Premier Age Chapitre 2 : Première bataille


Si il est concevable de considérer la cosmoénergie, aussi appelée ‘cosmos’, comme étant la force des chevaliers sacrés, il est également tentant de faire le rapprochement avec d’autres formes de manipulations d’énergies humaines, comme par exemple le chi ou l’esprit combatif. La comparaison est tentante, car il s’agit à chaque fois de forces utilisées dans les combats à mains nues.
Mais la ressemblance s’arrête là. En effet, la cosmoénergie se distingue sur un point très important.
Même si dans tous les cas le combattant utilise sa maîtrise du combat ou son expérience pour exploiter son énergie, il faut bien comprendre que l’essence de la cosmoénergie n’est pas située dans l’individu qui la manipule, mais bel et bien dans l’univers lui-même. Une énergie telle que le chi, qui je le précise n’est pas un simple carburant mais également un état d’esprit, peut être altérée par des causes externes telles que l’état de santé de celui qui l’utilise, ceci pour des raisons touchant à la motricité de son corps, ou bien à la circulation des forces vitales dans son organisme (Je ne peux me permettre de m’étendre sur ce sujet trop vaste, ceux que ce processus intéresse pourront se référer aux quelques ouvrages traitants du sujet).

Le fait que la cosmoénergie fasse partie de la nature de l’univers pourrait permettre d’en exploiter le potentiel sans être limité par sa propre nature biologique, et en en repoussant les limites indéfiniment.
Une autre théorie voudrait qu’une émotion puisse accroître le cosmos d’un homme, l’émotion pouvant être alors le désespoir, un profond désir de vivre, ou plus probablement une volonté hors du commun.
Si ces hypothèses venaient à être confirmées, on pourrait faire la conclusion suivante : les chevaliers sacrés n’avaient pas à craindre les blessures. Tant qu’ils étaient en vie, il leur était toujours possible d’invoquer leurs cosmos avec la même efficacité. C’est la raison pour laquelle, même grièvement blessés, ils possédaient toujours un potentiel considérable.

Extrait d’un rapport sur la chevalerie sacrée et sur le Sanctuaire, financé par la fondation Graad et mené par le père Jacob


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" La cosmoénergie ... La deuxième force des chevaliers d’Athéna. "
C’est Kanon qui prononce les mots, regardant en face de lui. Il a de telles paroles car un cosmos grandiose vient de s’éveiller.
Et une voix sort de l’ombre.
" La deuxième ?
- Oui ", répond le général. " Mais je ne t’apprends rien.
- Je ne vois pas où tu veux en venir, mais je te pardonne. "
Tel le géant sortant de sa grotte, effrayant les braves gens, un homme se montre dans la luminosité claire du soleil chaleureux.
" Je m’appelle Aldébaran. ", sont ses mots.
Le corps massif du colosse est caché par l’armure d’or du taureau à l’imposante apparence. La protection brille de milles feux, tandis que le casque est orné des deux cornes du puissant animal.
Un instant, la foi des généraux envers la victoire est ébranlée.
" Je suis Aldébaran, chevalier d’or du taureau, et défenseur d’Athéna, et je ne laisserais aucune vermine franchir le seuil de cette maison. "


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C’est l’ambiance malsaine d’une situation qui ne peut que mal tourner.
Le lieu n’a que la simplicité d’un escalier sobre, et celle d’une structure à l’architecture ancienne appelée ‘maison’. Mais alors qu’une maison est faite pour que vivent les gens paisibles, seule la mort est importante ici.
La mort par la guerre.
Le soleil agréable inflige une chaleur douce aux âmes humaines du Sanctuaire sacré d’Athéna. Mais le temps clément ne fait que mettre plus encore en valeur le contraste entre la paix, et ce qui est sur le point de se produire.
De nombreux êtres humains sont morts, déjà. Ils sont morts pour avoir eu la grande malchance de croiser la marche des guerriers de Poséidon Seigneur des océans, les redoutables généraux à la force légendaire. Ces victimes tristes ne feront jamais partie des histoires mythiques qui se répandront à travers les récits de ceux qui auront été là, car ils n’étaient que gardes et guerriers simples. Ils n’entreront jamais dans les récits des batailles, et nul ne se souviendra d’eux une fois les événements terminés. Ce n’était pas les plus vaillants, ni les plus courageux, mais ils sont morts des mains d’envahisseurs venus terrasser la cause qu’ils défendaient, emportant avec eux l’histoire de leurs vies, et ne laissant que des regrets. Leurs noms étaient Echépôlos ou Iphitiôn, Prytanis ou Moses.
