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Chaque armure était associée à une constellation. Une armure étant attribuée à un unique chevalier, ce dernier poussait parfois très loin son identification avec le signe astral de son armure. Cela pouvait influencer ses compétences au combat, voire sa personnalité. Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’un chevalier voyait sa destinée profondément marquée par ce symbole qui le caractérisait. Ce rôle majeur joué par de simples étoiles rend concevable la thèse selon laquelle les constellations posséderaient un pouvoir réel. On imagine cependant mal des astres éloignés de la Terre par des distances se comptant en années-lumière avoir un impact direct sur quelque chose d’aussi matériel et d’aussi immédiat qu’une technique de combat. Il conviendra donc d’étudier ce dernier point de façon plus approfondie. Quant au spécimen, il s’agit de l’armure sacré du Sagittaire, certains de ses attributs ne nous permettent pas d’en douter. Extrait d’un rapport sur la chevalerie sacrée et sur le Sanctuaire, financé par la fondation Graad et mené par le père Jacob. Le père Jacob affirme dans son précédent rapport que le spécimen n’est autre que l’armure d’or du Sagittaire. Le fait qu’une pièce d’une telle importance soit en notre possession depuis plusieurs années est un indice de plus qui vient confirmer l’hypothèse selon laquelle le vrai Sanctuaire aurait disparu il y a bien longtemps. En ce sens, le programme Kido ne peut qu’être une initiative sage. Note personnelle de Mitsumasa Kido C’est … C’est un lieu presque … onirique. Onirique car irréel. Onirique car magique. Inhabituel … Merveilleux … Agréable … … Onirique. C’est cette ambiance … Tellement calme ! Calme et tranquille. L’atmosphère est … paisible. Aucun bruit, sinon celui, furtif, d’une brise légèrement humide, et celui de … … des vagues qui doucement s’agitent, telle une danse agréable. Et ces lieux ! Ces grands espaces rocailleux, vierges de toute influence humaine, ces vestiges de temps anciens, signes d’un agitation défaite. Qu’il doit être bon de s’y promener ! Le ciel, enfin … Le ciel qui donne cet aspect si caractéristique à toutes ces choses qui pressent l’admiration de celui qui les contemple … La mer … Le ciel est la mer ! Ce bleu marine profond, cette irrégularité des nuances … Et pourtant, cette luminosité si profondément différente … Comme si toujours le soleil traversait de ses rayons la surface aquatique … Du bruit ! C’est un son qui n’est pas naturel, quelque chose qui n’est émis que par les hommes, chasseurs des océans. Le choc de pas sur la roche, sourds, mais toujours remplis d’une sorte d’écho. Ils sont plusieurs ! Il est possible de les distinguer, à présent. Ils sont cinq ! Cinq aventuriers en ce lieu où seul un calme agréable règne. Ils s’approchent. Encore un peu … Maintenant ! Il est possible de bien les voir, d’apprécier les formes agréables de leurs … (vêtements ?) … , d’admirer leurs fiers visages. Et ainsi le conteur, incarnant l’Histoire, prend le temps de détailler ces êtres. Le premier est d’une beauté mortelle. Sa chevelure claire et ondulée met agréablement en valeur la perfection des courbes de son visage, et la profondeur de ses yeux splendides. Son vêtement est … … une armure. C’est une armure d’or, comme nous l’enseigne cet éclat doré magnifique. Voilà donc un chevalier d’or … L’homme qui se tient derrière lui tout droit est également un chevalier d’or. Il est splendide, et son apparence n’est pas inconnue. Il s’agit bien de Shaka semblable à un dieu, chevalier d’or de la Vierge. Le troisième est également familier. C’est sans peine qu’il est possible de reconnaître le sanglant Shura, fier dans son armure du Capricorne. Le