Chapitre 10 : Confrontation(s)


Aphrodite:

Je jetai un dernier regard vers Narcisse.

Son visage magnifique s'était figé à jamais en une expression empreinte de sérénité. Il reposait dans un linceul de fleurs au pétales jaune pâle...

Jusque dans la mort elle-même nous étions semblables...

Moi aussi j' avais été comme lui, j' avais pensé comme lui...

Lorsque j' obtins mon armure, et que tout à coup je pris conscience de ma propre force, de mes pouvoirs, je crois que je ne me considérai plus semblable à un être humain et je me confortai dans cette idée lorsque j' appris de Saga que lui, simple mortel, était parvenu à vaincre Athéna elle-même et à prendre le contrôle du sanctuaire... A partir de cet instant, je me considérai comme un demi dieu...

Mais dans mon aveuglement, et sans doute par orgueil, j'en ai oublié que même un demi dieu reste un homme.

Il avait fallu la détermination d' un jeune chevalier de bronze pour m' ouvrir les yeux...

Oui cette force que nous autres chevaliers possédions était notre plus grande faiblesse. Elle n' était rien si elle n' était pas mise au service d' une cause juste, car seule notre foi en cette cause nous permettait de nous relever encore et encore... Cela je venais de le comprendre à l' instant même... Narcisse et moi avions marché sur deux routes différentes mais semblables, elles s' étaient croisées, confondues, pour finalement se séparer à jamais...

Quelque chose avait changé en moi et je crois que pour la première fois depuis que j'avais endossé mon armure, je me sentais chevalier d' Athéna... Même si je l' avais toujours été en théorie, cette petite flamme, cette lueur d' espoir qui s' était éteinte il y a longtemps, cette flamme au fond de mon coeur venait de renaître.

C' était pourquoi je me devais de me relever et de poursuivre ma route afin de rejoindre mes compagnons, malgré cette douleur lancinante qui parcourait tous mes membres.



Fuega :

- Arès...

Je l' avais reconnu à l' instant.

Ce cosmos ne pouvait qu' être le sien. Des bribes de mes vies antérieures où il apparaissait brièvement m' étaient soudainement venues à l' esprit.

Un sourire cynique se dessina sur ses lèvres.

Une aura de teinte sombre englobait son corps.

Je ne pus m' empêcher de reculer de quelques pas. En vain.

Cette aura emplissait toute la pièce m' étouffant, comme s' il tentait de me signifier ainsi ma petitesse, comme s' il tentait de me montrer que je n' étais rien... J' avais peur, et mon cœur tambourinait dans ma poitrine... J' avais peur...

Comment auraient réagis les autres en une pareille situation ?

Comment se serait comporté Milo ?

Il était fier et n' aurait sans doute jamais laissé deviner ses sentiments à son adversaire... J' essayai de me souvenir des leçons qu' il m'avait prodiguées quelques temps avant le début de la bataille et me concentrai afin de faire appel à mon cosmos...

Enfin, je redressai la tête tentant de me composer un visage impassible, fronçant les sourcils afin de lui faire face.



Arès :

Elle m' avait reconnu. Je n' en doutais pas...

Pour cette réincarnation, elle avait choisi le corps d' une jeune femme extrêmement sensuelle, au regard de braise...

Pourtant, malgré les apparences et les époques, nous autres dieux, êtres éveillés à la Big Will étions capables de lire dans l' essence de chaque individus et ainsi de distinguer nos semblables des faibles humains.

Et le léger geste de recul qu' elle avait effectué me le confirmait.

Quelques instants plus tard, je sentis qu' elle avait fait appel à son cosmos... Cela m'amusa...

- Hum... je ne sais plus combien de siècles se sont écoulés depuis notre dernière rencontre mais tu n' as pas changé... Toujours aussi fière.

Je senti mes lèvres s' étirer de plus belle...

-Et qu' est-ce qui me vaut l' honneur de te rencontrer en de pareilles circonstances ?