Le conteur, incarnant l’Histoire, raconte les exploits des plus grands héros, mais ne peut qu’évoquer ces hommes à la mort sans gloire. Silencieusement, il verse une larme triste.
Il pleure, et évoque des personnages légendaires ...
" Généraux de Poséidon, je serais votre bourreau.
- Très drôle ! ", ricane Io. " Comment oses-tu prétendre pouvoir tous nous vaincre ? "
Mais le chevalier du Taureau, à la force prodigieuse, contemple ces adversaires avec un sourire malin. Et tous ont un instant d’hésitation, car voilà bien le sourire d’un guerrier qui semble sûr de lui. Comme si il pouvait deviner qu’il allait être grand ...
Et le chevalier reprend les paroles intimidantes.
" Je vous détruirais, quelle que soit votre supériorité numérique, ne doutez pas un instant de cela. Je suis le chevalier d’or du Taureau, gardien de la maison du Taureau. Vous avez de la chance que le Bélier se soit absenté, vous ne seriez même pas arrivés jusqu’ici.
- Prétentieux ! " lance un Bian excédé. " Tu ne nous fais pas peur !
- Ah non ? "
Les quatre généraux regarde le taureau, alors que l’imposante carrure fait quelques pas tranquilles en arrière. Il se tient à l’intérieur de l’architecture, maintenant, et semble inviter quatre hommes à entrer chez lui.
" Tous ceux qui franchiront le seuil de la maison du Taureau devront mourir.
- Très bien ! " s’exclame alors Kanon du Dragon des Mers, s’adressant à ses frères d’armes. Il accentue sa phrase d’un signe de la main. " Allons apprendre au chevalier Aldébaran que nul ne peut douter de la puissance des soldats de Seigneur Poséidon !
- Général Dragon des mers, j’ai une requête à formuler. "
Kanon reste un temps immobile. Lentement, très lentement, il tourne la tête. Un instant après, le commandant foudroie du regard un autre personnage. Mais Bian de l’Hippocampe ne baisse pas les yeux quand une réponse lui parvient.
" Plaît-il ?
- J’insiste pour affronter Aldébaran du Taureau. "
‘Voilà’, se dit le commandant de l’offensive aux mille morts. ‘En voilà déjà un qui pense à l’honneur du combat alors que seule compte la victoire ...’
Et c’est à voix haute qu’il exprime son agacement.
- Notre seigneur Poséidon m’a nommé moi, Kanon, général du Dragon des Mers, afin de commander notre assaut sur le sanctuaire. C’est donc à moi de décider lequel d’entre nous sera l’adversaire du chevalier du Taureau. Est-ce clair ? "
Bian affronte l’autorité de son supérieur.
Deux regards s’affrontent. Deux regards s’affrontent au moment où Chrysaor et Scylla décident de ne pas intervenir dans l’obstination de deux camarades. Deux regards s’affrontent alors que patiemment un chevalier en armure d’or attend fermement le moment où l’un des guerriers foulera de son pied le sol devant lui.
Il croise les bras.
" Bien. Comme tu voudras. " Lâche finalement Kanon, sur un ton plus proche de la résignation que d’autre chose.
" Bian de l’Hippocampe, au nom de notre Seigneur Poséidon, je te donne l’ordre de terrasser le chevalier du Taureau. "
Le sourire satisfait de Bian est presque désagréable à voir. Kanon fronce les sourcils, alors que l’Hippocampe choisit de ne pas répondre.
Simplement, il se tourne et fait enfin face au protecteur d’Athéna ...
... et d’un pas presque digne, il pose le pied à l’intérieur de l’inaltérable maison du Taureau.


~~~~~


" Subis mon attaque.
GOD BREATH !!!
- Que le taureau t’emporte.
GREAT HORN !!! "
Il y a un déplacement d’énergie incroyablement grand, alors que le choc des deux attaques fait trembler l’air jusqu'à la maison du Bélier. Une force gigantesque qui entoure les deux guerriers, pendant un temps infiniment court.
Un instant après, l’assaut est déjà terminé.
Quel prodigieux échange de techniques entre ces deux combattants d’élites !
