu était moralement un grand chevalier.
La voix de Kiki tira Kanon de ses pensées.

-Mais vous avez dit que vous vouliez me parler, Kanon ?
-Hum, oui, en effet, répondit ce dernier. Je voudrait savoir comment tu te débrouille. Athéna m'a dit que tu craignait de ne pas pouvoir réparer les armures, et je voudrais savoir ce qu'il en est.

Kiki lui lança un regard dépité

-Je n'y arrive pas. Même les armures de Bronze, j'ai beau faire je ne parviens pas a les réparer. Peut-être si je pouvais apprendre avec quelqu'un qui s'y connaisse... . Mais de toute façon il me faudrait des années d'apprentissage.
-Je ne peut pas attendre des années. Il faut absolument trouver une solution.
-Mais pourquoi êtes-vous si pressé ? Après tout, les guerres Saintes sont finies, non ?

Kanon hésita un instant, puis décida de ne rien lui dire. Moins de gens seraient au courant des craintes d'Athéna, mieux cela vaudrait. mais il n'était pas non plus question de mentir, il avait déjà menti bien trop souvent dans le passé. Aussi répondit-il simplement :

-J'ai mes raisons, et sache juste que c'est très important. Mais dis-moi, tu était le disciple de Mu, ne t'as-t-il rien dit qui pourrait nous aider ?

Kiki réfléchit longuement, essayant de se souvenir de tout ce que son maître lui avait dit sur ce sujet.

-Eh bien, finit-il par dire lentement, j'ai peut-être une idée, mais je doute que ça marche.
-Je t'écoute quand même. Quoi que ce soit, je préfère essayer plutôt que de me tourner les pouces.

Kiki haussa les épaules.

-Comme vous voulez. Il m'a dit que le créateur de ces armures était le Dieu Hephaistos, qui les créa sur la demande d'Athéna. Il m'a aussi dit qu'il avait appris la metallurgie et l'alchimie d'un homme aux connaissances très étendues du nom de Sion qui portait l'armure du Bélier avant lui, mais que celui-ci était mort, emportant ses secrets dans l'oubli, et que maintenant seuls lui, Héphaistos, et moi quand il me l'aurait enseigné, étions capables de réparer les armures sacrées.
-Je vois. Donc, si je comprend bien, puisque ton maître n'a pas eu le temps de te former et qu'il ne peut pas nous aider, il ne reste qu'Hephaistos qui puisse réparer ces armures... Que sais-tu a propos de ce Dieu ?
-Mon maître ne m'en a pas beaucoup parlé, vous savez . Il m'a juste dit qu'il vivait du coté de l'Etna, car il utilise la chaleur de ce volcan pour créer ces armures et leur donner un peu de l'énergie de la terre.
-Bon, je te remercie, bien que comme tu l'as dit je craigne que ce ne nous soit pas très utile... Je vais réfléchir a ce problème. Mis a part cela, j'avait autre chose a te dire.
-Je vous écoute, fit l'enfant.
-Maintenant que ton maître est mort...

Kanon vit l'enfant tressaillir en entendant ces mots, mais il fallait bien que Kiki apprenne a regarder la réalité en face.

-Donc, maintenant que ton maître est mort, disais-je, tu n'as plus personne qui puisse t'entraîner. Que dirais-tu de devenir mon disciple ?

L'enfant sembla stupéfait et ravi de la proposition de Kanon.

-C'est vrai ?
-Bien sur, répondit Kanon en haussant les épaules. Je ne te le proposerais pas si ce n'était pas vrai.
-Alors ça, je veux bien, s'exclama Kiki. On commence quand ?
-Pas tout de suite, et tu ne pourras pas t'entraîner toute la journée. Tu devras consacrer la majeure partie de la journée a essayer de réparer les armures, même si tu crains de ne pas pouvoir faire grand chose, il faut essayer, et a cause de ma charge de Grand Pope, je serait très pris moi aussi. Donc nous commencerons demain matin, je pense. En attendant, continue a essayer de réparer ces armures.
-Oui, maître, ronchonna Kiki.

Kanon retint un sourire ironique et quitta le Premier Temple, pour retourner se reposer a la Maison des Gémeaux.