quatrième encore est chevalier d’or, mais celui-ci est inconnu. Son œil vif, sa longue chevelure foncée et son expression emplie de bienveillance suffisent à le caractériser. Voilà un homme qui doit être un compagnon loyal ! Le cinquième reste bien discret … La seule chose certaine est qu’il ne ressemble pas du tout aux autres, il n’est sûrement pas chevalier d’or. Sa présence doit avoir une signification profonde. Voilà que l’un d’eux se met à parler. C’est Shura, semblable à Arès … " Voici donc le Sanctuaire sous-marin de Poséidon … C’est étrange, je ressens une sensation de profonde … nostalgie. - Cela doit être la cosmoénergie de Poséidon. Ou plutôt sa présence. Cette sensation, c’est comme l’empreinte de son âme. " Ainsi répond Shaka d’apparence divine. Et sans tarder, sa voix à nouveau se fait entendre. " C’est quelque chose de profondément différent de l’esprit d’Athéna auquel nous sommes habitués. - Je comprends, à présent. Il aura fallu cela, mais je comprends. " C’est le quatrième chevalier d’or, celui qui semble si fraternel, qui s’exprime ainsi. Il dit comprendre quelque chose, ce qui pique la curiosité de Shura. " Quoi donc, que comprends-tu ? - Les motivations de Poséidon. Lui aussi veut sauver la Terre. La différence avec Athéna est qu’il est prêt à sacrifier l’humanité pour cela. Cela est impardonnable, mais reste une chose compréhensible. - Ha ! Voilà une parole sage et pleine de compassion. Cela te ressemble tellement, Camus … " Ainsi le quatrième chevalier d’or se nomme Camus. Sa voix exprime une profonde sincérité. " J’imagine que les généraux ont dû ressentir quelque chose de semblable en arrivant au Sanctuaire. " Camus n’a aucun moyen d’être sûr de ses paroles, mais le conteur sait que telle est la vérité. Une vérité qui désintéresse en haut lieu le chevalier d’or Shaka de la Vierge. C’est tout juste si il semble concerné par les événements ! Dans un soupir, il jette un coup d’œil dans la direction de cet homme à la beauté divine. Alors que ce dernier adopte une attitude plus qu’hautaine, Shaka s’exclame avec des mots calmes, presque déçus. " Je n’arrive pas à croire que tu ais été désigné toi, Aphrodite des Poissons, afin de mener à bien cette contre-offensive. " Ainsi ce chevalier d’or se nomme Aphrodite ! Quel autre nom aurait mieux convenu à un homme d’un tel charme ! Dans la mythologie grecque, Aphrodite n’est-elle pas la déesse de l’Amour, dont la beauté a perdu le sanglant Arès lui-même ! Aphrodite, chevalier d’or des Poissons, ultime défenseur du grand pope lorsqu’il protège sa Maison … C’est Shura, le chevalier du Capricorne, qui répond aux paroles lasses de Shaka. " Et alors ? Aphrodite ou un autre, quelle différence ? De quoi te plains-tu, Shaka ? " - De rien … " Le silence, calme et serein, s’impose, à présent, autour de cinq personnages. Il ne dure pas, car la présence des guerriers en ce lieu a un sens profond. Et celui qui par deux mots simples y met un terme, celui qui le premier interroge, c’est l’amical Camus. " Et maintenant ? " Quelques jours plus tôt Grèce, Sanctuaire d’Athéna, Maison de la Vierge … mais une fois la minute de tension écoulée, au moment où six guerriers de légendes vont frapper, rassasiant Arès par de sanglantes blessures, une chose extraordinaire se produit. Un instant avant cet événement décisif, Shaka s’apprête à invoquer le nom d’une technique de combat mortelle. Son corps et son esprit forment une entité unique et prodigieuse, symbole de la perfection de sa maîtrise de l’art de la guerre, et de sa quête d’une vérité meilleure. Shaka de la Vierge est sans conteste un des plus puissants chevaliers d’or. Le bruit court dans le Sanctuaire qu’il serait à même de vaincre loyalement le Grand Pope