Bian, l’Hippocampe, guerrier de Poséidon, venait d’écarter les bras. Son cosmos s’était enflammé un instant, et un courant d’air impressionnant était parti cibler Aldébaran du Taureau. Sa force aurait projeté n’importe quel être contre une des colonnes solides du lieu, et l’aurait écrasé sous la force de l’impact, mais le chevalier d’or, hélas, s’était d’un seul mouvement déplacé hors de la trajectoire du vent. Il avait riposté en jetant ses deux mains en avant.
Les paumes étaient venues s’écraser contre la protection de Bian.
Alors seulement, l’Hippocampe avait déployé toute sa force physique pour ne pas se faire propulser, et était parvenu à encaisser l’attaque de front. Et tout cela s’était produit en moins d’une fraction de seconde ...
" Je ...
- Tu vois, j’avais raison. "
Aldébaran recule de trois pas, et croise à nouveau les bras.
Bian n’arrive pas à concevoir que l’assaut ait pu tourner à son désavantage. L’air important et sûr qu’il arborait jusqu’alors a cédé la place non pas à la douleur, encore moins à la peur, mais à l’incompréhension.
Il semble réfléchir profondément alors que son adversaire part d’un grand éclat de rire.
" Ah ah ah !
Pauvre minable et ridicule guerrier de Poséidon. Est-ce donc là tout ce que tu sais faire ?
- Pardon ? "
Bian réagit à l’insulte.
" Je refuse de croire que God Breath puisse être à ce point sans effet contre un ennemi, fut-il de ton niveau ! Cette facilité avec laquelle tu as esquivé mon attaque foudroyante m’indique clairement que tu t’attendais à un tel mouvement de ma part.
Aldébaran ! Réponds ! D’où connais-tu cet arcane de l’Hippocampe ? D’où connais-tu God Breath ! "
C’est un ricanement de satisfaction qui parvient aux oreilles du soldat de Poséidon.
" Utiliser ta technique contre des adversaires de seconde catégorie, quelle erreur lamentable.
- Comment !! Tu veux dire que …!!
- Exactement ! De ma maison, je peux observer et surveiller une grande surface du Sanctuaire, et j’ai tout vu. Tu n’aurais jamais dû utiliser ta technique de combat contre de simples chevaliers d’argent !
- Non … "
Bian peste de frustration. Et dire que Kanon l’avait prévenu !
" Moses de la Baleine et Dio de la mouche n’étaient pas les plus redoutables des guerriers du Sanctuaire, mais ils étaient surtout des chevaliers sacrés d’Athéna.
Général de Poséidon, apprends ceci. Un chevalier ne meurt jamais pour rien !
Grâce à leurs sacrifices, tu as perdu toutes tes chances de victoire sur moi. Tu ne peux plus m’atteindre avec tes attaques de seconde zone ! "
Bian avale sa salive de dégoût.
De son côté Kanon ravale sa rage envers la bêtise de son frère d’arme. Il ne supporte pas l’idée que la situation puisse tourner à son désavantage, qui plus est dès ce premier adversaire.
‘Tout est de la faute de Bian’, se dit-t-il. ‘Mais si cet imbécile tient à ce point à se faire tuer, nous perdrons un guerrier qui pourrait devenir utile.’
Le général du Dragon des Mers jette un regard à ses camarades Krishna et Io. Les généraux répondent à son attention d’un air entendu.
Alors, et alors seulement, la colère disparaît du visage de Kanon. Elle fait place à une satisfaction sournoise.
" Quoi qu’il en soit ! ", Bian retrouve son sourire confiant.
" Quoi qu’il en soit, ton attaque n’a pas été plus efficace !
- Tu parles de Great Horn ?
- Great Horn, exactement. Ta technique n’a même pas réussi à me faire tomber. Je n’ai pas subit le moindre dégât !
- Humm. "
Un instant, Bian est rassuré. Il est rassuré car il réalise que sa protection, la fabuleuse écaille de l’Hippocampe, est presque indestructible, et en tout cas largement capable d’encaisser les assauts les plus redoutables sans être altérée.
Il partage sa satisfaction à voix haute.
" Redoutable écaille de l’Hippocampe ! Apprends, chevalier, que les écailles que Seigneur Poséidon donne à ses plus grands guerriers sont indestructibles, rien à voir avec vos armures d’or ! Jamais une technique de combat, aurait-elle la violence de Great Horn, ne pourra jamais en altérer la solidité.
- Humm, sans vouloir te contredire, Bian …
- QUOI ! "
C’est totalement inconcevable pour l’Hippocampe. Mais c’est pourtant indéniablement réel.