Au cœur d'un volcan, dans une fournaise qui aurait tué n'importe quel être ordinaire, un homme aux longs cheveux d'un bleu profond se tenait. Il se trouvait dans une grotte naturelle, aménagée non loin du cratère et du liquide brûlant qui reflétait si bien le caractère emporté d'Ares...
Ganymède, car c'était lui, s'était posté en face d'un piédestal sur lequel reposait une urne. Au pied du piédestal, une épée était posée, brillant de mille feux. Se gardant bien de toucher a l'épée, qui n'était autre que le légendaire Glaive d'Ares, Ganymède s'approcha de l'urne et examina le sceau, rédigé en grec ancien, qui fermait l'ouverture de cette fameuse urne. Il eut un mince sourire en s'apercevant que le papier était très abimé et déchiré par endroits.

-Le sceau est en piètre état... murmura-t-il pour lui-même. Je n'aurai pas de mal a le détruire...

Et il arracha le sceau d'Athéna, livrant par ce seul geste l'humanité a un nouveau danger. Dés que le sceau fut ôté de l'urne de terre, un séisme secoua tout le volcan, ce qui ne sembla pas déranger Ganymède outre mesure, et une aura démentielle, pleine de rage, féroce et bestiale se déploya. Alors apparut Ares, dans toute sa splendeur, toute sa rage tournée vers un seul but : faire payer Athéna... la liberté, enfin, après tant d'années. La liberté, mais aussi et surtout... la vengeance. Ares eut un sourire carnassier. Il allait détruire cette humanité que sa sœur aimait tant a petit feu, il allait la réduire en cendre, et alors quand Athéna serait brisée et qu'elle ramperait a ses pieds en le suppliant, il prendrait un si grand plaisir a la détruire...

Des jours étaient passés. Kanon remplissait son rôle de Grand Pope consciencieusement, et son jugement était juste. Athéna se remettait tout doucement du chagrin que lui avait causé la mort de Seiya. De nouveaux disciples étaient arrivés...
Kanon avait pris en main l'entraînement de Kiki. Celui-ci devait reconnaître que Kanon était un maître de premier ordre, même si il était très dur et sévère, sans pitié aucune envers son nouveau disciple.
Ils se trouvaient ce matin la, comme tous les jours, sur l'aire d'entraînement, ou Kanon enseignait a Kiki quelques notions qui, si elles semblaient fort simple a Kanon, étaient très dures pour le pauvre Kiki...

-Bon, dit finalement Kanon, ont laisse tomber ça, on le reprendra demain.
-Oui, maître, fit Kiki en se relevant difficilement.
-Mais tu me fera mille pompe avant de t'arrêter. Quand a moi, je vais voir comment s'en sortent les autres.
-Argh !

Kanon laissa son disciple a ses pompes, et alla regarder du coté de Marine, Shina et des chevaliers de Bronzes. Il observa comment Jabu s'y prenait avec un groupe d'élèves, essayant patiemment de leur expliquer les principes de base de la cosmo-énérgie.

-Votre corps, tout comme l'univers, est né d'une explosion. Chaque être humain a donc en lui le Cosmos, et...
-Mais, l'interrompit un jeune garçon, si tout le monde a la cosmo-énérgie en lui, comment ça se fait qu'on ne réussisse pas a l'utiliser ?
-Parce que, fit Jabu avec un soupir de lassitude, il faut apprendre a faire exploser son cosmos, et...
-Mais si c'est si simple, pourquoi est-ce qu'on y arrive pas ?
-Parce qu'il vous faut d'abord aller au bout de vous-même pour...
-Mais pourquoi est-ce qu'il y a des gens qui ne réussissent pas a maîtriser le cosmos ?

Le pauvre Jabu commençait a en avoir assez de se faire couper la parole, et il desesperait de leur faire comprendre des notions aussi simple. Kanon s'approcha, décidé a lui venir en aide, et lui fit signe de reculer. Le chevalier des Gémeaux se plaça face aux élèves de Jabu qui le regardèrent, impressionnés par lui, même si ils ne le connaissaient pas.

-Le cosmos, fit Kanon, est a la base de la véritable puissance d'un chevalier. Mais un chevalier, pour trouver cette force, doit aller au plus profond de lui même, et certain n'en sont pas capable. Ceux la se bloquent avant d'atteindre leur cosmos, soit par peur, soit par faiblesse, soit pour une autre raison. Mais le cosmos n'est pas seulement votre plus grande force intérieure ;c'est aussi une source inépuisable d'énergie. Même si le corps est brisé, le cosmos lui est immortel.