Je n' avais jamais compris pourquoi je la trouvais si différentes des autres... Ce n'était pas le fait que nous soyons tous deux de nature divine, mais bien celui que nous soyons ennemis. Il y avait quelque chose d' irrésistible en elle. Son cosmos dégageait quelque chose de sauvage et indomptable. Elle et moi étions si semblables... Nous aurions pu ne former qu' une seule entité... Elle représentait cette icône que tout les dieux auraient aimé avoir à leurs côtés...

La victoire qui guiderait mes pas vers le but que je m' étais fixé.

Si seulement...

- Je souhaiterais te proposer un pacte, le même que tu refusas il y a de cela plusieurs centaines d' années.

Elle sembla surprise

- Ah oui ? Et tu es donc persuadé que j'ai changé d' opinion ?
- Je me doutais que tu me répondrais ainsi... Mais il y a bien des choses que tu ignores et que tu ne peux comprendre..
- Hé bien, expliques-moi ! Quel est la signification de tous cela ?! De cette guerre, de ces combats ? Pourquoi ?...

Je restai un instant silencieux...

- Tu ne peux pas comprendre ce que cela fait de se voir déposséder de ce qui vous revient de droit, d' être rejeté et renié par ses semblables.

Je me rappelais de cet instant où Zeus avait décrété que je ne serais plus reconnu comme l' un des grands dieux de l'Olympe et que le domaine des hommes ne m'appartiendrait pas...

- Dépossédé de la Terre ? Mais de quel droit crois-tu avoir un quelconque pouvoir sur la terre et ses habitants, sur nos semblables ? De quel droit ?

De quel droit ? Elle non plus ne réalisait pas... Nous sommes dieux, nous avons le pouvoir et tous les droits.

- Du droit du plus fort.

Elle semblait sidérée. Et son expression me rappelait vaguement celle qu' Athéna avait affichée lors de notre dernière confrontation

- Si tu penses comme cela alors, il est sûr qu' Athéna ne peux que vaincre.
- Athéna ne vaincra pas. Pas cette fois-ci. A la fin de cette guerre une nouvelle ère verra son avènement...



Jabu :

Ils arrivaient. Ils étaient parvenus à traverser les trois premières maisons du zodiaque. Je regardai au dehors.. Les flammes de l' horloge du zodiaque brûlaient. Déjà celle représentant le signe des Gémeaux s' était éteinte. Neuf heures. Il allait nous falloir contenir leur avancée pendant neuf heures. En serions nous capables ?

Notre premier vrai combat...

Depuis que nous avions obtenu nos armures nous n' avions jamais réellement pu faire nos preuves. Ecartés du combat lors de la bataille du sanctuaire, mis de côtés lors des péripéties de la lutte en Asgard et il en fut de même au cours de la bataille contre Hadès. Depuis toujours nous ne pouvions que nous contenter de voir Seiya et les autres évoluer, nous distancer, devenir à chaque affrontement de plus en plus puissants...

A chaque fois que je pensais à cela... Je n' irais pas juqu'à dire que je ressentais un vilain sentiment de jalousie... Mais je me sentais terriblement honteux et inutile. Comme si toutes mes années d'entraînement n' avaient servi à rien.

Et je savais que Ban et June pensaient la même chose. C' est pourquoi, malgré la peur qui nous nouait le ventre nous étions là ; prêts à les stopper coûte que coûte.



Eris :

J' avais pris ma décision un instant auparavant. Pourtant je savais que ce que j'allais faire était interdit.

Elle était là reposant au fond de ce sombre cachot au mur suintant d' humidité dans lequel Arès l' avait enfermée il y a longtemps, afin d' user à loisir de ses talents.

Nombreux étaient ceux qui n' avaient pu survivre ici longtemps ; combien étaient-ils ceux dont l' esprit tourmenté nuit et jour avaient fini par mettre fin à leurs jours ?

Pourtant elle avait survécu, elle.

Mes yeux ne s' étaient pas encore habitués à la pénombre qui régnait ici, mais je devinais sa présence.

Elle était là assise, les épaules légèrement voûtées, et ses longs cheveux noirs tombant sur son visage. Mais malgré son air accablé, je me doutai qu' elle souriait.