lui-même, qui pourtant a survécu aux guerres saintes d’un autre âge. Shaka n’aime pas se glorifier de ses acquis, mais il sait aussi que la fausse modestie est déjà le début de l’orgueil. C’est pourquoi il revendique la démesure qu’on accorde à son pouvoir. Et enfin voilà le moment d’utiliser cette force … Shaka concentre cette puissance, la divine cosmoénergie, en un attaque qui à coup sûr terrassera un de ces arrogants généraux, mais … " !!!!!!! " C’est une cosmoénergie qui vient d’attirer son attention ! Un coup d’œil agile lui fait comprendre que ses deux frères d’armes ont ressenti la même chose. Ils sont attentifs, restant sur la défensive. Quant aux généraux … Shaka comprend enfin. Non, il ne s’agit pas d’une cosmoénergie, mais d’une présence. Un esprit formidable est en train de s’adresser aux généraux ! Ils ne disent mots, les soldats de Poséidon. Ils semblent écouter, comme si une voix s’exprimait silencieusement en eux. Comme si ils recevaient un message grâce à … … leurs cosmoénergies ? C’est cela ! Quelqu’un s’adresse aux généraux à travers leurs cosmos ! Voilà pourquoi ils sont seuls à entendre les mots qu’on devine si importants ! Sans doute est-ce en rapport avec leurs rivalités qu’ils semblaient exprimer à leurs arrivées, chacun d’entre eux réagit bien différemment aux paroles inaudibles. Le général commandant, Kanon du Dragon des Mers, semble très agacé. Krishna à la lance divine, général de Chrysaor, affiche un sourire satisfait. Io, le général de Charybde, est le seul qui semble accepter les informations muettes avec neutralité. Shaka semblable à Bouddha n’a plus besoin de réfléchir pour comprendre quelle est la situation. C’est Poséidon lui-même qui donne de nouvelles instructions à ses généraux ! Il vient d’en finir, d’ailleurs. L’esprit de Poséidon, qui outrageusement a violé par sa présence le Sanctuaire sacré d’Athéna, vient de se retirer. Et les généraux, par des mots brefs, précipitent les événements … C’est Io qui le premier interroge. " Que fait-on maintenant ? " La réponse de Krishna est pleine de bon sens. " La volonté de Poséidon doit être respectée, quelle qu’elle soit. " Kanon peste. Un instant, il hésite. Mais enfin, c’est un ordre lourd de sens qu’il donne. " EN AVANT !!! " A cet instant, Shaka d’apparence divine croit encore en l’assaut des forces de Poséidon. Il a un instant de panique, car un temps sa garde s’est abaissée, alors que, intrigué, il cherchait à comprendre la situation nouvelle qui allait se mettre en place. Quand le commandant de Poséidon lance ses deux mots, lui n’est pas en situation de combattre. Et à présent il le regrette … Mais, alors que trois chevaliers d’or s’apprêtent à essuyer les coups de généraux hargneux, les attaques de guerriers mythiques qui, tels Mère Nature avec la force du vent ou celle de marée, pourraient pourfendre des montagnes, quelque chose de stupéfiant se produit. Les trois généraux font volte-face et … " Incroyable, ils battent en retraite ! - QUOI ! " Ainsi s’exclament le sanglant Shura et le féroce Aiolia. Ce dernier est complètement dépassé par les événements alors que ces deux guerriers que sont Krishna et Kanon à grande vitesse se jette dans sa direction pour … … pour quitter la Maison de la Vierge. Quelle vitesse ! Avant même que Shaka, qui pourtant était resté calme, ne réalise ce qui se passe, les trois êtres qu’il aurait dû combattre ne sont plus que de lointaines silhouettes. Tel un lion rugissant de rage, Aiolia laisse éclater sa colère et sa frustration. " Cela ne sera pas ! Moi, Aiolia du Lion, je jure que ces trois là sont mes proies. Je les rattraperais et les tuerais tous !! - Tu ne feras pas cela, Aiolia. - Qui donc m’en empêcherait … " Le chevalier du Lion manque de