Kanon ferma les yeux, et fit brûler son cosmos, s'enveloppant d'une aura dorée qui baigna tout le coliséeum, les élèves et leurs maîtres.

-Le cosmos, est un miracle que vous seul pouvez accomplir. Vous ne le trouverez que si vous avez non seulement la force morale nécessaire, mais aussi si vous respectez les plus grands principes de la chevalerie. Si vous vous battez pour vous-même, vous ne trouverez pas la force de vous relever encore et encore pour affronter votre ennemi, quel qu'il soit et quelque soit sa puissance. Si vous servez une cause juste, en revanche, vous puiserez dans cette cause la volonté dont vous avez besoin pour vaincre.

Kanon observa le silence quelques instants. Les élèves ne bronchaient pas, impressionnés par son pouvoir.

-J'espère avoir répondu aux questions que vous vous posez, acheva finalement Kanon.

Un murmure d'approbation suivit, et Kanon laissa la place à Jabu. Il fit de même pour les autres maîtres,
étudia leur technique d'enseignement, leur prodigua quelques conseils, puis il remonta au Palais du Pope pour finir la journée.
Une fois dans la salle, il se dirigea vers une porte en bois ouvragé qui se situait au fond, derrière le trône, l'ouvrit et entra. Il se trouvait dans la salle des archives, ou flottait un relent de vieux parchemins, de papier, d'encre, enfin de toutes les odeurs que l'on trouve habituellement dans une salle des archives pleine de parchemins moisis.
Kanon commença a fouiller dans les parchemins, du coté d'une vieille étagère. Il resta quelques dizaines de minutes a farfouiller dans les papiers moisis, puis marmonna :

-Ah, j'était sur que ça y était !

Et il commença a s'absorber dans sa lecture des parchemins traitant d'Hephaistos. Il resta longtemps dans la salle des archives, essayant d'en apprendre plus sur le Dieu Forgeron et sans autre compagnie que celle de Jabu, Nachi et Ichi qui essayaient de trouver des informations sur les armures, puis seul quand ces derniers s'en furent se coucher en baillant, et n'en sortit que très tard. Epuisé, il regagna aussitôt sa Maison et s'endormit immédiatement.

La nuit était tombée depuis longtemps sur le Sanctuaire lorsque soudain, la terre se mit a trembler, des éclairs déchirèrent le ciel, la nuit se couvrit. Kanon fut réveillé en sursaut, percevant soudain une aura démentielle qui engloutissait tous sentiments, toute compassion sur son passage, ne laissant que haine et amertume dans le cœur des hommes. Le sol grondait, le tonnerre résonnait, la terre semblait se détruire.
Puis, tout s'arrêta, aussi vite que cela avait commencé, et le cosmos que Kanon avait sentit disparu. Celui-ci resta haletant, étendu sur la pierre froide ou le séisme l'avait violemment projeté, n'ayant plus qu'une terrible certitude qui résonnait en lui.
Ares était revenu a la vie...

Le lendemain, a l'aurore, Athéna réunit les chevaliers du Sanctuaire afin de discuter de ce qui s'était passé la nuit précédente. Lorsqu'il entra dans la Salle du Pope, Kanon remarqua a quel point elle semblait pale et fatiguée. Même si elle s'y attendait, la réincarnation d'Ares avait du être un choc pour elle. Les autres chevaliers semblaient également fatigués, car ils n'avaient pas du se rendormir de la nuit, tout comme Kanon, et ce genre de nouvelle avait de quoi vous mettre le moral au plus bas, mais c'était elle qui semblait avoir été le plus touchée. Néanmoins, quand elle prit la parole, sa voix était calme et confiante.

-Chevaliers, je pense que vous avez tous ressenti ce qui s'est passé cette nuit, même si vous n'avez pas tous compris ce que cela impliquait. Je vais donc le dire a haute voix : Ares s'est réincarné. C'est vrai que je m'y attendais un peu, mais j'espérais néanmoins me tromper. Toutefois, puisque mes craintes se sont fondées, il faut maintenant réfléchir a ce que nous allons faire.