A l’endroit de la frappe du Taureau, l’écaille divine montre à présent le signe irrévocable d’une fissure. De deux fissures, même …
De formes circulaires, les deux impacts indiquent clairement que le seuil de solidité de la protection a été dépassé. La fabuleuse écaille de l’Hippocampe est bel et bien en train de se briser !
Bian écarquille les yeux de stupéfaction. Il ouvre la bouche pour laisser passer un bruit qui ressemble à la fois à un grognement et un à cri, celui de la surprise !
" C’est totalement impossible !
- Et tu n’as rien vu venir …
Penses-tu qu’il soit réellement possible de bloquer un taureau d’or de front ? Apprends que si tu avais laissé Great Horn te balayer, son énergie se serait dispersée à travers tout ton corps. Tu ne t’en serais pas sortit sans dommage, mais ce que tu as fait est pire encore. Tu as bloqué la puissance de la charge du taureau, et c’est ta protection qui a subit à ta place la force de mon attaque. Sa force toute entière …
Général Bian de l’Hippocampe, tu dois la vie à ton écaille, mais apprends que désormais cette défense est brisée. Ces impacts dans sa structure sont tels ceux des cornes du Taureau, et si tu devais subir à nouveau Great Horn, tu serais sans défense contre ces cornes. Tu serais transpercé !
- Ce n’est pas vrai … "
Les deux guerriers sont toujours face à face, mais Bian semble moins sûr de lui, à présent.
Et son adversaire n’a pas finit de parler …
" De plus God Breath est sans effet sur moi. Tu ne peux plus attaquer, et tu es sans défense.
Au nom d’Athéna, je te donne de choisir : la reddition ou la mort. "
A ces mots l’Hippocampe semble se ressaisir. Il se redresse.
" Me rendre ? Très drôle.
Tu es le seul à penser que je ne peux plus attaquer, mais je suis sûr que mes attaques auront raison de toi. "
Bian pointe le doigt vers son adversaire.
" Chevalier Aldébaran, je te défie ! Tu m’attaqueras avec Great Horn, et tenteras de m’écraser, comme tu as prétendu en être capable. Ma contre-attaque prouvera ma supériorité. Tu devras alors reconnaître t’être trompé !
- Si tel es ton choix.
- Alors en garde ! "
Aldébaran tiens toujours sa posture étrange. Et à nouveau le temps s’arrête …
" Meurs, GREAT HORN !
- RISING BELLOW !!
- QUOI ! "
Attaques fulgurantes. Techniques ultimes de deux guerriers de légende.
Aldébaran élabore un mouvement magnifique. Ce mouvement tient de l’attaque, et déjà ses mains brassent l’air avec cette puissance formidable. Ce mouvement tient de la défense, et son corps massif de chevalier du Taureau est déjà prêt à bondir du côté qui lui permettra d’éviter l’attaque mortelle de l’Hippocampe, le terrible God Breath.
Mais le guerrier marin, cette fois, exprime bien plus qu'un simple courant d’air. La violence de l'attaque est incomparable. D’un geste de la main, il essai de projeter la masse de son adversaire.
L’Hippocampe prend le dessus, et le corps lourd d'Aldébaran vient heurter avec violence le plafond de la maison digne. L’impact horrible est insupportable pour l'édifice. Tel une pierre qu'un gamin aurait jeté, brisant une fenêtre, le chevalier d'or traverse bel et bien la paroi horizontale. Il s'élève loin dans le ciel, encore, à tel point que bientôt le Taureau n'est plus qu'un point noir anonyme dans le ciel. Et bien vite, ce point n'est même plus visible …
" Et donc, le Cheval des Mers, sans défense et incapable d’attaquer, venait de terrasser son puissant adversaire ... "
Bian raconte l’histoire de son combat.
" Bian, général de l’Hippocampe, défaisant son ennemi qui se croyait le plus fort. Bian, Bian du Cheval des Mers, guerrier de Poséidon, et vainqueur du Taureau d’or. "
Ce n'est qu'à ce moment qu'un objet lourd de la taille et du poids du chevalier d'or Aldébaran s'échoue grotesquement à quelques pas d'un Bian très fier, d'un Bian qui exulte de sa victoire, car cette fois l’attaque de son adversaire ne l’a même pas effleuré. Il n’y a aucune ambiguïté sur ce plan là. L’écaille blessée de l’Hippocampe n’a pas eu à supporter un nouveau choc, car son bourreau a été emporté par la terrible attaque du général, le terrible Rising Bellow, avant même que Great Horn ne puisse l’atteindre.