s’étrangler alors qu’il réalise à qui il est en train de répondre. Une personne qui ne peut être désobéie ! " Gr… Grand Pope … - Chevalier du Lion, il ne te viendrait pas à l’idée de poursuivre un ennemi sans en avoir reçu l’ordre, n’est-ce pas ? - Grand Pope … Il n’y a pas de temps à perdre … Je peux encore rattraper les généraux de Poséidon, je réussirais, je le jure. - Chevalier du Lion … - Grand Pope ! Ils sont nos ennemis, tôt ou tard ils reviendront, il faut les achever ou nous le regretterons ! - Chevalier … - Nous ne savons même pas où les trouver ! Et un jour ce sera à nouveau nous qui devrons subir une offensive ! " La voix s’est tue. Aiolia regarde autour de lui. Seuls deux chevaliers d’or le regarde. Ils sont gênés. Gênés car contredire le Grand Pope est souvent considéré comme une faute grave. Même un chevalier d’or ne peut se permettre un tel affront. Aiolia finit par comprendre cela. C’est après un long silence qu’enfin il se résigne. " Très bien Grand Pope. Selon votre volonté, je laisse partir ces hommes qui ont voulu tuer Athéna. - Bien. " L’incident est … … clos. La frustration d’Aiolia est démesurée. Il parvient à peine à se contrôler. De rage, il frappe de son poing une colonne de pierre, manquant de la détruire. Deux autres chevaliers regardent silencieusement leur compagnon. Ils voudraient bien d’une parole apaiser les sentiments qui violemment font rage à l’intérieur du Lion, mais hélas ils doivent bien reconnaître leurs impuissances … " Ils se sont arrêtés … ", se lamente alors Aiolia par une voix presque triste. " Dans la Maison des Gémeaux. Ils se sont arrêtés pendant quelques secondes. Cela aurait été … … facile de les rattraper. " Lentement, le chevalier du Lion se redresse. D’un pas lent, le voilà qui quitte la sage Maison de la Vierge, et déjà il pose un pied sur l’escalier qui le mènera, sans faute, jusqu’à la Maison dont il est le gardien. Il s’arrête, comme pris d’une profonde lassitude. Un instant il se retourne, croisant le regard de ses deux compagnons. Ne lisant qu’impuissance et compassion dans leurs regards, s’avouant vaincu par les événements, le Lion d’un pas monotone descend une deuxième marche, puis une troisième. A mi-chemin, une pensée anime son esprit, telle une flamme que le vent ne saurait pas éteindre. " Je ne comprends plus rien aux décisions du Grand Pope … " Sanctuaire sous-marin Le silence, calme et serein, s’impose, à présent, autour de cinq personnages. Il ne dure pas, car la présence des guerriers en ce lieu a un sens profond. Et celui qui par deux mots simples y met un terme, celui qui le premier interroge, c’est l’amical Camus. " Et maintenant ? " " Maintenant … ". Une voix féminine captive l’attention de quatre chevaliers d’or. La cinquième silhouette est enfin sortie de l’ombre ! " Si affaiblir Seigneur Poséidon est bien votre objectif, il y a plusieurs possibilités. La première stratégie consiste à détruire son Sanctuaire sous-marin. Je vous déconseille d’essayer, sa structure est indestructible, même pour un chevalier d’or. " Une femme … C’est une femme qui à présent enseigne bien des choses aux futurs assassins de l’ordre sous-marin ! " Une autre approche serait d’abattre chaque général. Voilà qui est déjà plus à votre … … niveau. " Elle possède de jolis cheveux longs et clairs, un visage assuré, et un regard … " Le plus simple serait évidemment d’abattre sa Majesté Poséidon directement. Mais je doute que cela soit possible. " … un regard … ( !!!!!!!! ) Quel est ce regard vide ! Comme si elle ne possédait pas … … d’âme ? Quelque chose est anormal … " L’attaque frontale de Seigneur Poséidon n’est évidemment pas une chose concevable pour vous. Même à un contre quatre, il vous dépasse par sa force. Il est … invincible. " Un autre élément curieux est le vêtement de cette femme. Il ressemble à une armure, mais seulement superficiellement. Cette aura que dégage l’étrange structure, lui, est plus proche des écailles des mythiques généraux. L’ensemble est d’un rouge singulier. " Quant aux piliers, ils sont tous gardés par un général. Dois-je partir du principe que l’assaut débutera par une rencontre avec les guerriers de Poséidon ? " Quoi qu’il en soit, elle n’a pas sa place parmi les chevaliers. Elle n’est pas des leurs, cela est certain. Shura, alors, le chevalier d’or, lance des mots rudes, s’adressant au chevalier des Poissons. " Ce que dit cette femme est dénué d’intérêt. Nous savons déjà tout ce qu’elle peut nous dire. Maintenant que nous sommes arrivés, nous n’avons plus besoin d’elle. " Et Aphrodite des Poissons, le magnifique, repart avec cette façon de s’exprimer si douce. " Shura ? Penses-tu réellement ce que tu dis ? Cette personne est ici chez elle, et elle n’aurait rien à nous apprendre ? Nous n’avons pas à suivre ses conseils. Seules ses informations sont bonnes à prendre. - Mais … … Comment peut-on lui faire confiance, elle appartient à l’ennemi … " Shura n’est décidément pas convaincu. Et ce n’est ni le silence approbateur de Shaka, ni l’intervention calme de Camus qui viennent le convaincre. " Moi j’ai confiance. ", affirme lentement le chevalier du Verseau. " Tiens donc ! Et pourquoi cela ? - Car telle est la volonté du Grand Pope. N’est-ce pas lui qui nous a donné cette personne pour guide ? Combien de temps nous aurait-il fallu pour trouver l’entrée du Sanctuaire sous-marin de Poséidon, si personne ne nous avait, de plein gré, amené jusqu’ici ? Quelle meilleure preuve peux-tu espérer, chevalier du Capricorne ? " Aucune réponse ne parvient aux tympans du gardien de la onzième Maison zodiacale, comme s’il n’y avait rien à répondre. Camus vient de se prononcer, semblant exprimer une profonde sincérité. Mais cela ne parvient pas à ôter de sa tête les sombres pensées qui inlassablement se concrétisent dans son imagination. ‘Le grand Pope, encore et toujours. Pourquoi n’ai-je pas mentionné le nom d’Athéna ?’ Malgré sa fidélité envers le Grand Pope, Camus le blanc ne parvient pas à concevoir quelle vérité se cache derrière la décision de placer Aphrodite des Poissons à la tête des chevaliers d’or. Quand aurait-il prouvé sa loyauté ? Certes un chevalier d’or se doit, par définition, d’être irréprochable à tous les niveaux, mais alors quelle est cette sensation de malaise qui fait ainsi penser au chevalier du Verseau qu’un fait important n’est pas à sa connaissance ? Un peu plus tôt dans la journée, Shaka lui a raconté comment l’assaut des généraux avait été affaibli par de curieuses tensions internes. Le même problème risque-t-il de frapper à présent le camp d’Athéna ? L’œil furtif de Camus se glisse en direction du chevalier de la Vierge. Ce dernier se tient toujours les yeux fermés, comme à son habitude. Quelle sérénité en lui ! Un tel compagnon n’est pas sans rassurer celui qu’on nomme Camus … " Ecoutez-moi, il est dans l’ordre des choses que nous tuions chaque général de Poséidon. " Ainsi s’exprime le flamboyant Aphrodite, toujours avec ce calme si profond … " Ainsi que nous l’ont expliqué le grand Pope et notre guide, chaque général est le gardien d’un des sept piliers du Sanctuaire sous-marins. La destruction d’un pilier provoque l’affaiblissement de toute la structure de ce lieu, et donc de Poséidon lui-même. Par conséquent, notre objectif passe par la mort des généraux - Chevalier des Poissons. - Oui ? " Enfin, le redoutable chevalier de la Vierge, Shaka à l’esprit divin, sort de son mutisme ! Ses mots son plein de sens. " Lors des batailles qui ont