Le silence régna quelques instants, puis Kanon se leva et prit la parole.

-Tout d'abord, je ne pense pas que nous soyons en danger immédiat. Il faudra du temps a Ares pour réunir ses troupes et se préparer a un assaut directe contre le Sanctuaire, au moins quelques mois. Ne paniquons donc pas.
-C'est facile a dire, s'emporta Jabu, mais même si nous avons trois mois de répit, nous n'aurons jamais le temps de former de nouveau chevaliers ! Ce n'est pas quelques mois qui suffiront, il nous faudrait des années !
-Je sais, dit Kanon d'une voix coupante, je ne suis pas un imbécile. Toutefois, il m'est venu une idée, cette nuit, après l'arrivée d'Ares. Nous n'avons pas de nouvelles troupes, mais peut-être y a-t-il moyen d'aller en chercher aux...
-Non, Kanon, intervint Athéna, je sais a quoi tu penses et c'est beaucoup trop dangereux.
-Déesse Athéna, répliqua Kanon d'une voix dure, si je tiens la une chance de sauver la terre, je me dois d'essayer, même si vous me l'interdisiez !
-Mais enfin, de quoi parlez vous ! s'exclama un Jabu de fort mauvaise humeur, tout d'abord d'avoir passé une sale nuit, ensuite d'être tenu a l'écart de la conversation.
-C'est très simple, répondit Saori. Kanon a pour projet de partir rechercher les chevaliers d'Or et le chevaliers Divins.
-Quoi, vous voulez dire Seiya et les autres ? mais alors, ça voudrait dire qu'il devrait aller...
-Aux Enfers, c'est exact, fit Kanon d'une voix calme. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais j'ai bien réfléchi. C'est notre seul espoir, sans les chevaliers d'Or et les chevaliers Divins, jamais nous ne réussirons a vaincre Ares et ses troupes.
-Moi, je pense que c'est une bonne idée, fit Shina qui était restée silencieuse jusqu'a présent.
-Et moi aussi, je suis du même avis, ajouta Marine.

Athéna considéra longuement ses chevaliers, les uns après les autres, puis enfin murmura :

-Je vois que vous êtes tous de l'avis de Kanon. Alors, soit. Je te donne la permission de partir, Kanon, car malgré ce que j'ai dit je crois moi aussi que c'est notre seul espoir, et d'ailleurs même si je te l'interdisais tu partirait sans doute quand même. Je ne voulais pas que tu risque ta vie, mais nous n'avons pas le choix. Néanmoins, il est hors de question que tu parte sans armure. Il faut trouver un moyen de réparer les armures d'Or avant que tu ne parte, ou tout au moins la tienne, car sinon ce serait suicidaire. Qui sait quels dangers te guetteront la-bas ?
-J'y ait réfléchi, répondit Kanon. J'ai également discuté avec Kiki, et fouillé dans les archives, et j'en suis arrivé a la conclusion que le seul moyen de réussir a réparer les armures a temps, c'est d'aller le demander a la seule personne capable de cet exploit mis a part Mu.
-Hephaistos... souffla Athéna. Oui, lui seul peut encore réparer les armures d'Or a temp. Mais ce sera dur de le convaincre de te voir, et encore plus de reparer les armures...
-Je dois néanmoins, essayer, c'est notre seule chance. J'emmènerais Kiki avec moi, les armures le concernent aussi un peu, et cela l'instruira.
-Très bien, capitula Athéna.
-Je pars aujourd'hui même.
-Nous te souhaiteront tous bonne chance.
-Merci.

Et il rajouta pour lui même :

-Je crois que je vais en avoir besoin...

Puis, il continua a voix haute :

-Je pense qu'en attendant notre retour, a Kiki et a moi, les chevaliers encore en vie devraient s'entraîner dur. Même si je parvenais a ramener les chevaliers d'Or et Divins, ils seraient certainement affaiblis, il faudra économiser la moindre parcelle d'énergie. Ce combat sera dur, très dur. Préparez vous en conséquence, et soyez toujours sur le qui-vive. même si je pense qu'Ares n'attaquera pas avant d'avoir réunis ses troupes, il se peut qu'il envoie des berserkers au Sanctuaire, pour qu'ils lui disent a combien s'élèvent nos forces. Si cela arrive, il ne faudra pas que ceux-ci retournent vivants chez leur maître.