- Hi, hi ! Quelle visite inattendue, me dit-elle de sa voix aigrelette, Qu' est-ce qui t'amène en ces lieux sordides toi, Eris, déesse de la discorde ?

Elle redressa la tête, et la faible lueur de la torche que j' avais avec moi éclaira son visage. Pendant un long moment je ne pu détacher mes yeux de son regard.

Ce regard si étrange et troublant...

Son oeil droit avait la couleur du ciel tandis que le gauche était plus noir que le jais...

Son visage se tordit en une grimace hideuse, et ses yeux vairons se mirent à briller d' une lueur inquiétante. Ce n' était pas la première fois que j' assistais à un tel spectacle, mais malgré cela, en cette instant j' éprouvai une étrange sensation.

- Cesse donc cette mascarade. Tu dois bien te douter de la raison de ma venue ici.
- Oui, nous savons... Nous savons pourquoi vous êtes ici... Mais non, nous ne voulons pas vous aider...

Hécate... Quelle déesse étrange. Méconnue et méprisée par ses semblables; les autres dieux olympiens, sans doute parce qu' aucun d'entre eux n' était parvenu à saisir l'essence de sa personnalité : la dualité. Confrontation en son esprit entre deux entités, l' une douce et bienfaisante, l' autre redoutable et maléfique. Comme si deux divinités cohabitaient en un même corps.

- Nous ne voulons pas utiliser nos pouvoir afin de voir l' avenir...
- Si tu le fais, sa majesté Arès saura se montrer généreuse, et peut-être même qu'elle te libérera de cette prison morbide.

En entendant ces mots, les traits de son visage se détendirent, éclairés par l' espoir que mes paroles avaient fait renaître en elle.

- Nous serions libérées... Mais non ! Non ! Nous ne devons pas, il y a toujours une répercussion... De toute façon on ne peut modifier la destinée...
- A quoi te servent tes pouvoirs de divination si tu ne peux en user ? Allons donc, il y aura aussi des retombées si tu refuses d'obéir.

Pendant un court moment, elle resta silencieuse bien que ses lèvres remuassent ; les deux personnalités présentes en son corps devaient sans doute débattre de le parti à prendre.

- Nous avons pris notre décision... Que veux-tu savoir ?



Fuega :

- Athéna ne vaincra pas.

Il avait prononcé cette phrase comme s' il signait ainsi l' arrêt de mort d' Athéna.

Je m' apprêtai à répondre, mais il ne m' en laissa pas le temps, se tournant vers la sortie.

- Entre et présente toi, fidèle serviteur !

Les deux battants de l' imposante porte de bronze et de bois massif s' ouvrirent cédant ainsi le passage à un jeune homme en armure couleur d'ébène.

Dès que je posai les yeux sur son visage, mon coeur fit un bond dans ma poitrine.

Moi qui depuis le début de ma confrontation avec Arès tentai de me contenir, je me mis à trembler. Non pas de peur mais plutôt de stupeur.

Ce ne pouvait être que lui. Il avait le même visage, les mêmes traits, pourtant son regard était voilé. J' avais du mal à le croire.

- Sei... Seiya !
- Non, contesta Arès, celui qui se tient devant toi n' est plus le chevalier Pégase, mais le Berserk de l' étoile Salien de la Trahison.



June :

Ils étaient quatre et bientôt nous serions face à eux...

Mon premier véritable combat... Je me sentais excitée car toutes les années d' entraînement que j' avais subies allaient enfin servir...

J' allais faire mes preuves en tant que chevalier de Bronze.

Mais en même temps j' avais peur... Peur de ne pas être à la hauteur de la mission qui m' avait été confiée...

Nous entendîmes leurs pas, résonnant dans l' immense maison du Cancer, avant que nos yeux se posent sur les trois personnes qui à présent se dressaient devant nous...

Je ne pus réprimer un frisson ; l' aura qu' ils dégageaient tous était terriblement impressionnante, non pas par sa puissance qui, même si elle était redoutable et sans doute supérieure à la mienne, n' égalait pas celle des chevaliers d' or, mais par la profonde noirceur qu'elle recelait.