eu lieu au Sanctuaire, tout porte à croire qu’un des généraux ait trouvé la mort. - Et bien. Cela nous fait un peu moins de sang à répandre. C’est en soi une chose positive … - Pourquoi ne pas nous rendre au pied du pilier dont il était le gardien. Ces structures nous ont été décrites comme invincibles, nous pourrions vérifier cette … théorie. " Shaka semblable à Bouddha semble dévisager, de ses yeux clos, l’énigmatique présence qui accompagne toujours les chevaliers d’Athéna. Mais cette femme ne semble pas humaine tant son regard est creux ! Et c’est à nouveau Aphrodite qui donne son point de vue : " Allons, Shaka, tu ne penses pas ce que tu dis … Nous autres chevaliers d’or savons détruire la matière par la fraction de chacun de ses atomes. Ce pouvoir est à peine amoindri par la densité de ce que nous voulons briser. Ces piliers, dis-moi, ne sont-ils pas faits d’atomes ? " Shaka reste, comme à son habitude, silencieux. " Aussi résistant soient-ils, je ne peux pas me concevoir qu’il soit hors de notre pouvoir de les détruire. Non, notre priorité est bien de mettre à terre le plus de généraux possibles. La destruction des piliers est une chose … implicite. " Il n’y a rien à ajouter. De toute façon, il est certain que tant que les généraux seront en vie, il sera toujours plus difficile d’entreprendre quoi que ce soit. A présent, il ne reste plus qu’à décider d’une stratégie d’approche. Et pour cela, seul le commandant des forces d’Athéna, Aphrodite des Poissons le beau, a autorité. Les ordres tombent, surprenants. " Encore un détail : Nous ne pouvons tolérer le fait de subir plus d'une perte. - Que dis-tu ?! Pas plus d’une perte ! Quelle est cette folie ?! " Ainsi Camus exprime sa stupéfaction. " De tous temps, les chevaliers sacrés ont toujours été prêts à mourir. Telle est leur force ! La victoire plus importante que la survie, n’est-ce pas là la fierté de tous les guerriers d’Athéna ?! " Mais Aphrodite beau comme un dieu ne répond pas à l’évidente surprise de son camarade. D’une voix fine, l’œil rivé sur le chevalier du Verseau, il répète cette si surprenante parole. " Est-ce clair ? L’un d’entre nous peut honorer Athéna de son trépas, mais à aucun prix il nous est possible de perdre un deuxième guerrier. " Toujours frappé de stupéfaction, le vaillant Camus parvient à recouvrer suffisamment ses esprits pour confronter Aphrodite à une réalité. " Chevalier des Poissons, ce que tu dis cause un problème. Comment est-il possible d’être sûr de ne pas se faire tuer ? - En s’assurant de la victoire, nous n’aurons pas besoin de nous sacrifier. - Comment, tu veux dire que … - Nous allons écraser les généraux sous le nombre ! - Quoi ! Une supériorité numérique ? Mais comment ? - La chose est simple. De même que les chevaliers d’or gardent leurs maisons, les généraux protègent leurs piliers. Ils sont donc, en permanence, seuls. Il suffit de nous séparer, et d’attaquer chaque guerrier de Poséidon à deux contre un. - La loyauté, l’honneur, tout cela n’aurait plus d’importance ? - Que dis-tu ? " C’est Shaka qui se prononce, exprimant ainsi son évidente déception. Le chevalier de la Vierge, bien qu’en apparence toujours aussi impassible, est lui aussi choqué par les propos d’Aphrodite. Donner sa vie pour Athéna, il s’y est préparé. A présent, c’est une réalité toute autre qu’il doit affronter : considérer la mort comme un échec. Conscient de son impuissance, Shaka le valeureux conçoit qu’il n’est pas en son pouvoir de contredire cette vérité. C’est pourquoi il choisit d’accepter les ordres : " Mais si telle est la volonté du grand Pope, et celle d’Athéna, il ne nous est pas permis de douter. " Un instant plus tard, les donneurs de morts prenaient le chemin de leurs destinés. |