Le gardien de la deuxième maison du Sanctuaire gît sur le sol froid. Le temps semble s'être arrêté maintenant qu'il est clair que le défenseur d'Athéna est hors de combat.
Bian fait quelques pas dans la direction de cet être malheureux qu’il vient de terrasser. Quelques pas seulement, puis il s’arrête, troublé.
" Redoutable cosmoénergie ... ", souffle l'homme.
C’est bien le cosmos du chevalier qui vient de s’enflammer, d’un seul coup. Il envahit le champ de bataille, et l’ambiance de l’instant change radicalement.
" Redoutable ... ", mais cette fois, c'est le chevalier qui prononce les mots.
Ce n'est pas un râle. C'est la voix d'un homme en parfaite possession de ses moyens.
Aldébaran est encore capable de parler !
" Redoutable, inépuisable et inaltérable. "
Il se relève à présent. L’impressionnante armure d’or est toujours là. Toujours, elle brille d'un éclat magnifique. Toujours, l'objet métallique respire la robustesse, avec une insolente tendance à ne montrer aucune liaison du choc redoutable de l'attaque meurtrière de son ennemi.
Aldébaran se tient debout, à présent.
" Je dois reconnaître qu’un instant ton attaque m’a surpris. "
Tout en continuant à parler, le chevalier fait partir, d’un geste de la main, la poussière sale qui recouvre et souille son intacte protection.
" J’ai de la chance que l’armure d’or du Taureau soit une des plus résistante. Il est clair que je lui dois la vie.
Redoutable cosmos, tu dis ? C’est vrai. Un cosmos qui va te terrasser. Néanmoins, je me rappelle quelqu’un qui avait affirmé qu’elle n’était que la deuxième force de nous autres chevaliers d’or. "
Encore une fois, Bian hésite. Il vient pourtant d’exploiter sa technique de combat la plus meurtrière, mais celle-ci semble à présent insuffisante.
" Je me fiche de ce à quoi tu peux penser ! ".
C’est Bian qui provoque le Taureau.
" Je ne peux pas croire que tu sois capable de survivre à une nouvelle attaque. Tu vas mourir maintenant !
- Une attaque ne fonctionne jamais deux fois sur le même chevalier.
- Quoi !
- A moins que tu ne me caches un autre de tes pouvoirs, Rising Bellow sera sans effet sur moi. Et je te détruirais avec Great Horn. "
Bian fronce les sourcils. Il ne sait plus quoi penser.
Il hésite, puis se met à sourire. C’est le sourire de celui qui sait qu’il va gagner.
" Très bien ! Cet assaut sera le dernier.
Ta technique contre la mienne. Adieu !
RISING BELLOW !
- Ha ! ha !
GREAT HORN ! "
Puis, le fracas de combattants qui se déchirent ...


~~~~~


Un homme debout, un homme au sol. Un vainqueur et un vaincu. C’est comme cela que ça se termine, le plus souvent.
Un homme gagne, l’autre perd. Un homme vit, l’autre meurt.
L’homme debout regarde son adversaire vaincu. Il reste là un moment, en silence.
Un simple moment ...
Et ses mots trouvent le chemin d’une destinée.
" Dans le fond, tu n’étais qu’un guerrier très ordinaire. Tu as voulu ce combat et tu l’as perdu. Voilà une défaite bien pathétique …
Adieu, Bian de l’Hippocampe. "
Aldébaran n’est pas triste. Ce n’est pas dans sa personnalité de pleurer les victimes de la guerre. D’autres le feront pour lui, quand enfin les cris des batailles se seront calmés, et qu’enfin les guerriers, glorieux dans leurs victoires, pourront apprécier la tranquillité sage des temps de paix.
Certaines taches l’attendent, à présent, mais ...
" !!!!! "
... une douleur fulgurante le frappe par derrière, d’un seul coup.
" Que ...
Qu’est-ce que ... "
Aldébaran sent que la douleur vive vient de sa nuque. Il cherche de sa main. Il sent un liquide chaud et épais lui souiller les doigts.
" Mon ... "
Son sang, c’est cela.
" Non ! C’est impossible ! "
Ensuite, un mal insupportable lui frappe le cœur.
Et puis, un vertige, le sol qui se dérobe sous ses pieds.
L’homme s’effondre. La blessure fatale l’a terrassé.
" Bian, c’est toi ?...