Pourtant alors que je percevais quatre présences, je ne voyais que trois Berserks face à nous. Je jetai un coup d' oeil rapide à Ban qui me répondit en haussant les épaules. Lui non plus semblait ne pas comprendre....

- Hum, cette fois-ci l' un de nous sera opposé à des chevaliers de bronze, dit l' un des Berserk, une jeune femme arborant une étrange coiffure de couleur rose. Mais ne vous fiez pas à leur rang, à moins que vous ne souhaitiez finir comme Actéon et Tantale.

Actéon et Tantale ? Elle devait sans doute parler des deux Berserks dont le cosmos avait disparu il y a peu, l' un éliminé par Marine et Shina, et l' autre par la personne mystérieuse qui s' était introduite dans le sanctuaire.

- Bien je me chargerai d' eux.
- Puisque tu le désires Métis. Vous autres, en avant ! cria-t-elle en se tournant vers les deux autres Berserks.
- Hé ! Attendez, pas si vite ! Qu'est-ce qui vous fait croire que vous pourrez traverser ce temple si facilement ?

Jabu qui jusqu' à présent n' avait pas ouvert la bouche était intervenu avec véhémence.

L' autre ne répondit rien, elle se contenta de sourire avant de lancer subitement son poing en avant...



Ban:

Je n' avais pas bien saisi ce qui venait de se passer, celle qui semblait être leur chef avait tendu le bras vers l' avant comme si elle tentait de nous porter une attaque, mais subitement tout s'était mis à ralentir autour de nous.

Et nous les avions vu, les berserks passé à côtés de nous sans que nous puissions rien faire, incapables que nous étions d'esquisser le moindre geste.... Cette scène semblait si irréelle !

- Ban, June, que faites-vous ? Il faut réagir !!

Jabu en nous interpellant avait réussi à me sortir de ma torpeur, lui c' était déjà élancé vers la sortie de la maison du cancer.

June et moi le suivîmes en courant. Nous devions à tout prix rattraper les Berserks avant qu' ils n' atteignent la maison suivante... Mais au moment où nous arrivions à la hauteur du chevalier de la Licorne celui-ci stoppa brusquement sa course.

- Jabu ? Mais... Pourquoi t' arrêtes-tu alors que tu viens toi même de nous ordonner de les suivre ?

Jabu ne répondit rien, il restait silencieux, serrant les poing avec force, avec une telle intensité que ses phalanges étaient devenues très pâles. Il avait la tête baissée et son corps était secoué de spasmes

- Jabu ? Quelque chose ne va pas ? Si tu es en colère parce que nous les avons laissés traverser ce temple sans rien faire, ce n'est pas le moment pour se laisser aller... Jabu ?

La jeune femme blonde était revenue sur ses pas, et au moment ou elle levait le bras, posant la main sur son l' épaule du chevalier de la licorne, ce dernier fit littéralement exploser son cosmos, projettant le chevalier du caméléon à plusieurs mètres de nous...



Hécate :

- Ainsi donc c'est ce que le destin nous réserve ?

Nous voyions qu' elle peinait à contenir sa rage, son aura irradiant la colère...

- Non, je ne les laisserai pas agir, ceux qui manoeuvrent dans l' ombre et se jouent de nous... Je ne la laisserai pas approcher, elle, Athéna, je ferai tout pour qu' Arès puisse vaincre et obtenir ce qu' il a toujours désiré...

Orgueil !

Comme tant d' autres elle croyait que l' on pouvait tout obtenir par la volonté, elle croyait pouvoir modifier le destin, elle oubliait que quoiqu'on fasse, Moros, la destinée n' était pas malléable, et que même les dieux étaient impuissants fasse à elle...

En cet instant elle était sans doute parvenue à percer nos pensées car elle nous dit :

- Oh, mais je ne suis pas comme les autres, je suis de ceux qui croient que nous bâtissons nous-même notre avenir.

Nous la regardâmes, quittant notre cachot...

De nouveau nous étions enfermées, seules... Mais nous savions que ce ne serait plus pour longtemps... Bientôt nos geôliers ne seraient plus, car celui qui connaît son avenir n' a plus d' avenir... A ce moment il nous faudrait choisir notre camp...