L'un après l'autres, les chevaliers de Bronze et d'Argent hochèrent la tête, prêts a tout pour essayer de sauver la terre et Athéna.

Une fois la réunion terminée, Kanon descendit rapidement les marches du Sanctuaire jusqu'a la Maison du Bélier, ou Kiki devait encore être en train d'essayer de réparer les armures. En effet, quand Kanon arriva a destination, il entendit des bruits de marteaux.
Mais alors qu'il entrait, il entendit un bruit sourd et un cri de douleur suivit d'un grognement excédé. Il s'avança dans la première Maison, et ne tarda pas a voir Kiki, un des outils de Mu a coté de lui se tenant la main d'un air écœuré et furieux. Il tourna la tête en entendant Kanon arriver, et aussitôt son expression maussade se changea en un grand sourire comme seul Kiki pouvait en faire. Contrairement a Jabu, Kiki ne nourrissait aucune méfiance envers Kanon, et l'appréciait même beaucoup, car il savait que sous ses dehors froids et distant, le chevalier Gemini était un homme profondément bon et juste. Mais si Jabu était aussi méfiant a l'égard de Kanon, c'était aussi qu'il ne le connaissait pas, et il ne savait pas du tout qui il était. En effet, Jabu n'avait vu Saga qu'une seule fois, et de loin, et il n'avait pas remarqué la stupéfiante ressemblance avec Kanon. Voulant protéger Saori, il était normal qu'il soit méfiant envers quelqu'un qu'il ne connaissait pas, même si Athéna lui faisait confiance. Kanon souffrait parfois de sa solitude, mais il n'éprouvait pas le courage d'aller voir les chevaliers de Bronze ou d'Argent de temps en temps pour leur parler ou se joindre a eux. Si seulement les Golds Saint n'étaient pas morts...

-Bonjour, maître !
-Kiki, laisse ça pour l'instant, tu pars avec moi.
-Vrai ? On va ou ?
-Nous partons pour l'Etna. Il faudra emmener les armures avec nous, ce ne sera pas facile vu leur nombre, mais le voyage ne sera pas long.
-Chouette ! Je pars vraiment avec vous ?
-Puisque je te le dis, fit Kanon avec un geste d'agacement. Prépares-toi vite, nous devons nous dépecher.
-Oui, maître, mais que dois-je prendre avec moi ?

Kanon hésita quelques instants. De quoi l'enfant pourrait-il avoir besoin ?

-Rien de spécial, répondit-il enfin. Tu sera assez chargé avec les armures. Prend quelques vétements de rechange, car je ne sais pas combien de temps nous serons absent. Quand tu seras la-bas, je veux que tu observe avec attention comment Hephaistos et ses apprentis, si il en a, font pour forger. Je pense que tu pourras apprendre quelques petites choses intéressantes en Alchimie.
-Super, maître !

Kiki fonça dans le coin ou il dormait, attrapa quelques vêtements en vrac qu'il fourra dans un sac, et revint se présenter devant Kanon.

-Je suis prêt, maître.
-Bien. Dans ce sac, j'ai mis tous les morceaux des armures. Tu devrais être capable de le porter sans difficulté, je pense.
-Mais c'est pas juste, ronchonna l'enfant, pourquoi je porte tout et vous rien ?
-Parce que je dois pouvoir te protéger, toi et les armures, si on nous attaques, répondit Kanon d'une voix sans réplique. Imagine que les berserkers d'Ares nous volent ces armures, dis-moi comment nous pourrions gagner après ?
-Euh...
-Bon. Alors prend ce sac et cesse de ronchonner.
-Oui, maître.

Kanon se dirigea rapidement vers le Sanctuaire d'Hephaistos, pas trop vite toutefois pour que Kiki puisse suivre, mais assez vite pour y être en peu de temp.
Ils ne tardèrent pas a arriver a proximité de l'Etna, ou vivait Hephaistos, et Kanon ralentit de plus en plus au fur et a mesure qu'ils s'approchaient de la Forge d'Hephaistos. Le paysage était vide et désolé, mais pas repoussant ;simplement austère. La terre vibrait presque de vie sous les pieds de Kanon et Kiki, c'était presque un endroit agréable.