Tu ... "
La vision du chevalier se brouille, la douleur est oppressante.
" Non … ce n’était pas Bian …
Cela vient … d’ailleurs … "
Ses paroles ne sont guère plus qu’un râle d’agoni, mais il y a bien quelqu’un pour les entendre.
Une présence, qui se tient debout fièrement.
Aldébaran n’a même plus la force de relever la tête, mais il sait que son exécuteur n’est pas le général de l’Hippocampe.
" Tu aimerais savoir qui t’a tué, n’est-ce pas ?
- Je ...
- Je ne laisserais personne mourir de mes mains sans qu’il connaisse mon nom.
Je suis Io, général de Scylla, guerrier de Poséidon.
- Io ... "


~~~~~


Un instant auparavant

" GREAT HORN !
- RISING BELLOW ! "
Un combat entre deux guerriers.
Bian, général de l’Hippocampe, au service de Poséidon, et Aldébaran, chevalier d’or du Taureau, protecteur du Sanctuaire sacré d’Athéna, livraient un combat un peu monotone bien que particulièrement violent, et aucun des trois généraux qu’étaient Io, Krishna et Kanon ne se détachait des assauts des deux combattants.
A un moment, celui appelé Kanon, général du Dragon des Mers, sembla frappé d’une révélation. A ce moment, le chevalier d’Athéna venait de se relever malgré l’offensive dévastatrice de son adversaire, et sa cosmoénergie semblait au moins aussi terrifiante qu’auparavant.
Dragon des Mers se tourna alors vers ses camarades.
" Bian va perdre. "
Krishna sembla ne pas réagir. Io serra les dents.
Le général de Scylla, alors, s’emporta.
" Comment ? Perdre le premier combat ?
- Io, il ne tient qu’à toi de transformer cette défaite en victoire. "
Le général de Scylla paru surpris, puis très satisfait.
Alors que Bian et Aldébaran se faisaient face, il s’avança discrètement jusqu'à faire un pas à l’intérieur du bâtiment. Io se dit, alors, que les deux adversaires étaient sur le point de porter leurs attaques décisives. Il regarda la position du guerrier d’Athéna, et réalisa que ce dernier allait devoir porter son attention sur l’attaque du général, tout en utilisant toute son énergie afin que son attaque puisse être mortelle. Une telle action n’allait pas lui laisser beaucoup de temps pour pouvoir voir ce qui allait se passer à côté de lui.
L’attaque eut lieu.
" RISING BELLOW !!
- GREAT HORN !! "
Dans le fracas du combat, personne n’entendit l’homme chuchoter.
" Queen Bee’s Stinger. "
Le déplacement furtif de Io fut totalement invisible pour Aldébaran. Celui-ci n’eut aucun moyen de voir comment un autre ennemi s’était glissé derrière lui, et lui avait d’un seul coup porté une attaque mortelle. La blessure fut infligée sur la nuque du chevalier, car c’était là le seul endroit que la précieuse armure d’or laissait sans défense.
Jamais une telle précision n’aurait été envisageable en combat. C’était bel et bien l’inattention du chevalier du Taureau qui avait rendu une telle manœuvre possible, et pour cela, Io se força à reconnaître que la victoire sur le Taureau allait revenir intégralement à Bian.
L’assaut était terminé. Bian gisait à même le sol, inconscient. Peut-être mort, tout allait dépendre de sa volonté.
Aldébaran regardait l’homme qu’il venait de terrasser. Il n’avait rien vu.


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" Je ne laisserais personne mourir de mes mains sans qu’il connaisse mon nom.
Je suis Io, général de Scylla, guerrier de Poséidon.
- Io ...
- La guêpe frappe le cœur de ses victimes. C’est étrange, pour une blessure faite à la nuque, tu ne trouves pas ? "
Le chevalier du Taureau, triste dans son trépas, ressent une présence de plus. Il reconnaît celui qui lui avait parlé, une fois, et pose silencieusement sa question.
Kanon comprend, et répond à l’homme.
" Le cosmos, c’est bien votre deuxième force.
Votre première force est celle que vous protégez. Athéna, protectrice de la Terre, qui vous inspire dans vos combats, et assure votre victoire.
- Athéna …? "
Kanon continu de regarder l’agonie de l’homme.
Il ne ressent aucune compassion.
" Athéna elle-même, oui. "

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Cette fiction est copyright Frédéric Ramirez et Gille Monchoux.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.