Fuega :

Je levai la main et l'abattis avec violence sur le visage du chevalier Pégase. Il fallait qu' il retrouve ses esprits...

- Cela est inutile, me dit Arès, en le frappant ainsi tu ne fait que blesser son corps sans pour autant atteindre son esprit.

Il avait hélas raison... Mais je ne voyais point d'autres moyens de lui faire reprendre conscience.

Si comme le disait Arès s' en prendre à lui physiquement ne m' amènerait à rien alors peut-être que... Peut-être pourrai-je tenter de communiquer avec lui par le biais du cosmos... Oui Milo m' avait un jour dit qu' on pouvait communiquer avec le comos... Ou plutôt y faire passer des sentiments et des émotions, des sensations, lui communiquer mon angoisse et mon appréhension...

J' intensifiais donc mon cosmos et pensait de toutes mes forces à Seiya

- Tu t' acharnes en vain, réfléchis plutôt à ma proposition...

Je le vis se tourner et s' en aller. Cela me soulageait quelque peu... J' allais pouvoir me concentrer sur Seiya qui pour l' instant semblait amorphe.

J'étendis encore plus mon cosmos, l' en entourant.

- Seiya ! Réagis... Athéna a besoin de toi à ses côtés... Seiya

J' intensifiai encore et toujours mon comos.

Peur. Appréhension. Mais aussi douceur, amitié, joie... Tous ses sentiments qui semblaient inexistant sur cette île et dans le coeur d' Arès...

Mais il me semblait que peu à peu une autre force s' imposait, tentant de repousser mon cosmos.

Je ne pouvais résister, je reculais peu à peu devant se cosmos qui tentait d' étouffer le mien.

- Sei... Seiya !

Il fit exploser son cosmos, et je vis son aura progresser vers moi avant que mes pieds ne quittent le sol...



June :

Je me relevai avec difficulté essuyant du revers de la main le filet de sang qui coulait de la commissure de mes lèvres.

- Jabu !
- Ce n'est plus Jabu, Ban. Ne vois-tu pas ce cosmos qui l' entoure ?

Le chevalier du lionnet ce concentra un instant, fixant Jabu

- C'est cette quatrième aura que nous ressentions toute à l' heure alors que seuls trois Berserk se tenaient devant nous. Cette personne qui répondrait au nom de Métis
- Tu veux dire qu' il y aurait une quatrième personne... Et ce serait sans doute elle qui nous aurait empêché de stopper ses trois compagnons en nous portant une attaque...
- Et qui contrôlerait le corps de Jabu, ajoutai-je.

Jabu se tenait toujours devant nous, immobile.

Son regard emprunt d' anxiété nous laissait deviner qu' il était toujours présent... Même si le contrôle de son corps lui échappait.

Un rire strident retentit.

Aussitôt Ban et moi nous mimes en position de défense dos à dos. Prêts à parer d' éventuelles attaques.

- Les chevaliers d' Athéna sont bien plus perspicaces que je ne le pensais. Même si vous avez mis un certain temps à vraiment vous rendre compte de ma présence.
- Ouais- Cesses de te cacher et fais nous face si tu en as le courage ! cria Ban

- Elle est là face à vous, elle est en moi.

- Jabu ?

Jabu... C' était bien lui qui en cette instant venait de nous adresser la parole, il communiquait avec nous non pas par la parole, mais il s' adressait directement à nos cosmos...

- Elle a l' intention de m' utiliser afin de vous déstabiliser... Vous devez m' attaquer c'est le seul moyen...



Ban :

Inconcevable... Je ne le pouvais pas, même si en cet instant mon devoir en tant que chevalier était de mettre mes propres sentiments de côté... pour moi cela était inconcevable... Lever la main sur un ami...

Certes il est vrai qu' il y a quelques mois cela n' aurait pas été d' une grande importance... Mais depuis beaucoup de chose avait changé, bien des choses. Nous tous qui avions été mis à l' écart des champs de bataille et des grands combats... Nous tous avions appris à nous connaître et nous apprécier les uns les autres. Et les liens qui nous unissaient s' étaient renforcés depuis que nous avions appris que nous partagions le même sang...