-Nous y somment presque, annonça Kanon a Kiki. Une fois arrivés, laisse moi parler, ne t'avise pas d'ouvrir la bouche.
-Oui, maître, soupira Kiki. Je sais, je ne dois pas ouvrir la bouche, je dois bien me tenir, je dois rester discret, je dois bien observer.
-Parfait, tu as au moins une bonne mémoire.

Ils continuèrent ainsi quelques minutes, et ils ne tardèrent pas a arriver dans les limites du Sanctuaire d'Hephaistos. Mais une fois la, Kanon s'arrêta soudain.

-Maître ? demanda Kiki. Que se passe-t-il ?

Kanon ne répondit pas, les yeux clos, il semblait concentré sur autre chose. Kiki se demanda si il avait entendu ses paroles, et finit par conclure que non.

-Maître ? essaya-t-il encore une fois.
-Qui que tu soit, montre-toi, dis soudain Kanon.

Kiki le regarda avec des yeux ronds. A qui pouvait-il bien parler ? L'enfant était perplexe, ne comprenant pas l'étrange comportement de Kanon. Mais il ne se posa pas de questions bien longtemps, car soudain quelqu'un apparut devant eux.

-Waaaah ! Mais qui... comment ? ! s'exclama Kiki, stupéfait par cette brusque apparition.

Le nouveau venu était assez grand, a peu prés de la taille de Kanon, et de longs cheveux bruns retombaient sur son dos. Ses grand yeux verts étaient malicieux, et l'homme lui-même était très charismatique. Il eut une moue amusée en regardant Kanon.

-Toutes mes félicitations, dit-il après quelques instants de silence . Je ne m'attendais pas a ce que tu me repère si facilement, je sais assez bien dissimuler mon aura d'habitude.
-En effet, mais ta technique n'est pas encore parfaitement au point, c'est pour cela que j'ait pu te repérer. Je suppose que tu devait nous suivre depuis cinq bonne minutes quand je t'ai repéré.
-Oh, je te suivait depuis assez longtemps pour savoir que celui-ci est ton disciple, mais votre conversation n'était pas très instructive en ce qui concerne vos identités et la raison de votre venue.
-Je serait ravi de t'expliquer tout cela, mais d'abord dis-moi donc a qui j'ai l'honneur.
-Certainement. Je suis Myrtilos, Apprenti d'Hephaistos.

Loin de rassurer Kanon, ce titre d'Apprenti ne fit qu'exacerber sa méfiance. Toutefois, il n'en montra rien et répondit d'une voix égale :

-Je suis Kanon, chevalier d'Athéna. Je suis venu ici pour voir Hephaistos.

Myrtilos eut un léger rire.

-Voyons, chevalier, crois-tu qu'il suffise de se présenter ainsi pour arriver devant mon maître ? Si tu as un message pour lui, remet-le moi, mais tu ne passeras pas.

Kanon soupira. Il avait tout fait pour éviter ça, mais il allait devoir se battre... Ce n'était pas la meilleure manière de rencontrer Hephaistos pour lui demander une faveur, mais il devait voir le Dieu Forgeron... Mais peut-être y avait-il un moyen d'éviter le combat ?

-Bon, fit Kanon, dis a Hephaistos que je suis la et que je désire le voir. Ce sera a lui de décider si il désire me parler ou non.

Myrtilos hésita, mais la requête de Kanon était raisonnable, et Myrtilos connaissait assez le légendaire sens de l'honneur des chevaliers d'Athéna pour savoir que Kanon ne le frapperait pas dans le dos pendant qu'il irait voir son maître.

-Si je vais parler a Hephaistos, me promet tu de rester ici jusqu'a mon retour ?
-Tu as ma parole, accepta Kanon. Je t'attendrait ici, avec Kiki.
-Très bien, je te fais confiance. A tout de suite.

Et Myrtilos disparut a nouveau, de la même façon déconcertante qu'affectionnait Kiki. Celui-ci était d'ailleurs assez surpris, car il croyait que seuls lui et son maître connaissaient ce genre de technique. Son ego en prenait un sacré coup...
Kanon, quand a lui ne semblait pas du tout inquiet, même si il se rongeait les sangs intérieurement en attendant le retour de Myrtilos. Il s'assit calmement sur un rocher a l'écart, le sac contenant les armures a ses pieds afin qu'il puisse le protéger. Il semblait perdu dans ses pensées, et Kiki resta silencieux pour ne pas interrompre sa méditation.
Ils n'eurent pas longtemps a attendre, car Myrtilos ne tarda pas a revenir. Il jeta un regard a Kanon qui attendait tranquillement assis sur son rocher.