- Ban tu as entendu ce que Jabu a dit ? Nous devons l' attaquer afin de pousser le Bersek à se montrer. !
-...
- Ban ! Réagis ! Si nous ne faisons rien, les Berseks vont poursuivre leur avancée.

Je sentais le regard de June peser sur moi. Mais j' étais comme pétrifié.

- Bien ! cria June, en s' adressant au Bersek. C'est donc moi June, Chevalier de Bronze du caméléon qui te combattrai.
- Hum, puisque tu y mets les formes, je me dois de me présenter aussi. Je suis Métis, Berserk de l' étoile salien de la souffrance. J' accepte donc ton duel... Si du moins tu as le courage de combattre contre l' un de tes amis
- Ne l' écoutez pas... N' ayez aucune crainte, attaquez moi autant de fois qu' il le faudra... De mon côtés je vais faire tout mon possible pour reprendre le contrôle de mon corps... Mais si jamais je n' y parvenais pas alors... Alors il vous faudra me tuer...



Eris :

Je savais qu' il me suivait j' avais senti sa présence. Il devait s' en douter car très vite il cessa de se dissimuler. Il me tournait le dos.

- D' ou viens-tu Eris ?
- Surveillerais-tu mes fait et gestes ? Phobos ?
- Un vieux dicton dit que l' on est toujours trahi par ceux qui nous sont le plus proche.

Cette remarque me fit sourire. Il faisait un piètre comédien.

- Oui, répondis-je, mais les traîtres ne sont pas toujours ceux qu' on croit...

Il se tourna soudain, me faisant face et avança dans ma direction.

- Attention, Eris, les murs ont des oreilles et tu devrais te tenir bien plus tranquille... A moins que tu ne tiennes bien peu à cette seconde vie qui t'a été accordée.

Je le regardai poursuivre sa route sans un mot. Encore paralysée par la subite explosion de son cosmos... Sa menace n' était visiblement pas à prendre à la légère. Au moindre faux pas, il prendrait ma vie. Il me faudrait agir avec rapidité et avec discrétion...



Arès :

Elle avait refusé...

Mais, une fois Athéna vaincue, je serais le maître et il ne lui resterait qu' à rejoindre mes troupes

- Elle a donc rejeté ta proposition...
-...
- Tu ne réponds pas ? Donc j' ai raison...
-...
- Alors pourquoi est-elle encore en vie ?
-...
- C'est notre ennemi Arès ! Pourquoi t' intéresses tu ainsi à elle ?

Puis sa voix se fit plus douce plus tendre, un murmure

- Qu' a-t-elle que je n' ai pas ?

Elle se rapprocha de sa démarche féline et sensuelle. Ses lèvres frôlèrent les mienne

- Que possède-t-elle que je ne puisse te donner ??

Son baiser se fit plus insistant.

Je restai impassible

- Tu n'as rien à faire ici Eris, retourne à ton poste et tiens toi prête à accueillir les chevaliers d' Athéna qui parviendraient jusqu' ici.



Fuega :

Je me relevai pour la troisième fois, encore un peu sonnée.

Seiya était toujours immobile.

Il avait dressé une barrière mentale qui m' empêchait d' entrer en contacte avec lui. Seiya se coupait volontairement de la réalité... J' aurais aimé savoir ce qu' on lui avait fait pour qu' il agisse ainsi.

Une main pâle et fine se posa sur la joue du chevalier Pégase glissant jusqu' à son menton, dessinant ainsi la courbe de son visage

- Hum c'est par mes soins qu' il est ainsi... un véritable zombi, prêt à exécuter les ordres de son maître...

Elle redressa le visage affichant un sourire qui aurait pu être chaleureux si l' éclat métallique que je vis passer dans ses yeux n'avait pas été aussi terrifiant.

- J' aurais aimé qu' il en soit de même avec toi, mais cela fut impossible. Il ne me reste donc qu' une seule solution et puisqu' Arès se refuse à le faire... je m' en chargerai.

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Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.