-Mon maître Hephaistos a accepté de te recevoir, bien que je ne comprenne pas qu'il fasse exception pour toi aux règles qu'il a lui-même instaurées, selon lesquelles nul ne peut venir en ces lieux. Quoi qu'il en soit, suis moi.

Sans un mot, Kanon se leva et suivit l'Apprenti sans hésiter. Kiki récupéra le sac aux armures et fit de même, guère rassuré par la tournure que prenaient les événements. Myrtilos conduisit Kanon et son disciple le long de l'Etna, et les amena jusqu'a une étrange construction.

-Voici, fit Myrtilos, le Sanctuaire d'Hephaistos. Le palais de notre maître est entouré par dix Ateliers, qui renferment chacun une des armure que portent les Guerriers d'Hephaistos, les Outils. Il existe les Outils des Cisailles, de la Pince, du Marteau Céleste, et encore sept autres. Ces Outils sont encore plus puissants que les légendaires Gold Cloth, ajouta Myrtilos avec un orgueil non dissimulé. Il était fier de son maître et de son Sanctuaire, et il tenait a le faire savoir.
-Nous allons traverser les dix Ateliers avant de parvenir au Palais d'Hephaistos, j'espère que marcher ne vous fait pas peur. Je ne peut pas vous teletransporter en utilisant la telekinesie, car vous êtes des étrangers au Sanctuaire, et Hephaistos a mis en place un voile de protection.
-Ah, c'est donc pour ça que je ne réussis pas a me teletransporter ? questionna Kiki.
-Probablement, répondit Myrtilos. Mais si j'était vous, je profiterait de la promenade, car vous êtes les seuls a avoir eu le droit de venir ici sans appartenir au sanctuaire d'Hephaistos depuis des temps... mythologiques.
-J'apprécie cet honneur, répondit froidement Kanon, sans rien ajouter d'autre.

Le voyage se déroula en silence, puisque Myrtilos ne voulait pas prendre l'initiative de la conversation, Kanon n'était pas d'humeur causante, et Kiki avait reçu l'interdiction de piper la moindre syllabe tant que son maître ne le lui aurait pas expressément permis. L'enfant était suffisamment prudent pour savoir quand il valait mieux obéir aux ordres, et se contenta de bien regarder comme le lui avait recommandé Kanon. Le site était grandiose et magnifique, malgré l'absence de toute végétation. Les différents ateliers étaient faits d'un élément blanc translucide, que Kiki finit par reconnaître car son maître lui en avait vaguement parlé. Oubliant son interdiction de parler, il ne put contenir son émerveillement.

-Du cristal d'Orichalque... murmura-t-il.
-Hmmm ? s'enquit Kanon, qui s'était encore perdu dans ses pensées.

Prenant cela comme une permission de parler, Kiki reprit :

-Ces Ateliers... Ils sont faits de cristal d'Orichalque. C'est un matériau plutôt rare, pour ne pas dire quasiment inexistant. Je n'aurait jamais cru en voir autant d'un seul coup.
Myrtilos jeta un coup d'œil perçant au gamin. Il n'avait guère fait attention a lui, le jugeant comme une demi-portion quand il comparait sa cosmo-énérgie a celle de Kanon, et il se voyait contraint de réviser son jugement : le petit avait de la cervelle.
-En effet, fit l'apprenti, c'est bien du cristal d'Orichalque. Il n'est d'aucune utilité dans la confection d'armes ou d'armures, et c'est pourquoi Hephaistos a décidé de l'utiliser pour construire ses ateliers. C'est une façon de montrer la valeur qu'il donne a ces ateliers et aux Apprentis qui les gardent.
-Hmmmmm, fit Kanon. Donc, les apprentis gardent les Ateliers. Et de quel Atelier es-tu, Apprenti ?

Myrtilos eut un vague sourire.

-Je suis Myrtilos de la Pince Céleste. Mais je ne peut pas utiliser mon armure tant que mon maître ne m'y a pas autorisé, contrairement aux chevaliers d'Or. Voyez-vous, le nom d'Outil que nous donnons a nos protections, n'est pas purement symbolique. Ce sont les vrais Outils Céleste dont se sert Hephaistos pour créer ses artefacts, et qui ont le pouvoir de se modifier en armure pour recouvrir les plus valeureux guerriers d'Hephaistos, ceux a qui il a accordé l'honneur de les prendre comme apprentis. Ce sont... Les Outils d'Hephaistos.
-Je comprend, fit Kanon, impressionné malgré lui. Il remercia Athéna que Hephaistos reste neutre durant les Guerres Saintes, car si ils avaient eu en plus a combattre de tels adversaires... Il préféra ne pas imaginé ce qui se serait passé alors.
-Donc, si je comprend bien, continua Kanon, on peut comparer ces Ateliers aux douzes Temples du Zodiaque. Et les apprentis qui les gardent sont comparables aux Golds Saints.
-Mouis, admit Myrtilos avec une moue pensive, mais comme je vous l'ai dit, la puissance des Apprentis et cele de leurs armures dépassent largement celle des chevaliers d'Or. En parlant de puissance, je me pose une question, Kanon.
-Oui ?
-Quel est votre rang dans la chevalerie ? Au vu de votre puissance, je penserais que vous êtes au moins chevalier d'Or, mais je ne peux pas en être sur puisque vous ne portez pas d'armure.
-Eh bien, je suis le chevalier des Gémeaux. Et si je ne porte pas mon armure, c'est parce que je ne peux pas la revêtir.
-Je ne comprend pas, fit Myrtilos, l'air intrigué. Vous vous prétendez le chevalier des Gémeaux, et vous ne pouvez pas revêtir votre armure ?
-En fait, l'armure des Gémeaux a été détruite. Elle est réduite en morceaux. Que croyiez vous donc qu'il y avait dans ce sac ?

Le regard de Myrtilos glissa sur le sac que tenait Kiki, puis revint sur Kanon.

-Ainsi, c'était donc ça. Je sentait une étrange puissance latente dans ce sac, mais je n'ai pas immédiatement reconnu l'armure de la constellation des Gémeaux. Il y a cependant une chose qui m'intrigue. Comment cela se fait-il qu'elle dégage autant d'énergie ?
-Parce qu'il n'y a pas que l'armure des Gémeaux. Durant la dernière Guerre Sainte, les douze armures d'Or ont été toute détruites.
-Les... Les douze armures d'Or... souffla Myrtilos. Je vois. Je suis désolé, nous savions qu'Athéna avait vaincu Hadès il y a peu de temps, mais nous n'avions aucun détail, et je ne savait pas ce qu'il en était pour les armures. Je comprend mieux maintenant pourquoi vous êtes ici.
-En effet. J'ai besoin de mon armure tout de suite, et des autres le plus tôt possible, et c'est pourquoi je suis venu.
-C'est courageux de votre part. Malgré la puissance de votre Cosmos, sans armure vous n'auriez aucune chance face a tous les Apprentis d'Hephaistos.

Myrtilos, Kanon et Kiki restèrent silencieux le reste du chemin menant a la Forge, et ils restèrent chacun perdus dans leurs pensées. Deux ou trois heures plus tard, Myrtilos annonça :

-Nous sommes quasiment arrivés. Voici la demeure de mon maître.
-La Forge d'Hephaistos, fit Kanon, admiratif devant l'architecture habile et la froide beauté de ce lieu austère. C'était un endroit dont la majesté était comparable a celle du Sanctuaire. Kanon y sentait encore plus intensément la puissante cosmo-énérgie du dieu forgeron, qui avait investi cet endroit de son aura.

Myrtilos fit passer l'homme et l'enfant par une entrée faite de cristal d'Orichalque, et leur fit signe de le suivre. La Forge d'Hephaistos s'étendait a travers tout le volcan, mais Kanon n'avait aucun doute concernant l'endroit ou Hephaistos avait du mettre la salle du trône. En plein cœur de l'Etna, la ou la lave bouillante apportait la puissance de la terre aux objets forgés par Hephaistos.

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Cette fiction est copyright Steph Bréant.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.